Juventus Football Club — Wikipédia

Juventus FC
Logo du Juventus FC
Généralités
Nom complet Juventus Turin Football Club S.p.A.
Surnoms La Vecchia Signora[1]
(La Vieille Dame)
I Bianconeri [2]
(Les Blanc et Noir)
La Gobba
(La Bossue)
Zebre[3]
Noms précédents Sport Club Juventus
(1897-1900)
Foot-Ball Club Juventus
(1900-1936)
Juventus
(1936-1942)
Juventus-Cisitalia
(1942-1945)
Fondation (126 ans)
Statut professionnel Depuis 1929
Couleurs Blanc et Noir
Stade Allianz Stadium
(41 507 places)
Siège Via Druento 175,
10151 Turin, Italie
Championnat actuel Seria A Tim
Propriétaire Famille Agnelli
(à travers Exor)
Président Gianluca Ferrero
Entraîneur Massimiliano Allegri
Joueur le plus capé Alessandro Del Piero (705)[4]
Meilleur buteur Alessandro Del Piero (290)
Site web juventus.com
Palmarès principal
National[note 1] Championnat d'Italie (36)
Coupe d'Italie (14)
Supercoupe d'Italie (9)
International[note 1] Coupe intercontinentale (2)
Ligue des champions (2)
Coupe des coupes (1)
Ligue Europa (3)
Coupe Intertoto (1)
Supercoupe de l'UEFA (2)

Maillots

Domicile

Extérieur

Neutre

Actualités

Pour la saison en cours, voir :
Saison 2023-2024 de la Juventus FC
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Le Juventus Football Club, dite la Juventus (du latin iuventūs, « jeunesse » ; prononcé : [iuˈvɛntus]), est un club de football professionnel italien fondé en à Turin, dans le Piémont, région du Nord de l'Italie. La Juventus de Turin[5], ou plus familièrement la Juve (prononcer : [ˈiuːve]), est surnommée la Vieille Dame (italien : Vecchia Signora) ou bien encore les Bianconeri (les Blanc et Noir). C'est une société par actions (d'où le sigle italien S.p.A.). Le club possède également une section féminine évoluant en Serie A.

Troisième plus ancien club dans le pays après le Genoa Cricket and Football Club 1893 et Udinese 1896 , il a été fondé , sous le nom de Sport Club Juventus, par un groupe de jeunes étudiants turinois[6] en tant que club omnisports. Lié à la puissante famille industrielle Agnelli depuis 1923, le club, traditionnellement dirigé par des aristocrates et soutenu par des ouvriers, est devenu un symbole de la culture italienne, de l'italianità (italianité)[note 2],[7],[8] grâce à son succès et sa contribution à l'équipe d'Italie de football, ininterrompue depuis la seconde moitié des années 1920. Le club compte une base de supporters considérée comme l'une des plus importantes au monde[9] en raison de l'origine socio-économique des sympathisants du club[note 3] et de leur présence massive dans toutes les régions du pays et, à l'étranger, principalement dans les pays avec une présence significative d'immigrants italiens. Ces raisons font de la Juventus l'un des clubs de football les plus populaires au niveau mondial[10].

En plus d'être la plus soutenue, la Juventus est historiquement l'équipe la plus titrée d'Italie et l'une des plus titrées et reconnues au monde[11],[12]. Selon l'International Federation of Football History & Statistics, un organisme reconnu par la FIFA, la Juventus est le meilleur club italien et le deuxième meilleur club européen du XXe siècle[13] derrière le Real Madrid Club de Fútbol. En 1985, la Juventus devient la première équipe dans l'histoire du football européen à remporter les trois compétitions majeures organisées par l'Union des associations européennes de football, la Coupe des clubs champions (C1), la Coupe des coupes (C2) et la Coupe UEFA (C3)[14],[15],[16]. Après leur triomphe en Coupe intercontinentale en 1985, la Juventus est aussi devenue la première équipe dans l'histoire du football à avoir remporté toutes les compétitions officielles au niveau international[17],[18],[19].

Ayant connu de nombreuses enceintes durant son histoire (huit depuis 1897), la Juve évolue depuis 2011 au Juventus Stadium, nouveau stade ultramoderne de 41 507 places dont elle est propriétaire. L'équipe première ainsi que toutes les autres catégories s'entraînent depuis la saison 2019/2020 à la Continassa, centre d'entraînement faisant partie du J-Village non loin de l'Allianz Stadium[20].

Le club entretient plusieurs rivalités dans la Botte, dont les plus notoires restent sans conteste le Torino, appelé Derby della Mole, ou les rencontres sont d'une grande intensité en raison de la suprématie de la ville, ainsi que l'Inter Milan, appelé Derby d'Italie (surnommé ainsi par le journaliste Gianni Brera).

L'équipe est actuellement présidée par Gianluca Ferrero depuis le 18 janvier 2023 [21] et est entraînée par Massimiliano Allegri depuis le [22].

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Le club de la Juventus est basé à Turin, dans la région du Piémont (au nord-ouest de l'Italie).

Histoire du club[modifier | modifier le code]

Création du club (1897-1900)[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, à une époque où le sport se développe d'une façon considérable dans toute l'Italie et particulièrement à Turin, on note le développement du football, arrivé de Grande-Bretagne, mais également du cyclisme, pratiqués à la patinoire du Parco del Valentino puis au Campo Piazza d'Armi (premiers terrains de la future Juventus) par des étrangers et étudiants, nombreux dans la ville. Ce sont ces étrangers, principalement des Britanniques, ainsi que quelques Italiens qui les fréquentent[23] qui fondent les premiers clubs de football de la ville (comme le Football & Cricket Club Torino, le Nobili Torino ou l'Internazionale Torino notamment).

En 1896, un groupe de lycéens turinois du Liceo Massimo d'Azeglio dont certains rentrent d'Angleterre, pratiquent le jeu de la barre puis, plus tard, le football, au Duca di Genova, l'après-midi en dehors des cours et se réunissent autour d'un banc[6] (existant encore aujourd'hui) sur lequel ils posent leurs affaires à l'angle du Corso Re Umberto et du Corso Vittorio Emanuele[24], sur lequel sera créé le futur club. Parmi cette quinzaine d'étudiants figurent les frères Eugenio et Enrico Canfari qui tiennent un magasin-atelier de vente et réparation de bicyclettes au Corso Re Umberto, 42[6], boutique de leur père. C'est dans cette boutique qu'ils tiennent avec leurs amis et camarades la première réunion constitutive concernant la création d'un club multisports.

Les fondateurs en 1898 avec le premier maillot du club.

C'est ainsi que le [24] est fondé officiellement par les élèves du Lycée classique Massimo d'Azeglio (les plus âgés d'entre eux ont 17 ans et les plus jeunes seulement 14 ans[note 4]) le « Sport Club Juventus » (au départ un club omnisports). Les treize lycéens fondateurs du Sport Club Juventus[note 4]:

Le mot « Juventus » (signifiant jeunesse en latin[note 5],[24], en référence à la jeunesse de ses créateurs et joueurs), fait partie d'un des nombreux noms que les jeunes étudiants décident d'approuver (parmi d'autres propositions comme Iris Club, Società Sportiva Massimo d'Azeglio, Società Via Fort, Società Omnisport Auguste Taurinorum, Forza e Salute ou encore Vigor e Robur[note 4]). Le club fonctionne au départ grâce à une contribution de chaque joueur, fixée au départ à une lire par mois (pour le loyer du local une fois la boutique devenue trop petite, les papiers, ballons (20 lires pièce), etc.), que beaucoup se refusent à payer, abandonnant donc le club.

Les premières couleurs que choisit le club pour jouer sont une chemise rose avec une cravate noire[6], ainsi qu'un pantalon de golf noir, tenue que les étudiants utilisent durant les heures d'éducation physique (les équipements sportifs réservés au football n'existant pas à l'époque). Il faut savoir qu'à l'époque, les clubs de football n'ont pas d'entraîneur officiel, et que de facto, tous les protagonistes de l'équipe sont à la fois les associés, techniciens et joueurs de l'équipe. Ce sont tout d'abord les frères Canfari qui se chargent de s'occuper de la direction et des finances du club. Eugenio, l'aîné, est le premier président du club[6] (de 1897 à 1898) et choisit Enrico Piero Molinatti (également un des créateurs du club) comme secrétaire. Au bout d'une année, il passe la présidence à son frère cadet Enrico[25].

« L'âme juventina est une manière complexe de sentir, un mélange de sentiments, d'éducation, de bohême, de joie et d'affection, de foi à notre volonté d'exister et de continuellement nous améliorer. »

— Enrico Canfari[note 6]

Le club ne joue au départ que quelques matchs amicaux non officiels contre des équipes locales turinoises, tout d'abord au Parco del Valentino en 1897, puis au Parco del Cittadella l'année suivante. Le club abandonne définitivement sa section omnisports pour se consacrer uniquement au football et change son nom en « Foot-Ball Club Juventus » en 1899[24] et s'installe ensuite au Stadio Piazza d'Armi (situé dans le quartier de Crocetta) pour ses matchs. Le premier match amical connu de l'histoire de la Juve est une victoire 2 buts à 1 contre le Football Club Torinese joué le [26].

Débuts en compétition officielle (1900-1923)[modifier | modifier le code]

Première rencontre officielle

3e Championnat fédéral italien de football, Éliminatoires (Groupe du Piémont, 2e journée)

, 15h30 - Stadio Piazza d'Armi, Turin

FC Torinese - FBC Juventus

1 - 0[27]

Arbitre : Jourdain
Buteur : [minute inconnue] Colongo

Après la fondation de la FIGC (fédération italienne) en 1898 et l'instauration du premier championnat d'Italie de football en 1898 (appelé à l'époque Campionato Federale), les Canfari décident d'inscrire leur équipe et disputent donc leur première compétition officielle lors du championnat 1900.

Le Foot-Ball Club Juventus dispute donc son premier match officiel le dimanche 11 mars 1900 contre le Football Club Torinese au Piazza d'Armi[28] lors du groupe éliminatoire régional du championnat.

Ce n'est que lors du deuxième match officiel de leur histoire, lors de la journée suivante, que les Rosaneri (roses et noirs) enregistrent leur première victoire (0-2 à l'extérieur contre le Ginnastica Torino). Lors de ce championnat 1900, le FBC Juventus finit deuxième des éliminatoires du Piémont et atteint ensuite les demi-finales des phases finales du championnat l'année suivante. À la fin de la saison 1901, le club se voit remettre une bannière ainsi qu'une médaille de la part de la municipalité de la ville de Turin, lors d'un tournoi entre équipes piémontaises et liguriennes (Gonfalone e Medaglia del Municipio)[6].

L'équipe turinoise change durant cette période deux fois de présidents, avec Carlo Favale (en 1901) ainsi que Giacomo Parvopassu (en 1902, année où le club remporte pour la troisième année consécutive le tournoi amical de la Coppa del Ministero della Pubblica Istruzione), et réalise ensuite enfin les performances attendues en arrivant deux années de suite finaliste du championnat fédéral en 1903 et 1904 (année où l'équipe abandonne le Campo Piazza d'Armi pour s'installer dans un nouveau stade, le Stadio Motovelodromo Umberto I).

C'est durant la saison 1903 que le club décide de se doter d'un nouvel équipement et de nouvelles couleurs[6], le rose n'étant plus considéré comme assez viril. Ils abandonnent donc leur traditionnelle tenue rose et jouent désormais avec une tenue à rayures blanches et noires, tenue encore d'actualité. C'est un Anglais, négociant en gros et joueur du club, du nom de John Savage, originaire de Nottingham, qui apporte les nouveaux maillots au club, identiques à ceux de l'équipe anglaise du Notts County Football Club[29], équipe qu'il supporte. Ce nouveau maillot ainsi que leurs nouvelles couleurs sont perçues comme un symbole de « simplicité, d'austérité, d'agressivité et surtout, de pouvoir[29].

À la fin de cette saison 1903, les bianconeri remportent la compétition amicale du Torneo di Trino Vercellese[note 8] (ils battent en finale par un score de 15-0 le Forza e Costanza, une équipe de Novare), ainsi que la Coppa Città di Torino pour la deuxième année consécutive.

En 1904, la Juve participe à sa première compétition internationale amicale, et remporte la Coppa Universitaria contre le Lyon olympique universitaire.

En 1905, et ce pour la première fois de la courte histoire du club, un étranger (un Suisse du nom d'Alfred Dick) prend la présidence du club. Riche industriel travaillant dans le textile, il apporte une grande aide financière au club, et commence à faire venir de nombreux joueurs étrangers au club (surtout des Suisses et des Britanniques dont quelques-uns travaillent dans son usine).

La Juve évolue donc désormais dans une nouvelle enceinte, au Stadio Motovelodromo Umberto I depuis 1904 (et ce jusqu'en 1906), et c'est précisément lors de la saison 1905 que les bianconeri (blancs et noirs) remportent leur premier Scudetto (titre de champion d'Italie) de Prima Categoria (première division de l'époque)[24], après seulement huit ans d'existence, tandis que sa réserve (Juventus II) remporte de son côté la Seconda Categoria (deuxième division de l'époque). Le club juventino finit son année 1905 en beauté en remportant en plus la Coppa Luigi Bozino (qu'elle remporte également l'année suivante).

