Léon Denis — Wikipédia

Léon Denis
Léon Denis
Biographie
Naissance
Décès
(à 81 ans)
Tours, Drapeau de la France France
Nationalité
Activité
Auteur et porte-parole du spiritisme
Autres informations
Membre de
Société parisienne des études spirites (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Genre artistique
Œuvres principales
Christianisme et Spiritisme (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Léon Denis (né à Foug, le , mort à Tours, le ) fut un philosophe spirite et, aux côtés de Gabriel Delanne et Camille Flammarion, un des principaux continuateurs du spiritisme après le décès d'Allan Kardec.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sa jeunesse[modifier | modifier le code]

Fils d'un tailleur de pierres, comme de nombreux enfants de son époque, il reçut une sommaire instruction avant de commencer à travailler à 12 ans comme ouvrier à la Monnaie de Bordeaux, à 16 ans dans une faïencerie de Tours, à 20 ans dans une manufacture de cuir[1], comme commis aux écritures en raison de sa parfaite calligraphie[2]. Il ne cessa pas pour autant de lire et, dès l'âge de 18 ans, son contact avec Le Livre des Esprits, fit de lui un adepte convaincu du spiritisme. Il rentre au cercle spirite de Tours et où il occupe la fonction de secrétaire.

Il avait vingt-trois ans à la mort d'Allan Kardec de qui il avait reçu les enseignements et de qui il continuera à avoir des inspirations[3].

La guerre franco-prussienne[modifier | modifier le code]

Pendant la guerre de 1870, il entre en formation au 26ème corps d'armée. Il est nommé sergent au 1er bataillon de la 1ère Légion de la Garde mobile d'Indre-et-Loire où il sera promu sous-officier et enfin lieutenant[3],[4].

En février 1871, à Chagnolet, un hameau de Dompierre-sur-Mer non loin de la place forte de La Rochelle, il présidera plusieurs réunions spirites pendant lesquelles sont obtenues des renseignements sur l'issue des combats et la fin des hostilités[3].

L'éducateur[modifier | modifier le code]

Après la guerre, il retourne à son emploi de commis aux écritures. Il travaille ensuite comme représentant de commerce et voyagera dans de nombreux pays. Il est un des fondateurs de l'antenne tourangelle de la Ligue de l'Enseignement[1] dont il a été un défenseur zélé, fondant plusieurs cercles et bibliothèques populaires et donnant des conférences, non seulement en France, mais aussi en Belgique, en Hollande, en Suisse, en Algérie[5].

Le spirite[modifier | modifier le code]

C'est autour des années 1880 qu'il défend la doctrine spirite, celle qu'il diffuse activement dans ses conférences, défendant activement l'idée de la survie de l'âme et de ses conséquences pratiques.

Si à son retour de la guerre il est initié à la franc-maçonnerie, cela ne l'empêche pas de poursuivre ses activités spirites. Étant membre d'une loge de l'obédience du Grand Orient De France (jusqu'en 1877), il cotoie la duchesse de Pomar, à Trianon, à l’université de Genève, à la faculté de Toulouse, à l’Athénée de Bordeaux, à Bruxelles, à la Haye, Lyon, etc.

Aussi, il prend le temps de répondre aux objections des adeptes d'idéologies contraires (matérialistes, athés et même catholiques). Ses biographies relatent qu'il était soutenu dans sa lutte par divers esprits, allant de celui de Jérôme de Prague[3],[6] ou Jeanne d'Arc, à d'autres plus intimes, comme « l'Esprit bleu »[3], Sorella, l'esprit Durand, Philippine, ainsi que « les bons esprits »[2].

Président de la première Union Spirite Française, en 1887, il devient président d'honneur de la Fédération spirite Lyonnaise pour laquelle il donnera une trentaine de conférences[5]. De plus, il crée ou aide à créer un certain nombre de fédérations spirites, comme à Bordeaux, Nantes, Toulouse, Marseille, Alger[5].

Médium psychographe, il publie de nombreux ouvrages réputés avoir été dictés par des Esprits[2], ce qui lui vaudra une renommée internationale, comme le montrent ses titres honorifiques de la présidence des fédérations catalane et brésilienne.

Sa notoriété s'établit dans d'autres milieux que ceux du spiritisme. En effet, dans ses mémoires, Léon Denis évoque un article élogieux sur la réédition de son livre Après la mort, par Jean Jaurès, dans le journal L'Humanité[7], même si pour cela il évoque un article paru dans les années 1890, soit une décennie avant la création du journal.

Par son ouvrage Dans l'invisible, il aura influencé le mineur belge Louis Antoine qui fonde le culte antoiniste. Il semble qu'il ait joué un rôle dans sa compréhension de la réincarnation, l'amenant à reconsidérer ses pratiques thérapeutiques dans l'application des passes magnétiques[8].

Les Congrès[modifier | modifier le code]

Célèbre orateur parmi la Ligue de l'Enseignement, il met à profit ses facultés pour la cause spirite. C'est ainsi qu'il inaugure le premier congrès spirite et spiritualiste international à Paris, en . À nouveau, à Paris, au congrès international de 1900, à celui de Liège en 1905, de Genève en 1913[5].

