Landry de Soignies — Wikipédia

Landry de Soignies
Image illustrative de l’article Landry de Soignies
En évêque, détail de l'autel de Wiener Neustadt (1444), depuis 1884/85 dans la cathédrale Saint-Étienne de Vienne, Autriche.
Saint
Naissance v. 637
Mons
Décès v. 700 
Abbaye de Soignies
Nom de naissance Landricus de Famars de Hainaut
Vénéré à Soignies
Echt
Vénéré par l'Église catholique,
l'Église orthodoxe
Fête 17 avril
Attributs en habit d’évêque.

Saint Landry de Soignies, né Landricus de Famars de Hainaut à Mons vers 637 et décédé vers 700 à l'abbaye de Soignies, est l'ainé des quatre enfants de saint Vincent de Soignies et de sainte Waudru. Liturgiquement il est (régionalement) commémoré le 17 avril.

Éléments d'histoire[modifier | modifier le code]

Landry est élevé par ses parents en vue de recevoir l'ordination sacerdotale. Cependant, l'étude des textes hagiographiques divise les historiens sur son rôle exact au sein de l'Église.

Trois thèses existent à propos de ce rôle. Les deux premières se contredisent tandis que la troisième admet qu'il aurait pu être soit évêque auxiliaire soit administrateur apostolique dans certains diocèses[1], y compris dans ceux invoqués par les deux autres assertions.

  • Selon les gestes[note 1] des évêques de Cambrai (Gesta episcoporum Cameracensium), il aurait été évêque de Meaux entre 641 et 650. Ce qui est l'avis de Jean-Baptiste Dufau[2],[note 2].
  • Christian Pfister, auteur d'une étude importante sur la question, pense démontrer que Landry ne put être évêque de Meaux. En revanche, il soutient la thèse selon laquelle il fut évêque de Metz et qu'il doit être placé entre Godon qui détint le siège épiscopal jusqu'en 644 et Clodulf qui était encore domesticus de Sigebert en 648 et n'est mentionné en qualité d'évêque de Metz qu'au décès de Sainte Gertrude survenu le . Selon cet auteur, il faut placer l'épiscopat de Landry entre ces deux dates 644 et 659[3].
  • Cependant, les anciennes listes épiscopales de ces deux villes ne le mentionnant pas[4] et n'ayant jamais joui d'aucun culte traditionnel dans aucun de ces diocèses, il est également envisageable qu'il ait été évêque régionaire ou chorévêque[5],[6]. C'est la thèse soutenue par l'abbé Jean Lebeuf[7] et Pieter Cnops[8]. Le texte hagiographique consacré à Saint Pirmin (la Vita Pirminii), qui fut le successeur de Landry comme chorévêque en Austrasie, semble confirmer cette opinion. Il y est question d'un lieu tantôt nommé Melcis (« residet in Melcis ») tantôt Meltis (« Meltis castello »). Ce lieu, identifié comme étant le centre historique de l'actuelle commune de Melsbroek, bien que n'ayant jamais été le siège d'un diocèse fut choisi par Landry et Pirmin comme résidence en raison de la sécurité offerte par le castellum dont le tracé est toujours visible[8]. Une vérité historique conforte cet avis ; Madelgarius de Famars de Hainaut, le père de Landry, cède, en 670, les terres qu'il possède à Evere et alentour à l'abbaye de Soignies qu'il vient de créer. Le fait qu'il soit aussi vénéré à Echt renforce encore l'opinion que le rôle de Landry de Soignies était d'être un missionnaire fondateur de paroisses et non de diriger un diocèse.
Vincent, Waudru et leur quatre enfants (Landry est le deuxième à gauche).

Quelle que fût sa fonction réelle, il abandonne celle-ci, entre 660 et 675, pour succéder à son père en tant qu'abbé régulier de Hautmont et, définitivement en 676 ou 677, en tant qu'abbé régulier de Soignies.

Iconographie[modifier | modifier le code]

Saint Landry de Soignies est traditionnellement représenté revêtu des vêtements épiscopaux, à la droite de son père saint Vincent de Soignies tandis que son frère saint Dentelin, portant une colombe sur la face postérieure du poignet droit, se tient à la gauche de ce dernier.

