Labourd — Wikipédia

Labourd
Lapurdi (eus)
Labord (oc)

Blason de Labourd Lapurdi (eus) Labord (oc)
Blason
Drapeau de Labourd Lapurdi (eus) Labord (oc)
Drapeau du Labourd
Image illustrative de l’article Labourd
Localisation du Labourd
Administration
Capitale Bayonne
Démographie
Population 254 171 hab.
Densité 297 hab./km2
Langue(s) français, basque (navarro-labourdin) et occitan (gascon)
Géographie
Coordonnées 43° 24′ nord, 1° 27′ ouest
Superficie 855,7 km2
La vicomté de Labourd au sein du duché de Gascogne en 1150.
Le Labourd au Pays basque.

Le Labourd (en basque : Lapurdi ; en occitan : Labord) est un ancien fief féodal rattaché d’abord à la Navarre puis à la Gascogne sous le nom de vicomté de Labourd et enfin à l'Aquitaine. Le territoire disparut lors de la révolution française avec la création du département des Pyrénées-Atlantiques.

Selon l'Académie de la langue basque, le Labourd est un des sept territoires basques traditionnels (Zazpiak Bat - les sept en un) nommés en 1643 par l'écrivain Axular dans l'avant-propos de son livre « Gero »[1],[2], avec la Soule, la Basse-Navarre, la Navarre, la Biscaye, l'Alava et le Guipuscoa.

Le Labourd fait partie de l'arrondissement de Bayonne, département des Pyrénées-Atlantiques. Sa réalité géographique correspond à la zone d'influence de différents ports de pêche, ancien comme Biarritz ou actuel, comme Saint-Jean-de-Luz. Il s'agit surtout de la zone d'influence du port de Bayonne, avec l'ancienne route commerciale de la Navarre : Pampelune - Bayonne. Labastide-Clairence, puis Ustaritz, furent des centres logistiques de ce port de Bayonne.

Lorsque les territoires maritimes de la seigneurie de Biscaye, indépendante depuis 1224 du Royaume de Navarre, s'allièrent en 1379 au Royaume de Castille[3], et que ce dernier conquit en 1200 le Guipuscoa et l'Alava[4], le royaume de Navarre fut contraint de trouver un nouveau débouché maritime, au XIVe siècle. Bayonne remplit alors cette fonction et gagna en prospérité, en devenant le nouveau port de la Navarre, et toute la zone alentour subit cette influence. Bayonne, initialement appelée Lapurdum, a donné son nom à ce territoire historique. Les Gascons (Gascon, comme Basque, vient du latin Vascon), l'élite commerciale de l'époque, investirent la ville de Bayonne.[précision nécessaire] La prospère Bayonne sera l'objet de convoitise et sera longtemps séparée du reste du territoire. Néanmoins, son influence est telle que la ville de Bayonne est considérée comme la capitale historique du Labourd[réf. nécessaire], puisqu'elle n'a jamais cessé d'être occupée par des Labourdins : Basques et Gascons.

Ustaritz a été le lieu de réunion de l'assemblée territoriale du Labourd, jusqu'à la destruction des 3 territoires historiques du Pays basque français, lors de la Révolution française, la nuit du , et l'abolition des privilèges. En l'occurrence, les privilégiés de l'époque, noblesse, clergé et la nouvelle bourgeoisie, étaient exclus de cette assemblée territoriale, qui réunissait les délégués des communes labourdines. La destruction de ce Biltzar, réalisée par la bourgeoisie, en tant que vestige de l'Ancien Régime, répondait d'abord à ses propres intérêts.

À l'issue de 200 ans d'urbanisation accrue, le Labourd correspond aujourd'hui à la zone urbaine et péri-urbaine du Pays basque nord ou français. Le Labourd est aujourd'hui divisé en deux syndicats mixtes des SCOT de l'agglomération Sud Pays Basque (bassin de vie d'Hendaia-Donibane Lohizune) et de l'agglomération Bayonne Sud des Landes (bassin de vie Baiona-Angelu-Biarritz). Cela a pour conséquence une réflexion stratégique séparée sur des thèmes majeurs, comme les transports, le logement, l'environnement ou le développement économique. Entre autres, les problèmes de circulation entre ces deux pôles urbains ou les embouteillages au niveau de Maignon sont une conséquence directe de ce manque de coopération urbaine et périurbaine.

Noms et gentilés[modifier | modifier le code]

Noms[modifier | modifier le code]

Le Labourd tient son nom à la fois[5] de Lapurdum, la station de la cohorte romaine localisée à l'emplacement de la ville haute de Bayonne, et de la vicomté du Labourd dans le comté de Gascogne, qui fut érigée au début du XIe siècle.

