Kate Millett — Wikipédia

Kate Millett
Kate Millett en 1970.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Katherine Murray MillettVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
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Fumio Yoshimura (en) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales
La Politique du mâle, The Politics of Cruelty: An Essay on the Literature of Political Imprisonment (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Kate Millett
Signature

Katherine Murray Millett dite Kate Millett, née le à Saint Paul (Minnesota) et morte le à Paris, est une écrivaine féministe américaine.

Biographie[modifier | modifier le code]

Couverture anglophone de Sexual Politics (en français, La Politique du mâle).

Katherine Murray Millett naît à Saint Paul dans l'état du Minnesota. Elle est la fille de l'ingénieur James Albert Millett et l'enseignante et vendeuse d'assurances Helen Feely. Elle avait aussi deux sœurs, Sally et Mallory. Selon Kate Millett, elle avait peur de son père alcoolique qui la battait et qui abandonne la famille quand elle avait 14 ans, « les livrant à une vie de pauvreté distinguée » ; ce qui fut raconté dans le documentaire Three Lives[1]. Issue d'un héritage catholique irlandais, Kate Millett fréquenta les écoles paroissiales de Saint Paul tout au long de son enfance.

Kate Millett suit avec succès des études à l'université du Minnesota en 1956, puis à celle d'Oxford en 1958. En 1961, elle part pour le Japon d'où elle rentre en compagnie de Fumio Yoshimura, qu'elle épouse en 1965. Ils se séparent en 1985[2].

En 1970, elle soutient sa thèse à l'université Columbia. C'est sa thèse publiée qui la rend célèbre : Sexual Politics (La Politique du mâle) analyse le pouvoir patriarcal à travers la littérature occidentale. Elle souligne notamment le sexisme et l'hétérosexisme des œuvres de D. H. Lawrence, Henry Miller et Norman Mailer, qu'elle oppose à celle de Jean Genet, qui donne selon elle une vision plus nuancée des rapports entre les sexes et du genre[3],[4]. Cet essai, publié en tant que tel en 1970, est salué par la presse comme le premier livre féministe d’importance depuis la publication, en 1949, du Deuxième Sexe, de Simone de Beauvoir[5].

En 1971, elle achète une ferme à Poughkeepsie dans l'État de New York, qu'elle restaure pour en faire une communauté de femmes artistes, baptisée « Women's Art Colony Farm »[3],[6]. Certaines de ses œuvres, telles les romans Flying (En vol) et Sita, rendent compte sous le voile de la fiction de ses expériences homosexuelles avec des femmes[6]. En Iran relate son passage en Iran pour y soutenir les droits des femmes[6]. Elle est expulsée du pays[7].

En 1990, dans The Loony-Bin Trip, elle raconte son parcours d'arrêt du lithium dans le cadre de la Women's Art Colony Farm. A la lumière de ses internements en hôpital psychiatrique[8] et du jugement social porté sur les personnes psychiatrisées, elle propose une réflexion personnelle et politique sur le système psychiatrique.

Elle meurt le à Paris, en France d'un arrêt cardiaque, huit jours avant son 83e anniversaire, aux côtés de sa femme, la photojournaliste Sophie Keir[5],[9],[10].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Essais en langue originale[modifier | modifier le code]

traduit en français par Elisabeth Gille sous le titre La Politique du mâle, Éditions des femmes, 2007, 521 p., (ISBN 978-2721005625).
traduit en français par Elisabeth Gille sous le titre La Prostitution, quatuor pour voix féminines, Denoël Gonthier, 1972, 124 p., (ISBN 9782282310213).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en)Vincent Canby, « Kate Millett's Film of and by Women Begins Run », sur The New York Times, .
  2. Paul D. Buchanan, Radical Feminists: A Guide to an American Subculture, Santa Barbara, ABC-CLIO, p. 125 (ISBN 978-1-59884-356-9).
  3. a et b Amandine Schmitt, « Mort de Kate Millett, la grande féministe qui remettait Freud à sa place », sur BibliObs, .
  4. (en)Maureen Freely, « Return of the troublemaker: Her Sexual Politics took the world by storm in 1970 and now Kate Millett is making the personal political again », sur The Guardian, .
  5. a et b « Mort de Kate Millett, figure du féminisme », sur Le Monde, .
  6. a b et c Juliette Dor, « Millett, Kate [Saint-Paul, Minnesota, 1934] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (lire en ligne), p. 2927.
  7. Jean Birnbaum, « Le féminisme, une "perversion" occidentale ? », sur France Culture, .
  8. « Millett Kate (1934- ) », sur Encyclopedia Universalis.
  9. (en)Ariel Sobel, « Feminist Icon and Author Kate Millett Dies », sur Advocate.com, .
  10. Frédérique Roussel, « Kate Millett, figure du féminisme, s'est éteinte », sur Libération, .

Liens externes[modifier | modifier le code]