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Léon Bouly
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Léon Guillaume Bouly (1872-1932) est un inventeur français et le créateur du terme cinématographe.

Le Cinématographe de Léon Bouly, Musée des arts et métiers, Paris

Très peu de choses sont connues le concernant, si ce n'est qu'après avoir construit des appareils de chronophotographie, il dépose le le brevet d'un appareil « réversible de photographie et d'optique pour l'analyse et la synthèse des mouvements, dit le “Cynématographe Léon Bouly” ». Le , il apporte une correction sur le nom de son appareil qui devient le Cinématographe.

L'invention elle-même[modifier | modifier le code]

Dans son Histoire du cinéma pour les nuls (éditions First, 2008), Vincent Mirabel affirme que l'appareil Bouly « ne fut jamais construit » bien que deux exemplaires soient conservés au Musée des Arts et Métiers à Paris[1]. D'après la description de cet appareil, le Cinématographe Bouly aurait été en théorie capable de faire une prise de vues et également la projection en mouvement de cette prise de vues. Il utilisait comme support un film Eastman recouvert sur une face d'une émulsion photosensible sans perforations et il comportait l'ensemble des principes nécessaires à la prise de vues animées, c'est-à-dire un système d'avance intermittent du film, synchronisé avec l'obturateur. Mais son bon fonctionnement n'a jamais été prouvé. Aucune coupure de journal de l'époque n'atteste en effet de l'existence d'une quelconque projection effectuée par leur inventeur, que les journalistes scientifiques n'auraient pas manqué d'évoquer à grand renfort d'articles élogieux[2]. En 1894, Bouly n'ayant pas payé les redevances de ses brevets, le mot cinématographe devient disponible et les frères Lumière déposent leur propre brevet sous cette appellation le .

Importance ou non de Léon Bouly dans l'histoire du cinéma[modifier | modifier le code]

Ignoré dans Histoire générale du cinéma de Georges Sadoul (1950) ou dans Histoire du cinéma de Jean Mitry (1965), Léon Bouly est maintenant cité pour son brevet (n°219 350) concernant un appareil dérivé de la chronophotographie d'Étienne-Jules Marey, pour lequel il imagina de créer une appellation originale, Cinématographe (du grec κίνημα / kínēma, « mouvement » et γραϕή / graphê, « art d'écrire, écriture »). N'ayant pu mener à bien son invention, il abandonna ce terme qui fut repris dès 1895 par les frères Lumière pour baptiser l'invention de Louis Lumière.

À noter cependant que Thomas Edison nommait déjà kinétographe l'appareil de prise de vues photographiques animées qu'il avait conçu et que son assistant, William Kennedy Laurie Dickson, avait mis au point, et qui fut à l'origine des premiers films du cinéma, dès 1891. Ce terme de kinétographe servit ensuite de base d'appellation, dans plusieurs langues, pour des appareils de prise de vues ou de projection de films. Aujourd'hui, Kino (Kine), aussi bien en allemand qu'en russe, et dans bien d'autres langues où le mot cinématographe est inconnu[3], désigne souvent le cinéma lui-même[4].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Léo Sauvage, L'affaire Lumière, Éditions Lherminier, 1985
  • Jacques Legrand, Pierre Lherminier et Laurent Mannoni, Chroniques du cinéma, ed. Chronique, 1992
  • Emmanuelle Toulet, Cinématographe : Invention du siècle, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » (no 35), 1988
  • Michel Marié, Thierry Lefebvre, Cinéma des premiers temps: nouvelles contributions françaises, Presses de la Sorbonne nouvelle, 1996
  • Pierre-Jean Benghozi, Christian Delage, Une histoire économique du cinéma français: 1895-1995 - Regards croisés franco-américains, édition L'Harmattan, 1995
  • Danièle et Jean-Claude Clermontel, Chronologie scientifique, technologique et économique de la France, Publibook, 2009

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. inventaire n°16684-0000-et 16685-0000-
  2. Marie-France Briselance et Jean-Claude Morin, Grammaire du cinéma, Paris, Nouveau Monde, , 588 p. (ISBN 978-2-84736-458-3), p. 33.
  3. Laurent Mannoni (célébration du 22 mars 1895, année française de l’invention du cinéma), Lexique (numéro spécial), Paris, SARL Libération, coll. « supplément » (no 4306), , p. 3.
  4. Briselance et Morin 2010, p. 16.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]