Le nom latin Lapurdum dériverait du nom basque[6] Lapurdi[7]. Celui-ci résulte d'une formation complexe qu'il est aujourd'hui difficile de reconstituer[6]. Lapurd- serait une contraction de deux termes : labe et urd. Le premier, labe, signifie « four » en basque moderne[8]. Mais, en toponymie, labe correspond au basque moderne labaki[8], un terme qui signifie « défrichement »[8] et parfois[8] « brûlis »[8] ou « écobuage »[8],[9]. Le second terme, urd, est un oronyme qui signifie « replat, plateau ». La contraction lapurd- pourrait dès lors signifier « plat(s) des brûlis ».

Gentilés[modifier | modifier le code]

Le gentilé français est Labourdin[10],[11], le labourdin étant le dialecte basque parlé, en France, dans la région de Saint-Jean-de-Luz et, en Espagne, dans celle d'Elizondo[12].

En basque, l'Académie recommande la forme lapurtar[13].

Géographie[modifier | modifier le code]

Les limites du Labourd[modifier | modifier le code]

Paysage de Labourd

Le Labourd est délimité par :

Division territoriale selon l'Académie de la langue basque[modifier | modifier le code]

Depuis 1999, l'Académie de la langue basque ou Euskalzaindia divise le territoire du Labourd[13],[15] selon les recommandations du comité de sa commission d'onomastique[16]. D'autres organisations et institutions telles que l'Eurocité basque Bayonne - San Sebastián[17] ou Gaindegia[18] utilisent cette division géographique pour réaliser des statistiques ou les commenter[19]. Certains regroupements communaux correspondent simplement aux anciennes divisions cantonales françaises. Par exemple, Lapurdi Itsasegia correspond au canton de Saint-Jean-de-Luz dans les années 1970[20].

Division territoriale selon Euskaltzaindia.

Climat et relief[modifier | modifier le code]

La Rhune

Le Labourd connaît un climat océanique doux (températures moyennes : 4 à 12° en hiver, 16 à 24° en été).

Son relief est fait de collines, dont l'altitude augmente vers l'est et le sud (contreforts des Pyrénées). Les montagnes sont de faible altitude : l'Artzamendi, point culminant du Labourd, situé sur la commune d'Itxassou, ne fait que 924 mètres. La région du Bas-Adour est quant à elle plate (plaine des Landes de Gascogne).

Les 4 fleuves et rivières principaux qui le parcourent sont :

Géographie historique : province de Labourd et Labourd contemporain[modifier | modifier le code]

En ce début de XXIe siècle, tant les documents cartographiques et les bases de données[27] que les représentations mentales de la large majorité de la population[28], intègrent Bayonne et Boucau au Labourd. Si on se réfère à la province historique du Labourd, Bayonne en est en un sens disjoint, au moins depuis 1193, date où Richard Ier d'Angleterre (en sa qualité de duc d'Aquitaine) achète au vicomte de Labourd ses droits sur Bayonne[29].

Si on définit la province de Labourd par sa coutume, il faut en exclure d'une part Bayonne, d'autre part Saint-Esprit et Boucau : la première a sa propre coutume, les deux autres, landaises jusqu'en 1857, connaissent la coutume de Dax[30]. On obtient les mêmes limites si on s'intéresse au ressort de son assemblée représentative, le Biltzar (du moins à partir de 1763, date à laquelle Urt, Bardos et Guiche y sont réintégrées[31]).

Le Labourd au sens du droit civil (en jaune)

Sur la carte ci-dessus, le ressort de la coutume du Labourd (qui est aussi celui du Biltzar) figure en jaune, celui de la coutume de Bayonne (la ville de Bayonne au sud de l'Adour) en vert, celui de la coutume de Dax (Boucau et Saint-Esprit) en bleu.

Bailliages et sénéchaussées en Labourd

La carte des subdivisions judiciaires est plus complexe. La plus grande partie du territoire (en jaune clair sur la carte ci-dessus) constitue le bailliage du Labourd, attesté depuis 1247[32], dont le siège est à Ustaritz ; il dispose d'un bailli d'épée. Pourtant le bailliage du Labourd, intégré ultérieurement à la sénéchaussée des Lannes, ne constitue qu'une partie d'une sénéchaussée secondaire dont le siège est à Bayonne (sur la carte, la sénéchaussée de Bayonne est la réunion du bailliage du Labourd et de Bayonne, représenté en jaune plus foncé)[33]. À cette situation complexe s'ajoutent les situations plus simples de Saint-Esprit et Boucau (en bleu foncé sur la carte), qui appartiennent à la sénéchaussée de Tartas[34] et des trois paroisses d'Urt, Bardos et Guiche (en bleu clair sur la carte), qui sont rattachées à la sénéchaussée de Came[35]. Il convient de préciser que les limites des différents territoires historiques du Pays basque, ont varié dans le temps. Une vision figée de ces territoires serait erronée. Néanmoins, une constante pour le Labourd : les 2 pôles : Bayonne-Anglet-Biarritz, d'une part et Hendaye-St Jean- Luz, d'autre part, demeurent les 2 territoires de forte attraction urbaine.

