La Carapate — Wikipédia

La Carapate

Réalisation Gérard Oury
Scénario Gérard Oury
Danièle Thompson
Acteurs principaux
Sociétés de production Gaumont
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie
Durée 105 minutes
Sortie 1978

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

La Carapate est une comédie française réalisée par Gérard Oury et sortie en 1978.

Synopsis[modifier | modifier le code]

En mai 1968, Jean-Philippe Duroc, un avocat taxé de gauchisme, rend visite à Lyon à son client, Martial Gaulard, condamné à mort pour un meurtre qu'il n'a pas commis. À ce moment, une mutinerie éclate à la prison. Gaulard en profite et, subtilisant les habits de son avocat, parvient à s'échapper. La police est persuadée que Duroc a contribué à l'évasion et les deux hommes sont alors recherchés par toutes les polices de France.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Non-crédités[modifier | modifier le code]

Genèse[modifier | modifier le code]

Gérard Oury devait à l'origine tourner le film Le Crocodile avec Louis de Funès dans le premier rôle mais, à la suite des deux infarctus successifs de l'acteur les 21 et , le projet est abandonné, alors qu'Oury avait travaillé dessus pendant deux ans.

Le réalisateur se lance ensuite dans la réalisation d'un film avec Lino Ventura (les deux étaient très amis mais n'ont jamais eu l'occasion de tourner ensemble) dans lequel il incarnera un chef d'orchestre français qui se « trouve embarqué dans une dramatique aventure » et qui devra s'associer avec un policier américain[1]. Le policier américain serait joué par un acteur bankable de l'époque (Gérard Oury a notamment proposé le rôle à Al Pacino et Sylvester Stallone[2]) et le film, intitulé L'Entourloupe, aurait dû être une coproduction franco-américaine. Mais le projet, tout comme celui du Crocodile n'aboutit à rien.

À la suite de l'échec de ces deux projets, Gérard Oury se consacre à l'écriture d'une pièce, Arrête ton cinéma, qui sera un échec critique et public en 1977[3] puis finit par se remettre au cinéma en se lançant dans le projet d'une comédie traitant des événements de mai 1968, les 10 ans de l'évènement se rapprochant.

Gérard Oury prévoit au départ Patrick Dewaere dans le rôle du condamné à mort[4]. Mais Dewaere est déçu par le scénario et ne se voit pas tourner ce genre de film[4]. Selon lui, la période de mai 1968 est trop traitée sous forme de gags, un élément de comique qu'il qualifie de « cinéma de papa »[5]. Le réalisateur et le producteur Alain Poiré de la Gaumont s'opposent à la décision de l'acteur puis son agent Serge Rousseau parvient à négocier une sortie à l'amiable, amenant Dewaere à verser un dédommagement[4]. Le personnage de l'évadé est ensuite distribué à Victor Lanoux[4]. L'épisode affecte la notoriété de Dewaere qui commence à avoir une réputation de « casse-pieds »[6].

Clin d'œil[modifier | modifier le code]

Le film comporte quelques éléments du Corniaud :

  • Lorsque Duroc klaxonne après Gaulard avec le camion, le klaxon se bloque et sonne jusqu'à ce que l'avocat parvienne à l'arrêter.
  • Le couple de bourgeois cache toute sa fortune en lingots sous sa Rolls Royce, ce qui n'est pas sans rappeler la Cadillac truffée de marchandises volées ou illicites.

Le film fait également un clin d’œil à Harpo Marx, un des Marx Brothers[7]. Martial Gaulard affuble Jean-Philippe Duroc des habits trouvés sur un épouvantail. Il commente : « C'est marrant, tu me rappelles quelqu'un, je ne sais pas qui, dis donc. » L'avocat imite alors le célèbre acteur américain.

