Karen Lancaume — Wikipédia

Karen Lancaume
Description de cette image, également commentée ci-après
Karen Lancaume photographiée par John B. Root sur le tournage du film Le Principe de plaisir (1999).
Nom de naissance Karine Schillbach
Alias
Karen Lancaume, Karen Bach, Karen Lancoume, Karen D., Caren, Lauren Del Rio, Karen Lancom, Angel Paris[1]
Naissance
Vénissieux
Décès (à 32 ans)
Paris 14e
Nationalité française
Profession
Distinctions
Caractéristiques physiques
Taille 1,67[1]
Yeux marron
Cheveux bruns
Signes distinctifs
tatouage de scorpion sur l'épaule gauche[1]
Carrière
Années d’activité 1995-1999[1]
Nombre de films 47[1]
Films notables

Karen Lancaume ou Karen Bach, de son vrai nom Karine Schillbach, née le à Vénissieux et morte le à Paris XIVe, est une actrice pornographique française. Elle cesse toute activité en 2000 après être apparue une dernière fois dans le film Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi en jouant en compagnie de Raffaëla Anderson.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Karine Schillbach naît dans une famille modeste et grandit à Vénissieux, banlieue ouvrière de Lyon. Son père est allemand et sa mère d'origine marocaine.

Elle dit avoir eu ses premiers rapports sexuels à l'âge de 17 ans, juste avant de rentrer à l'université pour suivre des cours de communication. Elle travaille parallèlement dans une boîte de nuit pour payer ses études. C'est là qu'elle fait la rencontre d'un disc jockey, qu'elle épouse à la fin de ses études.

Carrière dans le cinéma pornographique[modifier | modifier le code]

Elle se lance dans le X en 1996, poussée par son mari pour tenter de résoudre les graves problèmes financiers que connaît alors le couple[2].

Elle envisage d'abord de ne tourner qu'avec son mari pour partenaire, mais ce dernier s'avère incapable des performances nécessaires au métier. Selon lui, la caméra serait en cause. Elle poursuit alors seule une carrière d'actrice X : pendant deux ans, elle tourne pour rapporter de l'argent au foyer, puis finit par divorcer, estimant qu'« un homme qui t'aime ne peut pas te laisser faire ça. » Elle continue ensuite à tourner, faute d'autre perspective professionnelle[3]. Elle utilise plusieurs pseudonymes, mais se fixe sur celui de Karen Lancaume, jeu de mots sur les parfums Lancôme.

Enchaînant les films, elle travaille tant en France qu'aux États-Unis, et tourne pour Marc Dorcel (L'Indécente aux enfers, 1997), Christian Lavil (La Mante religieuse, 1997), Alain Payet (La Marionnette, 1999, Hotdorix, parodie d’Astérix, 1999), ou encore Luca Damiano (Lili, parodie de Lili Marlen), Fred Coppula, (Niqueurs nés, 2000), Mario Salieri (Le Calvaire de Monica, 2001), Max Bellocchio (Sexe en Eaux Troubles, 1997), Harry S. Morgan et autres. Elle vit alors en colocation avec Sebastian Barrio et Titof[4].

Elle collabore au film pornographique Exhibitions 99 de John B. Root, tourné sur le mode documentaire qui combine des entretiens avec différentes actrices pornographiques du moment. Très soucieuse de son image, elle refusa toujours les pratiques les plus extrêmes telles que le Hard-Crad, le gang bang ou le sado-maso[5].

Karen Lancaume est demeurée blessée par son expérience du milieu de la pornographie à propos duquel elle révèle l'envers du décor. Dans son édition du lui rendant hommage, le journal Libération en rapporte quelques-uns dans lesquels elle dénonce la mentalité égoïste et le machisme de ce milieu[6] :

« [Après une] double pénétration par 5 °C suivie d'une éjaculation faciale, couverte de foutre, trempée, morte de froid, personne ne m'a tendu une serviette. Une fois que t'as tourné ta scène, tu vaux plus rien. »

En 2000, elle partage avec Raffaëla Anderson la vedette du film très controversé Baise-moi, tiré du livre de Virginie Despentes, qui combine intrigue de polar et scènes de sexe non simulées. Dans le film apparaissent de nombreux autres acteurs pornographiques. Le tournage du film Baise-moi est pour elle l'occasion d'une certaine revanche en même temps que d'un message :

« Pourquoi les femmes se prennent des mains au cul et pas les hommes ? Tout ce qu'on leur demande, c'est la compréhension, l'égalité. Le porno, c'est des mecs qui jouissent sur la gueule des filles, la femme qui s'en prend plein la bouche et plein la tronche. Baise-moi, c'est le contraire[2]. »

La sortie du film, qui fait grand bruit, lui vaut une période de médiatisation[7]. Après cette expérience, elle se retire de l'industrie pornographique. Au cours de ses cinq ans de carrière, elle n'a tourné que dans une quarantaine de films mais a accompli un parcours fulgurant qui l'a amenée à collaborer avec quelques-uns des réalisateurs X les plus réputés.

Elle connaît une addiction à la cocaïne[4]. Elle se suicide le vendredi à Paris dans l'appartement de son ami parti en week-end, en avalant des médicaments. Elle était âgée de 32 ans[2]. Le décès est constaté le dimanche 30 janvier 2005.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) Biographie personnelle
  2. a b et c (fr) Antoine de Baecque, « Le geste ultime de Karen Bach », Libération, .
  3. « Plainte contre X », Libération, 24 juillet 2000.
  4. a et b L'Indécente aux enfers, Marine Bohin, So Film 95, février 2023.
  5. « Biographie de Karen Bach », sur jesuismort.com (consulté le ).
  6. Antoine de Baecque, « Le geste ultime de Karen Bach », sur Libération (consulté le ).
  7. « Plainte contre X », Libération, 24 juillet 2000.
  8. (en) « Karen Lancaume » (consulté le ).
  9. (en) « 2000 Hot D'or Nominations Are In » [archive du ], AVN.com, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]