La Gazette de Château-Gontier — Wikipédia

La Gazette de Château-Gontier
Pays France
Langue Français
Périodicité Hebdomadaire
Genre Presse régionale
Date de fondation
Date du dernier numéro
Ville d’édition Château-Gontier

La Gazette de Château-Gontier était un hebdomadaire local français, qui a été publié de à à Château-Gontier, avec un rayonnement principalement dans l'arrondissement de Château-Gontier.

La Gazette de Château-Gontier a été remplacée le par L'Indépendant de Château-Gontier.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le journal est le représentant de la droite monarchiste et l'organe de la grande propriété foncière à cette époque. Les rédacteurs politiques sont choisis dans l' Association de la Presse Catholique et monarchique départementale.

Origine[modifier | modifier le code]

En janvier 1878, une seconde imprimerie est fondée à Château-Gontier[a], sous les auspices d'une société anonyme, qui en confiait la direction Henri Leclerc[b]. Le , le premier numéro de « La Gazette de Château-Gontier, » créée pour contrebalancer l'influence du Journal de Château-Gontier, républicain, est lancé.

La Gazette, en moins de vingt années, va prendre une extension extraordinaire[1] ; elle devient, avec ses 20 000 numéros hebdomadaires, le journal le plus répandu de tout l'Ouest de la France[c].

En 1886, le rédacteur politique du journal est Charles Saunier-Dupré[2]. Il est remplace par Henri Larroque en 1888[3]. Il est remplacé par Louis d'Estampes, qui décède en 1898[4]

Joseph Guédon[d] entre au journal comme secrétaire en 1897. Il épousera en 1903, Melle Leclerc, la nièce de Henri Leclerc. Le poste de secrétaire de direction est créé pour lui. Il y reste jusqu'en 1904[e]. En 1907, il est chargé à la Gazette de suivre les campagnes électorales dans tout l’arrondissement de Château-Gontier[5] (Élections cantonales de 1907). Jacques Duboys-Fresney s'adjoint Guédon pour la campagne électorale, pour après le succés l'avoir comme secrétaire local[5].

En 1908, Henri Leclerc lance pour l'arrondissement de Mayenne un nouveau journal : Le Nouvelliste de Mayenne, qui en 1912, va absorber Le Patriote de la Mayenne. Henri Leclerc décède en janvier 1913[6]. Il est remplacé par son fils René Leclerc à la direction du journal. Une édition spéciale du journal L'Écho de la Mayenne remplace Le Nouvelliste de Mayenne pendant la Première guerre mondiale[7]

Christian de Villebois-Mareuil préside de 1906 à 1919 le Conseil d’Administration du journal, dont il assura sa direction politique[8]. M. de la Jaille fait aussi parti des actionnaires[9]. Il reste membre du Conseil jusqu'à sa mort en 1924. Sa succession à la présidence est effectuée par Roger de Lancrau de Bréon, de Marigné-Peuton à partir de 1919. Il est président jusqu'à sa mort en octobre 1934[10]

La Première Guerre mondiale et l'entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

En 1923, Joseph Guédon occupe le poste de rédacteur politique[f] du journal devenu libre[5] après Paul Huet-Saint-Pol. Il décède en 1925.

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le président du Conseil d'administration du journal[11] est à partir de 1934[12] Xavier Marie Zacharie de Quatrebarbes (1895-1969)[g]. Son président d'honneur est Fortuné d'Andigné[12].

Le , le journal publie un article de tête contre les envahisseurs hitlerien et mussoliniens. Après les combats du 19 juin 1940 à Château-Gontier, l'officier-chef de la Kommandantur aussitôt installé à la mairie, fait appeler René Leclerc, et brandissant le journal, l'invective en français avec une extrême violence[13].

La Gazette de Château-Gontier - 16/06/1940

Les ateliers du journal étant endommagés pendant ces combats, le journal ne réapparaît que le , avec une substitution temporaire pour les lecteurs du journal par Le Courrier du Maine. Elle affiche désormais les communiqués militaires allemands, et fait référence la reprise du travail comme demandée par le Maréchal Philippe Pétain.

La Gazette de Château-Gontier - 11/08/1940

Pendant l'Occupation, il publie entre autres les communiqués de la Feldkommandantur de Laval, et les billets collaborationistes d'AVL[h], billets également publiés par Le Courrier du Maine.

Après la libération de Château-Gontier, le journal cesse de paraître avec une dernière édition le , et un dernier billet d'AVL sur les l'Anglais qui ne change pas comparant les bombes de la RAF via l'histoire avec les dommages occasionnés dans la région par le Comte d'Arundel.

Le , le Comité départemental de libération de la Mayenne compose ses commissions. Pour la presse et l'information, ce sont le notaire de Saint-Ouen-des-Toits Me Ameline et la capitaine Henri de Mollans[i]. Le technicien choisi pour les accompagner est Roger Bignon, le rédacteur en chef du Courrier du Maine pendant l'Occupation.

