Koinon — Wikipédia

Un koinon (grec ancien : Κοινόν), parfois traduit par « confédération », « ligue » ou « assemblée », désigne un regroupement politique de cités ou un État fédéral dans la Grèce ancienne, souvent à l'échelle régionale. Ces structures, apparues au plus tard au début du VIIe siècle av. J.-C., se multiplient aux époques hellénistique et romaine[1].

Origines et fondements[modifier | modifier le code]

Les fondements des koina sont structurés par plusieurs intérêts communs à ses habitants. L'appartenance ethnique des habitants est primordiale, tout comme la pratique d'un culte commun. La gestion commune des institutions et des affaires de sécurité et de guerre permet également d'apporter une cohésion, mais a longtemps été inégale entre les différents koina[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Les premiers koina apparaissent au plus tard au début du VIIe siècle av. J.-C. en Thessalie, en Étolie et dans certaines régions de Macédoine ou d'Épire[3].

Des structures politiques puissantes[modifier | modifier le code]

Bien que dominés par les cités libres et les états dynastiques (les achéens ont du se débarrasser de l'occupation des forces macédoniennes du royaume Antigonide pour pouvoir se développer), certains koina sont parvenus à se structurer en forces politiques, économiques, diplomatiques et militaires importantes dans le monde grec, notamment à l'époque hellénistique. Les koina sont des structures fédérales, c'est-à-dire qu'elles regroupent plusieurs cités au sein d'un ensemble uni, doté d'administrations centrales ayant un rôle décisionnaire pour l'ensemble des cités membres. Ces administrations disposent de fonctionnaires qui leur sont propres, qui ne sont pas les mêmes que ceux gérant les cités membres. Cette centralisation des pouvoirs est confirmée par la présence d'une monnaie, d'une armée et d'une législation commune, dans les koina étolien et achéen notamment. Les armées de celles-ci n'étaient pas des plus importantes (environ 15 000 soldats pour les étoliens et un peu plus de 3 000 pour les achéens), et les cités conservent des milices d'autodéfense propres en parallèle de cette armée fédérale. On note également des structures intermédiaires entre les cités et le système fédéral, des districts, qui disposait d'une autorité supérieure à celle des cités. Les citoyens sont dotés, dans le cas du koinon étolien, d'une double citoyenneté, mêlant la citoyenneté civique, provenant de la cité d'appartenance de celui-ci, et d'une citoyenneté fédérale, leur permettant de voter aux élections de la cité comme à l'Ecclesia du Koinon, une fois par an dans le cas étolien.

La confédération étolienne fut ainsi respectée pour sa puissance, puisqu'elle est parvenue à contrôler le sanctuaire de Delphes[4].

Koina notables[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Maurice Sartre, Anne Sartre-Fauriat, Patrice Brun, Dictionnaire du Monde grec antique, Larousse, , 543 p. (ISBN 978-2-03-584834-5), p. 281
  2. Alain Fouchard, Les États grecs, Ellipses, , 159 p. (ISBN 2-7298-1285-7), p. 43-47
  3. Marie-Claire Amouretti, Françoise Ruzé, Le monde grec antique, Hachette Supérieur, (ISBN 978-2-01-702562-7), p. 72
  4. Jean-Marie Bertrand, Cités et royaumes du monde grec : espace et politique, Hachette Supérieur, , 205 p. (ISBN 2-01-017029-6), p. 156
  5. François Lefèvre et Pillot William, « La Confédération d’Athéna Ilias : administration et pratiques financières. », Revue des Études Grecques, t. 128, no fascicule 1,‎ , p. 1-27 (DOI https://doi.org/10.3406/reg.2015.8363, www.persee.fr/doc/reg_0035-2039_2015_num_128_1_8363, consulté le )
  6. William Pillot, « Ilion, Athéna Ilias et les Détroits, d’Alexandre le Grand à Antiochos III. Identité régionale d’une communauté politique et de son sanctuaire, au carrefour d’influences européennes et asiatiques. », Dialogues d'histoire ancienne, no 15 Supplément « Identité régionale, identités civiques autour des Détroits des Dardanelles et du Bosphore (Ve siècle av. J.-C. – IIe siècle apr. J.-C.) »,‎ , p. 133-170 (lire en ligne, consulté le ).
  7. William Pillot, « Ethnicity et koina supra-civiques d’Asie Mineure. Quelques réflexions à partir de l’étude comparée du koinon d’Athéna Ilias et du koinon des Ioniens », Erga-Logoi Rivista di storia letteratura diritto e culture dell antichità, vol. 5, no 2,‎ (DOI 10.7358/erga-2017-002-pill, lire en ligne, consulté le ).
  8. Maria Kantiréa, chap. 10 « Monuments des Iulii à Ilion-Troie et la mémoire de syngénéia », dans Une mémoire en actes : espaces, figures et discours dans le monde romain , Villeneuve d'Ascq , Presses universitaires du Septentrion, (ISBN 9782757414613, lire en ligne).
  9. Maurice Holleaux, « Un décret du Koinon des villes de Troade. »,  Revue des Études Grecques, t. 9, no fascicule 35-36,‎ , p. 359-370 (lire en ligne, consulté le ).
  10. Denis Knoepfler, « Épigraphie et histoire des cités grecques  », L'annuaire du Collège de France, no 109 ,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]