La Femme du dimanche — Wikipédia

La Femme du dimanche
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Marcello Mastroianni et Jean-Louis Trintignant dans une scène du film
Titre original La donna della domenica
Réalisation Luigi Comencini
Scénario Carlo Fruttero
Agenore Incrocci
Musique Ennio Morricone
Acteurs principaux
Sociétés de production Dartmouth
Fox Europe
Primex
Pays de production Drapeau de l'Italie Italie
Genre Comédie policière
Durée 105 minutes
Sortie 1975

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Femme du dimanche (La donna della domenica) est un film italien réalisé par Luigi Comencini, sorti en 1975.

Synopsis[modifier | modifier le code]

À Turin, le minable architecte Garrone, mondain et obsédé sexuel, est assassiné à l'aide d'un gros phallus de pierre. Le commissaire Santamaria, originaire de Rome et peu familier avec la capitale du Piémont, est diligenté sur l'affaire. Il soupçonne d'abord Anna Carla Dosio, riche bourgeoise qui s'ennuie auprès de son industriel de mari : deux domestiques qu'elle venait de renvoyer ont en effet livré à la police un brouillon de lettre où elle semblait souhaiter la mort de Garrone. Le destinataire de la lettre, Massimo Campi, issu d'une grande famille, devient dès lors suspect aussi, d'autant qu'il cache avoir passé le soir du crime avec son petit ami, Lello Riviera, jeune fonctionnaire municipal qui décide de mener sa propre enquête pour le sauver. Santamaria, aidé par son collègue De Palma et à l'occasion par une Anna Carla réjouie de cet intermède pimenté, découvre les différents aspects et quartiers de la ville : snobisme et futilité charmante de certains oisifs, vaste trafic de phallus sculptés, somptueuses villas anciennes sur les collines, jardins de l'austère veuve Inès Tabusso — lieu de prostitution nocturne qu'elle voudrait bien lotir —, marché aux puces pittoresque du Balôn... où Lello est tué à son tour. Mis sur la piste par la possibilité dans le dialecte turinois d'un jeu de mots entre « poire » et « pierre » et par les complicités de Garrone avec un employé, voyeur comme lui, du service d'urbanisme de la ville, Santamaria finit par démasquer la coupable : Inès Tabusso, que l'architecte faisait chanter en la menaçant de bloquer son projet de lotissement. Le modeste commissaire et la séduisante Anna Carla peuvent désormais céder à leur attirance mutuelle...

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Quelques jugements sur le film[modifier | modifier le code]

De ce film aux dialogues pétillants on retient avant tout les acteurs qui semblent aller comme leur personnage de l'amusement à l'ennui : Bisset, Mastroiani, Trintignant, etc. tous excellents. Trintignant jugeait ainsi les personnages : « Ce sont des personnages très futiles, très décadents [...], il y a peu un univers tchekhovien dans le film ». Mais à ses yeux, le personnage c'est bien Turin : « C'est un film sur un milieu turinois qui existe réellement, c'est un film à clés [...], Turin c'est une ville étrange, où il y a, je crois, 700 000 Siciliens et 300 000 Turinois, et les Siciliens sont les pauvres et les Turinois sont les riches... »[1]

Comencini « a réalisé un film froid, un peu distancié », parce qu'il le tire d'un roman « aux personnages pas vraiment attachants ». Mais à regarder de près « cette œuvre ironique et souriante », « mineure, certes, mais dans laquelle se retrouvent quand même ses qualités de cœur », « beaucoup de choses affleurent, psychologiques, sociologiques »[2].

Un peu gênés par la densité de l'œuvre écrite qui l'inspirait et par des producteurs exigeant un film grand public, les scénaristes ont gommé le rôle central que jouait dans le roman la ville elle-même avec ses corruptions — le film offre néanmoins des promenades intéressantes dans Turin. Et Comencini « ne sait pas toujours s'il doit privilégier l'aspect policier au détriment de l'aspect psychologique et social ». Néanmoins, La Femme du dimanche, quoiqu'inférieur à la plupart de ses films, « occupe une place à part dans la filmographie du grand réalisateur italien », en ce que « l'intrigue policière n'est qu'un prétexte à une subtile étude sociale des rapports de classe dans une ville industrielle du nord de l'Italie », entre membre de la haute et de la petite bourgeoisie[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Jean Louis Trintignant évoque "La femme du dimanche" », sur Ina.fr (consulté le )
  2. Claude-Marie Trémois, Le guide du cinéma chez soi, Télérama hors série, Édition 2002, p. 382.
  3. Michel Azzopardi, Guide des films dirigé par Jean Tulard, Paris, Robert Laffont, collection Bouquins, tome II, 2002, p. 1144.

Liens externes[modifier | modifier le code]