Ce groupe peut être vu sous forme statuaire au musée du chapitre de la collégiale Saint-Vincent de Soignies ainsi que dans les églises Saint-Vincent d'Evere et Saint-Vincent d'Haulchin. Malheureusement, dans ces deux derniers cas, la colombe a disparu.

Reconnaissance des reliques[modifier | modifier le code]

Le , Monseigneur Huard, évêque de Tournai, procède à une reconnaissance des reliques de saint Vincent et de saint Landry. Les châsses furent soumises à cette occasion à une analyse scientifique qui permit de dater les reliques contenues, notamment à l'aide du carbone 14, entre 600 et 710 en ce qui concerne celles de saint Vincent et entre 770 et 900 pour celles de saint Landry[9].

« la datation montre que, statistiquement, il est presque impossible que les os reposant dans le reliquaire de saint Landry aient pu appartenir à une personne qui puisse être le fils de la personne dont les os ont été trouvés dans le reliquaire de saint Vincent »

— M. Van Strydonck (Institut royal du patrimoine artistique)

Cependant, le professeur et chercheur à la faculté de Philosophie et Lettres de l'Université libre de Bruxelles Michel Waha déplore que les scientifiques de l'IRPA se soient basés sur une ancienne publication pour l'estimation de l'âge, au décès, de saint Vincent et qu'il n'ait pas été possible d'estimer cet âge par l'analyse[10].

Hagiotoponymie[modifier | modifier le code]

À Soignies :

  • chemin Saint-Landry[11] ;
  • chapelle Saint-Landry, quatrième chapelle du Grand Tour.

À Neder-Over-Heembeek :

À Vilvorde :

À Echt :

  • église Saint-Landry (Sint-Landricuskerk) ;
  • Sint-Landricus Scuttersgilde, guilde et fanfare.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une geste est un ensemble de récits versifiés, épiques ou romanesques, relatant les hauts faits de héros ou de personnages illustres.
  2. On trouve également Metz, Grandmetz, Melsbroeck ou Medelsheim pour traduire Meldensis.
  3. Le domaine des Trois Fontaines est situé, à cheval sur la commune de Vilvorde et l'ancienne commune de Neder-Over-Heembeek.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Lebeuf, op. cit., p. 63
  2. Jean-Baptiste Dufau, dans son ouvrage op. cit., explique que c'est à Guillaume Gazet (in L'histoire ecclésiastique du Pays-Bas contenant l'ordre et suite de tous les euesques et archeuesques de chacun diocese, auec vn riche recueil de leurs faicts plus illustres, ensemble vn catalogue des saincts, qui y sont spécialement honnorez ; les fondati, Vervliet, 1614) et à la suite d'une erreur de traduction que nous devons de penser que Landry aurait pu être évêque de Metz. Tous les auteurs qui ont écrit en latin disent : Meldensis episcopus, or Metz se dit en latin Metæ, Metarum. L'adjectif qui en dérive est metensis.
  3. Christian Pfister, op. cit., p. 6 à 15
  4. Landeric est donné par le Trésor de Chronologie tandis que La Grande Encyclopédie ne le mentionne pas.
  5. « Qu'est-ce qu'un chorévêque? », sur Etudes sur l'Orthodoxie Copte en France (consulté le )
  6. Jean Lebeuf, op. cit., p. 60 à 65
  7. Jean Lebeuf, op. cit., p. 33 à 94
  8. a et b Pieter Cnops, op. cit., p. 7 et 8
  9. M Van Strydonck, A Maes et A Ervynck, Reliques, , « Les analyses isotopiques des ossements de saint Vincent, sainte Waudru et saint Landry », p. 183-190
  10. Michel Waha, Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 80 : Histoire médiévale, moderne et contemporaine, Bruxelles, Fondation universitaire de Belgique. (no 80-2), (ISSN 0035-0818, lire en ligne), « Saint Vincent, Soignies, Lotharingie, Hainaut. Apports et questions de la recherche récente », p. 599-630
  11. « Le Chemin Saint-Landry », sur mjneufvilles.be (consulté le )
  12. « Bière St lenderik ferme nos pilifs asbl », sur guidedesbieres.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]