Kim Campbell — Wikipédia

Kim Campbell
Illustration.
Kim Campbell en 2012.
Fonctions
19e première ministre du Canada

(4 mois et 10 jours)
Monarque Élisabeth II
Gouverneur Ramon John Hnatyshyn
Gouvernement 24e conseil des ministres
Prédécesseur Brian Mulroney
Successeur Jean Chrétien
Cheffe du Parti progressiste-conservateur
du Canada

(6 mois et 1 jour)
Prédécesseur Brian Mulroney
Successeur Jean Charest
Ministre de la Défense nationale

(5 mois et 20 jours)
Premier ministre Brian Mulroney
Prédécesseur Marcel Masse
Successeur Tom Siddon
Députée à la Chambre des communes

(4 ans, 11 mois et 4 jours)
Élection 21 novembre 1988
Circonscription Vancouver-Centre
Législature 34e
Groupe politique Progressiste-conservateur
Prédécesseur Pat Carney
Successeur Hedy Fry
Biographie
Nom de naissance Avril Phædra Douglas Campbell
Date de naissance (77 ans)
Lieu de naissance Port Alberni (Colombie-Britannique, Canada)
Nationalité Canadienne
Parti politique Parti progressiste-conservateur (1988-2003)
Parti Crédit social (avant 1988)
Diplômée de Université de la Colombie-Britannique
London School of Economics
Profession Avocate
Enseignante
Religion Anglicanisme

Signature de Kim Campbell

Kim Campbell Kim Campbell
Premiers ministres du Canada

Avril Phaedra Campbell, connue sous le nom de Kim Campbell, née le à Port Alberni (Colombie-Britannique), est une avocate, enseignante et femme d'État canadienne. Elle est première ministre du Canada du au , première femme à accéder à la fonction.

Elle est élue à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique comme membre du Parti Crédit social en 1986, puis élue à la Chambre des communes du Canada comme membre du Parti progressiste-conservateur en 1988. Elle occupe plusieurs fonctions dans le cabinet du premier ministre Brian Mulroney, jusqu'à la démission de ce dernier en . Elle lui succède à la tête du parti et du gouvernement fédéral. Lors des élections fédérales d' suivant, Kim Campbell perd son propre siège parlementaire, tandis que les progressistes-conservateurs, détenant la majorité avant les élections, perdent 154 sièges, pour tomber à 2 députés. Son mandat de 132 jours en poste est le troisième plus court de l'histoire canadienne.

Bien que son mandat ne soit jamais confirmé par une élection populaire, elle demeure jusqu'à présent la seule femme cheffe d'un gouvernement national nord-américain. Elle est aussi la deuxième femme, après la Première ministre britannique Margaret Thatcher, à prendre place à la table des chefs d'État ou de gouvernement du Groupe des sept lors de leur réunion en 1993.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Kim Campbell est la fille de Phyllis, dite Lissa Margaret (née Cook ; 1923–2013) et de George Thomas Campbell (1920–2002)[1]. En raison du fait qu'elle n'aime pas ses prénoms (Avril Phædra Douglas), elle adopte celui de Kim pendant son adolescence[2].

Après ses études secondaires, elle entre à l'Université de la Colombie-Britannique[3],[4],[5], obtenant en 1969 un Bachelor of Arts (licence) en science politique. Elle poursuit des études en vue d'un doctorat sur le système de la gouvernance soviétique à la London School of Economics[6],[7].

Campbell enseigne la science politique à l'Université de la Colombie-Britannique et au collège communautaire de Vancouver (Vancouver Community College). Elle fait son entrée dans la vie politique en tant qu'administratrice de la Commission scolaire de Vancouver[8].

En 1983, elle obtient le Bachelor of Laws (maîtrise de droit) qui lui permet de s'inscrire au barreau de la Colombie Britannique, elle ouvre son cabinet à Vancouver[7].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Elle est élue en 1986 à l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique, députée créditiste[9] ; elle fait ensuite campagne sans succès pour devenir la cheffe de parti lors de la course à la direction créditiste de 1986. Quelques années après, elle démissionne de l'Assemblée législative pour être candidate lors des élections fédérales de 1988 pour le Parti progressiste-conservateur du Canada.

À la suite de son élection à la Chambre des communes, elle devient la première femme ministre de la Justice du Canada (1990-1993). Ensuite, elle occupe brièvement le ministère de la Défense nationale et des Anciens combattants.