Superficie et population[modifier | modifier le code]

En incluant Bayonne et Boucau, sa superficie est de 858 km²[36], soit environ 4 % de la surface totale du Pays basque (nord et sud), et sa population de 205 000 habitants, ce qui en fait la plus peuplée des trois provinces d'Iparralde. Si on se refuse à inclure ces deux villes dans le Labourd, la population est d'approximativement 152 000 habitants[37].

Villes et villages[modifier | modifier le code]

Le Labourd comprend une quarantaine de communes. On en trouvera la liste, annotée, à l'article Liste des communes du Labourd.

Histoire[modifier | modifier le code]

Historique des différentes successions dynastiques : Les terres du Labourd, limitées au nord par l'Adour, sont géographiquement et historiquement liées à la mer. C'est, en partie, un territoire arraché à l'océan par l'accumulation de grands dépôts quaternaires, où s'installèrent les Vascons. Après une période d'occupation romaine superficielle, ils parvinrent à constituer ce duché de Vasconie qui fut pratiquement indépendant et dont l'un des derniers porteurs du titre, Eudes, lutta contre les Sarrasins, lors de la fameuse bataille de Poitiers. Conquise par les Carolingiens et rattachée au royaume d'Aquitaine créé en 781, la région fut ensuite incluse dans le royaume de Pampelune du roi Eneko Arista vers 830[38].

Vicomté de Labourd[modifier | modifier le code]

Le duc de Gascogne, Sanche V Guillaume, engage la terre de Labourd au roi de Navarre, Sanche III Garcés[39]. En , ce dernier érige la terre en vicomté de Labourd[40],[41] au profit[39] de son cousin[42] et majordome, Loup Sanche[39], et de ses successeurs. À la mort de Sanche III en , la vicomté est séparée du royaume de Navarre[40] puis, en , elle est incorporée au duché d'Aquitaine[40].

Liste des vicomtes de Labourd[modifier | modifier le code]

D'après Jean de Jaurgain[43], les vicomtes de Labourd sont les suivants :

  • v. 1023 : Loup Sanche († vers 1058) nommé en 1023 par Sanche III de Navarre[44],[45] ;
  • v. 1058 : Fortun (Ier) Sanche († 1063), frère du précédent, vers 1060 ;
  • v. Fortun II Sanche († 1095) son petit-fils, c'est-à-dire fils de Sanche Fortun prédécédé vers 1062;
  • v. 1095 : Reina Toda sa fille épouse vers 1080 Sanche Garcia d'Arberoue
  • Bertrand d'Arberoue († ) leur fils :
  • 1169 : Pierre Bertrand († 1170) son fils aîné ;
  • v. 1170 : Arnaud Bertrand († 1192) son frère ;
  • Guillaume Bertrand, son frère, chanoine de Bayonne évêque de Dax en 1188;
  • 1192 –1193 : Guillaume Raymond IV de Sault, seigneur de Sault sur le Luy (de Béarn), de Sault de Hasparren et de Laguinge, vicomte de Labourd et d'Arberoue à la mort de son oncle, Arnaud Bertrand.

Période anglaise[modifier | modifier le code]

Après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt, en 1152, les terres du Labourd passeront sous la dépendance de la couronne anglaise et elles seront l'objet de multiples intrigues, dont l'un des principaux protagonistes sera le fameux Richard Cœur de Lion, artisan du développement commercial et économique de Bayonne qui achète ses droits au dernier héritier de la vicomté Guillaume-Raymond de Sault le et c'est son frère et successeur Jean Sans Terre qui donne sa charte de commune à Bayonne en 1215.

La mer a joué un rôle primordial dans l'évolution historique de cette région. On attribue à Bayonne le rôle de capitale du Labourd. Cela est vrai jusqu'au XIIe siècle, date à laquelle Bayonne est détachée administrativement de la province à laquelle elle a donné son nom, par l'administration anglaise.

La capitale historique du Labourd devient alors Ustaritz dans laquelle s'organise le biltzar du Labourd (l'assemblée générale de tous les maires de la province de Labourd).

