Langues en Roumanie — Wikipédia

Langues en Roumanie
Langues officielles Roumain[1]
Langues principales
  85
  6
[N 1]
Principales langues étrangères
  31
  23
  7
  7
[N 2]
Langues des signes Langue des signes roumaine
Disposition des touches de clavier Roumain[2] : QWERTY (info)

Les langues en Roumanie sont les vingt langues officiellement reconnues dans ce pays par la Constitution roumaine, dont le roumain, langue officielle de la Roumanie, compris par environ 99 % de la population du pays, et les dix-neuf langues minoritaires officiellement reconnues. Quelques autres, dont l'aroumain, sont parlées dans le pays sans avoir de statut officiel.

Le roumain comme langue officielle, seul (rose) ou avec d'autres langues, en Roumanie et en Moldavie.

Le hongrois est la seconde langue, parlée par 6,26 % de la population en langue maternelle, mais la langue est parlée en langue seconde, ou comprise, à des degrés divers, par environ 20 % des Roumains transylvains.

Usage des langues[modifier | modifier le code]

Langues maternelles en Roumanie
selon le recensement de 2011[3]
R. Langue % Nombre Locuteurs usuels
1 Roumain 85,36 17 176 544 Roumains, une partie des Roms et des Juifs
2 Hongrois 6,26 1 259 914 Magyars, Sicules, Csángós, une partie des Roms
3 Romani 1,22 245 677 La majorité des Roms
4 Ukrainien 0,24 48 910 Ruthènes, Houtsoules, autres Ukrainiens de Roumanie
5 Allemand 0,13 26 557 Saxons de Transylvanie, autres Allemands de Roumanie, une partie des Juifs
6 Turc 0,13 25 302 Turcs de Roumanie, une partie des Tatars de Roumanie
7 Russe 0,09 18 946 Lipovènes, diaspora russe
8 Tatar 0,09 17 677 La majorité des Tatars de Roumanie
9 Serbe 0,08 16 805 Serbes de Roumanie
10 Slovaque 0,06 12 802 Slovaques de Roumanie
11 Bulgare 0,03 6 518 Bulgares de Roumanie
12 Croate 0,03 5 167 Carashovènes, autres Croates de Roumanie
13 Italien 0,01 2 949 Italiens de Roumanie
14 Grec 0,01 2 561 Grecs de Roumanie, Pontiques
15 Tchèque 0,01 2 174 Tchèques de Roumanie
16 Polonais 0,01 2 079 Polonais de Roumanie
17 Chinois 0,01 2 039 Diaspora chinoise
18 Macédonien 0,00 769 Macédoniens de Roumanie
19 Arménien 0,00 739 Arméniens de Roumanie
20 Yiddish 0,00 643 Minorité parmi les Juifs

Autre 0,08 16 841

Non mentionné 6,11 1 230 028

Total
100,00 20 121 641

Langues étrangères[modifier | modifier le code]

Les langues étrangères les plus étudiées en pourcentage d’élèves qui les apprennent dans l’enseignement secondaire inférieur (CITE 2) en 2009/2010 sont les suivantes[4],[5] :

Langue %
Anglais 96,7 %
Français[N 3] 85,8 %
Allemand 9,5 %
Espagnol 0,5 %
Russe 0,5 %

Les langues étrangères les plus étudiées en pourcentage d’élèves qui les apprennent dans l’enseignement secondaire supérieur (CITE 3) d’orientation générale et préprofessionnelle/professionnelle en 2009/2010 sont les suivantes[6] :

R. Langue %
1 Anglais 94,2 %
2 Français[N 4] 84,2 %
3 Allemand 7,7 %
4 Espagnol 1,1 %
- Russe[N 5] 0,4 %

Les pourcentages d'élèves étudiant l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol et le russe dans l’enseignement secondaire supérieur (niveau CITE 3) d’orientation générale en 2009/2010 sont les suivants[5] :

