Kumasi — Wikipédia

Kumasi
Coumassie
Kumasi
Quartier d'Adum à Kumasi.
Administration
Pays Drapeau du Ghana Ghana
Région Région Ashanti
District Assemblée métropolitaine de Kumasi
Démographie
Population 2 069 350 hab. (2013)
Géographie
Coordonnées 6° 41′ 19″ nord, 1° 37′ 28″ ouest
Altitude 252 m
Divers
Fondation 1680
Surnoms The Garden City,
Heart Beat
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Ghana
Voir sur la carte administrative du Ghana
Kumasi

Kumasi (ou Coumassie, Koumassi en français)[1],[2] est l'une des principales villes du Ghana, capitale de la région Ashanti et capitale historique de l'Empire ashanti. Sa population en 2012 est de 1 989 062 habitants. La ville est populairement connue comme The Garden City (La ville jardin) ou Heart Beat (Pulsation) au Ghana en raison de ses nombreuses espèces de fleurs et de plantes.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mythe fondateur de Kumasi dans la tradition orale indique qu'Oti Akenten, chef d'un clan Oyoko, aurait négocié avec le chef de Tafo pour l'obtention d'une parcelle de terre. Cette négociations aurait eu lieu sous un arbre nommé Kum. De cet arbre proviendrait le nom de Kumase qui signifie littéralement en Twi "sous l'arbre kum"[3].

Géographie[modifier | modifier le code]

Plantation de choux à Betinko, à l'ouest de Kumasi.

La ville d'origine est bâtie sur une colline dans un méandre de la rivière Suben. Elle se trouve au centre-sud du pays à 255 km au nord-ouest de la capitale Accra, par la route nationale N6. Elle est située près du Lac Bosumtwi, dans la région des forêts humides à environ à environ 480 km au nord de l'équateur et 160 km au nord du golfe de Guinée.

Quartiers[modifier | modifier le code]

La ville est constituée de plusieurs quartiers qui ont pour noms : Aboabo, Adum, Akwatialine, Amakom, Asafo, Asawasi, Dakodown, Adiebeba, Bantama, Bimpeh Hill, Fanti New Town, Dichemso, Manhyia, Patasi, North Suntreso, South Suntreso, Zongo.

Histoire[modifier | modifier le code]

La zone autour de Kumasi a été occupée depuis l'âge néolithique.

Premiers États[modifier | modifier le code]

Kumasi et sa périphérie est composée, dès le début du XVIe siècle de chefferies ou micro-États fondés par plusieurs clans de l'Abusua issus de différentes migrations Akan[4].

Chronologiquement parlant, Tafo serait le premier État fondé dès le début du XVIe siècle et commerce déjà avec les portugais selon un rapport de 1527. Cet État est reconnu comme un important centre de production d'or et joue déjà un rôle majeur sur les voies commerciales reliant la côté au Sud aux royaumes mossi au Nord. Il y a cependant des incertitudes sur les fondateurs de l'État qui pourraient être des Guan ayant fui la côte à la suite de la première migration Akan. Cependant, les chefs Tafo sont au XVIIe siècle issus du clan Aduana et Agona, laissant supposer une prise de pouvoir à la suite des migrations Akan suivantes[5].

Le second État, Kaase, se trouve à proximité immédiate de Tafo et aurait été fondé par le clan Aduana lors de la seconde migration Akan, vers la fin du XVIe siècle. Ils pourraient être à l'origine de l'acculturation de l'État de Tafo par le clan Aduana[6].

Un troisième État, Amakum, appartient au clan Asenee et provient d'Akrokyere, dans le royaume Adansi en conflit avec le royaume de Denkyira. Sa fondation est estimée vers 1650, avant la guerre civile qui détruit Asantemanso et provoque l'une des dernières migrations Akan, celle du clan Oyoko. Lorsque ces derniers arrivent dans la région de Kumasi, ils s'installent d'abord à Amakum. En parallèle, les Domaa qui fuient également Asantemanso s'installent à Suntreso (banlieue actuelle de Kumasi) et négocient avec les trois États pour l'octroi de nouvelles terres. C'est également à Suntreso que se tient une réunion tenue par Boamponsem, roi de Denkyira, afin de délimiter les frontières des différentes cités-états sous sa tutelle[7]. Cet ensemble de cité-états noue des alliances qui posent les bases d'une réunification autour d'un seul État de Kwaaman, ensuite renommé Kumasi[8].