Conquête française[modifier | modifier le code]

En 1449, le vicomte Gaston de Foix et le Comte Dunois pénètrent au Labourd et en Soule à la tête d'une armée de plusieurs milliers d'hommes. Après avoir assiégé le château de Mauléon en décembre, les Français s'emparent du château de Guiche le même mois.

En 1450, sous le commandement du Seigneur de Saint-Pée, les Basques réunis au sein de l'Armandata livrent bataille à Saint Pée mais sont défaits. Les Français progressent alors jusqu'à Saint-Jean-de-Luz. Contraints à la reddition, une délégation labourdine négocie l'annexion du pays au roi de France au château de Belsunce le 18 mars 1450. C'est le Traité d'Ayherre qui entérine la domination française. En échange de la livraison de 10 otages et d'un paiement de 2000 écus d'or, les Basques parviennent à conserver le maintien de leur organe de gouvernement, le Biltzar. L'année suivante, la cité de Bayonne subit un siège et est à son tour contrainte à la reddition le 19 août 1451[46],[47], une délégation de Labourdins se présente au château de Belzunce[48] à Ayherre et y signe l'acte d'obédience du Labourd au roi de France.

En 1609, un procès des sorcières y fut mené par Jean d'Espagnet, conseiller au Conseil d'État, et Pierre de Lancre, conseiller au parlement de Bordeaux, afin de « purger le pays de tous les sorciers et sorcières sous l'emprise des démons ».

Le Labourd et Bayonne relevaient de la généralité de Bordeaux[49].

En [50], ils font désormais partie de la généralité d'Auch[49] nouvellement créée. Puis, en , le roi Louis XV les inclut dans la nouvelle généralité de Bayonne[49]. Par un édit du mois de [50], le roi Louis XVI restitue le Labourd et Bayonne à la généralité de Bordeaux[49]. Mais, par un édit [50], il les en détache pour les inclure dans la généralité de Pau et Bayonne[49]. Le Labourd et Bayonne ne recouvrent la généralité de Bordeaux[49] qu'à la veille de la Révolution française, avec l'édit du [50].

Révolution française[modifier | modifier le code]

Le , le Biltzar tient sa dernière séance et, par une ultime délibération, donne pleins pouvoirs au syndic général, Pierre-Eustache Dhiriart, pour solliciter de la Constituante le maintien de la constitution actuelle du Labourd et, à défaut, la création d'un département composé du Labourd et de deux autres provinces basques, la Basse-Navarre et la Soule[51].

Le , Garat l'Aîné en rend compte à la Constituante[52] mais, à cette date, il est déjà trop tard pour que le vœu du Biltzar puisse être réalisé.

D'une part, la constitution particulière de Labourd n'est pas maintenue.

D'autre part, dès le , Bureau de Pusy avait présenté à la Constituante un rapport sommaire sur la nouvelle division du royaume[53] suivi d'un tableau des départements[54] prévoyant la réunion au Béarn des trois province basques du Labourd, de la Basse-Navarre et de la Soule pour ne former ensemble qu'un département[55]. Quatre jours plus tard, le , la Constituante avait suivi Bureau de Pusy en décrétant la création d'un département (aujourd'hui, les Pyrénées-Atlantiques) pour le Béarn et les trois provinces basques[56] puis, le , l'assemblée avait confirmé sa décision par son décret fixant à quatre-vingt-trois le nombre des départements dont le royaume serait divisé[57].

En définitive, le , la Constituante ne consentira aux Labourdins que la création d'un district : le district d'Ustaritz, couvrant provisoirement le Labourd[58].

Héraldique[modifier | modifier le code]

Les armes du Labourd se blasonnent ainsi : Parti : au premier, d'or au lion de gueules rampant[59] tenant en sa dextre un dard de harpon du même, posé en barre, la pointe en haut ; au second, d'azur à la fleur de lys d'or[60].

Culture et identité[modifier | modifier le code]

Langues parlées[modifier | modifier le code]

La question de la « capitale »[modifier | modifier le code]

Au XIe siècle, alors que le Labourd est une vicomté féodale, c'est à Bayonne que siège le vicomte. C'est encore le cas jusqu'à la défaite du vicomte Pierre Bertrand face à Richard Cœur de Lion en 1174. Les vicomtes s'établissent alors à Ustaritz[62].