Première ministre[modifier | modifier le code]

Elle se lance dans la course pour succéder à Brian Mulroney[10],[11] à la direction progressiste-conservatrice et de ce fait à la direction du gouvernement, après la démission de Mulroney en 1993. Campbell défait Jean Charest au congrès du Parti progressiste-conservateur en et elle devient la première femme première ministre du Canada[12],[13].

La montée rapide de cette ministre méconnue jusqu'à devenir première ministre étonne le public canadien. Elle jouit d'abord d'une grande popularité, due au fait d'être la première femme à atteindre un tel poste. Pendant un certain temps, elle paraît être en mesure de réparer la réputation du Parti progressiste-conservateur du Canada, sérieusement compromise par une suite de scandales et de mesures impopulaires pendant le mandat du premier ministre Mulroney.

Les élections fédérales de 1993 sont annoncées pour l'automne[14]. Le parti s'attend, soit à conserver le pouvoir, soit à former l'opposition officielle. Or la popularité de Campbell se détériore rapidement. La première ministre paraît avoir des difficultés à s'entretenir avec les Canadiens « ordinaires », certains l'accusant d'un ton supérieur et prétentieux. Elle fait l'observation fameuse qu'« une élection n'est pas le moment pour discuter des affaires sérieuses »[15]. On l'accuse aussi de suivre les attitudes et positions de son prédécesseur parfois détesté, alors que les activistes scandent « Kim, Kim, you're just like him » (« Kim, Kim, vous êtes pareille à lui »).

Elle a également une tendance fâcheuse à faire des gaffes de relations publiques. Ainsi, une publicité conservatrice est largement perçue comme moquant la paralysie faciale dont souffre le chef du Parti libéral et adversaire de Campbell, Jean Chrétien.

Défaite par les libéraux[modifier | modifier le code]

En dépit de la campagne mouvementée, les progressistes-conservateurs restent forts dans les sondages. Le monde politique canadien est donc complètement bouleversé par le résultat des élections : le , les libéraux gagnent une majorité massive, tandis que les progressistes-conservateurs tombent de la plus grande majorité en sièges jamais obtenue au Parlement jusqu'à un caucus de deux, la pire défaite de l'histoire parlementaire canadienne. Campbell perd même son siège à Vancouver. Bien que les conservateurs obtiennent le troisième résultat au vote populaire, un peu en arrière du Parti réformiste, la concentration du soutien pour les réformistes dans l'Ouest canadien ainsi que pour le Bloc québécois au Québec prive les progressistes-conservateurs de leurs bases d'appuis traditionnels.

La majorité des commentateurs perçoivent sa défaite sans précédent comme étant le résultat de l'impopularité de son prédécesseur plutôt que de la gouvernance de Campbell elle-même ; toutefois, elle démissionne de la direction progressiste-conservatrice quelques semaines après les élections, le , nommant Jean Charest chef intérimaire.

Carrière après la politique[modifier | modifier le code]

Kim Campbell en 2009.

Campbell reprend le professorat en science politique pendant quelques années, cette fois à l'université Harvard. En 1996, le gouvernement libéral la nomme au poste de consul général canadien à Los Angeles. Elle tient ce poste jusqu'en 2000[16].

Elle est présidente du Council of Women World Leaders (en)[17] et secrétaire générale du club de Madrid (en)[18], un organisme indépendant d'anciens chefs d'État et de gouvernement qui promeut la démocratie dans le monde.

Elle demeure en fonction comme maître de conférences en politique publique à la Kennedy School of Government de l'université Harvard[19] et fait partie de plusieurs conseils d'administration de sociétés de haute technologie et de biotechnologie.

Son portrait officiel dans la galerie des premiers ministres de l'édifice du Parlement est dévoilé le . Elle dit alors ressentir l' « honneur profond » d'être la seule femme représentée dans cette galerie et dit : « J'ai vraiment hâte au jour où mon portrait sera accompagné de beaucoup d'autres visages féminins ».

Le , le bureau du premier ministre Justin Trudeau annonce la formation d'un comité non-partisan visant à reformer le processus de nomination des juges à la Cour suprême du Canada. Kim Campbell est nommée à la tête de ce groupe visant à élaborer la courte liste qui sera soumise au bureau du premier ministre[20],[21],[22].

Autobiographie[modifier | modifier le code]

En 1996, elle publie ses mémoires (en) Time and Chance: The political memoirs of Canada's first woman prime minister, Doubleday Canada, , 434 p. (ISBN 978-0385255271).

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

En 1972, elle épouse le professeur de mathématiques Nathan Divinsky (en)[23], le couple divorce en 1983. En 1986, elle épouse l'avocat Howard Eddy, le couple divorce en 1993[24],[2],[25].