Fondation de Kumasi[modifier | modifier le code]

Le mythe fondateur de Kumasi dans la tradition orale indique qu'Oti Akenten aurait négocié avec le chef de Tafo pour l'obtention d'une parcelle de terre sous un arbre nommé Kum. Cette parcelle s'appellerait ensuite Kum-ase (en twi "sous l'arbre), donnant naissance au nom de Kumasi[3]. Cependant, d'autres traditions indiquent qu'Oti Akenten s'établit sur une terre nommée Kwaaman et que c'est son successeur, Obiri Yeboa qui crée Kumasi[9]. Si le nom du fondateur est débattu dans les traditions orales, celles-ci s'accordent que le choix du site relève d'une action d'Okomfo Anokye qui plante deux graines de l'arbre Kum afin d'identifier la terre la plus fertile sur laquelle s'établir. Ce mythe est étroitement lié à la formation de la confédération ashanti par Osei Tutu Ier[9].

Les différents historiens avancent des hypothèses différentes en rapport à la chronologie des événements. Les auteurs du XIXe siècle considèrent que Kumasi est fondée par Osei Tutu vers 1680[10]. Cette chronologie est révisée au XXe siècle en suggérant qu'Obiri Yeboah fonde Kwaaman et que, lorsqu'Osei Tutu accède au trône, ce dernier transfère sa capitale vers une nouvelle ville nommée Kumasi[9]. Les analyses ultérieures des documents émanant des forts coloniaux européens permettent de clarifier ce point en indiquant que Kwaman et Kumase correspondent à un même lieu, cependant la cité État de Kwaman prend le nom de Kumasi lorsqu'Osei Tutu accède sur son trône[11].

Ainsi, la version historique la plus acceptée au XXIe siècle fait d'Oti Akenten le fondateur de Kwaman, permettant à la migration du clan Oyoko de s'y installer. Obiri Yeboah lui succède en tant que Kwamanhene (chef de Kwaman) vers 1660 et concentre la majorité des clans Oyoko ayant migré depuis Asantemanso. L'installation du clan se fait probablement pacifiquement et Obiri Yeboa se trouve au coeur de nombreuses alliances avec les micro-États de Tafo, Kaase et Amakum[12].

Capitale de l'Empire Ashanti[modifier | modifier le code]

Une rue du côté de la rue commerçante principale de Kumasi

Osei Tutu fait de Kumasi la capitale de la Confédération Ashanti[13]. Le souverain de Kumasi, connu comme l'Asantehene, a également servi comme chef de la Confédération. Grâce à leur victoire en 1701 sur Denkyira, la confédération ashanti est devenue le premier État du peuple Akan.

Certaines parties de la ville, dont le Palais Royal, ont été détruites par les troupes britanniques pendant la Troisième Guerre anglo-Ashanti de 1874[14]. Il reste une ville royale, même si, depuis que le Ghana a déclaré son indépendance en 1957, le rôle du roi a été surtout symbolique. La ville occupe une place importante dans l'histoire du peuple Ashanti, comme le prétend la légende que c'est ici qu'Okomfo Anokye a reçu le trône d'or, une incarnation de l'âme de la nation Asanti.

Démographie[modifier | modifier le code]

Kumasi est la deuxième plus grande ville du pays[15]. Le plus grand groupe ethnique est les Ashantis, mais d'autres groupes ethniques existent, dont le nombre va croissant.

Évolution de la population
1970 1984 2000 2007 2010 2013
346 336469 6281 170 2701 604 9092 035 0642 069 350
(Sources : Ghana Statistical Service, 2000 population and housing census: special report on urban localities, 2002)

Économie[modifier | modifier le code]

Le fabricant automobile Kantanka est établi dans la ville. Le quartier de Magazine est la plus grande casse automobile d'Afrique et de fabrication de pièces détachées[16]

Éducation[modifier | modifier le code]

L'Université des sciences et technologies Kwame Nkrumah (en anglais : KNUST, Kwame Nkrumah University of Science and Technology) est issue du Collège de technologie de Kumasi fondé en 1952. Le campus principal est situé à 13 km à l'est du centre-ville.