C'est aussi à Ustaritz que va s'établir l'institution judiciaire de la province, la cour du bailli, encore que Manex Goyhenetche, notant qu'Ustaritz n'est pas représenté sur une carte du XVIe siècle, formule l'hypothèse qu'à cette époque le siège du bailliage soit itinérant[63]. Cette institution proprement labourdine est toutefois dans une certaine mesure subordonnée à la sénéchaussée secondaire de Bayonne et c'est la juridiction de Bayonne qui traite des « cas royaux »[64], un petit nombre d'infractions pénales supposées de gravité nationale (lèse-majesté ou faux-monnayage par exemple), et reçoit certains appels de la Cour d'Ustaritz[65].

L'institution la plus originale du Labourd, le biltzar, siège quant à elle à Ustaritz. Le plus ancien procès-verbal connu du biltzar d'Ustaritz date du [66].

Cet ensemble de circonstances fait qu'on peut trouver la mention d'Ustaritz comme « capitale » ou « capitale historique » du Labourd[67].

Pour la majorité des sources, notamment des dictionnaires historiques anciens, c'est tout de même Bayonne qui est désignée comme la « capitale » du Labourd[68], au nom de son influence « économique, religieuse et intellectuelle » sur la province[69].

L'identité labourdine[modifier | modifier le code]