Langue %
Anglais 98,7 %
Français 86,3 %
Allemand 11,8 %
Espagnol 2,2 %
Russe 0,6 %

Les pourcentages d'élèves étudiant l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol et le russe dans l’enseignement secondaire supérieur (niveau CITE 3) d’orientation préprofessionnelle/professionnelle en 2009/2010 sont les suivants[5] :

Langue %
Anglais 91,6 %
Français 82,9 %
Allemand 5,3 %
Espagnol 0,4 %
Russe 0,3 %

Voir également l'Eurobaromètre spécial numéro 386 de février/ intitulé Les Européens et leurs langues[7],[8]

Français[modifier | modifier le code]

La francophonie remonte au XVIIIe siècle dans les principautés roumaines. Elle a joué un rôle essentiel dans la renaissance culturelle roumaine. Les boyards et les riches marchands finançaient les études de nombreux jeunes Roumains en France et beaucoup de précepteurs, majordomes, gouvernantes, nourrices et cuisiniers des riches roumains et des princes phanariotes en étaient originaires, diffusant l’esprit des Lumières et l’idée de l’unité roumaine qui découle de la même philosophie que l’unité allemande et l’unité italienne[9].

L’effondrement de la dictature communiste en 1989 permit à la France de tenter de retrouver son influence prépondérante en Roumanie, avant même que cette dernière ne soit admise dans l’union européenne en 2007. Mais ces efforts se heurtèrent à trois facteurs défavorables : générationnel, culturel et économique. Du point de vue générationnel, les anciennes élites francophiles roumaines sont précisément celles que le régime communiste a persécutées et décimées[10]. Du point de vue culturel, la circulation désormais libre des informations et des idées entre les deux pays a ouvert aux Roumains l’espace médiatique francophone, où ils ont constaté que leur image était souvent connotée négativement : amalgames, clichés, phobies et préjugés y entremêlaient Dracula (mythe qui n’est d’ailleurs pas roumain), Antonescu (le « Pétain roumain », comme il se définissait lui-même), la Shoah (qui occulte l’histoire des Juifs en Roumanie, si ancienne et si riche), Ceaușescu et ses orphelinats[11] ou encore l’émigration de certains Roms de Roumanie cherchant un sort meilleur en Occident[12],[13],[14],[15]. Du point de vue économique, les investisseurs et les touristes anglophones et germanophones vinrent bien plus nombreux que les francophones, en partie parce qu’à travers le monde, l’anglais est désormais dominant. De ces trois facteurs, il découle une perte de vitesse du français face à l’anglais, à présent première langue universitaire, et l’atténuation de l’ancienne forte francophilie des Roumains.

L’influence française se fond aujourd’hui dans l’influence ouest-européenne, mais la Roumanie reste membre de l’Organisation internationale de la francophonie[16] et depuis 2001, elle remonte : en 2006, un accord intergouvernemental franco-roumain a été signé, portant sur 63 lycées à sections bilingues, dont 26 lycées entièrement bilingues. Ces cursus débouchent, pour ces derniers, sur un baccalauréat mention bilingue francophone[17].

Le français LV2 passe de 35 % à 53 % entre 2001 et 2008[17].

Selon l’Eurobaromètre spécial no 386 de février/ intitulé Les Européens et leurs langues[7],[8], le français est la première langue étrangère maîtrisée en Roumanie parmi les plus de 55 ans avec 6,17 % devant l’anglais, deuxième, avec 2,78 %. Bien que détrônée par l’anglais parmi les personnes âgées de 35 à 54 ans, sa maîtrise progresse néanmoins à 7,18 % de la population contre 13,08 % pour l’anglais. Parmi les jeunes de 15 à 34 ans, la maîtrise du français progresse encore plus pour atteindre 15,33 %, mais toujours derrière l’anglais et ses 32,42 %. Enfin, globalement, le français est la deuxième langue étrangère la plus maîtrisée dans le pays après l’anglais avec 9,73 % des Roumains déclarant la maîtriser contre 16,75 % pour l’anglais.