L'équipe en 1903.

Un an plus tard, à la fin de la saison 1906, le club est finaliste du championnat mais manque de disparaître. On parle alors de le transférer de Turin vers la Suisse selon les souhaits du président suisse de l'époque, Alfred Dick, et de l'appeler le Jugend Fußballverein, sans aucune consultation ni discussion avec les autres membres juventini. Alfred Dick est stoppé à temps dans ses démarches et est contraint de démissionner de son poste mais reste à Turin en fondant son propre club, le Foot-Ball Club Torino[30] (l'intense rivalité des deux clubs pour la suprématie sur la ville de Turin existe dès cette date et le premier match entre les deux équipes) créé le . C'est donc alors que le défenseur turinois (et l'un des créateurs du club) Carlo Vittorio Varetti prend le contrôle du club et y reste jusqu'en 1910.

Durant plusieurs années, l'après-Alfred Dick est dur à digérer pour la Juve (malgré un maigre trophée amical, la Coppa Luserna San Giovanni en 1907), diminuée financièrement et amputée de certains de ses cadres, partis rejoindre le nouveau club de leur ancien président au FCB Torino (comme les titulaires Diment, Bollinger, Mazzia ou encore Squair). C'est un peu moins d'un an plus tard, lors des éliminatoires régionales du championnat d'Italie 1907, que se tient le premier match le 13 janvier entre les deux clubs de Turin, le Foot-Ball Club Juventus et le Foot-Ball Club Torino, premier derby d'une longue série entre les deux équipes (le match entre la Juve et le Torino est appelé le Derby della Mole ou Derby de Turin)[31].

En octobre 1907, la FIGC interdit aux joueurs étrangers de participer au championnat. Un tournoi parallèle est alors créé, le Campionato Federale F.I.F. (non officiellement reconnu)[32], tandis que le second championnat (officiel), la Prima Categoria (appelé aussi la Coppa Romolo Buni[33]), se tient également la même année[32].

À la suite de cette dissidence avec la fédération, quelques équipes décident de faire partie de ce Campionato Federale F.I.F., dont la Juventus qui remporte les championnats fédéraux de 1908 (ainsi que celui de 1909[34]) qui sont non reconnus officiellement par la FIGC.

La Juventus pour la première fois champion d'Italie en 1905.

Lors du vrai championnat officiel de 1908, les Zèbres sont ensuite éliminés dès le premier tour du championnat, dans les éliminatoires régionaux.

En novembre puis en décembre 1908, le club parvient pour la première fois (après trois tentatives en 1904 puis 1905) à remporter le trophée de la Boule d'argent Henri Dapples[note 9],[35] contre le Pro Vercelli.

Le dimanche a lieu pour la première fois de l'histoire un match entre les bianconeri et le nouveau club milanais du Foot-Ball Club Internazionale (actuel Inter), créé un an plus tôt en 1908. La Juventus remporte le match 2 buts à 0 (doublé d'Ernesto Borel), premier d'une longue série, et entame par la même occasion le début d'une longue rivalité entre les deux clubs nord-italiens, aujourd'hui appelé le Derby d'Italie[note 10].

Les années suivantes sont difficiles (changeant deux fois de présidents avec Attilio Ubertalli en 1911[36] et Giuseppe Hess en 1913[note 11]), le club ne parvenant plus à s'imposer dans le paysage footballistique italien, voire régional (terminant régulièrement en fin ou au milieu de classement). Malgré une finale atteinte lors du Trophée Sir Thomas Lipton au printemps 1911[note 12], c'est d'ailleurs pendant la saison 1912 que le FBC Juventus enregistre les plus lourdes défaites de son histoire (un 8-1 à l'extérieur contre le Milan Football and Cricket Club le 14 janvier, et un 8-0 à domicile contre le FBC Torino le 16 novembre[note 13]). Lors de la saison 1913, l'effectif au bord du gouffre, évite même de peu la relégation[note 14], saison lors de laquelle arrivent les frères Boglietti (Ernesto I et Romolo II), premiers joueurs non européens du club (argentins mais italiens d'origine).

Peu avant la Première Guerre mondiale, le football italien est alors largement dominé par d'autres clubs piémontais comme le Pro Vercelli Calcio ou encore l'Associazione Sportiva Casal Calcio.

L'équipe de la saison 1913-1914.

Pendant la Première Guerre mondiale, à la suite du décret de mobilisation du gouvernement italien, la FIGC ordonne la suspension du championnat. La présidence de la Juventus est alors partagée conjointement entre Gioacchino Armano, Fernando Nizza et Sandro Zambelli pendant la guerre, où l'effectif est régulièrement remanié. Ce triumvirat (qui crée un hymne et un journal du club, dans le but de maintenir un lien avec les sympathisants de l'équipe) est appelé le comité présidentiel de guerre.

Du fait de la mobilisation sur le front italien, l'effectif juventino se retrouve amputé. En effet, lors de la première année italienne du conflit en 1915, plus de 24 protagonistes (joueurs, direction, ou autres) du club prennent les armes pour combattre l'Autriche-Hongrie sur les fronts du nord (parmi eux 6 comme simples soldats, et 18 comme officiers, sous-officiers ou autres). Désirant jouer au football, les villes italiennes et leurs clubs veulent tout de même un tournoi, et c'est ainsi que nait l'idée d'une compétition non officielle, appelée la Coppa Federale (en français la Coupe fédérale). La Juve y prend part et finit seconde. Les bianconeri cessent ensuite toute activité pendant trois ans[note 15].

Au sortir du conflit (période durant laquelle de très nombreux joueurs de la société juventina durent partir au front en tant que soldats ou gradés, et en ressortirent parfois décorés, ou parfois tués, comme l’attaquant Benigno Dalmazzo, le milieu de terrain Gino Goggio[37] ou encore deux des fondateurs du club Luigi Forlano et Enrico Canfari, lui qui avait rédigé la première histoire du club, Storia del Foot-Ball Club Juventus di Torino, sortie en 1915, quelques mois avant sa mort[38]), c'est Corrado Corradini qui prend les rênes du club, période durant laquelle on note une légère amélioration des résultats du club en championnat.

C'est après la guerre que l'on voit pour la première fois l'apparition de joueurs du club appelés en sélection avec l'équipe nationale d'Italie[39], comme notamment Umberto Caligaris, Antonio Bruna ou les gardiens de but Giovanni Giacone et Gianpiero Combi, qui deviendra un héros du club.

Pour les 25 ans du club, la Juve ne termine qu'à la 6e place du Groupe A de la Ligue Nord du championnat d'Italie de la CCI 1921-1922, compétition dissidente de la FIGC, lors de la dernière saison du club avant l'ère fasciste de Benito Mussolini, qui prit le pouvoir en Italie à l'automne 1922.

Les débuts de l'ère Agnelli (1923-1944)[modifier | modifier le code]

« Je suis reconnaissant d'avoir accepté comme un honneur la présidence, mais j'espère ne pas vous décevoir en vous confessant que je n'ai aucunement l'intention de juste l'accepter en tant que titre honorifique [...]. Nous devons nous efforcer de bien faire, mais en nous rappelant qu'une chose bien faite peut toujours être mieux faite. »

— Extrait du discours d'Edoardo Agnelli au moment d'être élu président de la Juventus. Turin, [40].

Edoardo Agnelli, propriétaire du club dès 1923, et qu'il préside jusqu'à sa mort en 1935.

Une anecdote raconte qu'à l'époque où évoluait le défenseur Antonio Bruna, il avait du mal à concilier son statut de joueur au club et d'employé dans les usines FIAT[41], son patron ne l'autorisant pas à aller s'entraîner [42]. Sandro Zambelli, un des dirigeants juventino de l'époque, serait alors allé voir directement le fondateur de l'entreprise Giovanni Agnelli[43]. Après la réponse positive de ce dernier à laisser jouer le joueur, c'est cet événement qui donna l'idée au fils d'Agnelli Edoardo de racheter le club quelques années plus tard[43].

Un tournant marqua l'histoire du club pour toujours durant le début de l'entre-deux-guerres. L'industriel Edoardo Agnelli de la famille Agnelli (riche famille aristocratique piémontaise créatrice et propriétaire de la Fiat[44]) rachète le club le [45], époque du dernier président de l'avant-Agnelli Gino Olivetti. Assurant les joueurs du club d'être régulièrement payés avec en prime une automobile de la firme italienne, l'équipe voit alors plusieurs grands noms du football italien rejoindre le club piémontais[24] (comme Virginio Rosetta, qui fut le premier joueur professionnel du club, au centre de l'Affaire Rosetta durant la saison 1923-24[note 16]). Edoardo se nomme lui-même président du club, et c'est cette année-là que l'on voit apparaître pour la première fois un entraîneur professionnel (souhait d'Agnelli voulant une structure plus organisée), dont les premiers en date furent les Hongrois Jenő Károly entre 1923 et 1926[46] (Il signa un contrat avec le club de 2500 lires plus une semaine de congé payé, avec en bonus une prime de 10000 lires en cas de victoire du championnat) puis József Viola de 1926 à 1928.

Il fit construire un nouveau stade et aida financièrement cette nouvelle et ambitieuse Juve à remporter son deuxième Scudetto seulement 2 ans après son rachat lors de la saison 1926, en écrasant ses adversaires (20 victoires pour 5 nuls et 2 défaites) sans perdre à domicile, et avec la meilleure attaque (84 buts inscrits, surtout grâce à sa paire offensive Ferenc Hirzer[note 17]Pietro Pastore) et meilleure défense du tournoi (18 buts encaissés, et les buts bianconeri restèrent même inviolés durant 934 minutes[47], record du football italien pour l'époque). C'est cette victoire historique, qui lança véritablement un fort élan de popularité pour le club dans la ville de Turin et ses environs. Pour la première fois, sur la tunique bianconera est ensuite cousue l'écusson du scudetto (que les équipes championnes en titre portent sur leur maillot).

La saison suivante, le club termine troisième mais se retrouve surtout au cœur d'un des premiers grands scandales du football italien. Lors du derby della Mole du dimanche , un des dirigeants du Torino de l'époque, le docteur Nani, aurait tenté de corrompre le défenseur juventino Luigi Allemandi en lui proposant 50 000 lires pour qu'il sabote le match. Le Torino remporta le match 2-1 mais son scudetto lui fut retiré à la fin du tournoi[48], et Allemandi, au départ radié à vie, vit sa sentence allégée, et dut quitter le club bianconero. Il fut alors vendu à l'Inter. Cette affaire fut alors surnommée l'Affaire Allemandi[49]. C'est également au cours de l'année 1927 que la Juve prend part à sa première coupe d'Italie, remportant son premier match contre Cento sur le score de 15-0, la plus grosse victoire du club bianconero.

Le club termine ensuite second puis troisième de son groupe lors des deux saisons suivantes, avant de finir à la troisième place du premier championnat professionnel italien à poule unique de l'histoire, la Serie A, instauré à partir de la saison 1929-1930, et remporté par l'Ambrosiana-Inter. À la suite des lois fascistes, il devenait alors de plus en plus difficile aux joueurs étrangers d'évoluer dans le championnat. La vedette hongroise bianconera Ferenc Hirzer rentra alors au pays, et c'est à cette époque que l'on vit débarquer dans la société les premiers oriundi[note 18] du club, Raimundo Orsi en 1928 puis Renato Cesarini l'année suivante. Au cours de l'été 1929, les piémontais participent à leur première compétition internationale officielle, la Coupe d'Europe centrale 1929 (futur Coupe Mitropa). Pour la première confrontation européenne de l'histoire du club, la Juve rencontre en quarts-de-finale un des meilleurs clubs européens de l'époque, les tchécoslovaques du Slavia Prague, et ce furent ces derniers qui remportèrent le match 3-1 (1-0[note 19] à l'aller puis 3-0 au retour). À la fin de la saison, l'entraîneur-joueur écossais en poste depuis deux ans, Billy Aitken (ayant apporté avec lui d'Angleterre à la Juve ses techniques de préparations physiques avant-gardistes[50], et son système de jeu dit du WM[50], sorte de 3-4-3 ou de 3-2-2-3), quitte le club (il était connu pour son caractère sympathique, mais également pour ses méthodes d'entraînements très physiques et fatigantes, ce qui provoqua le mécontentement de pas mal de joueurs[51],[52]).

Virginio Rosetta, le premier joueur professionnel du club et le capitaine de la Juventus du Quinquennat d'Or des années 1930.

À partir de la saison 1930-31, le FBC Juventus réalise une des plus grandes performances du football italien, et sans doute une des plus belles périodes de son histoire, en remportant cinq scudetti d'affilée sur une période de 5 saisons (de 1930 à 1935), période qui sera surnommée le Quinquennio d'oro (en français le Quinquennat d'or). Premier âge d'or pour la Juve, le club enchaîne alors les victoires et les records, mais devient surtout le premier de l'histoire à remporter 5 titres consécutifs[note 20], grâce à son fameux « Style Juventus » (considéré comme un modèle de rigueur, de discipline et de stabilité, établie par Edoardo Agnelli, et symbolisé par les Trois S (Simplicité, Serieux, Sobriété), ainsi que par un important soutien des tifosi dans tout le pays). C'est grâce à une nouvelle tactique instaurée par l'entraîneur Carlo Carcano, et au renforcement de l'effectif avec les arrivées de Giovanni Ferrari, Luigi Bertolini et Giovanni Vecchina, venus compléter une équipe déjà expérimentée, que la Juventus remporte le premier scudetto de sa série en 1930-31.

