Jussi Halla-aho — Wikipédia

Jussi Halla-aho
Illustration.
Jussi Halla-aho, en 2014.
Fonctions
Président du Parlement de Finlande
En fonction depuis le
(10 mois et 3 jours)
Législature 39e
Prédécesseur Petteri Orpo
Président des Vrais Finlandais

(4 ans, 2 mois et 4 jours)
Prédécesseur Timo Soini
Successeur Riikka Purra
Député finlandais
En fonction depuis le
(4 ans, 9 mois et 21 jours)
Circonscription Helsinki
Législature 38e et 39e

(3 ans, 2 mois et 11 jours)
Circonscription Helsinki
Législature 36e
Prédécesseur Mika Raatikainen
Député européen

(5 ans et 1 jour)
Élection 25 mai 2014
Législature 8e
Groupe politique ECR
Biographie
Nom de naissance Jussi Kristian Halla-aho
Date de naissance (52 ans)
Lieu de naissance Tampere (Finlande)
Nationalité Finlandaise
Parti politique PS
Diplômé de Université d'Helsinki
Profession Linguiste

Jussi Halla-aho
Présidents du Parlement de Finlande

Jussi Kristian Halla-aho, né le à Tampere, est un homme politique membre du Parti des Finlandais (PS), dont il est le président de 2017 à 2021.

Selon le journal Aamulehti, il est le blogueur politique le plus lu de Finlande[1] dans les années 2000-2010. Il est connu pour sa critique de la politique d’immigration et du multiculturalisme de la Finlande.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Halla-aho grandit à Tampere[2], où ses parents, originaires d’Alajärvi, avaient déménagé[3]. Il voyage en URSS dans les années 1980 avec son père, chauffeur de bus ; c’est dans ses voyages qu’il forge ses convictions anti-gauchistes[2]. Il vit jusqu’à ses 24 ans à Tampere, avant de déménager pour suivre les cours de l’université d'Helsinki en 1995[2].

Carrière scientifique[modifier | modifier le code]

Il étudie à l'université d'Helsinki de 1995 à 2000. Après avoir obtenu son diplôme de Ph. D. — sa dissertation portait sur la morphologie des noms en vieux-slave[2],[4] — il travaille au département des langues slaves et baltes comme chercheur et enseignant spécialisé dans le vieux-slave[5]. Il publie deux articles dans des revues scientifiques, fait partie de divers comités de lecture en linguistique, et a rédigé le Old Church Slavic Manual (« manuel de vieux-slave »), utilisé à l'université d’Helsinki[5]. Il oriente sa recherche vers les études comparées des langues indo-européennes, et plus particulièrement les questions théoriques et morphologiques relatives au principe de reconstruction, le vieux-slave, la morphologie historique des langues slaves, du gotique et du phrygien[5].

En , il travaille avec le traducteur Juri Zub à un dictionnaire ukrainien-finnois, financé par la fondation culturelle finlandaise[2],[5].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il se fait connaître, dans les années 2000 en écrivant un blog, Scripta, dans lequel il exprime ses idées très critiques envers l'immigration et le multiculturalisme. En 2008, le Hommaforum est créé, forum de discussion critique envers l'immigration qui a servi à amener sur la scène médiatique plusieurs associations nationalistes, dont le Suomen Sisu[6]. Cette association, dont Halla-aho fait partie jusqu'en , s'oppose au multiculturalisme et à l'immigration et veut renforcer l'identité finlandaise.

Il se présente sous l'étiquette des Vrais Finlandais dans les élections parlementaires de 2007 pour la circonscription d'Helsinki , puis dans les élections municipales de 2008, lors desquelles il est élu. Il ne devient membre du Parti des Vrais Finlandais qu'en 2010. Il est élu député en . Il est élu député européen le 25 mai 2014.

Alors qu'il incarne la ligne dure du parti, il en est élu président le lors d'un congrès à Jyväskylä[7]. Il défend une ligne ethno-différentialiste radicale et, contrairement à celle défendue par les anciens dirigeants, peu marquée par les valeurs religieuses conservatrices, auxquelles il accorde moins d’importance qu’à l’origine ethnoculturelle[8]. Il déclare vouloir se rapprocher de l’extrême droite européenne, alors que le parti était auparavant associé à la droite conservatrice[7]. Trois jours après son élection, le Premier ministre, Juha Sipilä (Parti du centre), et le ministre des Finances, Petteri Orpo (Coalition nationale), n'approuvant pas cette nouvelle ligne radicale, annoncent vouloir mettre fin à la participation des Vrais Finlandais au gouvernement[7]. Le parti fait alors face à la dissidence de vingt-deux de ses trente-sept députés, qui forment Nouvelle alternative[9].

Sous sa direction, la question de l’immigration domine alors toutes les autres. Défendant un nationalisme ethnique, le parti revendique le principe de la « préférence nationale » et se tourne vers l'illibéralisme, remettant en cause ce qu’il considère comme « l’hégémonie libérale » dans la culture et les médias. En matière économique et sociale, le parti fait également un virage à droite. Il prône la baisse drastique des dépenses publiques et de la dette[7].