Production[modifier | modifier le code]

Choix des interprètes[modifier | modifier le code]

Le rôle de Victor Lanoux était initialement prévu pour Patrick Dewaere, qui refusa le rôle, ne se sentant pas à l'aise dans la comédie. Quelques années après le duo d'humoristes de leurs débuts, c'est l'occasion pour lui et Pierre Richard de tourner à nouveau un film ensemble, cinq ans après Je sais rien, mais je dirai tout, réalisé également par ce dernier (et dans lequel Lanoux apparaît brièvement comme ouvrier peintre s'efforçant vainement d'apprendre à Pierre Richard les rudiments de la tâche à accomplir).

Autour du film[modifier | modifier le code]

Erreurs[modifier | modifier le code]

Contradiction[modifier | modifier le code]

  • Duroc fils, Duroc père et Martial Gaulard abandonnent à Auxerre leur Rolls volée, parce que son réservoir ne contient presque plus d'essence. Or une grève des cheminots les empêche de gagner Paris en train. Le lendemain, alors qu'ils n'ont eu aucun moyen de faire le plein, les trois hommes repartent dans la Rolls et roulent jusqu'à Paris sans tomber en panne d'essence.

Anachronismes[modifier | modifier le code]

Alors que le film se passe en mai 1968, plusieurs anachronismes avec des véhicules y apparaissant peuvent être remarqués :

  • Le modèle Fiat 125S n'est sorti au Salon de Turin qu'à l'automne 1968.
  • La moto que vole Martial Gaulard à la fin du film est une Yamaha 500 SR, sortie en 1978 ; à côté se trouve une autre Yamaha, la 500 XT, sortie elle en 1976.
  • Le modèle de tracteur Massey Ferguson dans la cour de la ferme n'est sorti que vers 1976.
  • La locomotive diesel BB 67306, de la famille des BB 67300, arrivant en gare d'Auxerre-Saint-Gervais était bien sortie en 1968. Mais son aspect général dans le film est celui après sa grande révision générale intervenue bien après 1968. Autre anachronisme, ce train qui entre en gare d'Auxerre aurait dû être numéroté 5017 lors de l'annonce au haut-parleur au lieu de 1017 puisque le chiffre 1 correspond à l'ancienne région Est de la SNCF et le 5 à la région Sud-Est.
  • Les engins de la Gendarmerie nationale sont de couleur bleu vif seulement après 1974 (et ne sont plus en noir depuis les années 50)[8], dont l'hélicoptère Alouette 2 lors de la scène avec le camion.
  • Dans une scène se déroulant avenue Foch, on aperçoit une Renault 5, voiture sortie en 1972.

Faux raccords[modifier | modifier le code]

  • Lors de l'accident à la station service, on peut apercevoir des rampes pour que le véhicule qui percute la caravane puisse rentrer dans cette dernière. Sur le plan qui suit, elles ont disparu.
  • Lorsque Martial Gaulard rentre de manière impromptue dans l'appartement des cousins de son avocat, Jean-Philippe Duroc, après avoir retrouvé le père de ce dernier sur le palier, la cousine Josette reçoit une assiette de soupe sur son visage et ses vêtements. Quelques plans après, les traces de soupe ont disparu.
  • À la fin du film, lorsque Martial Gaulard entre dans le bureau du juge pour innocenter son avocat, celui-ci a le bas de la cravate tachée d'encre noire. Lors du plan suivant, sa cravate est redevenue propre, puis dans le plan d'après, il trempe par mégarde sa cravate dans un encrier.

Sortie[modifier | modifier le code]

Le film est sorti dix ans après les événements de mai 1968.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Oury 1988, p. 287.
  2. Oury 1988, p. 290.
  3. Oury 1988, p. 290 et 291.
  4. a b c et d Philippe Lombard, « La Carapate (1978) », Histoire de tournages, sur www.devildead.com, (consulté le ).
  5. [vidéo] « Gros Plan : Patrick Dewaere », Archives de la RTS, . sur YouTube
  6. Durant 2012, p. 16.
  7. Clin d’oeil à Harpo Marx
  8. "Tout savoir sur les plaques et les couleurs de la Gendarmerie", L'Argus, 13 juillet 2020

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]