Madame remporte ensuite le second titre sur les cinq en 1931-32 avec 54 points, pour 89 buts inscrits et 38 encaissés (dont 65 buts marqués à domicile, record absolu du football italien), et finit meilleure attaque du tournoi. Le 29e Derby de Turin disputé au Corso Marsiglia le fut le premier match de football à avoir été retransmis en direct à la radio nationale de l'EIAR (commenté par le journaliste et chroniqueur Nicolò Carosio). Au cours de cette saison, la Juve remporte 10 succès de suite[note 21] (record qui tiendra durant 74 ans), puis atteint pour la première fois les demi-finales de la Coupe d'Europe centrale, contre les tchécoslovaques du Slavia Prague.

La saison suivante, la Dame sort de son centre de formation Felice Borel, alors âgé de 18 ans, qui deviendra par la suite un des meilleurs joueurs de l'histoire du club. À la suite d'une phase retour mémorable (13 victoires en 17 rencontres), la Juve est couronnée pour la troisième fois consécutive championne d'Italie, avec notamment ses 16 victoires à domicile sur 17 matchs (plus un match nul), record du football italien.

En 1933-34, les bianconeri emménagent dans une nouvelle enceinte moderne, le Stadio Benito Mussolini. Le triple champion national remporte son quatrième trophée de suite, grâce à Borel, qui termine pour la seconde fois d'affilée meilleur buteur du tournoi avec 31 réalisations.

Lors de la dernière saison de ce quinquennat, c'est le milieu gauche Carlo Bigatto et Benè Gola qui prennent le relais de Carcano sur le banc à la mi-saison (officiellement licencié du club pour « motifs personnels », mais en réalité, selon certaines sources pour des rumeurs sur sa présumée homosexualité devenues trop insistantes pour être tolérée dans une Italie encore traditionnelle sous l'égide d'un régime fasciste prônant la virilité[53]), dans un effectif d'expérience, mais qui sort tout de même des jeunes formés au club, Guglielmo Gabetto et Pietro Rava, ajoutés à l'achat du jeune prometteur Alfredo Foni. Les bianconeri remportent leur 5e scudetto consécutif (nouveau record qui ne sera égalé qu'au bout de 75 ans) lors de la dernière journée grâce à un but de Giovanni Ferrari à quelques minutes de l'issue du match contre la Fiorentina (score final de 1 but à 0 à Florence le ). La Juventus termine ce championnat 1934-1935 avec 22 encaissés, devenant la meilleure défense du championnat pour la seconde fois en trois ans[note 22]. Durant cette saison, le club atteignit également pour la quatrième fois de suite les demi-finale de la Coupe d'Europe centrale.

« Le lien entre la famille Agnelli et la Juventus, joints par cinq scudetti au début des années trente, ont posé les bases de ce qui sera le football italien dans la seconde moitié du dernier siècle. Il fera simplement de l'équipe bianconera la fiancée d'Italie, la reine indiscutée de notre football, aimée par des millions de tifosi du nord au sud de la péninsule [...]. »

— Guido Luguori et Antonio Smargiasse, Calcio e Neocalcio: Geopolitica e prospettive del football in Italia, 2003

Ce fut à partir de cette période que l'équipe, désormais la plus soutenue de la péninsule, commença à être surnommée la Vecchia Signora (la Vieille Dame).

Le décès brutal du président Edoardo Agnelli d'un accident d'hydravion à Gênes en 1935, coïncide ensuite avec la fin de cette période dorée. S'ensuivit alors un exode de plusieurs de ses meilleurs joueurs.

Les zebre champions d'Italie de la saison 1933-1934: le quatrième scudetto du Quinquennio d'oro du club.

En pleine période de Nazio-Juve (surnom donné aux bianconeri champions du monde en 1934 avec l'équipe d'Italie), les résultats du club se mettent ensuite lentement à chuter, perdant par exemple 1-3 à domicile contre la Roma le , qui fait chuter la forteresse imprenable turinoise du Stadio Mussolini (première défaite à domicile depuis plus de quatre ans).

Lors de la saison 1936-1937, le club change pour la seconde fois de son histoire son nom, en passant de Foot-Ball Club Juventus à la simple Juventus (retrait du Foot-Ball Club qui faisait « trop anglais » pour le régime fasciste, gardant seulement l'appellation latine à la suite de l'italianisation voulue de la société, donc des noms communs).

La saison suivante, le club termine second de Serie A mais remporte au mois de mai 1938 la première Coppa Italia[54] de son histoire, en battant son vieil ennemi du Torino en finale (1-3 puis 2-1). À la suite de cette coupe d'Italie, le club termine ensuite pour sa première saison de Seconde Guerre mondiale à la 3e place du championnat, également la première saison du jeune du centre de formation Carlo Parola, future légende du club.

Le , l'ancien joueur bianconero et désormais entraîneur du club Umberto Caligaris décède subitement à l'âge de 39 ans lors d'un match de vétérants[55] (il est le second entraîneur de la Juve à mourir en cours de saison après Jenő Károly). Le lendemain, Federico Munerati (également ancien joueur du club) prend le relais par intérim jusqu'à la fin de la saison (le jour même se joue une rencontre de la 3e journée avec à la clé une victoire 2-0 contre le Genova 1893).

Pour la saison 1941-1942, la Vieille Dame emmenée par son entraîneur-joueur Giovanni Ferrari et dotée d'un effectif talentueux comme Vittorio Sentimenti III, Ugo Locatelli, l'albanais Riza Lushta (premier joueur des Balkans à évoluer au club) ou encore Raúl Banfi (premier uruguayen du club), gagne sa seconde Coupe d'Italie contre le Milan en finale (Ferrari devenant le seul et unique à remporter un trophée à la ‘’'Juve’’' en tant qu’entraîneur-joueur).

La Juve de la saison 1941-1942, vainqueur de sa deuxième Coupe d'Italie, avec un maillot extérieur noir.

La saison suivante, Felice Borel devient le 6e entraîneur du club en 7 ans au cours d'une saison mouvementée. En effet, à la suite des conséquences de la guerre dans laquelle l'Italie fasciste était impliquée, la ville de Turin est fortement bombardée par les Alliés durant l'hiver 1942 (la ville étant devenue une cible à cause de sa production industrielle, comme la Fiat, qui produisait des automobiles, chars et avions pour l'effort de guerre de l'Axe). La Juventus, pour pouvoir continuer à s'entraîner en sécurité, fut alors transférée à Alba, ville du sud du Piémont dans la province de Coni (dans la propriété de la famille vinicole Bonardi de la Villa Sorano), et ce jusqu'à la fin du printemps 1943[note 23]. Dans cette ville, la Juventus change alors de nom, la société bianconera se faisant désormais appeler la Juventus-Cisitalia, référence à la marque d'automobile Cisitalia créée par le pilote automobile et président du club depuis 1941 Piero Dusio[56],[57].

Pour la dernière saison de guerre de la Juventus-Cisitalia, le club arrive en demi-finale du championnat de guerre[note 24], avant que la société n'arrête ensuite toute activité pendant un an, durant la guerre civile italienne.

L'après-guerre et le renouveau (1945-1971)[modifier | modifier le code]

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la société rechange à nouveau de patronyme pour adopter en 1945 le nom de Juventus Football Club[58], toujours utilisé actuellement, son stade changeant quant à lui également son nom, délaissant l'appellation de Stadio Benito Mussolini pour le désormais Stadio Communale[59].

Avec un effectif composé de quelques grands joueurs comme Silvio Piola, Giovanni Varglien, Teobaldo Depetrini, Giovanni Viola ou encore les frères Sentimenti (III et IV), les piémontais réussissent, pour leur retour à la compétition, à terminer deux saisons d'affilée vice-champions d'Italie (saisons 1945-1946 et 1946-1947, cette dernière saison ayant vu les débuts prometteurs d'Ermes Muccinelli mais surtout du jeune formé au club Giampiero Boniperti, un des plus grands joueurs de l'histoire de la Juve).

Lors de la saison suivante, en 1947-1948, c'est le jeune Gianni Agnelli dit « l’Avvocato » (fils d'Edoardo, également supporter et propriétaire du club[60]), qui reprend la tête de la Juventus en tant que président pour le cinquantenaire de l'équipe.

Un an plus tard débarquent dans l'effectif les premiers joueurs scandinaves du club, avec les danois Johannes Pløger et surtout John Hansen (future légende bianconera). C'est lors de la saison 1949-1950, avec l'anglais Jesse Carver sur le banc et son jeu orienté vers l'offensif, que la Vieille Dame remporte à nouveau un titre de champion d'Italie, son 8e scudetto (15 ans après son dernier titre de champion acquis lors du Quinquennat d'or). En outre, dans le cadre des retransmissions expérimentales de la RAI (qui émettront officiellement le [61]), la rencontre de Serie A de la saison 1949-50 Juventus FC — AC Milan du fut l'objet du premier direct télévisé national (commenté par Carlo Balilla Bacarelli).

L'équipe juventina champions d'Italie de la saison 1951-1952.

Après une 3e place la saison suivante où le club arrive en finale de la Copa Rio[62] (Premier monde Championnat du Club) et, où il remporte en championnat la plus grosse victoire à l'extérieur de son histoire (un 0-7 lors du premier match de la saison contre Pro Patria), la Juve gagne un nouveau titre de champion national[note 25] en 1951-1952 pour la 50e édition du championnat, puis atteint le podium lors de sa première participation à la Coupe Latine, le tout sous la direction du hongrois György Sárosi

La Vecchia Signora continue ensuite à rester sur le podium en terminant pour les deux saisons suivantes à la place de vice-championne d'Italie, toujours aidée par son armada offensive danoise (John et Karl Aage Hansen[63] ainsi que Karl Aage Præst).

Les années suivantes furent pourtant difficiles pour la Juventus, avec tout d'abord un changement de président survenu lors de la saison 1954-1955, où un triumvirat Craveri-Cravetto-Giustiniani (le premier depuis la saison 1915-1916) prend le relais de l’Avvocato Agnelli (qui ne peut plus assumer la présidence de la société et à la fois ses autres activités professionnelles), pour une saison avec comme résultat final une décevante 7e place.

La saison suivante, le frère cadet de Gianni, Umberto Agnelli, reprend la tête du club et devient le plus jeune président de l'histoire de la Juventus (seulement 21 ans)[64]. Cette saison (qui vit les débuts prometteurs de Gino Stacchini), avec un record de 17 matchs nuls, fit terminer le club entraîné par Sandro Puppo à la 12e place du classement (la pire de son histoire en championnat à phase unique)[note 26], le club continuant même sur sa série noire lors de la saison d'après (9e place). Puppo avait pourtant mis en place une nouvelle approche tactique en renouvelant et rajeunissant l'effectif[note 27], son équipe se faisant alors surnommée la Juve dei puppanti[65],[66]. Il donna les clé du jeu à de très jeunes joueurs titularisés et tous formés par le club comme Piero Aggradi, Flavio Emoli, Enzo Robotti ainsi que Giuseppe Vavassori[65], mais sa politique fut un échec et ne porta pas ses fruits en deux saisons passées au club.

« Ici il faut toujours lutter et quand tout semble perdu, y croire encore, la Juve ne se rend jamais. »

— Omar Sívori[67]

Umberto Agnelli décide alors de réagir et de redresser sa Juve en crise, et, lors de la saison 1957-1958, investit sérieusement dans le secteur offensif.

Le yougoslave Ljubiša Broćić débarque sur le banc (avec un système de jeu très défensif en 5-3-2 basé sur des contre-attaques), secondé car ne parlant pas l'italien par l'ex-milieu bianconero Teobaldo Depetrini. Un nouvel attaquant argentin en provenance de River Plate, est alors acquis, avec l'arrivée de l'oriundo Omar Sívori acheté pour une somme à l'époque record de 160 000 lires[68]. Le deuxième gros transfert est ensuite fait avec l'arrivée de l'attaquant gallois John Charles, acheté 65 000 £[63] à Leeds United.

Cette nouvelle paire offensive, ajoutée à l'expérience du capitaine juventino Giampiero Boniperti (repositionné par Broćić dans un nouveau rôle de milieu offensif, pour lui permettre de mettre pleinement à profit sa vision du jeu et ses qualités techniques), formèrent dès lors un des plus célèbres et efficaces trios offensifs de l'histoire du football, appelé le « Trio magique »[69] (en italien : Trio Magico), également appelé le Trio Boniperti-Charles-Sívori.

Le trio s'illustre dès sa première saison et, aidé d'un effectif composé entre autres de Carlo Mattrel, Gino Stacchini, Rino Ferrario ou encore de l'espoir prometteur Bruno Nicolè, remporte après des années sans titres le scudetto de saison 1957-1958 à 8 points de la Fiorentina, le 10e du club[note 28] (« scudetto de la première étoile[70],[71] »), synonyme d'une étoile à coudre sur le maillot bianconero (la Vieille Dame fut la première équipe au monde à arborer une étoile sur son maillot, synonyme d'un certain nombre de victoires[72]).