L'éditorialiste de LEMA, mensuel du parti nationaliste basque, note en 2007 que « la conscience labourdine est aujourd'hui probablement la plus faible des sentiments provinciaux du Pays basque nord » tout en tempérant son propos : « la conscience labourdine est faible ? Est-elle morte ? Nul ne peut prédire le cycle long d'une identité »[70].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Louis Davant (préf. Lorea Uribe Etxebarria), Histoire du peuple basque, Bayonne; Donostia, Elkar argitaletxea, coll. « Collection Histoire », , 11e éd. (1re éd. 1970), 352 p. (ISBN 9788497835480 et 8497835484, OCLC 49422842)
  2. Gero, bi partetan partitua eta berezia (1643) connu généralement comme Gero (Après en basque) a été sa seule œuvre. « Badaquit halaber ecin heda naitequeyela euscarazco minçatce molde guztietara. Ceren anhitz moldez eta differentqui minçatcen baitira euscal herrian, Naffarroa garayan, Naffarroa beherean, Çuberoan, Lappurdin, Bizcayan, Guipuzcoan, Alaba-herrian eta bertce anhitz leccutan. »
  3. Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque II : Évolution politique et institutionnelle du XVIe au XVIIIe siècle, t. 2, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 357 p. (ISBN 848331505X et 9788483315057, OCLC 313744223), p. 129
  4. Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque : Préhistoire-Époque Romaine-Moyen-Âge, t. 1, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 492 p. (ISBN 2913156207 et 8483314010, OCLC 41254536), p. 266
  5. Jean-Baptiste Orpustan, Nouvelle toponymie basque : noms des pays, vallées, communes et hameaux (monographie), Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, coll. « Centre d'études linguistiques et littéraires basques », [éd. revue et corrigée] (1re éd. ), 244 p., 21 cm (ISBN 2867813964 et 9782867813962, OCLC 72757865, BNF 40190262, présentation en ligne), p. 19 [lire en ligne (page consultée le 22 mars 2016)].
  6. a et b Jean-Baptiste Orpustan, op. cit., p. 20 [lire en ligne (page consultée le 22 mars 2016)].
  7. Euskaltzaindia - Académie de la langue basque
  8. a b c d e et f Roland Viader et Sandrine Lavaud (dir.), Toponymie et défrichements médiévaux et modernes en Europe occidentale et centrale : actes des huitièmes Journées internationales d'histoire du Centre culturel de l'abbaye de Flaran (Valence-sur-Baïse, -) (monographie), Auch, Comité départemental du tourisme du Gers, coll. « Flaran » (no 8), , 171 p., 15,5 × 24 cm (ISBN 2-85276-037-1 et 978-2-85276-037-0, OCLC 407154526, BNF 35417316, présentation en ligne), p. 114 [aperçu (page consultée le 22 mars 2016)].
  9. Jean-Baptiste Orpustan, La langue basque au Moyen Âge (IXe – XVe siècles) (monographie), Saint-Étienne-de-Baigorry, Izpégi [publié avec le concours du conseil régional d'Aquitaine et du conseil général des Pyrénées-Atlantiques], coll. « Recherches », [1re éd.], 356 p., 22 cm (ISBN 2909262227 et 9782909262222, OCLC 428072272, BNF 37038842, lire en ligne), p. 329 [aperçu (page consultée le 22 mars 2016)].
  10. Emmanuel Le Roy Ladurie (préf. de Jacques Julliard), Histoire de France des régions : la périphérie française, des origines à nos jours (monographie), Paris, Seuil, coll. « L'Univers historique », 1re éd., 427 p., 21 cm (ISBN 2-02-041568-2 et 978-2-02-041568-2, OCLC 300859307, BNF 37644655, présentation en ligne) [lire en ligne (page consultée le 20 mars 2016)].
  11. Jean-François Soulet, La vie dans les Pyrénées du XVIe au XVIIIe siècle (monographie), Pau, Cairn, coll. « La vie au quotidien », réimpr. (1re éd. ), 280 p., 15 × 21 cm (ISBN 978-2-35068-052-1, 978-2-35068-207-5 et 2-35068-052-5, BNF 40925684, présentation en ligne) [lire en ligne (page consultée le 20 mars 2016)].
  12. Entrée « labourdin », sur Dictionnaire de français en ligne, Larousse (consulté le ).
  13. a et b « Toponymes », sur le site de l'Académie de la langue basque (consulté le ).
  14. L'Adour : histoire, géographie et détournement "L'Adour a été contraint de déplacer son embouchure par la volonté des dunes, remontant plus ou moins loin de Bayonne. Au début de notre ère, il se jetait dans l'Océan à Capbreton, quinze kilomètres plus au nord, en 910 il monte jusqu'à Port-d'Albret, à trente kilomètres ; en 1164, il perce la dune, face à Bayonne, pour peu de temps : Capbreton est élu de nouveau dix ans plus tard, et Port-d'Albret en 1390. Bayonne, ensablée, périclite ; Charles IX ordonne alors de creuser une tranchée dans la dune, face à la ville, qui entend redevenir port de mer. L'opération est réalisée par les habitants sous Henri III ; Louis de Foix, architecte de l'Escurial, la dirige. Le 28 octobre 1578, l'Adour, aidé par une crue de la Nive, se précipite dans la brèche façonnée par les hommes, au droit d'une ville nouvelle, Boucau-Neuf, qui signifie « nouvelle bouche ». Port-d'Albret devient Vieux-Boucau. Bayonne est revigorée. Il ne reste plus qu'à maintenir la brèche ouverte contre vents, sables et marées."
  15. (eu) Euskal Herriko udalerrien zerrenda alfabetikoa (Liste alphabétique des communes du Pays basque).