La Gazette de Château-Gontier - 06/08/1944

Comme deux journaux[j] qui avaient continués à paraître en Mayenne, le journal est interdit pour collaboration.

L'Indépendant de Château-Gontier prend le relais de la Gazette de Château-Gontier avec l'intervention du groupe de résistance IENA le . Par ordonnance en date du 21 novembre 1944[14], le président du tribunal civil de Château-Gontier a placé sous séquestre les biens et éléments d'actif de tous ordres de la société anonyme La Gazette de Château-Gontier.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Rue Sainte-Anne.
  2. Il vient de Sablé-sur-Sarthe vers Château-Gontier pour créer son imprimerie. Catholique, et conservateur, il va développer l’action du journal La Gazette de Château-Gontier, en même temps qu’il assurait le fonctionnement de l'une des plus importantes imprimeries de la région. Il mène de front plusieurs œuvres multiples. Il avait développé la Gazette de Château-Gontier. Il crée et développe le Nouvelliste de Mayenne. Il est aussi membre du Conseil d'administration et secrétaire de la Mutuelle Générale Française du Mans (MGF). Il est membre de plusieurs associations catholiques dont le Cercle de Flore où il est président depuis 1907. Il décède en janvier 1913.
  3. Cette imprimerie Leclerc a quitté par la suite la rue Sainte-Anne et pour s'installer rue des Juifs, no 23.
  4. Il est né le 9 mai 1873 à Montourtier. Ancien élève des Frères d'Evron, il s'engage en 1892 au 31e régiment d'infanterie du Mans. Il effectue son service militaire comme artilleur, brigadier et maréchal-des-logis-fourrier. Robert Nivelle est alors capitaine chargé du peloton des sous-officiers du 31e. Il continue son instruction, prend des cours de dessin, et devient le bras droit à la salle Maupertuis de l'abbé Grandin pour les oeuvres de jeunes gens. Il arrive en 1897 à Château-Gontier comme secrétaire du journal, et professeur de dessin à l'Ecole des frèes, et restera dans cette ville, où il va avoir une carrière de journaliste local et parisien. Il sera demandé par Pierre Taittinger pour rédiger un article hebdomadaire dans le journal La Liberté. Il est aussi à partir de 1907 secrétaire local de Jacques Duboys-Fresney.
  5. Il devient alors rédacteur politique du Mercure Segréen, puis directeur du journal segréen en 1919.
  6. Après Sonier-Dupré, Henri Larroque, Louis d’Estampes, Ernest Baudouin (décédé en avril 1927), Paul Huet-Saint-Pol
  7. Père de Hyacinthe de Quatrebarbes.
  8. Il est possible que ce pseudonyme soit lié à Job de Roincé.
  9. Membre du comité clandestin de libération de la Mayenne, il participe à la libération de Laval, armes à la main. Il sera Grand officier de la Légion d'honneur, avec les insignes remis par sa belle-sœur Valérie André.
  10. Il s'agit de Mayenne-Journal, et L'Ouest-Eclair.

Références[modifier | modifier le code]

  1. René Gadbin, « Quelques notes sur l’histoire de l’imprimerie à Château-Gontier, XVIIIe et XIXe siècles », extrait du Bibliophile du Maine, juillet 1896, p. 27.
  2. La Gazette de Château-Gontier, 24 juin 1886.
  3. La Gazette de Château-Gontier, 25 novembre 1888.
  4. La Gazette de Château-Gontier, 26 mai 1898.
  5. a b et c La Gazette de Château-Gontier, 3 mai 1925.
  6. La Gazette de Château-Gontier, 26 janvier 1913.
  7. [1]
  8. La Gazette de Château-Gontier, La Gazette de Château-Gontier, 27 avril 1924.
  9. La Gazette de Château-Gontier, 26 janvier 1913.
  10. La Gazette de Château-Gontier, 28 octobre 1934.
  11. La Gazette de Château-Gontier, 29 décembre 1940.
  12. a et b La Gazette de Château-Gontier, 2 décembre 1934.
  13. Valée 1962, p. 55.
  14. Journal officiel de la République française, 20 mai 1945.

Sources[modifier | modifier le code]

  • René Gadbin, « Quelques notes sur l’histoire de l’imprimerie à Château-Gontier, XVIIIe et XIXe siècles », extrait du Bibliophile du Maine, juillet 1896, p. 27 p. [2] Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • La Gazette de Château-Gontier, 26 janvier 1913 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Marc Valée, Cinq années de vie et de guerre en pays mayennais, Château-Gontier, Groupe Iéna, , 414 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Laurent Robène, La naissance du Courrier de la Mayenne, L'Oribus N°19, pp. 56-71, décembre 1985.
  • Les pouvoirs à la Libération dans le département de la Mayenne. Archives départementales de la Mayenne, IHTP, mai 1989.

Numérisation[modifier | modifier le code]

La Gazette de Château-Gontier est disponible sur :

Liens externes[modifier | modifier le code]