La Coppa Italia fait également son retour cette saison après 15 ans d'abandon, et voit les bianconeri finirent à la 4e place après une défaite aux tirs au but contre Bologne lors du match pour la 3e place[note 29].

Cette saison est également une réussite pour John Charles, affectueusement surnommé le « Bon Géant » (en italien : Il Gigante Buono, pour ses nombreux gestes de fair-play[73]), qui termine capocannoniere du championnat avec 28 buts (5e joueur juventino à réaliser cette performance), est élu joueur de l'année en Italie, et qui termine à la 6e place avec 4 votes du classement final du Ballon d'or 1957[74] (également le premier joueur juventino de l'histoire à figurer dans le classement final du Ballon d'or).

Sívori, Charles et Boniperti, acteurs du Trio magique de la fin des Années 1950.

La saison suivante, l'effectif termine à la 4e place de la Serie A 1958-1959, mais participe pour la première fois à la C1 (Coupe des clubs champions européens 1958-1959), voyant la Juventus être éliminée dès les 16e-de-finale par le Wiener Sport-Club[note 30] (À la suite de ce revers, combiné à un autre à la dernière minute de la rencontre en championnat, un 5-4 à domicile contre le Milan[75], le tout sur un fond de mésentente avec Omar Sívori, le serbe Ljubiša Broćić fut limogé puis remplacé par son assistant Teobaldo Depetrini[76],[77]). Le Ballon d'or 1958 voit lui pour la première fois de l'histoire du club plusieurs joueurs bianconeri finir dans le classement final[78], John Charles (qui figure au classement pour la seconde année consécutive) terminant à la 4e place, Bruno Nicolè et Giampiero Boniperti finissant eux respectivement aux 19e et 25e place. C'est au cours de cette saison que le Trio magique termine l'année avec un second titre en deux ans, la Coupe d'Italie en battant l'Inter 4-1 en finale (la Juve devenant par la même occasion l'équipe la plus titrée du pays en coupe, dépassant avec ses 3 coupes d'Italie les deux coupes du Torino).

Dans une nouvelle période de gloire, les turinois, après deux victoires de suite en Coupe de l'Amitié, et cette fois ci entraînés par Renato Cesarini (ancien grand joueur juventino), entament cette saison 1959-1960 avec succès. John Charles finit 3e au Ballon d'or 1959 avec 24 points[79], et Omar Sívori termine avec ses 28 buts meilleur buteur du championnat, que la Juventus remporte avec succès à nouveau devant la Fiorentina. En plus de cette Serie A, la Juventus devient le second club de l'histoire du calcio (après le Torino en 1942-1943) à réaliser le doublé Coupe-Championnat en une saison[80],[81] (devenant également le premier club italien à remporter la Coupe d'Italie deux saisons de suite).

En 1960-1961, le club du Piémont, toujours aidé de son trio offensif très prolifique, fait son retour en C1 (à nouveau éliminé en 16e-de-finale cette fois-ci par le CDNA Sofia), voit deux de ses joueurs figurer dans le classement du Ballon d'or 1960[82] (7e place avec 5 votes pour John Charles, dans le classement depuis maintenant quatre ans d'affilée, et 9e place avec 3 votes pour Omar Sívori), et remporte à nouveau le scudetto (remportant deux fois de suite le championnat pour la première fois depuis la saison 1931-1932).

Ce fut au terme de cette saison que le capitaine Giampiero Boniperti, dit Marisa[83], choisit de prendre sa retraite à l'âge de 33 ans (donnant son brassard à Omar Sívori), jouant son dernier match lors d'une victoire historique 9-1 sur son rival lombard de l'Inter le (plus grosse victoire bianconera de l'histoire sur l'Inter[84]), avec un sextuplé de Sívori[note 31]. Le départ de Boniperti (auteur de 181 buts toutes compétitions confondues sous les couleurs de la Juve, qui resta le meilleur buteur de l'équipe pendant 45 ans) marqua donc la fin du Trio magique, l'un des plus célèbres trios d'attaquants de tous les temps.

« Dans cette équipe, il y avait la puissance galloise de John, la fantaisie argentine de Sívori et la sagesse tactique italienne de Boniperti. »

— Mario Gherarducci, Corriere della Sera, [85].

La saison suivante, malgré des performances nationales médiocres, les juventini parviennent tout de même jusqu'en quarts-de-finale de la Coupe des clubs champions, parvenant à faire chuter le grand Real Madrid de Di Stéfano et Puskás chez lui à Santiago Bernabéu devant plus de 100 000 spectateurs (la Juve étant le premier club de l'histoire à battre le Real à domicile en C1). C'est également au cours de cette saison que la consécration individuelle arrive enfin, Omar Sívori devenant le premier joueur de l'histoire du club à recevoir le Ballon d'or[86],[note 32], le [87].

Vice-championne national en 1962-1963 et vainqueur de la Coupe des Alpes 1963[note 33] grâce aux méthodes innovantes de l'entraîneur brésilien Paulo Amaral et son 4-2-4 (premier non européen de l'histoire sur le banc du club) et à son nouveau maître à jouer en la personne de l'espagnol Luis del Sol (premier juventino à remporter l'Euro sous les couleurs du club, en 1964 avec l'Espagne), la Madama, désormais présidée par Vittore Catella, commence une série de quelques saisons sans succès.

La Juventus du movimiento de la saison 1964-1965 posant avec le trophée de sa cinquième Coupe d'Italie.

Ce n'est que lors de la saison 1964-1965 que l'effectif, mené sur le banc par l'inflexible et caractériel paraguayen Heriberto Herrera (surnommé HH2 et réputé pour son système tactique très physique, athlétique et toujours en mouvement, le movimiento[88], sorte de précurseur du « football total »), remporte à nouveau un titre avec une coupe d'Italie. Cette saison (au cours de laquelle pour la 8e année consécutive finit au moins un joueur de la Juve au classement du Ballon d'or), la dernière d'Omar Sívori (qui à la suite de trop nombreux changements et concessions sur le terrain ainsi qu'à l'entraînement, quitte le club à cause de ses nombreuses mésententes avec Herrera, habitué lui aux conflits avec ses joueurs car peu apprécié de ces derniers[88]), voit ensuite les bianconeri pour la première fois être finalistes de la Coupe des villes de foires (ancêtre de la C3), première finale continentale d'une compétition majeure. La Fidanzata d'Italia d'Herrera porte donc tout de suite ses fruits, avec des entraînements très durs et parfois exténuants, mais sur un fond qualifié par HH2 de « humble et travailleur, mais solide et compacte »[88], et, après une saison 1965-1966 en demi-teinte (malgré une participation pour la première fois de son histoire à la C2, la Coupe des coupes), remporte enfin un nouveau scudetto en 1966-1967, le premier depuis la fin de l'ère Trio magique. Ce titre marque une page de l'histoire de l'équipe, dès lors surnommée la « Juve Operaia »[89],[90] (la Juve travailleuse en français).

C'est donc à partir de cette année 1967 que se forgea la désormais célèbre et intense rivalité entre le club piémontais et les lombards de l'Inter dans un match appelé le derby d'Italia (les deux régions du nord se partageant à l'époque la suprématie sur le calcio).

En juin 1968, trois juventini prennent part à l'Euro avec la Squadra Azzurra (qui elle y participe pour la première fois et le remporte), Giancarlo Bercellino, Ernesto Castano, et Sandro Salvadore (qui deviennent finalement les premiers joueurs italiens à remporter le Championnat d'Europe de football, appelé à l'époque la Coupe d'Europe des nations[91]).

Après une nouvelle troisième place, les zèbres continuent ensuite avec une saison 1968-1969 décevante quant aux de résultats malgré l'arrivée dans l'effectif de deux grands joueurs, le milieu offensif allemand Helmut Haller et l'attaquant sicilien Pietro Anastasi.

La saison suivante sonne comme celle de la révolution pour la Juventus qui termine finalement sur le podium, remplaçant tout d'abord HH2 (et son système à bout de souffle du movimiento ne portant plus ses fruits) par l'argentin Luis Carniglia (lui-même remplacé durant la saison par Ercole Rabitti), avant d'accueillir en son sein de futurs grands joueurs bianconeri comme les défenseurs Francesco Morini et Antonello Cuccureddu (acheté pour la somme de 400 millions de lires), mais surtout l'un des plus grands milieux défensifs de l'histoire, Giuseppe Furino.

Le club commence ensuite sa saison 1970-1971 cette fois menée par le jeune entraîneur Armando Picchi (qui décèdera d'une maladie durant la saison[92], remplacé alors par le tchécoslovaque Čestmír Vycpálek, alors entraîneur des jeunes de la Juve) avec deux nouveaux futurs grands joueurs de la Goeba, le milieu Franco Causio et l'attaquant turinois pur jus formé au club Roberto Bettega, lors d'une saison au cours de laquelle les piémontais arrivent 4e de Serie A mais pour la seconde fois de leur histoire finalistes en Coupe des villes de foires (perdue contre les Anglais de Leeds), compétition lors de laquelle ils se payèrent même le luxe d'écraser en 32e-de-finale le club de l'US Rumelange par 11-0 (avec un 7-0 à l'aller et un 4-0 au retour).

Ce retour en force dans le football Italien consolida alors la popularité du club et de ses joueurs clés dans le paysage footballistique italien dès le début des années 1970.

La Juve à la conquête de l'Europe et du monde (1971-1988)[modifier | modifier le code]

« À la Juventus, gagner n'est pas important. C'est l'unique chose qui compte. »

— Giampiero Boniperti[93]

Les bianconeri champions d'Italie de la saison 1971-1972, le premier triomphe du Ciclo Leggendario (1972-1986).

Le a lieu un évènement qui va changer l'histoire du club, avec l'arrivée au poste de président de l'ancienne gloire bianconera Giampiero Boniperti[94] (jusqu'alors superviseur technique au club). Recruté pour son sérieux, son efficacité et sa passion, Boniperti, adepte du « Style Juventus » (réunissant la discretion, le labeur et l'humilité), s'investit dès lors grandement dans le club de son cœur, inscrivant la Juve dans un nouveau cycle victorieux (durant sa présidence, il n'hésitait pas à diminuer le salaire des joueurs s'ils ne remportaient pas à la fin de la saison le scudetto[95]).

Le travail de Boniperti porte tout de suite ses fruits puisque les bianconeri, après un quarts-de-finale lors de la toute nouvelle Coupe UEFA, terminent champions d'Italie de la Serie A 1971-1972, pour un nouveau trophée en vitrine attendu à Turin depuis cinq ans.

La saison suivante reste également très aboutie puisque la Juve (qui achète l'oriundo José Altafini ainsi que l'un des plus grands gardiens de l'histoire du calcio, Dino Zoff), pour ses 75 ans et en plus d'être parvenue jusqu'en finale de la coupe, remporte sur le fil lors des dernières minutes du match de l'ultime journée son second scudetto de suite à un point du Milan (ce qui n'était plus arrivé depuis la saison 1960-1961) avec un but de Cuccureddu à la 87e minute contre la Roma (score final 2-1).

Mais le principal fait marquant de cette saison reste sans conteste la première qualification de l'histoire pour une finale de C1. Le a donc lieu à Belgrade la finale de la Coupe des clubs champions 1972-1973 contre la machine de l'Ajax et son « football total[96] », une des plus talentueuses formations de l'histoire du football comptant parmi ses rangs quelques-uns des plus formidables joueurs de leur génération comme Neeskens ou Cruijff. C'est le néerlandais Rep qui inscrit l'unique but du match, donnant la victoire au club d'Amsterdam.

À la suite de cette première grande finale européenne, la Juventus se révèle enfin aux yeux de l'Europe, étant désormais crainte et respectée sur la scène continentale.

Giovanni Trapattoni, entraîneur le plus titré avec la Juve, 14 titres en 13 saisons passées au club.

En 1973-1974, le club juventino achète le futur grand défenseur central Claudio Gentile et Zoff termine second au classement du Ballon d'or 1973[97], pour une saison où le club ne termine cette fois que vice-champion national, mais dispute pour la première fois de son histoire un match officiel contre une équipe non européenne.

En effet, à la suite du refus de l'Ajax de prendre part à la Coupe intercontinentale[98], c'est la Juve qui se rend donc à Rome le pour y affronter les argentins de l'Independiente (défaite 1-0 pour sa première compétition intercontinentale).

Ensuite, l'ancienne légende du club, Carlo Parola, prend place sur le banc pour la seconde fois (prenant le relais de Vycpálek, qui lui, reste au club en tant qu'observateur[99]), et le départ à la retraite du capitaine Sandro Salvadore est compensé par l'arrivée du libéro Gaetano Scirea (repéré par le recruteur de jeunes du club Luciano Moggi).

Après deux demi-finales respectives (en coupe et en C3), la Goebba s'adjuge au mois de mai son 16e titre de champion national 1974-1975.

Une saison plus tard, une nouvelle future légende vient grossir les rangs de l'effectif, le milieu défensif Marco Tardelli, mais la saison 1975-1976 se termine vierge de titres pour la Juventus (qui termine seconde en championnat malgré les rivalités de vestiaire qui rongèrent l'effectif durant toute la saison).

La saison 1976-1977 marque une nouvelle ère dans l'histoire du club, avec l'intronisation sur le banc du jeune et ex-entraîneur du Milan Giovanni Trapattoni, inexpérimenté mais très apprecié de Boniperti. Le « Trap » garde comme assistant Romolo Bizzotto (à l'instar de ses deux prédécesseurs) et opte pour un fort renouvellement de l'effectif (arrivée notamment de l'arrière gauche Antonio Cabrini ou encore de l'attaquant Roberto Boninsegna).

Son équipe entre dans l'histoire, lorsque les 4 et , la Juventus Football Club remporte (quatre ans après une première finale européenne en C1) le premier titre international officiel de son histoire, avec la Coupe de l'UEFA 1976-1977[100], en battant les basques de l'Athletic Bilbao (victoire 1-0 à Turin devant 75 000 spectateurs puis défaite 2-1 à San Mamés). La Vieille Dame, en plus d'être le premier club de l'histoire à remporter une C3 avec un effectif composé à 100 % de joueurs locaux, et également le premier (et encore actuellement le seul) club italien à gagner une coupe d'Europe avec uniquement des joueurs italiens[101],[102], devient surtout la première équipe italienne à remporter la C3[14] (unanimement saluée par l'ensemble de la péninsule).

« Dans la capitale de la Biscaye, la Juventus représentait l'Italie, aussi en tribune de presse nous nous sentions tous bianconeri. »

— Elio Domeniconi, Guerin Sportivo, mai 1977[103].

Michel Platini en 1985. « Le roi » a remporté trois Ballons d'or consécutifs au club.

Aussi quatre jours après son succès continental et l'affirmation internationale des clubs italiens en Europe[104], les juventini remportent un scudetto spectaculaire et mémorable (qualifié par la presse d'enthousiasmant et d'inoubliable[105]) avec 51 points (un record pour la Serie A à 16 clubs), soit un de plus que leur rivaux du Torino.

Ce Triumvirat Bettega-Boniperti-Trapattoni à la tête du club rentre alors enfin la Juve dans le gratin européen.

L'équipe est solide avec Dino Zoff dans les buts et d'autres joueurs tels que Cabrini ou encore Rossi qui remportera le Ballon d'or avec le club en 1982.

C'est cette même année que l'international français Michel Platini rejoint le club et finira trois fois de suite Ballon d'or (un record) en 1983, 1984 et 1985 (record également pour le club avec quatre Ballons d'or de suite entre 1982 et 1985). En l'espace de cinq ans, ils vont s'imposer comme le meilleur club européen. Ils perdront tout d'abord une seconde finale de Coupe des champions, face à Hambourg SV en 1983, mais remporteront l'année suivante la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupe ainsi que la Supercoupe de l'UEFA et la Serie A.

L'équipe se montrera rapidement imbattable. Elle gagnera enfin sa première Ligue des champions (1 à 0 face au Liverpool FC), dans l'épouvantable cauchemar du Heysel, où 39 supporters italiens trouvèrent la mort, étouffés lors d'échauffourées. Elle terminera l'année 1985 en beauté en remportant également la Coupe intercontinentale, équivalent de la Coupe du monde des clubs, reconnu avec document officiel da la FIFA[106],[107].

Le à Genève, le président de l'UEFA de l'époque Jacques Georges remit au président de la Vieille Dame Giampiero Boniperti le trophée de la Plaque UEFA, titre honorifique récompensant le club pour avoir été le premier à remporter les trois compétitions majeures inter-clubs de l'UEFA : la Coupe des clubs champions, la Coupe des coupes et la Coupe UEFA[108],[109].

À partir de la fin des années 1980, le départ des cadres (Zoff, Rossi, Platini, Boniek) signera ensuite le déclin du club (malgré les coupes de l'UEFA 1990 et 1993) qui s'effacera progressivement au profit du SSC Napoli de Maradona, du Milan AC ou de l'Inter Milan.

Le début des années 1990 furent difficiles pour le club piémontais, malgré quelques gros coups sur le marché des transferts comme l'attaquant international italien Roberto Baggio acheté en 1990 (sous l'impulsion du vice-président de l'époque Luca Cordero di Montezemolo[110], nommé au poste après la coupe du monde 1990 en Italie, mais jugé par la suite trop dépensier). En 1991, le club atteint les demi-finales de la Coupe des coupes.

La Triade, la deuxième fois au sommet du monde, autres victoires et déclin (1994-2006)[modifier | modifier le code]

La Vieille Dame ne reviendra au sommet de sa gloire qu'avec l'arrivée de Luciano Moggi comme directeur général et de Marcello Lippi au milieu des années 1990.

Ils rendront ses titres de noblesse à la Juventus, notamment en remportant le Scudetto en 1995 et la Ligue des champions en 1996 avec les cadres Gianluca Vialli, Roberto Baggio, Ciro Ferrara ou encore le jeune Alessandro Del Piero. Ils prendront leur revanche puisque ce sera aux dépens de l'Ajax Amsterdam.

Le 26 novembre 1996, la Juve a remporté sa deuxième Coupe intercontinentale, reconnu avec document officiel da la FIFA comme équivalent de la Coupe du monde des clubs[106],[107]. Ils arriveront en finale de la Ligue des champions en 1997 et 1998, et contribueront durant ces années au succès de grands joueurs comme Zinédine Zidane, Filippo Inzaghi, ou Edgar Davids.

Ils gagneront également le Scudetto en 1997 et 1998, ainsi que la supercoupe de l'UEFA 1996.

Marcello Lippi, avec 405 rencontres, est le second entraîneur avec le plus de matches dirigés sur le banc de la Juventus[111].

À l'été 1999 débarque au sein du club l'international néerlandais Edwin van der Sar, qui devient le tout premier gardien de but étranger de l'histoire du club[112]. Durant cette même saison 1999, l'international nigérian Sunday Oliseh rejoint le club, devenant le premier joueur africain de l'histoire de la Juventus[113].

Signeront ensuite dès le début des années 2000 Gianluigi Buffon, Pavel Nedvěd, Lilian Thuram, ou encore David Trezeguet, la Juve gagnant le Scudetto en 2002 et 2003, tout en atteignant la finale de la Ligue des champions en 2003 perdue aux tirs au but contre le Milan.

Lors de la 6e journée des phases de poule de la Ligue des champions 2003-2004 jouée le , la Juventus inscrit un nouveau record avec la plus large victoire de la compétition depuis l'instauration de la Ligue des champions, avec un succès 7-0 à domicile contre les grecs de l'Olympiakos[114], match au cours duquel David Trezeguet inscrivit par la même occasion le 3000e but de l'histoire du tournoi[115].

À la fin de l'année 2005, la Vieille Dame réalise la performance d'avoir 9 de ses joueurs nommés pour le titre du Ballon d'or 2005[116] (parmi lesquels Buffon, Camoranesi, Cannavaro, Emerson, Ibrahimović, Nedvěd, Thuram, Vieira et Trezeguet), trophée finalement remporté par le brésilien du Barça Ronaldinho. Lors de cette même saison 2005-2006, la Juve inscrit un nouveau record en Serie A en remportant ses neuf premiers matchs d'ouverture[115].

Alessandro Del Piero, détenteur des plus grands records de présence et de buts dans l'histoire bianconera.

En mai 2006, la Juventus (avec la SS Lazio, l'ACF Fiorentina, le Milan AC et la Reggina) sera au centre d'un scandale majeur concernant la désignation des arbitres dans le championnat italien. Luciano Moggi démissionnera de son poste de directeur général et sera mis en examen. Le tribunal requerra une relégation en Serie C (troisième division) ainsi qu'une pénalité de 6 points, puis sera finalement rétrogradée en Serie B avec une pénalité de 17 points puis, finalement, de 9 points. Ses titres de champion des saisons 2004-05 et 2005-06 seront annulés, et le titre de la saison sera finalement attribué à l'Inter de Milan. La suite de l'enquête sur Calciopoli montre plusieurs appels de Massimo Moratti, l'ancien dirigeant interiste Giacinto Facchetti, d'Adriano Galliani et d'autres dirigeants italiens à des arbitres et membres de la fédération italienne.

À la suite du départ de nombreux joueurs, notamment Gianluca Zambrotta qui fut révélé par la Juventus, Fabio Cannavaro, Patrick Vieira, Lilian Thuram et Zlatan Ibrahimović, Deschamps donne une chance à des joueurs tels que Claudio Marchisio et Sebastian Giovinco qui représentent l'avenir de l'équipe mais aussi la qualité de son centre de formation.

Le 19 mai 2007, en l'emportant sur le terrain de l'Arezzo (5 à 1), la Juventus remontera en Serie A et terminera championne de Serie B un an après les révélations qui déclenchèrent le scandale du Calciopoli. Le 26 mai Didier Deschamps démissionnera du poste d'entraîneur de la Juventus et sera remplacé le 4 juin par Claudio Ranieri.

Retour hasardeux en Serie A (2007-2011)[modifier | modifier le code]

Le , pour son grand retour en Serie A, la Juventus écrase Livourne sur le score de 5-1 (triplé de David Trezeguet, doublé de Vincenzo Iaquinta). Lors du championnat 2007-2008, l'équipe se battra avec les meilleurs. De nouveaux talents écloront comme Antonio Nocerino ou Raffaele Palladino. Les anciens sont restés et une grande équipe est alors construite, capable de battre l'Inter de Milan, l'AC Milan ou l'AS Roma. Alessandro Del Piero, emblème du club, devient le joueur ayant disputé le plus de matches avec la Juventus.

La saison 2007-2008 voit la Juventus revenir définitivement vers le podium. David Trezeguet, manifestement très efficace, devient le plus grand buteur français de l'histoire de la Serie A, passant devant Michel Platini. Pavel Nedvěd reste un terrible milieu offensif, et Del Piero, 34 ans, est au sommet de sa forme. Del Piero et Trezeguet, 21 et 20 buts, sont les deux meilleurs buteurs de Serie A. La Juventus finit troisième du Championnat, derrière l'Inter et l'AS Roma, elle se qualifie donc pour le 3e tour préliminaire de la Ligue des champions.

David Trezeguet, meilleur buteur étranger de l'histoire du club.

Durant le mercato estival, la Juventus montre son envie d'être compétitive : elle est très active sur le marché des transferts et renforce son effectif en vue de la Ligue des champions. En plus de l'attaquant Amauri, du défenseur Mellberg et du rugueux milieu de terrain Poulsen, la Juve compte également faire confiance à ses jeunes joueurs et plus particulièrement Marchisio, Giovinco, ou encore De Ceglie. Ceux-ci auront tous un rôle important à jouer lors de la nouvelle saison. Tout comme le Suédois Albin Ekdal.

Lors de leur retour en Ligue des champions après deux ans d'absence, la Juventus montrera des difficultés à battre le Zénith Saint-Pétersbourg, mais finira par gagner ce match grâce à un coup franc botté par le capitaine Alessandro Del Piero qui, une fois de plus, montrera son importance pour l'équipe. Elle battra par la suite le Real Madrid par deux fois avec, encore une fois, trois buts du capitaine Del Piero qui recevra une standing ovation mémorable dans le stade du Real par les supporters du club espagnol. En ce mois de novembre 2008, malgré son âge, Del Piero était redevenu l'un des plus grands d'Europe. Elle se fera ensuite éliminer sur le fil contre Chelsea, finissant comme l'une des meilleures équipes européennes de cette année 2009. Finissant 2e du championnat malgré des victoires en cours de saison contre l'AS Roma et l'AC Milan, elle prépare la suite en remplaçant Ranieri par Ciro Ferrara sous la pression des tifosi juventini.

En 2009-2010, malgré une équipe admirable sur le papier, (arrivée de Diego ou encore Felipe Melo), les blessures et une incapacité à se mettre dans une dynamique positive enlèvent tout espoir au club de réaliser les objectifs fixés. Ciro Ferrara en sera la première victime et se fera remplacer le par Zaccheroni. À la fin de cette saison catastrophique (le club sera l'une des équipes ayant eu le plus de joueurs blessés de toute l'Europe durant la saison), la Juve finira 7e, une place indigne pour un tel club mais méritée au vu des piètres performances de ses joueurs durant toute la saison. Seule une place pour le 3e tour de qualification de la Ligue Europa 2010-2011 sera la récompense d'une saison que les tifosi bianconeri préfèreront oublier.

La saison 2010-2011 marque un total renouveau pour la Juventus avec l'arrivée d'Andrea Agnelli aux commandes qui succède à Jean-Claude Blanc. Le , Giuseppe Marotta (qui avait permis à la Sampdoria d'accrocher la 4e place synonyme de Ligue des champions) est nommé officiellement nouveau directeur sportif général et prend ses fonctions le 1er juin[117] avec Fabio Paratici comme bras droit. Il est accompagné de Luigi Del Neri (qui quitte également la Sampdoria) qui devient le nouvel entraîneur de la Vieille Dame. Malgré de bons résultats en première partie de championnat, la Juventus reste fébrile sur la scène européenne et quitte prématurément la Ligue Europa au stade de la phase de groupe, éliminée par Manchester City et les Polonais du Lech Poznań, deuxième. Le club enchaîne ensuite les mauvais résultats et décide de renforcer son attaque lors du mercato avec le prêt d'Alessandro Matri en provenance de Cagliari Calcio, mais elle ne réussira pas à se qualifier pour la ligue des champions en terminant septième, Luigi Del Neri est alors remercié pour faire place a Antonio Conte

Domination en Serie A et nouveau cycle européen (depuis 2011)[modifier | modifier le code]

Gianluigi Buffon, bandiera de la Juventus depuis 2001.

Avec la saison 2011-2012, la Juventus entame un cycle de 8 Scudetti consécutifs. La Juventus attaque en effet la saison 2011-2012 avec un nouvel entraîneur, Antonio Conte, et recrute Andrea Pirlo. La Juventus remporte le championnat sans perdre le moindre match mais échoue néanmoins en finale de la Coupe d'Italie, s'inclinant 2-0 contre Naples. Elle remporte le championnat avec 4 points d'avance sur le Milan AC et avec la meilleure défense (20 buts encaissés), réussissant ainsi un retour au sommet après les deux années consécutives à la septième place.

En 2012 le recrutement du jeune français Paul Pogba un des grands espoirs du football français de son club formateur Manchester United, symbolisera un renouveau pour la Vieille Dame afin de retrouver le niveau des grand clubs européens. Ainsi, de nouveaux joueurs comme Arturo Vidal, Carlos Tévez ont été recrutés par la suite.

La Juventus remporte à nouveau le championnat en 2013 et en 2014. Durant la saison 2013-2014, elle réalise un parcours décevant en Ligue des champions, marqué par la défaite face au Galatasaray. Repêchée en Ligue Europa, la Juventus arrive jusqu'en demi-finale mais échoue face au Benfica Lisbonne sur les scores de 2-1 au Portugal et de 0-0 au Juventus Stadium.

Lors de la saison 2014-2015, Antonio Conte laisse le banc du club en direction de la Nazionale, c'est alors Massimiliano Allegri, ex-entraîneur du Milan AC, qui reprend le banc des bianconeri. La Juventus remporte le championnat d'Italie et la Coupe d'Italie. Sur la scène européenne, le club turinois s'incline en finale de la Ligue des champions contre le FC Barcelone (3-1) après avoir notamment éliminé les champions en titre madrilènes en demi-finale. Le mercato estival est marqué par la vente de plusieurs cadres comme Arturo Vidal au Bayern, Tevez au Boca Juniors ou encore Pirlo au New York City FC. Elle comble ces départs avec l'achat de Khedira, Mandzukic, Dybala ou encore Alex Sandro.

Lors de la saison 2015-2016, la Juventus parvient à conserver le titre pour la cinquième saison consécutive, et ce malgré un départ raté (une victoire et quinzième place au classement après six journées), grâce à une série impressionnante de 25 victoires en 26 matchs, seulement entrecoupée d'un nul 0-0 à Bologne. En Ligue des champions, la Juventus manque de peu de sortir le Bayern Munich en huitièmes de finale, ces derniers égalisant à 2 partout dans les arrêts de jeu à Munich (match aller à Turin: 2-2), avant de s'incliner finalement par 4 buts à 2 dans la prolongation. La Juve affronte également l'AC Milan en finale de Coupe d'Italie le 21 mai, match qu'elle emporte 0-1 après prolongation. Lors du mercato estival, elle vend Paul Pogba à Manchester United pour une somme record de 105 millions + 5 millions de bonus. Morata quitte également le club, racheté par le Real Madrid. Elle achète Gonzalo Higuain du Naples pour 90 millions d'euros, faisant de lui le joueur le plus cher du club. Pjanić et Benatia font également partie des achats du mercato.

Les Turinois champions d'Italie de la saison 2016-2017, à leur sixième scudetto historique consécutif.

La saison 2016-2017 est marquée par un changement de système avec notamment le passage de Mario Mandžukić en ailier. La Vieille Dame remporte à nouveau le championnat et la coupe pour la troisième année consécutive et parvient même jusqu'en finale de Ligue des champions en ayant battu le FC Porto, Barcelone et Monaco. Cependant elle perd face au Real Madrid en finale sur le score sans appel de 4-1, 2 ans après avoir battu cette même équipe en demi-finale en 2015. Durant la saison, la société décide de changer le logo de la Juventus et de donner un nom commercial à son stade, appelé Allianz Stadium.

Pour la campagne 2017-2018, la Juventus fait face à la concurrence de Naples sur la scène nationale. À la mi-saison, le Napoli vire en tête avec un point d'avance sur la Juve. Au soir de la 27e journée, les coéquipiers de Marek Hamsik sont encore devant la Vieille Dame qui compte toujours un point de retard, mais avec un match en moins. En parallèle de la Serie A, les Bianconeri réalisent un parcours mouvementé en Ligue des champions. Après avoir terminé deuxième de la phase de poule derrière Barcelone dans le groupe D, les italiens héritent de Tottenham en huitième de finale. Tenue en échec 2 à 2 au match aller à l'Allianz Stadium, la Juventus est en ballotage défavorable. Menée 1-0 à la mi-temps du match retour qui se déroule à Wembley, le sextuple champion d'Italie en titre retourne la situation en 3 minutes grâce à son duo sud-américain. L'égalisation sur un but de l'argentin Gonzalo Higuain à la 64e et le but de la victoire de son compatriote Paulo Dybala à la 67e offrent la qualification au club italien. En quart de finale, la Juventus retrouve le Real Madrid et va subir une leçon de la part du club madrilène au match aller à Turin, avec en apothéose un superbe ciseau retourné de Cristiano Ronaldo, qui lui vaudra les ovations et les applaudissements lors de sa sortie. N'ayant plus rien à perdre au match retour, les turinois sont proches de l'exploit de réussir une improbable remontée à Madrid, menant 3 à 0 dans les arrêts de jeu, la Vieille Dame sera finalement éliminée sur un penalty à la dernière seconde, très contesté par les turinois et notamment son capitaine, Gianluigi Buffon. Ce dernier, terminant sa grande carrière en Italie sur un dernier doublé national, quitte le Piémont pour le Paris SG. Une page se tourne avec le départ de son capitaine mais, durant l'été, les dirigeants de la Juventus parviendront à chiper au Real Madrid, l'immense star et quintuple Ballon d'or, Cristiano Ronaldo pour environ 105 millions d'euros dans ce que les médias italiens ont appelés "l'affaire du siècle". Ce transfert est réalisé alors que les recettes de la Juventus ont plus que doublé en cinq ans (+107 %), en passant de 195 millions d'euros en 2012 à 406 en 2017[118]. Lors des huitièmes de finale de la ligue des champions 2018-2019 battu 2-0 par l'Atletico Madrid au Wanda Metropolitano, un Cristiano Ronaldo des grands soirs permet à la Juve de se qualifier sur le score de 3-0 au retour. Lors des quarts de finale, la Juve trouve les bourreaux du triple tenant du titre, l'Ajax Amsterdam, après avoir accroché le match nul 1-1 à la Johan Cruyff ArenA, les Bianconeri, bien qu'ayant ouvert le score, se font éliminer par les Ajacides sur le score de 2-1.

En , lors de la saison 2022-2023, la Juventus est sanctionnée de 15 points de pénalité par la Cour d'appel de la Fédération italienne, en raison de fraudes comptables lors de transferts de joueurs entre 2018 et 2021 ; le club annonce faire appel[119]. Le club est auditionné[120] en avril 2023, et la pénalité de 15 points est suspendue[121]. En mai 2023, La Juventus écope d'une pénalité de 10 points[122] en raison de fraudes comptables.

Palmarès et résultats sportifs du club[modifier | modifier le code]

Palmarès[modifier | modifier le code]

« J'ai joué à Nancy car c'est le club de ma ville, à Saint-Étienne car c'est le meilleur club de France, et à la Juventus car c'est le meilleur club du monde. »

— Michel Platini, milieu offensif de la Juventus et de l'équipe de France, [123].

 

« Être à la Juventus signifie vouloir être les numéros un et ne jamais s'en contenter. »

— Claudio Ranieri[124]

Après sa première participation au championnat d'Italie de football en 1900 (où le premier club remporte la première compétition de son histoire avec la Coppa del Ministero della Pubblica Istruzione), la Juventus remporte son premier trophée officiel avec un titre de champion national en 1905. À l'issue de la saison 2019-2020, le club totalise 36 titres de champion[note 34], le dernier datant de la saison 2019-20. La Juventus détient ainsi le record du nombre de victoires en championnat italien. Le club reste régulier au plus haut niveau à l'exception des années 1910 et 1940 marquées par les deux guerres mondiales, la Juventus est championne d'Italie au moins une fois dans chaque décennie.

La salle des trophées du club (1897-2013) au Juventus Museum.

Le palmarès de la Juventus FC, le club le plus titré d'Italie[11], est l'un des plus impressionnants au monde et fait partie des dix équipes les plus prestigieuses et titrées de l'histoire du football mondial[12]. Vainqueur de son premier titre officiel en 1905, le club détient le record du nombre de championnats remportés (36, synonyme de trois étoiles d'or sur le maillot)[125] et le record du plus grand nombre de championnats remportés d'affilée (neuf entre 2012 et 2020). Un championnat de Serie B remporté lors de la saison 2006-07 est également à ajouter au palmarès de la Vieille Dame.

Le club détient le record du nombre de victoires en Coupe d'Italie (14, synonyme d'une étoile d'argent officieuse), la principale compétition de coupe nationale dans le pays[126], et a été le premier club dans l'histoire du tournoi à remporter la compétition deux années consécutives (1959 et 1960)[126]. La Juventus détient également le record du nombre de victoires en Supercoupe d'Italie (9), ce qui porte donc à un total de 58 trophées nationaux dans des compétitions nationales (record italien), et totalise 11 victoires dans des tournois internationaux (deuxième après l'AC Milan), ce qui en fait donc le club italien ayant le plus grand nombre de titres officiels (70), alors qu’il est aussi le club du « Big 3 » (Inter et Milan AC) à avoir le moins de titres en Ligue des Champions et moins de coupes intercontinentales.

La Vieille Dame fut la première à arborer sur son maillot une seule étoile d'or cousue sur le maillot en 1958 (une étoile d'or équivaut à 10 championnats nationaux remportés), la première à en mettre une seconde en 1982, puis une troisième en 2012 (provoquant une controverse à cause des deux titres retirés).

Au niveau international, les bianconeri ont remporté leur premier titre international en 1977 (Coupe UEFA, premier club italien à la décrocher[14]. La Juventus a été le premier club (et reste l'unique) au monde à avoir remporté toutes les compétitions confédérales et interconfédérales[17], et devient en 1985 la première équipe dans l'histoire du football européen à remporter les trois compétitions majeures organisées par l'Union des associations européennes de football, recevant ainsi la Plaque UEFA[15],[108]. La Juventus est le deuxième club italien ayant connu le plus de succès dans les compétitions de l'UEFA et est actuellement la quatrième équipe du continent, ainsi que la septième équipe au monde avec les titres internationaux qu'elle a remportés[127].

La Juventus fut le premier club italien à avoir deux fois réalisé le doublé coupe-championnat lors de la même saison, lors des saisons 1959–60 et 1994–95 et est l'un des trois seuls clubs italiens à avoir fait à deux occasions le doublé championnat-coupe internationale en remportant le championnat et la Coupe UEFA en 1977 puis le championnat et la Coupe des vainqueurs de coupe en 1984. Le club détenait jusqu'en 2015[note 35] le record du nombre de Coupe UEFA remportés (3)[14].

« Dans l'histoire du football, la Juventus est un club sans comparaison. »

— Fédération internationale de football association[128]

Palmarès en compétitions officielles
Compétitions nationales Compétitions internationales

La Juventus a remporté la version australienne de l'International Champions Cup en 2016.

Palmarès en compétitions non officielles
Compétitions nationales non officielles Compétitions internationales non officielles
  • Coupe du Ministère de l'Instruction Publique (3) :
    • Vainqueur : 1900, 1901 et 1902.
  • Médaille de la ville de Turin (1) :
    • Vainqueur : 1901.
  • Coupe de la ville de Turin (2) :
    • Vainqueur : 1902 et 1903.
  • Tournoi de Trino Vercellese (1) :
    • Vainqueur : 1903.
  • Championnat Seconde Catégorie (it) (1)[note 36] :
    • Champion : 1905.
    • Vice-champion : 1904.
  • Coupe Luigi Bozino (2) :
    • Vainqueur : 1905 et 1906.
  • Coupe Luserna San Giovanni (1) :
    • Vainqueur : 1907.
  • Boule d'argent Henri Dapples (2) :
    • Vainqueur : novembre et décembre 1908 (2 fois).
    • Finaliste : février 1904, novembre 1905, décembre 1905, novembre 1908, décembre 1908 et mars 1909.
  • Championnat fédéral d'Italie (F.I.F.)[note 37] (2) :
    • Vainqueur : 1908 et 1909.
  • Coupe Biella (1) :
    • Vainqueur : 1909.
  • Coupe Barattia (1) :
    • Vainqueur : 1932.
  • Tournoi FIAT (1) :
    • Vainqueur : 1945.
  • Coupe Pio Marchi (1) :
    • Vainqueur : 1945.
  • Trophée Banque Populaire de Novare (1) :
    • Vainqueur : 1994.
  • Mémorial Giorgio Calleri (1) :
    • Vainqueur : 1994.
  • Trophée Andrea Fortunato (1) :
    • Vainqueur : 1995.
  • Triangle de Saint-Vincent (1) :
    • Vainqueur : 1995.
  • Triangle de Salerne (1) :
    • Vainqueur : 1995.
  • Trophée Birra Moretti (6) :
    • Vainqueur : 1997, 2000, 2003, 2004, 2006 et 2008.
    • Finaliste : 1998, 2002, 2005 et 2007.
  • Trophée Valle D'Aoste (it) (3) :
    • Vainqueur : 2001, 2002 et 2003.
  • Trophée RAI (1) :
    • Vainqueur : 2007.
  • Trophée TIM (1) :
    • Vainqueur : 2009.
    • Finaliste : 2001, 2003, 2006, 2008, 2011 et 2012.
  • Coupe Universitaire (1) :
    • Vainqueur : 1904.
  • Tournoi de Pentecôte de l’US Suisse Paris (1) :
    • Vainqueur : 1923.
  • Coupe de l'Amitié italo-française (1) :
    • Vainqueur : 1959 et 1960.
  • Coupe des Alpes (1) :
  • Coupe de l'Amitié italo-espagnole (1) :
    • Vainqueur : 1965.
  • Mundialito des clubs (1) :
  • Coupe italo-tunisienne (1) :
    • Vainqueur : 1987.
  • Tournoi Nicola Ceravalo (1) :
    • Vainqueur : 1991.
  • Trophée Luigi Berlusconi (10) :
    • Vainqueur : 1991, 1995, 1998, 1999, 2000, 2001, 2003, 2004, 2010 et 2012.
    • Finaliste : 1996, 1997, 2002, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009 et 2011.
  • Mémorial Pier Cesare Baretti (it) (2) :
    • Vainqueur : 1992 et 1993.
  • Mémorial Valenti (2) :
    • Vainqueur : 1992 et 1993.
  • Coupe Sívori (1) :
    • Vainqueur : 1994.
  • Tournoi Mistru (1) :
    • Vainqueur : 1997.
  • Coupe du centenaire (1) :
    • Vainqueur : 1997.
  • Trophée de la République de Malte (1) :
    • Vainqueur : 1998.
  • Trophée de la République de Saint-Marin (3) :
    • Vainqueur : 1998, 2001 et 2002.2004
  • Trophée Joan Gamper (1) :
    • Vainqueur : 2005.
  • Coupe SKYLINE Performance.Art (1) :
    • Vainqueur : 2005.
  • Kjeld Rasmussen (1) :
    • Vainqueur : 2008.

Bilan sportif[modifier | modifier le code]

Le club a été classé en première place dans le classement de l'UEFA en sept périodes depuis son introduction en 1979, record parmi les clubs italiens[130], et fut deux fois nommé meilleur club mondial de l'année (en 1993[131] et 1996[132]) par l'International Federation of Football History & Statistics (IFFHS).

Au , la Juventus est classée à la 12e place au classement UEFA des clubs[133].

Personnalités du club[modifier | modifier le code]

Présidents[modifier | modifier le code]

De gauche à droite: Gianni Agnelli dit l’Avvocato (l'avocat), président de la Juventus entre 1947 et 1954, s'entretient ici avec quelques footballeurs bianconeriCuccureddu, Marchetti, Zoff, Altafini et Anastasi – pendant l'été 1972.

À partir de 1897, et ce incluant les frères Canfari[note 38] comme premiers présidents du club, pas moins de 29 présidents se succèdent à la tête du club, dont certains également en qualité de propriétaires. C'est sous la présidence de Giacomo Parvopassu que le club joua sous ses nouvelles couleurs bianconere (le blanc et noir à la place du rose). Jusque dans les années 1920, le club est principalement présidé par des joueurs ou des proches du club. Gino Olivetti (au club entre 1920 et 1923) fut le dernier président bianconero de l'avant-Agnelli. C'est à partir de 1923 et l'acquisition des Agnelli que les différents membres de la famille ainsi que leurs proches assurent la présidence, par exemple Umberto Agnelli qui est président de 1955 à 1962 et par la même occasion le plus jeune président jamais nommé au club à seulement 21 ans[64]. Le club est deux fois présidé conjointement, une première fois pendant la Première Guerre mondiale par Gioacchino Armano, Fernando Nizza et Sandro Zambelli entre 1915 et 1918, puis une seconde fois de 1954 à 1955 avec Enrico Craveri, Nino Cravetto et Marcello Giustiniani.

Vittorio Caissotti di Chiusano, au club entre 1990 et 2003, est le président le plus titré avec la Juventus[134], ex-æquo avec Giampiero Boniperti, mais qui lui, a remporté moins de titres internationaux. Le club a connu trois présidents d'honneur, Gianni Agnelli de 1947 à 1954[135], Giampiero Boniperti (président pendant 19 ans, plus longue période de présidence du club) de 1971 à 1990 et Franzo Grande Stevens de 2003 à 2006[136]. Seuls trois présidents furent d'origine étrangère, à savoir les suisses Alfred Dick de 1905 à 1906 (président du premier Scudetto du club en 1905) et Giuseppe Hess (entre 1913 à 1915, bien que naturalisé italien), ainsi que le Français Jean-Claude Blanc de 2009 à 2010[137] (limogé pour résultats décevants).

Le Turinois Andrea Agnelli (fils d'Umberto), faisant partie de la dynastie des Agnelli, a été président du club du au .

L'actuel président est, depuis le , Gianluca Ferrero. Né à Turin, il est membre du Conseil d'Administration de la Banque du Piémont et d'Italie Independent Group. Il est aussi Commissaire des Comptes de la Holding Fenera.

Après l'annonce surprise de la démission d'Andrea Agnelli et de tout le Conseil d'Administration de la Juventus, les Bianconeri se sont mis en quête d'un remplaçant. Et ce dernier aurait été trouvé, en la personne de Gianluca Ferrero. Une décision motivée par les difficultés traversées par la Juventus, et l'enquête qui viserait notamment l'ancien président des Bianconeri, mais aussi Pavel Nedved.

Le tableau suivant retrace la chronologie des présidents du club.

Liste des présidents de 1897 à 1918[138]
# Nom Période
1 Eugenio Canfari 18971898
2 Enrico Canfari 18981901
3 Carlo Favale 19011902
4 Giacomo Parvopassu 19021904
5 Alfred Dick 19051906
6 Carlo Vittorio Varetti 19061910
7 Attilio Ubertalli 19111912
8 Giuseppe Hess 19131915
9 Gioacchino Armano (co.)
Fernando Nizza (co.)
Sandro Zambelli (co.)
19151918
Liste des présidents de 1919 à 1962[138]
# Nom Période
12 Corrado Corradini 19191920
13 Gino Olivetti 19201923
14 Edoardo Agnelli 19231935
15 Giovanni Mazzonis 19351936
16 Emilio de La Forest de Divonne 19361941
17 Piero Dusio 19411947
18 Gianni Agnelli (PH) 19471954
19 Enrico Craveri (co. int.)
Nino Cravetto (co. int.)
Marcello Giustiniani (co. int.)
19541955
22 Umberto Agnelli 19551962
Liste des présidents de 1962 à aujourd'hui[138]
# Nom Période
23 Vittore Catella 19621971
24 Giampiero Boniperti (PH) 19711990
25 Vittorio Caissotti di Chiusano 19902003
26 Franzo Grande Stevens (PH) 20032006
27 Giovanni Cobolli Gigli 20062009
28 Jean-Claude Blanc 20092010
29 Andrea Agnelli 2010 –2022
30 Gianluca Ferrero 2023
  • Légende : co. = Coprésident ; co. int. = Coprésident par intérim. ; PH = Président d'Honneur.

Direction[modifier | modifier le code]

   

Entraîneurs[modifier | modifier le code]

Le club turinois dispose d'entraîneurs professionnels depuis l'arrivée du Hongrois Jenő Károly, qui prend les rênes de l'effectif en 1923[note 39].

À la suite du décès de Károly d'un infarctus[139] peu avant la fin de la saison 1925-26, son compatriote milieu de terrain József Viola le remplace en catastrophe, et devient, bien qu'intérimaire, le premier entraîneur-joueur de l'histoire du club.

Au total, les Piémontais ont en tout connu cinq entraîneurs-joueurs au cours de leur histoire, avec tout d'abord le Hongrois József Viola (joueur de 1924 à 1928 et de 1929 à 1930 puis entraîneur entre 1926 et 1928), suivi de Billy Aitken (joueur et entraîneur de 1928 à 1930), puis de Virginio Rosetta (joueur entre 1923 et 1936 puis entraîneur entre 1935 et 1939), de Giovanni Ferrari (joueur de 1930 à 1935 et de 1941 à 1942 puis entraîneur entre 1941 et 1942), et enfin de Felice Borel (joueur de 1932 à 1941 et de 1942 à 1946 puis entraîneur entre 1942 et 1946).

Antonio Conte joueur de la Vieille Dame de 1991 à 2004 puis entraîneur de 2011 à 2014.

21 entraîneurs de la Juventus sont également d'anciens joueurs du club, comme tout d'abord les cinq entraîneurs-joueurs, ajoutés à Carlo Bigatto (joueur de 1913 à 1931 puis entraîneur en 1935), Benè Gola (joueur en 1927-1928 puis entraîneur en 1935), Umberto Caligaris (joueur de 1928 à 1935 puis entraîneur en 1939-1940), Federico Munerati (joueur de 1922 à 1933 puis entraîneur en 1940-1941), Luis Monti (joueur de 1931 à 1939 puis entraîneur en 1941-1942), Renato Cesarini (joueur de 1929 à 1935 puis entraîneur de 1946 à 1948 et de 1959 à 1961), Luigi Bertolini (joueur de 1931 à 1937 puis entraîneur en 1951), Teobaldo Depetrini (joueur de 1933 à 1949 puis entraîneur en 1958-1959), Carlo Parola (joueur de 1939 à 1954 puis entraîneur en 1961-1962 et de 1974 à 1976), Július Korostelev (joueur en 1946-1947 puis entraîneur en 1961), Ercole Rabitti (joueur de 1939 à 1943 puis entraîneur en 1969-1970), Čestmír Vycpálek (joueur en 1946-1947 puis entraîneur de 1971 à 1974), Dino Zoff (joueur de 1972 à 1983 puis entraîneur de 1988 à 1990), Fabio Capello (joueur de 1969 à 1976 puis entraîneur de 2004 à 2006), Didier Deschamps (joueur de 1994 à 1999 puis entraîneur en 2006-2007), Ciro Ferrara (joueur de 1994 à 2005 puis entraîneur en 2009-2010), et enfin Antonio Conte (joueur de 1991 à 2004 puis entraîneur de 2011 à 2014). Beaucoup d'entraîneurs bianconeri connaissaient donc déjà la maison avant de prendre les rênes de l'effectif.

L'entraîneur le plus célèbre et le plus titré du club est Giovanni Trapattoni[140], qui, en 13 saisons passées au club de 1976 à 1986 puis de 1991 à 1994, remporte 14 trophées. D'autres grands entraîneurs ont marqué l'histoire de la Juventus, comme Marcello Lippi avec 13 titres entre 1994 et 1999 puis 2001 et 2004[140], Carlo Carcano (surnommé « l'entraîneur aux mille victoires ») avec quatre titres entre 1930 et 1934[140] (seul entraîneur à avoir remporté quatre championnats consécutifs dans l’histoire du football italien), Fabio Capello avec deux titres entre 2004 et 2006[140], Heriberto Herrera et sa Juve Operaia avec deux titres entre 1964 et 1969[140] (premier entraîneur non européen du club à remporter un trophée), ou encore Dino Zoff avec deux titres entre 1988 et 1990[140].

L'actuel entraîneur de la Juventus est Massimiliano Allegri, de retour dans cette fonction en 2021 après l'avoir précédemment occupée de 2014 à 2019 (période durant laquelle il avait remporté notamment 5 championnats d'Italie et accédé à deux finales de Ligue des Champions).

Depuis l'instauration des entraîneurs au club avec l'arrivée des Agnelli en 1923, 46 entraîneurs (31 italiens et 15 étrangers) durant 48 périodes différentes se sont succédé à la tête de la Vieille Dame. Le tableau suivant retrace la chronologie des entraîneurs du club.

Liste des entraîneurs de 1923 à 1953[141]
# Nom Période
1 Jenő Károly 19231926
2 József Viola 1926 (int.)
19271928
3 Billy Aitken 19281930
4 Carlo Carcano 19301934
5 Carlo Bigatto 1935 (int.)
6 Benedetto Gola 1935 (int.)
7 Virginio Rosetta 19351939
8 Umberto Caligaris 19391940
9 Federico Munerati 19401941 (int.)
10 Giovanni Ferrari 19411942 (int.)
11 / Luis Monti 1942 (int.)
12 Felice Borel 19421946
13 Renato Cesarini 19461948
14 William Chalmers 19481949
15 Jesse Carver 19491951
16 Luigi Bertolini 1951 (int.)
17 György Sárosi 19511953
Liste des entraîneurs de 1953 à 1986[141]
# Nom Période
18 Aldo Olivieri 19531955
19 Sandro Puppo 19551957
20 Ljubiša Broćić 19571958
21 Teobaldo Depetrini 19581959 (int.)
22 Renato Cesarini 19591961
23 Gunnar Gren 1961 (int.)
24 Július Korostelev 1961 (int.)
24 Carlo Parola 1961 (int.)
19611962
26 Paulo Amaral 19621963
27 Eraldo Monzeglio 19631964 (int.)
28 Heriberto Herrera 19641969
29 Luis Carniglia 1969
30 Ercole Rabitti 19691970 (int.)
31 Armando Picchi 19701971
32 Čestmír Vycpálek 19711974
33 Carlo Parola 19741976
34 Giovanni Trapattoni 19761986
Liste des entraîneurs de 1986 à aujourd'hui[141]
# Nom Période
35 Rino Marchesi 19861988
36 Dino Zoff 19881990
37 Luigi Maifredi 19901991
38 Giovanni Trapattoni 19911994
39 Marcello Lippi 19941999
40 Carlo Ancelotti 19992001
41 Marcello Lippi 20012004
42 Fabio Capello 20042006
43 Didier Deschamps 20062007
44 Giancarlo Corradini 2007 (int.)
45 Claudio Ranieri 20072009
46 Ciro Ferrara 20092010
47 Alberto Zaccheroni 2010 (int.)
48 Luigi Delneri 20102011
49 Antonio Conte 20112014
50 Massimiliano Allegri 20142019
51 Maurizio Sarri 2019 - 2020
52 Andrea Pirlo 2020 - 2021
53 Massimiliano Allegri depuis 2021
  • Légende : int. = entraîneur par intérim.

Joueurs[modifier | modifier le code]

Effectif professionnel actuel[modifier | modifier le code]

Le premier tableau liste l'effectif professionnel de la Juventus FC pour la saison 2023-2024. Le second recense les prêts effectués par le club lors de cette même saison.

Effectif professionnel de la Juventus FC pour la saison 2023-2024[142]
Joueurs Encadrement technique
No  P. Nat.[Note 1] Nom Date de naissance Sélection[Note 2] Club précédent Contrat
1 G Drapeau de la Pologne Szczęsny, WojciechWojciech Szczęsny 18/04/1990 (34 ans) Pologne Arsenal FC 2017-2024
23 G Drapeau de l'Italie Pinsoglio, CarloCarlo Pinsoglio 16/03/1990 (34 ans) Italie espoirs Vicence Virtus 2014-2025
36 G Drapeau de l'Italie Perin, MattiaMattia Perin 10/11/1992 (31 ans) Italie Genoa CFC 2018-2025
2 D Drapeau de l'Italie De Sciglio, MattiaMattia De Sciglio 20/10/1992 (31 ans) Italie Olympique Lyonnais 2017-2025
3 D Drapeau du Brésil Bremer, Bremer 18/03/1997 (27 ans) Brésil Torino FC 2022-2027
4 D Drapeau de l'Italie Gatti, FedericoFederico Gatti 24/06/1998 (25 ans) Italie Frosinone Calcio 2022-2026
6 D Drapeau du Brésil Danilo, Danilo Capitaine 15/07/1991 (32 ans) Brésil Manchester City 2019-2024
12 D Drapeau du Brésil Sandro, AlexAlex Sandro 26/01/1991 (33 ans) Brésil FC Porto 2015-2024
24 D Drapeau de l'Italie Rugani, DanieleDaniele Rugani 29/07/1994 (29 ans) Italie Cagliari Calcio 2015-2024
27 D Drapeau de l'Italie Cambiaso, AndreaAndrea Cambiaso 20/02/2000 (24 ans) Italie espoirs Bologna FC 2023-2027
33 D Drapeau du Portugal Djaló, TiagoTiago Djaló 09/04/2000 (24 ans) Portugal espoirs LOSC Lille 2024-2026
5 M Drapeau de l'Italie Locatelli, ManuelManuel Locatelli 08/01/1998 (26 ans) Italie US Sassuolo 2021-2026
10 M Drapeau de la France Pogba, PaulPaul Pogba 15/03/1993 (31 ans) France Manchester United 2022-2026
11 M Drapeau de la Serbie Kostić, FilipFilip Kostić 01/11/1992 (31 ans) Serbie Eintracht Francfort 2022-2026
16 M Drapeau des États-Unis McKennie, WestonWeston McKennie 28/08/1998 (25 ans) États-Unis Leeds United 2021-2025
20 M Drapeau de l'Italie Miretti, FabioFabio Miretti 03/08/2003 (20 ans) Italie Formé au club 2022-2026
21 M Drapeau de l'Italie Fagioli, NicolòNicolò Fagioli 12/02/2001 (23 ans) Italie US Cremonese 2021-2026
22 M Drapeau des États-Unis Weah, TimothyTimothy Weah 22/02/2000 (24 ans) États-Unis LOSC Lille 2023-2028
25 M Drapeau de la France Rabiot, AdrienAdrien Rabiot 03/04/1995 (29 ans) France Paris Saint-Germain 2019-2024
26 M Drapeau de l'Argentine flèche vers la droite Alcaraz, CarlosCarlos Alcaraz 30/11/2002 (21 ans) Argentine -23 ans Southampton FC 2024-2024
41 M Drapeau de l'Italie Nicolussi, HansHans Nicolussi 18/06/2000 (23 ans) Italie espoirs US Salernitana 2023-2026
7 A Drapeau de l'Italie Chiesa, FedericoFederico Chiesa 25/10/1997 (26 ans) Italie ACF Fiorentina 2020-2025
9 A Drapeau de la Serbie Vlahović, DušanDušan Vlahović 28/01/2000 (24 ans) Serbie ACF Fiorentina 2022-2026
14 A Drapeau de la Pologne Milik, ArkadiuszArkadiusz Milik 28/02/1994 (30 ans) Pologne Olympique de Marseille 2023-2026
15 A Drapeau de la Turquie Yıldız, KenanKenan Yıldız 04/05/2005 (18 ans) Turquie Formé au club 2023-2027
17 A Drapeau de l'Angleterre Iling-Junior, SamuelSamuel Iling-Junior 04/10/2003 (20 ans) Angleterre espoirs Formé au club 2022-2025
18 A Drapeau de l'Italie Kean, MoiseMoise Kean 28/02/2000 (24 ans) Italie Everton FC 2021-2025
Entraîneur(s)
Entraîneur(s) adjoint(s)

Collaborateur(s) technique(s)

Préparateur(s) physique(s)
  • Simone Folletti
  • Andrea Pertusio
  • Enrico Maffei
  • Francesco Lucia
Entraîneur(s) des gardiens
  • Claudio Filippi
  • Tommaso Orsini
Kinésithérapeute
  • Roberto Sassi
  • Antonio Gualtieri
  • Darragh Connolly
Médecin(s)
  • Luca Stefanini
  • Nikos Tzouroudis
  • Marco Freschi

Légende

Consultez la documentation du modèle

En grisé, les sélections de joueurs internationaux chez les jeunes mais n'ayant jamais été appelés aux échelons supérieurs une fois l'âge-limite dépassé ou les joueurs ayant pris leur retraite internationale.

Joueurs prêtés
P. Nat. Nom Date de naissance Sélection Club en prêt Contrat
13 D Drapeau des Pays-Bas Huijsen, DeanDean Huijsen 14/04/2005 (19 ans) Pays-Bas -19 ans AS Roma 2023-2027
D Drapeau de la Belgique De Winter, KoniKoni De Winter 12/06/2002 (21 ans) Belgique espoirs Genoa CFC 2023-2026
D Drapeau de l'Italie Frabotta, GianlucaGianluca Frabotta 24/06/1999 (24 ans) Italie espoirs Cosenza Calcio 2020-2025
D Drapeau de l'Uruguay González, FacundoFacundo González 06/06/2003 (20 ans) Uruguay -20 ans UC Sampdoria 2023-2026
D Drapeau de l'Italie Pellegrini, LucaLuca Pellegrini 07/03/1999 (25 ans) Italie SS Lazio 2019-2025
M Drapeau du Brésil , ArthurArthur 12/08/1996 (27 ans) Brésil ACF Fiorentina 2020-2026
M Drapeau de l'Argentine Barrenechea, EnzoEnzo Barrenechea 22/05/2001 (22 ans) Frosinone Calcio 2023-2026
M Drapeau de l'Italie Rovella, NicolòNicolò Rovella 04/12/2001 (22 ans) Italie espoirs SS Lazio 2021-2026
A Drapeau de la France Aké, MarleyMarley Aké 05/01/2001 (23 ans) France -19 ans Udinese Calcio 2022-2025
A Drapeau du Brésil Jorge, KaioKaio Jorge 24/01/2002 (22 ans) Brésil -17 ans Frosinone Calcio 2021-2026
A Drapeau de l'Argentine Soulé, MatíasMatías Soulé 15/04/2003 (21 ans) Argentine -20 ans Frosinone Calcio 2022-2024
  1. Seule la nationalité sportive est indiquée. Un joueur peut avoir plusieurs nationalités mais n'a le droit de jouer que pour une seule sélection nationale.
  2. Seule la sélection la plus importante est indiquée.

Joueurs emblématiques[modifier | modifier le code]

Edgar Davids face au Milan durant la finale de la Ligue des champions 2002–03.
Classement des joueurs italiens ayant joué le plus de matchs pour la Juve[143]
Pos° Nom du joueur Carrière au club Matchs Dont Serie A
1 Alessandro Del Piero 1993-2012 705 513
2 Gianluigi Buffon 2001-2018, 2019-2021 685 526
3 Gaetano Scirea 1974-1988 552 377
4 Giorgio Chiellini 2004-2022 542 410
5 Giuseppe Furino 1969-1984 528 361
6 Roberto Bettega 1970-1983 482 326
7 Dino Zoff 1972-1983 476 330
8 Giampiero Boniperti 1946-1961 459 443
9 Leonardo Bonucci 2010-2017, 2018-2023 451 324
10 Sandro Salvadore 1962-1974 450 331
Classement des meilleurs buteurs de la Juventus[144]
Pos° Nom du joueur Carrière au club Buts Dont Serie A
1 Alessandro Del Piero 1993-2012 289 (705) 188 (478)
2 Giampiero Boniperti 1946-1961 179 (459) 178 (443)
3 Roberto Bettega 1970-1983 178 (482) 129 (326)
4 David Trezeguet 2000-2010 171 (320) 123 (214)
5 / Omar Sívori 1957-1965 167 (253) 135 (215)
6 Felice Borel 1932-1941, 1942-1946 158 (308) 123 (231)
7 Pietro Anastasi 1968-1976 130 (303) 78 (205)
8 John Hansen 1948-1954 124 (187) 124 (187)
9 Roberto Baggio 1990-1995 115 (200) 78 (141)
10 Paulo Dybala 2015-2022 115 (292) 82 (208)
Statistiques au

« La Juve est quelque chose de plus qu'une équipe, je ne saurai dire quoi, mais je suis fier d'en faire partie. »

— Gaetano Scirea[145]

Selon ses cycles, le club piémontais a logiquement composé avec de nombreux joueurs ayant marqués son histoire depuis sa création. Plusieurs grands noms, parfois passés par le centre de formation, ou bien recrutés en Italie et à l'étranger ont marqué l'histoire de la Juve, dont beaucoup d'entre eux furent également internationaux.

La Juventus est connue pour avoir toujours eu une politique de recrutement orientée vers des joueurs italiens, et s'est souvent basée uniquement sur des joueurs Italiens pour son effectif (une des raisons pour lesquelles l'équipe est autant aimée à travers le pays). La première saison officielle de l'histoire du club en 1900, composa uniquement avec des joueurs italiens, et le premier étranger n'arriva qu'une saison plus tard, avec l'anglais John Savage. La première décennie du club vit bien arriver quelques joueurs suisses (du fait de la proximité du Piémont avec la Suisse et de l'influence du président suisse du club en 1905, Alfred Dick) ou britanniques, mais restant minoritaires face aux italiens. Fondé par des étudiants, le club comporte également à ses débuts uniquement des jeunes joueurs.

L'un des premiers joueurs marquants de l'histoire du club est le capitaine Carlo Bigatto, un milieu gauche qui effectua toute sa carrière à la Juventus de 1913 à 1931, remportant deux titres de champion d'Italie en 1926 et 1931.

Il faut attendre l'arrivée des premiers oriundi[146] au club (fin des années 1920 et début des années 1930) comme Raimundo Orsi (au club de 1928 à 1935), Renato Cesarini (au club de 1929 à 1935) ou encore Luis Monti (au club de 1931 à 1939), pour voir enfin des joueurs étrangers (bien que tous d'origine italienne) marquer véritablement l'histoire du club.

Lors de la saison 1946-1947 débarquent dans l'effectif les premiers joueurs du club originaires de Tchécoslovaquie, Čestmír Vycpálek et Július Korostelev[note 40].

Les années 1950 voient débarquer au club une colonie de joueurs scandinaves (à l'instar du Milan avec son « Gre-No-Li »), dont certains restèrent célèbres comme les danois John Hansen (au club de 1948 à 1954) et Karl Aage Præst (au club de 1949 à 1956), le premier Suédois du club, la vedette internationale Kurt Hamrin, arrivant lui au cours de la saison 1956-1957.

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