En 1997, elle épouse l'acteur et pianiste Hershey Felder (en)[26],[27].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Chambre des communes[modifier | modifier le code]

Élection Circonscription Parti Voix % Résultats
Fédérales de 1988 Vancouver-Centre Progressiste-conservateur 23 620 37,2 Élue
Fédérales de 1993 Vancouver-Centre Progressiste-conservateur 16 274 25,2 Échec

Assemblée législative de la Colombie-Britannique[modifier | modifier le code]

Deux députés par circonscription.

Élection Circonscription Parti Voix % Résultats
1983 Vancouver-Centre Crédit social 12 740 19,3 Échec
1986 Vancouver-Point-Grey Crédit social 19 716 23,2 Élue

Archives[modifier | modifier le code]

Il existe un fonds d'archives Kim Campbell à Bibliothèque et Archives Canada[30]. Le fonds couvre une période allant de 1916 à 2004. Il contient une variété de médias incluant 58,13 mètres de documents textuels, approximativement 33 542 photos et 139 vidéos[31].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Lissa VROOM », sur Legacy.
  2. a et b (en-US) E. KAYE FULTON,MARY JANIGAN, « The Real Kim Campbell | Maclean's | MAY 17, 1993 », sur Maclean's | The Complete Archive (consulté le ).
  3. (en) « Kim Campbell | Biography, Education, & Accomplishments », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  4. Written by Veronika Bondarenko, « The Right Honourable Kim Campbell: From Brock Hall to Parliament Hill », sur The Ubyssey (consulté le )
  5. (en-US) Mar 8 et 2018, « Why Kim Campbell is still fighting for women in the #MeToo era », sur UBC News, (consulté le )
  6. (en) « Kim Campbell | The Canadian Encyclopedia », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le ).
  7. a et b (en) « https://www.leg.bc.ca:443/wotv/pages/featured-women/kim-campbell.aspx », sur www.leg.bc.ca (consulté le ).
  8. Encyclopædia Universalis, « KIM CAMPBELL », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  9. (en-US) « Kim Campbell », sur The Canada Guide (consulté le ).
  10. (en) « Avril Kim Campbell », sur Oxford Reference (DOI 10.1093/oi/authority.20110803095545161, consulté le ).
  11. (en-US) Clifford Krauss, « Canada Still Has Mulroney to Kick Around », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) « Campbell Biography »
  13. (en-US) Clyde H. Farnsworth, « Kim Campbell Takes Oath As Canada's Prime Minister », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) History com Editors, « Kim Campbell becomes Canada’s first female prime minister », sur HISTORY (consulté le ).
  15. (en) « An election is no time to discuss serious issues': Five comments that sank Canadian political campaigns », sur nationalpost.com, 12 août 2015.
  16. (en) « Kim Campbell | Munk School of Global Affairs and Public Policy », sur munkschool.utoronto.ca (consulté le ).
  17. (en) « Kim Campbell », sur Council of Women World Leaders (consulté le )
  18. (en) « Kim Campbell is the former Prime Minister of Canada, club madrid member », sur World Leadership Alliance - Club de Madrid (consulté le ).
  19. (en-US) « Kim Campbell », sur The Institute of Politics at Harvard University (consulté le ).
  20. Zone Politique - ICI.Radio-Canada.ca, « Un comité indépendant recommandera les candidats à la Cour suprême », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  21. (en) « Kim Campbell to chair Supreme Court advisory board - Macleans.ca », sur www.macleans.ca (consulté le ).
  22. (en) « Prime Minister announces Advisory Board to select next Supreme Court Justice ».
  23. (en) « Divinsky Nathan | The Chess Federation of Canada - La Fédération Canadienne des Échecs », sur chess.ca (consulté le ).
  24. (en-US) Clyde H. Farnsworth, « For Canada's New Chief, the Fight Has Just Begun », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  25. « Kim Campbell, 19e premier ministre du Canada ».
  26. « Kim Campbell », sur IMDb (consulté le ).
  27. « Kim Campbell », sur www.nndb.com (consulté le ).
  28. BC Election, « ELECTORAL HISTORY OF BRITISH COLUMBIA 1871-1986 », sur elections.bc.ca (consulté le )
  29. BC Election, « ELECTORAL HISTORY OF BRITISH COLUMBIA 1871-1986 », sur elections.bc.ca (consulté le )
  30. « Instrument de recherche du fonds Kim Campbell » (consulté le ).
  31. « Description du fonds Kim Campbell, Bibliothèque et Archives Canada » (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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