Sa santé[modifier | modifier le code]

À partir de 1910 sa vue ne cesse de baisser mais il continue à défendre le spiritisme et l'idée de la survie de l'âme. Peu après la Première Guerre mondiale, il devient aveugle et apprend le braille[6].

À sa mort, l'ensemble de ses productions littéraires, de même que l'affabilité de son caractère et son dévouement pour le spiritisme, lui vâlent le surnom d'« Apôtre du Spiritisme »[3].

Souffrant d'une pneumonie, il décède le (81 ans), à Tours[2].

Publications[modifier | modifier le code]

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Écrivain tout aussi éloquent, il écrit des ouvrages sur le spiritisme ainsi que de nombreux articles dans la Revue Spirite, parlant de sujets transversaux, comme l'Histoire (Jeanne d'Arc, les Celtes) ou de sujets de société (Jean Jaurès[9], le socialisme, la guerre).

Sir Arthur Conan Doyle en traduira un certain nombre en anglais[3], portugais, espagnol et italien.

Bibliographie exhaustive et chronologique[modifier | modifier le code]

Page de garde d'un livre de Léon Denis, édition originale.
  • 1880 : Tunis et l'Île de Sardaigne (brochure)
  • 1880 : Le Médecin de Catane (nouvelle)
  • 1880 : Giovanna (nouvelle) (lire en ligne [pdf, doc, epub, mp3])
  • 1885 : Le Pourquoi de la Vie (brochure) (lire sur Wikisource, lire en ligne [pdf, doc, epub, mp3])
  • 1889 : Après la mort, dernière édition 1920 (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, odt, epub, mp3])
  • 1898 : Christianisme et Spiritisme, dernière édition 1920 (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, odt, epub, mp3])
  • 1901 : L'Au-delà et la Survivance de l'Être (brochure) (lire en ligne [pdf, doc, epub])
  • 1903 : Dans l'invisible, dernière édition 1924 (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, odt, epub, mp3])
  • 1905 : Le Problème de l'Être et de la Destinée, dernière édition 1922 (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, odt, epub, mp3])
  • 1910 : Jeanne d'Arc Médium, dernière édition 1926 (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, odt, epub])
  • 1911 : La Grande Énigme, dernière édition 1921 (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, odt, epub, mp3])
  • 1919 : Le Monde Invisible et la Guerre
  • 1921 : Esprits et Médiums (brochure) (lire en ligne [pdf, doc, epub])
  • 1921 : Synthèse doctrinale et pratique du spiritualisme (brochure) (lire en ligne [pdf, doc, epub])
  • 1921 : Le Spiritualisme et le Clergé Catholique
  • 1924 : « Socialisme et Spiritisme », La Revue Spirite,‎ (lire en ligne Accès libre [pdf, djvu, odt])
  • 1924 : « Jaurès Spiritualiste », La Revue Spirite,‎ (lire en ligne Accès libre [pdf, djvu, odt])
  • 1924 : La Question Celtique et le Spiritisme
  • 1927 : Le Génie Celtique et le Monde Invisible (lire en ligne Accès libre [pdf, doc, odt, epub, mp3])

Biographies[modifier | modifier le code]

  • Claire Baumard (préf. Sir Arthur Conan Doyle), Léon Denis intime, Paris, éditions Jean Meyer, , 175 p. (lire en ligne Accès libre [PDF])
  • Gaston Luce, Léon Denis, l'apôtre du spiritisme : sa vie, son oeuvre, Paris, éditions Jean Meyer, , 308 p. (lire en ligne)

Sources[modifier | modifier le code]

  1. a et b Léon Denis, « Socialisme et Spiritisme », la Revue Spirite,‎ , p. 55-61
  2. a b c et d Jacques Lantier, Le Spiritisme : ou l'aventure d'une croyance, Paris, Patits-fils de Léonard Danel, coll. « Histoires des idées, des héros, des sociétés de la France secrète et de l'Occident », , 107-116 p.
  3. a b c d e f et g Gaston Luce, Léon Denis, l'Apôtre du Spiritisme : Sa vie son œuvre (lire en ligne)
  4. Claire Baumard, Léon Denis intime (lire en ligne)
  5. a b c et d « Léon Denis » Accès libre, sur Editions Philman, (consulté le )
  6. a et b Claire Baumard (préf. Sir Arthur Conan Doyle), Léon Denis intime (lire en ligne Accès libre [PDF])
  7. « BIBLIOGRAPHIE : APRES LA MORT (nouvelle édition 17' mille) par Léon Denis », L'Humanité,‎ , p. 3 (lire en ligne Accès libre) :

    « [...] dans tout ce livre, on ne trouve pas une seule page dépourvue d'intérêt [...]. Partie historique, partie philosophique, partie scientifique, partie morale, sont semées de pages superbes, où la beauté des pensées s'illumine encore des séductions du style le plus éloquent et le plus élevé. Ce livre, écrit avec un prestigieux talent, est l'œuvre d'un maître. »

  8. Anne-Cécile Bégot, « Les Mutations de la représentation du divin au sein d'un groupe à vocation thérapeutique, Le cas de l'antoinisme », Archives de sciences sociales des religions, vol. 111,‎ , p. 41-55 (lire en ligne)
  9. « Quand Jean Jaurès faisait tourner les tables - Dark Zone », sur parismatch.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]