Transports[modifier | modifier le code]

La ville est reliée par le transport aérien avec l'Aéroport de Kumasi situé à 6 km au nord-est du centre dans le quartier de Manhyia (code AITA : KMS).

Les chemins de fer ghanéens relient les villes du sud du pays : Accra, Takoradi et Kumasi, leur fonctionnement est aléatoire et sont déconseillés en 2005[17]. Le service voyageur est suspendu depuis 2001 pour la liaison Ntsawam-Kumasi et depuis le pour la liaison Takoradi-Kumasi.

Lieux de culte[modifier | modifier le code]

Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Church of the Province of West Africa (Communion anglicane), Evangelical Presbyterian Church, Ghana (Communion mondiale d'Églises réformées), Convention baptiste du Ghana (Alliance baptiste mondiale), Lighthouse Chapel International, Église de la Pentecôte, Assemblées de Dieu, Archidiocèse de Kumasi (Église catholique) [18]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.

Environ 84 % de la population est chrétienne, 11 % musulmane, et un petit nombre (0,2 %) adhére à des croyances traditionnelles[19].

Sports[modifier | modifier le code]

Trois clubs de football de Kumasi évoluent ou ont évolué en Premier League du Championnat du Ghana de football :

L'Asante Kotoko et le King Faisal Babies résident au Baba Yara Stadium, stade de 44 000 places rénové depuis 2008.

Personnalités[modifier | modifier le code]

Jumelage et coopération décentralisée[modifier | modifier le code]

Carte
Jumelages et partenariats de Kumasi.Voir et modifier les données sur Wikidata
Jumelages et partenariats de Kumasi.Voir et modifier les données sur Wikidata
VillePaysPériode
AbidjanCôte d'Ivoire
AlmerePays-Basdepuis
AtlantaÉtats-Unisdepuis
CharlotteÉtats-Unisdepuis
ColumbusÉtats-Unisdepuis
KitchenerCanadadepuis
NewarkÉtats-Unisdepuis
OuagadouMalidepuis
TreichvilleCôte d'Ivoiredepuis
TshwaneAfrique du Suddepuis
Winston-SalemÉtats-Unisdepuis

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « COOMASSIE AND MAGDALA: The Story of Two British Campaigns in Africa » [archive du ], Naval & Military Press (consulté le )
  2. (en) « Since When Did Kumasi Become Greater Kumasi? », sur GhanaWeb, (consulté le )
  3. a et b Pescheux 2003, p. 92.
  4. Pescheux 2003, p. 87-88.
  5. Pescheux 2003, p. 88-89.
  6. Pescheux 2003, p. 89-90.
  7. Pescheux 2003, p. 90-92.
  8. Pescheux 2003, p. 87.
  9. a b et c Pescheux 2003, p. 94.
  10. (en) Michael Crowder, John Kofi Fynn, West African Resistance: (Ghana-Asante), Africana, 1971
  11. Pescheux 2003, p. 94-95.
  12. Pescheux 2003, p. 95-98.
  13. (en) « Kumasi | Ghana, Map, Population, & History | Britannica », sur www.britannica.com, (consulté le )
  14. David Owusu-Ansah, Historical Dictionary of Ghana, Rowman & Littlefield, USA, 2014, p. xliii
  15. Johan van der Heyden, GeoHive,Ghana, 1996-2016
  16. « VIDEO. Un Œil sur la planète. Afrique : une voiture faite qu'avec des pièces de récup' ! », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  17. Ambassade de France au Ghana, Transports, 26 avril 2005
  18. J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 1209-1211
  19. (en) « Population & Housing Census 2010 - District Analytical Report - Kumasi Metropolitan » [PDF], Service statistique du Ghana, (consulté le ), p. 36.
  20. (en) « The continental Clubs of the Century », sur iffhs.de (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gérard Pescheux, Le royaume asante (Ghana) : Parenté, pouvoir, histoire : XVIIe – XXe siècles, Karthala Éditions, , 582 p. (ISBN 9782845864221, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]

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