  16. (eu) Onomastika batzordea. En 2012, des personnalités telles Txomin Peillen, Jean-Louis Davant, Jean-Baptiste Orpustan ou Bernadette Soulé y siègent.
  17. Identité et imaginaire collectif dans l'Eurocité basque.
  18. Observatoire pour le Développement Socio-Économique d’Euskal Herria.
  19. Acción colectiva Hegoalde-Iparralde par Francisco Letamendia, Madrid, Editorial Fundamentos, 2006, Colección Ciencia, Serie Política, 295 pages.
  20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Navigation : cartes de Cassini », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales.
  21. Baiona-Angelu-Biarritz (-a) (Lapurdi) : toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
  22. Lapurdi Beherea (-a) (Lapurdi) : toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
  23. Lapurdi Ekialdea (-a) (Lapurdi) : toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
  24. Lapurdi Erdialdea (-a) (Lapurdi) : toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
  25. Lapurdi Garaia (-a) (Lapurdi) : toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
  26. Lapurdi Itsastegia(-a) (Lapurdi) : toponymes sur le site de l'Académie de la langue basque.
  27. Voir par exemple (es) HAIZEA (dir.) et Juan Antonio Sáez (dir.), Nosostros Los Vascos : Ama Lur : Gegrafia fisica y humana de Euskalherria, Lur, (ISBN 84-7099-415-8), (eu) E. Asumend (dir.), Munduko Atlasa, Elkar, (ISBN 84-9783-128-4) ou les données statistiques de la (en) « Banque de Données du Pays basque », Gaindegia Association (consulté le ).
  28. Gisèle Carrère-Prignitz, « Représentations du Sud : enquête sociolinguistique au Pays basque et en Béarn », dans Gisèle Carrère-Prignitz, Véronique Duché-Gavet et Yves Landerouin (coord.), Les Pyrénées, une frontière ?, L'Harmattan, 2005, p. 245 (ISBN 274759663X) (au sujet de la rive droite de l'Adour, Boucau et Saint-Esprit).
  29. Pierre Hourmat, Histoire de Bayonne, publiée comme numéro spécial (no 142) du Bulletin de la société des sciences, lettres et arts de Bayonne, 1986.
  30. Anne Zink, L'héritier de la maison - Géographie coutumière du Sud-Ouest de la France sous l´Ancien Régime, Éditions de l'EHESS, 1993 (ISBN 2-7132-0996-X), notamment carte 7 et p. 28.
  31. Anne Zink, op. cit., p. 57.
  32. Maïté Lafourcade, 1789 et les Basques, Actes du colloque international de Bayonne, 1989.
  33. Landes et Chalosse, sous la direction de Serge Lerat, Société nouvelle d'éditions régionales et de diffusion, Pau, 1983, p. 467-468.
  34. Anne Zink, op. cit., p. 234.
  35. Anne Zink, op. cit., p. 34-35.
  36. F J Gomez Piñeiro et al., Pays basque, La terre, les hommes, Labourd, Basse Navarre, Soule, Saint-Sébastien, Elkar, , 303 p. (ISBN 978-84-7407-091-0 et 84-7407-091-0), p. 297. Cet ouvrage a l'intérêt de fournir cette donnée dans un appendice qui fait apparaître la méthodologie utilisée (inclusion de Bayonne et Boucau, exclusion de Sames) et énumération des superficies additionnées pour obtenir le résultat.
  37. Nous suivons ici Eugène Goyheneche, Notre Terre Basque : notions de géographie, histoire et culture, Pau, Société Nouvelle d'Éditions Régionales et de Diffusion, (1re éd. 1961), 159 p. (OCLC 850881783, lire en ligne) (consulté dans sa 2e édition, Société nouvelle d'éditions régionales et de diffusion, Pau, 1979), p. 26, qui donne deux chiffres de population possibles pour le Labourd, en actualisant bien entendu les données.
  38. Béatrice Leroy Histoire du Pays basque éditions Jean-Paul Gisserot 2005, (ISBN 9782877478304) p. 17.
  39. a b et c Philippe Veyrin, Les Basques de Labourd, de Soule et de Basse Navarre : leur histoire et leurs traditions (monographie), Pau, Cairn [publié avec le concours du conseil régional et la direction régionale des Affaires culturelles de la région Aquitaine], [rééd.] (1re éd. Bayonne, Musée basque et de l'histoire de Bayonne, ), 347 p. (ISBN 9782350682617, OCLC 826784280, BNF 42791812, présentation en ligne) [lire en ligne (page consultée le 19 mars 2016)].
  40. a b et c Maïté Lafourcade, « Une confrérie originale au Moyen Âge : l'Armandat du pays de Labourd », Lapurdum, no 2,‎ , p. 293-301 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  41. Emmanuel Le Roy Ladurie, op. cit. [lire en ligne (page consultée le 19 mars 2016)].
  42. Jean de Jaurgain, La Vasconie : étude historique et critique sur les origines du royaume de Navarre, du duché de Gascogne, des comtés de Comminges, d'Aragon, de Foix, de Bigorre, d'Alava & de Biscaye, de la vicomté de Béarn et des grands fiefs du duché de Gascogne, vol. II, Pau, Garet, -, XVIII-626 p., 25 cm (OCLC 928545563, BNF 34101925, lire en ligne), p. 233-250
  43. Jean de Jaurgain, op. cit., p. 233-250.
  44. Manex Goyhenetche, Roldán Jimeno, Aitor Pescador et Tomás Urzainqui Mina (trad. Fermin Arkotxa Mortalena et Edurne Alegria Aierdi), Euskal Herria au XIe siècle : règne de Sanche III, Le Grand, (1004-1035) [« Euskal Herria XI. mendean : Antso III.a Nagusiaren erregealdia (1004-1035) »], Pampelune, Pamiela, coll. « Pamiela saio testigantza, 65. », , 181 p. (ISBN 8476814151 et 9788476814154, OCLC 491925243), p. 109