En 2021, il décide de ne pas se représenter à la direction du parti, conscient qu'aucune autre formation ne voudrait former de coalition avec les Vrais Finlandais tant qu’il en serait le chef de file. Il choisit Riikka Purra pour lui succéder[7].

Il est élu en 2023 à la présidence du Parlement dans le cadre d'une coalition gouvernementale avec la droite, les svécophones et les chrétiens-démocrates[10]. Dans le même temps, il annonce sa candidature pour l'élection présidentielle de 2024.

Controverses[modifier | modifier le code]

Il séduit l’électorat d’extrême droite par ses provocations à répétition[11]. En 2006, il publie sur son blog les noms de femmes politiques dont il serait « très heureux » si elles étaient « violées par des immigrés »[11].

Il est condamné en 2008 pour incitation à la haine raciale pour des propos discriminatoires envers les musulmans, l'immigration et la communauté somalienne[12]. Il avait notamment écrit que l'islam est une « religion de pédophiles », que le prophète Mahomet « était un pédophile », ou encore, que « voler les passants » était un « trait génétique » des Somaliens[10].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives
Année Circonscription Voix Résultats
2007 Helsinki 2 215 non élu [13]
2011 Helsinki 15 074 élu [14]
2019 Helsinki 30 596 élu [15]
Élections municipales
Année Commune Voix Résultats
2008 Helsinki 2 977 élu [16]
2012 Helsinki 6 034 élu [17]
2017 Helsinki 5 668 élu [18]
Élections du Parlement européen
Année Circonscription Voix Résultats
2014 Finlande 80 772 élu [19]

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Toni Viljanmaa, « Perussuomalaiset | Hallan vaara », Aamulehti, 5.12.2008. (fi).
  2. a b c d et e Esa Mäkinen, « What does Jussi Halla-aho really want? », Helsingin Sanomat – International Edition Metro, 30 novembre 2008 (en).
  3. (fi) Pirjo Rautio, « Jussi Halla-ahon juurilla », Pohjalainen,‎ (lire en ligne)
  4. Problems of Proto-Slavic Historical Nominal Morphology: On the Basis of Old Church Slavic, Slavistik-Portal, 2006 (en).
  5. a b c et d Jussi Halla-aho, Jussi Halla-aho's personal homepage (en).
  6. Koivulaakso 2012, p. 32
  7. a b c d et e Anne-Françoise Hivert, « En Finlande, la coalition au pouvoir se sépare de l’extrême droite », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  8. Jean-Yves Camus, « Scandinavie : les populismes xénophobes de la prospérité », sur www.areion24.news,
  9. (en) « Finns Party splinters, new group makes bid for Sipilä government », sur yle.fi, .
  10. a et b « La coalition finlandaise face aux dérapages de l'extrême droite », sur euronews,
  11. a et b « En Finlande, l’extrême droite se prépare à entrer au gouvernement à ses conditions », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  12. (fi) « HS: Perussuomalaisten puheenjohtaja Jussi Halla-aho erosi Suomen Sisusta », sur Yle Uutiset, (consulté le )
  13. (fi) « Ehdokkaiden äänet – Helsinki », Ministère de la Justice, (consulté le )
  14. (fi) « Eduskuntavaalit 17.4.2011: Valitut ehdokkaat, Helsingin vaalipiiri », sur Vaalit.fi, Ministère de la Justice, (consulté le )
  15. (fi) « Eduskuntavaalit 2019 », Oikeusministeriö – Tieto- ja tulospalvelu, (consulté le )
  16. (fi) « Koko maa – Ääniharavat », Yle, 30.10.2008 (päivitetty) (consulté le )
  17. (fi) « Kunnallisvaalit 28.10.2012: Valitut ehdokkaat Helsinki », sur Vaalit.fi, Ministère de la Justice, (consulté le )
  18. (fi) « Jussi Halla-aho », yle (consulté le )
  19. https://tulospalvelu.vaalit.fi/EPV2014/fi/ehdtulos_kokomaa.html

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (fi) Simo Grönroos, Suomen Sisun 10-vuotishistoriikki, Helsinki, Suomen Sisu, .
  • (fi) Milla Hannula, Maassa maan tavalla : Maahanmuuttokritiikin lyhyt historia, Helsinki, Otava, (ISBN 978-951-1-24871-2)
  • (fi) Jera Hänninen et Jyri Hänninen, Tuhansien aatteiden maa. Ääriajattelu nyky-Suomessa, Helsinki, WSOY, (ISBN 978-951-0-36072-9)
  • (fi) Dan Koivulaakso, Mikael Brunila et Li Andersson, Äärioikeisto Suomessa, Helsinki, Into, (ISBN 978-952-264-180-9)
  • (fi) Anne-Maria Pekkinen, Vierasvihaa verkossa – internetin rasismiaineistojen jatkoseuranta dans (Raittila 2005)
  • (fi) Pentti Raittila (ed.), Etnisyyttä, rasismia ja dialogia sanomalehdissä ja Internetissä, Tampere, université de Tampere, c 39/2005, 182 p. (ISBN 978-951-44-6438-6 et 951-44-6438-9), p. 59–61

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]