Le pourcentage de la population totale des élèves du niveau primaire qui apprennent le français en 2009/2010 est de 15,7 % (contre 43,8 % pour l’anglais et 1,4 % pour l’allemand), ce qui représente le 5e pourcentage le plus élevé des 28 pays de l’Union européenne après le Luxembourg (83,6 %), le Royaume-Uni (69,5 %), la Communauté flamande de Belgique (31,5 %) et la Grèce (24,4 %)[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Langues maternelles (%, 2011) ; source : (ro) www.recensamantromania.ro/wp-content/uploads/2013/07/sR_TAB_9.xls [xls].
  2. Langues apprises (%, 2012) ; source : [PDF] http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_386_fr.pdf p. 25.
  3. La Roumanie est le pays présentant le pourcentage le plus élevé d'enseignement du français au niveau secondaire inférieur (CITE 2) des pays n'ayant pas le français comme matière obligatoire parmi les 28 pays de l'Union européenne.
  4. La Roumanie est le pays présentant le pourcentage le plus élevé d'enseignement du français au niveau secondaire supérieur (CITE 3) des pays n'ayant pas le français comme matière obligatoire parmi les 28 pays de l'Union européenne : héritage de l'ancienne francophilie historique des Roumains depuis la renaissance culturelle roumaine jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
  5. Système de deux équations à deux inconnues résolu avec les autres langues (http://www.wolframalpha.com/input/?i=98.7x%2B91.6y%3D94.2%2C+86.3x%2B82.9y%3D84.2), générant une équation linéaire donnant une fourchette des possibles (http://www.wolframalpha.com/input/?i=0.348043*0.6%2B0.653365*0.3%3Dx)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Constitution roumaine, art 13
  2. « Layouts : Romanian (ro) », sur unicode.org (consulté le ).
  3. (ro) « Tab9. Populaţia stabilă pe sexe, după limba maternă » [xls], sur recensamantromania.ro.
  4. « Figure C8a. Langues étrangères les plus étudiées et pourcentage d’élèves qui les apprennent, enseignement secondaire inférieur (CITE 2), 2009/2010. », p. 75
  5. a b et c « Chiffres clés de l’enseignement des langues à l’école en Europe, Édition 2012. », p. 80.
  6. « Figure C8b. Langues étrangères les plus étudiées et pourcentage d’élèves qui les apprennent, enseignement secondaire supérieur préprofessionnel/professionnel et général (CITE 3), 2009/2010. », p. 75
  7. a et b http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_386_fr.pdf
  8. a et b « Most popular languages in Romania · Explore which languages are spoken in… », sur languageknowledge.eu (consulté le ).
  9. Florin Constantiniu, Une histoire sincère du peuple roumain, Bucarest, ed. Univers Enciclopedic, 2002, 561 p.
  10. Rapport de la « Commission historique d'investigation et d'analyse des crimes du régime communiste » (CPADCR : (ro) « Comisia prezidențială pentru analiza dictaturii comuniste din România », sur le site de la présidence de la République coordonnée par Vladimir Tismăneanu (en), rendu en 2007 : il impute au régime 2 215 000 victimes en 45 ans soit environ 11 % de la population : [1] et [2].
  11. Henri Gillet, Mass-média français et mauvaise image de la Roumanie, forum du CECCARF [3]
  12. Manon Duret, Pourquoi les Roms quittent-ils la Roumanie ?, dans Le Journal international du 13 juin 2013 [4]
  13. [5]
  14. [6]
  15. « Roms : Bruxelles va déclencher deux procédures d'infraction contre la France », Le Monde, .
  16. La Francophonie dans le monde, 2006-2007, Nathan, p. 175
  17. a et b Livre : LANGUE FRANÇAISE DANS LE MONDE 2010 (VERSION INTÉGRALE) (ISBN 978-2-09-882407-2), p. 162.
  18. http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/key_data_series/143FR.pdf p. 62

Voir aussi[modifier | modifier le code]