  45. Béatrice Leroy Op.cit p. 21.
  46. [lire en ligne].
  47. Maurice Sacx, Bayonne et le Pays basque, témoins de l'histoire : recueil de textes pour servir à l'illustration de l'histoire générale (monographie), Bayonne, Musée basque, coll. « Ikas », , 244 p., in-8o [24 cm] (OCLC 459489192, BNF 32915956), p. 49 [aperçu (page consultée le 19 mars 2016)].
  48. « Château de Belzunce », notice no PA00084558, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  49. a b c d e et f Pierre L. Thillaud, Les maladies et la médecine en Pays basque nord à la fin de l'Ancien Régime (1690-1789) (monographie, thèse de 3e cycle en histoire de la médecine soutenue à à l'École pratique des hautes études), Genève et Paris, Droz et Honoré Champion, coll. « Publications de l'École pratique des hautes études - IVe section : Sciences historiques et philologiques / Hautes études médiévales et modernes » (no V / 50), 1re éd., X-232-[3], 15,2 × 22,2 cm (ISBN 978-2-600-03394-7, OCLC 417587689, BNF 34720088, présentation en ligne), p. 11
    Ouvrage publié avec le concours du Centre national de la recherche scientifique et la Société des amis du Musée basque
  50. a b c et d Louis Desgraves, « La formation territoriale de la généralité de Guyenne », Annales du Midi, vol. 62, no 11,‎ , p. 239-248 (DOI 10.3406/anami.1950.5797, lire en ligne [fac-similé]).
  51. Pierre Yturbide, « Le Bilçar d'Ustaritz au pays de Labourd », Revue internationale des études basques,‎ , p. 74-83 (lire en ligne [PDF]).
  52. Jérôme Mavidal et Émile Laurent (dir.), Archives parlementaires de 1787 à 1860 : 1re série (de 1787 à 1799), t. 11 : du au , Paris, Librairie administrative Paul Dupont, (lire en ligne), p. 255 [fac-similé (page consultée le 20 mars 2016)].
  53. Archives parlementaires de 1787 à 1860, op. cit., p. 119-120 [fac-similé (page consultée le 20 mars 2016)].
  54. Archives parlementaires de 1787 à 1860, op. cit., p. 120-125 [fac-similé (page consultée le 20 mars 2016)].
  55. Archives parlementaires de 1787 à 1860, op. cit., p. 124 [fac-similé (page consultée le 20 mars 2016)].
  56. Archives parlementaires de 1787 à 1860, op. cit., p. 170 [fac-similé (page consultée le 20 mars 2016)] et 171 [fac-similé (page consultée le 20 mars 2016)].
  57. Archives parlementaires de 1787 à 1860, op. cit., p. 116 [fac-similé (page consultée le 20 mars 2016)].
  58. Archives parlementaires de 1787 à 1860, op. cit., p. 496 [fac-similé (page consultée le 20 mars 2016)].
  59. Hidalguía : la revista de genealogie, nobleza y armas, vol. 29, , p. 359 [aperçu (page consultée le 19 mars 2016)].
  60. Michel Lamy (ill. d'André Leroux), Histoire secrète du Pays basque (monographie), Paris, Albin Michel, coll. « Histoire secrète des provinces françaises », , 344 p., 23 cm (ISBN 2-226-00854-3 et 978-2-226-00854-1, OCLC 461760647, BNF 34632430), p. 158 [aperçu (page consultée le 19 mars 2016)].
  61. http://hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/06/96/81/PDF/2006-05_Bayonne_Colloque.pdf.
  62. Eugène Goyheneche, Le Pays basque, Société nouvelle d'éditions régionales et de diffusion, Pau, 1979, p. 121-122.
  63. Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque II : Évolution politique et institutionnelle du XVIe au XVIIIe siècle, t. 2, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 357 p. (ISBN 848331505X et 9788483315057, OCLC 313744223), p. 139.
  64. Eugène Goyheneche, op. cit., p. 131.
  65. Anne Zink, Pays ou circonscriptions. Les collectivités territoriales de la France du Sud-Ouest sous l'Ancien Régime, Paris, Publications de la Sorbonne, , 374 p. (ISBN 2-85944-389-4), p. 32.
  66. Archives départementales des Pyrénées-Atlantiques, C 1620 (années 1711-1737), C 1621 (années 1758-1792).
  67. Ainsi dans Eugène Goyheneche, op. cit., p. 14, ou dans Philippe Veyrin, Les Basques de Labourd, de Soule et de Basse Navarre : leur histoire et leurs traditions (monographie), Pau, Cairn [publié avec le concours du conseil régional et la direction régionale des Affaires culturelles de la région Aquitaine], [rééd.] (1re éd. Bayonne, Musée basque et de l'histoire de Bayonne, ), 347 p. (ISBN 9782350682617, OCLC 826784280, BNF 42791812, présentation en ligne), p. 117 et plus.
  68. Manex Goyhenetche et Christian Desplat, Les Basques et leur histoire : mythes et réalités, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 353 p. (ISBN 290342134X et 9782903421342, OCLC 30151157), p. 16 et 17. Manex Goyhenetche renvoie à une observation similaire de Josette Pontet-Formigué (dans Bayonne, un destin de ville moyenne à l'époque moderne, J & D éditions, 1990) et cite plusieurs exemples : le Dictionnaire historique de la France, Hachette, 1872 ou la Grande Encyclopédie de H. Lamirault, 1895.
  69. Philippe Veyrin, op. cit., p. 17 utilise l'expression de « capitale économique, religieuse et intellectuelle ».
  70. LEMA, numéro 117, novembre 2007, p. 8.

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