La Vestale (Spontini) — Wikipédia

La Vestale
La vestale
Description de cette image, également commentée ci-après
Nimfodora Semenova dans La Vestale, 1828.
Genre Tragédie lyrique
Nbre d'actes 3
Musique Gaspare Spontini
Livret Étienne de Jouy
Création 15 décembre 1807

Airs

  • O nome tutelar (acte 2)
  • Tu che invoco (acte 2)
  • Caro oggetto (acte 3)
Caroline Branchu (Julia), Paris 1807

La Vestale est une tragédie lyrique en trois actes de Gaspare Spontini (1774-1851), sur un livret d’Étienne de Jouy[1].

Composée à Paris pendant l'époque napoléonienne et créée à Paris [1], puis en version allemande à Vienne en 1810, elle est traduite en italien à Naples, le .

Tout comme Norma de Bellini, Julia, ayant fait vœu de chasteté, est condamnée à être enterrée vivante après avoir profané le temple des Vesta. Sauvée par un signe des dieux, le village fête ce dénouement, rappelant le destin heureux de La Sonnambula[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Installé à Paris en 1803[3], Gaspare Spontini, après avoir donné trois opéras-comiques au Théâtre Feydeau, cherchait un sujet romain pour un grand opéra qui s'accorderait à l'esprit de l'heure, à la nouvelle synthèse entre monarchie et république, entre Ancien régime et Révolution, que Napoléon Ier cherchait à réaliser. Étienne de Jouy lui proposa le livret de La Vestale qui avait déjà été refusé par Étienne Nicolas Méhul et François-Adrien Boïeldieu. Spontini vit le parti qu'il pouvait en tirer et l'accepta.

Comme l'indique de Jouy dans sa préface, le sujet de La Vestale est tiré de textes de Johann Joachim Winckelmann. Il s'inspire également de la tragédie Éricie ou la Vestale de Joseph-Gaspard Dubois-Fontanelle. Le sujet est d'une grande intensité dramatique, mais autorise le déploiement d'une vaste liturgie scénique, et les références romaines, avec aigles, sceptres, soldats et marches triomphales, s'accordent avec la symbolique impériale au prix de quelques anachronismes. On peut ainsi transposer le personnage de Joséphine avec celle de Julia[4].

Lorsque La Vestale fut donnée à l'Opéra le mardi l'ouvrage parut incarner de manière presque miraculeuse l'esprit de l'Empire et fit aussitôt sensation. Servi par une distribution brillante, comprenant notamment Madame Branchu en Julia, l'opéra eut près de cent représentations d'affilée. L'Institut de France le déclara meilleur ouvrage lyrique de la décennie. Le dimanche à 15 h une représentation de La Vestale[5] fut donnée au Théâtre des Arènes, à Béziers devant 30 000 spectateurs selon L'Officiel des Théâtres.

C'est Rosa Ponselle dans les années 1920, par la traduction italienne, qui participera à la redécouverte de l'œuvre. Luchino Visconti met en scène en 1954 à La Scala La Vestale avec Maria Callas dans le rôle titre. Franco Corelli fera ses débuts en tant que Licinius la même année aux côtés de Ebe Stignani[6].

Argument[modifier | modifier le code]

L'histoire se déroule à Rome. Licinius tombe amoureux de Julia, devenue vestale pendant une guerre opposant les gaulois et les romains. La Grande Vestale prévient donc Julia des dangers de cet amour. Sachant que Julia doit veiller sur le temple Vesta, Licinius l'enlève. À l'issue d'un duo d'amour, Cinna accourt pour prévenir Licinius que le peuple viendra punir le couple qui a profané le temple. Julia qui perd connaissance est retrouvée seule à l'autel où elle accepte la punition.

Julia est alors condamnée à être enterrée vivante. Assistant à la scène, Licinius avoue sa faute et implore le Souverain Pontife. Pour sauver Julia, la condition est telle qu'elle doit déposer un voile sur l'autel qui, s'il prend feu, signifiera le pardon des dieux. Alors que Licinius donne l'ordre à l'armée de sauver Julia, la foudre allume le voile et le peuple célèbre leur amour[7].

Personnages[modifier | modifier le code]

Scénographie par Antonio Basoli

Discographie et Vidéographie[modifier | modifier le code]

  • 1974 - Julia - Gundula Janowitz, La Grande Vestale - Ruza Baldani, Licinius - Gilbert Py, Cinna - Giampaolo Corradi, Le Souveraine Pontife - Agostino Ferrin, Le Chef des Auspices - Alfredo Colella, Un Console - Giovanni Sciarpeletti, direction musicale : Jesús López Cobos, orchestre et chœur de la RAI Roma, Version française
  • 1993 - Julia - Karen Huffstodt, La Grande Vestale - Denyce Graves, Licinius - Anthony Michaels-Moore, Cinna - J Patrick Raftery, Le Souveraine Pontife - Dimitri Kavrakos, Le Chef des Auspices - Aldo Bramante - Direction musicale: Riccardo Muti, chœur et orchestre du Teatro alla Scala, Sony Classical - Version française
  • 2002 - Julia - Jane Eaglen, Licinius - John Hudson, Cinna - Andrew Rees, Grand Vestal - Anne-Marie Owens, High Priest - Gerard O'Connor, Soothsayer - Andrew Tinkler, Consul - Edward Caswell, direction musicale : David Parry, chœurs et orchestre de l'ENO - Version anglaise.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b François-René Tranchefort, L'Opéra, Paris, Éditions du Seuil, , 634 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 68
  2. a et b (en) « Spontini: La vestale (1954 - Milan) - Callas Live Remastered | Warner Classics », sur www.warnerclassics.com (consulté le )
  3. Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 1058
  4. « La Vestale, Spontini | Opéra en concert | Théâtre des Champs-Elysées », sur www.theatrechampselysees.fr (consulté le )
  5. Le monde musical, n° 17 du 15 septembre 1906, p. 242; ibid., n° 18 du 16 septembre 1906, p. 1152 ; L'Officiel des Théâtres, n° 95 du 2 septembre 1906.
  6. « You are being redirected... », sur www.operanews.com (consulté le )
  7. « La Vestale (Œuvre - Gaspare Spontini/Etienne de Jouy) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )