Juste pour rire — Wikipédia

Juste pour rire
Type festival d'humour
Lieu Montréal, Québec (Drapeau du Canada Canada)
Coordonnées 45° 30′ 37″ nord, 73° 33′ 50″ ouest
Site web hahaha.com

Le festival Juste pour rire, créé en 1983 est un festival d'humour à Montréal au Québec. Son pendant anglophone, Just for Laughs ou JFL, a été créé en 1985.

Le , Juste pour rire se place à l’abri de ses créanciers et le festival 2024 est annulé[1].

Description[modifier | modifier le code]

La parade des jumeaux, rue Sainte-Catherine (Montréal), à partir de la place des festivals
Groupe de tambours, rue Saint-Denis.
La mascotte, Victor.
Oka, groupe de musiciens, crée une ambiance.
Les Arts de la rue font partie des attractions du Festival Juste pour rire.
Clou de l'édition 2008, la marche de l'homme géant, d'une hauteur de 6 étages, termine la parade sur la rue Sherbrooke à Montréal.

Plus grand festival du genre, il invite des humoristes du monde entier.

Il propose des spectacles d'humour en salles, des théâtres de rue et des parades, des projections de films humoristiques, des émissions de télévision et des tournées en région.

Historique[modifier | modifier le code]

Au départ en 1983, le festival Juste pour rire est un événement uniquement francophone. Un équivalent anglophone est ensuite créé en 1985. Trois ans plus tard, les premières apparitions extérieures sont faites sur la rue Saint-Denis. Le thème musical du festival Juste pour rire est composé par Serge Fiori.

En 1998 s'ajoutent des épreuves d'improvisation dans le cadre du Mondial d'Impro Juste pour rire. En 1991, le Théâtre Juste pour rire voit le jour. Différentes pièces de théâtre à saveur humoristique sont présentées. En 1998, c'est le Week-end des jumeaux, c'est-à-dire un événement où les jumeaux sont à l'honneur.

1997 est aussi le début des projections de films humoristiques au festival Comédia. Au fil des années s'ajouteront des sketches et des rétrospectives. En 2008, Comédia est renommé Festival du Film de Juste pour rire.

Depuis 1993, un musée Juste pour rire à Montréal présente différentes collections et expositions sur l’humour et les humoristes.

Le festival Juste pour rire s'exporte en 2006 à Nantes, en à Toronto et en 2009 à Chicago.

Un Kia Soul de 2017 au salon international de l'auto de Montréal.

En , la compagnie Juste pour rire a acquis les droits des clips Têtes à claques pour les porter à l'écran dans des pays non-francophones, ainsi que le Théâtre de Dix heures à Paris, où se produisent exclusivement des artistes sous contrat avec ce label, notamment les Solos du Juste Pour Rire Show, en particulier des jeunes pousses comme Charlotte Gabris, Donel Jack'sman, Vérino, Laurence Arné[2], ou Candiie.

Controverse[modifier | modifier le code]

En , à la suite de l'annonce de la tenue, pour l'édition 2017 du festival, d'un gala au thème « humour féminin », et après la publication d'un courriel interne destiné aux humoristes, courriel citant la marche à suivre pour proposer un numéro - « Ce Gala n’aura rien d’une soirée de « fifilles »; Tout le monde peut proposer un texte pour ce gala. » - une controverse éclate sur les médias sociaux quant au caractère inégal de cette offre thématique, qui voit le genre d'humour fait par les femmes comme un « style » en soi, à placer parmi les autres thèmes du gala (« humour absurde », « humour engagé », etc. ). De nombreuses jeunes humoristes, parmi lesquelles Virginie Fortin, Rosalie Vaillancourt et Mariana Mazza, s'expriment ainsi pour critiquer le sexisme systémique du milieu de l'humour au Québec, et demandent l'annulation du gala, affirmant vouloir être traitées comme tous les autres humoristes, et revendiquant la reconnaissance de la diversité des humours féminins[3] et l'inclusion d'humoristes femmes dans tous les types de galas. Malgré l'incompréhension initiale des responsables du gala (Gilbert Rozon affirmera notamment en entrevue trouver la controverse exagérée, allant même jusqu'à dire, en blague, « on va peut-être juste mettre des hommes sur scène qui viendront parler des femmes, ça sera peut-être ça… »[3], la pression populaire fera reculer Juste pour rire, et le gala sera finalement annulé[4].

Renouveau de l'entreprise[modifier | modifier le code]

Gilbert Rozon, fondateur et président de l'entreprise, a été accusé à plusieurs reprises d'agression sexuelle sur de jeunes femmes[5]. Il a été condamné une fois, en 1998[6].

En 2017, dans la foulée des accusations contre Eric Salvail et du mouvement #MeToo, Gilbert Rozon est à nouveau accusé de harcèlement et d'agression sexuelle[7]. Cette fois-ci, il réagit en démissionnant de ses fonctions de président du Groupe Juste pour rire, de commissaire aux célébrations du 375e anniversaire de Montréal ainsi que de vice-président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain[8].

Devant le retentissement international du scandale sexuel qui le rattrape enfin, Gilbert Rozon prend le parti de mettre en vente le groupe Juste Pour Rire[9]. Le groupe Québecor Media, en affaires avec Juste pour Rire depuis plusieurs années, réclame plus d'1,1 million de dollars à Juste pour Rire en factures impayées au moment de la vente. Le groupe annonce qu'il est « très inquiet de l'impact de (...) l'affaire Rozon (...) sur Groupe TVA », que Québecor possède et qui diffuse les spectacles de Juste pour Rire[10]. En vertu des accords passés entre les deux groupes en 2012, Québécor possède un droit de « première offre » et une période de négociation exclusive pour le rachat de Juste Pour Rire[11]. Ainsi, une première offre de Juste pour Rire est faite à Québecor le , qui répond par une contre-offre le . Juste pour Rire fait une deuxième offre le . Les deux entreprises ne parviennent pas à un accord, et entrent en cour à la demande de Québecor qui accuse Juste pour Rire de ne pas avoir respecté son droit de première offre en mandattant le groupe RBC pour trouver un acheteur. La cour rejette la demande de Québecor, qui garde néanmoins le droit d'égaler l'offre d'achat qui serait faite à Juste pour Rire[12]. Au total, sept groupes manifestent leur intérêt[13]. Le groupe américain ICM Partners est pressenti, et c'est le mercredi que ICM Partners révèle avoir fait une offre d'achat qui a été acceptée, par la voix d'un des acheteurs lié à ICM (l'acteur et producteur canadien Howie Mandel)[14]. Celui-ci affirme être un admirateur du Festival et souhaiter conserver toutes les activités du groupe, y compris le festival francophone et le siège de Montréal[15]. Toutes les négociations sont restées secrètes, y compris l'identité d'Howie Mandel, et y compris vis-à-vis des salariés, mais le prix final de vente revenant à Gilbert Rozon serait de 65 millions de dollars, soit près de 50 millions de moins que sa valeur, en raison du scandale[16].

Il est annoncé que le festival 2018 aurait lieu entre le 14 et le , mais sous réserve, et les autres changements ne sont pas connus au moment de la vente de l'entreprise. De nombreuses annonces sont à venir, et les salariés comme le public ne savent pas quels événements auront lieu ou non (Grand Événements, Galas, parades...), quels partenaires accompagneront le festival (Vidéotron s'étant retiré) ou bien si la mascotte du festival, Victor, ses couleurs rouge et vert, et sa compagne Rose, créées par l'artiste Vittorio Fiorucci (décédé en 2008) puis achetés par JPR seront conservés jusqu'en 2021. Howie Mandel visite l'entreprise et est présenté aux employés en Juillet 2018.

Le , Bell et Evenko prennent le contrôle de Juste pour rire à 51%[17].

De nombreux changements sont amorcés dès l'été 2018, c'est par exemple la dernière édition de la Parade des Jumeaux, créée en 1998 par Luce et Lucie Rozon, inspirées de la Fête des Jumeaux de Pleucadeuc, en Bretagne.

De nombreux jumeaux viennent assister à cette parade, faisant de la parade des Jumeaux un grand rendez-vous toujours possible dès aujourd'hui.

Changement - volet extérieur[modifier | modifier le code]

Les responsables du Festival Juste pour rire annoncent en que le volet Arts de la rue serait présenté à la Place des Festivals à l'été 2010 après plus de 20 ans rue Saint-Denis. Le festival continue de présenter ses nombreux galas au Théâtre Saint-Denis[18].

Humoristes[modifier | modifier le code]

Juste pour rire International[modifier | modifier le code]

La filiale française du groupe Juste pour rire ouvre ses portes en 1990 avec Charles Trenet. Gilbert Rozon le persuade en 1983 de reprendre la scène, devient son agent et producteur et fête dix ans plus tard les 80 ans du « fou chantant » à l'Opéra Bastille à Paris.

Juste pour rire France consacre aujourd’hui l'essentiel de ses activités à la production et au management d'artistes tels que Laurent Ruquier, Arturo Brachetti, Franck Dubosc, Florence Foresti, Stéphane Rousseau, Christophe Alévêque, Jonathan Lambert, Élisabeth Buffet... et développe également de nombreux jeunes talents comme Théo Cosset, Vérino et Anthony Joubert.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Julien Arsenault, « Juste pour rire insolvable: L’édition 2023 déficitaire malgré des subventions millionnaires », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Theatreonline.com ; programme du « Solos du Juste pour rire » consulté le 30 octobre 2013.
  3. a et b « Virginie Fortin explique la controverse du gala Juste pour rire féminin », sur Showbizz.net, (consulté le )
  4. « Juste pour rire annule le gala « Juste féminin » | HUGO PILON-LAROSE | Humour et variétés », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Allégations de nature sexuelle: Gilbert Rozon visé par neuf femmes », sur Le Devoir (consulté le )
  6. « LES ÉVÉNEMENTS « ISOLÉS » », sur lapresse.ca,
  7. « Comparution de Gilbert Rozon, accusé de viol et d’attentat à la pudeur », sur Le Devoir (consulté le )
  8. Zone Justice et faits divers- ICI.Radio-Canada.ca, « Gilbert Rozon visé par des allégations d’agression et d’inconduite sexuelles », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  9. « Bell et evenko s'offrent Juste pour rire », sur La Presse, (consulté le )
  10. Agence QMI, « Québecor veut être payée par Juste pour rire », sur Le Journal de Montréal (consulté le )
  11. Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne, « Québecor réclame son droit d’acheter Juste pour rire avant tout autre acheteur », sur L’actualité (consulté le )
  12. « Vente de Juste pour rire: la demande d’injonction de Québecor rejetée », sur Le Devoir (consulté le )
  13. « Juste pour rire confirme sa vente à ICM », sur Le Devoir (consulté le )
  14. Zone Économie- ICI.Radio-Canada.ca, « Howie Mandel et ICM Partners mettent la main sur Juste pour rire », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  15. Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « Juste pour rire va survivre sans Rozon, croit Howie Mandel », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  16. « Un prix réduit pour Juste pour rire », sur La Presse, (consulté le )
  17. « Bell et evenko prennent le contrôle de Juste pour rire », sur Radio-Canada,
  18. Journal Métro - mai 2010

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]