Jules Noël (peintre) — Wikipédia

Jules Noël
Jules Noël
Photographie par Pierre Petit
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 71 ans)
Mustapha (Algérie)
Autres noms
Jules Achille Noël
Nationalité
Domiciles
Activités
Parentèle
Autres informations
Genre artistique
Distinction
Œuvres principales
Navire de guerre, Le Port de Brest, etc.

Jules Noël, ou Jules Achille Noël, de son vrai nom Louis Assez Noël, né à Nancy le et décédé à Mustapha près d'Alger en Algérie le , est un peintre paysagiste et de marines français. Il a peint sur le motif en Bretagne et en Normandie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père, Louis Martin, natif de Sornéville (Meurthe-et-Moselle) est alors en garnison à Quimper quand il fait la connaissance de Marie-Françoise La Croix Moy, lingère originaire de Plougasnou. Il quitte l'armée pour un poste de maître d'écriture à Quimper. La famille séjourne en Gironde où Louis est instituteur, en Maine-et-Loire, et arrive à Nancy en 1808 où Louis Martin est employé à l'octroi. Louis Assez, dit Jules, nait le . Sixième enfant, le prénom « Assez » exprime nettement la lassitude des grossesses répétées. Louis Martin s'installe à nouveau à Quimper, deux autres enfants naîtront, dont Jean François Achille, né le . C'est ainsi que Jules Noël, refusant son prénom d'origine, entretiendra la confusion et son attachement à la Bretagne.

La maison éclusière de Rosvéguen (en Lennon), sur les bords du canal de Nantes à Brest, où vécut un temps dans son enfance le peintre Jules Noël.

Jules passe donc une partie de son enfance à Quimper, puis à Lennon où son père, conducteur de travaux des Ponts et Chaussées pour la construction du canal de Nantes à Brest, lui apprend le dessin. Élève de Louis-Gabriel Charioux (1775-1854), professeur de dessin à Brest, il vient à Paris, suit les cours de Jean-Victor Bertin. À la mort de son père en 1835, il revient en Bretagne pour enseigner le dessin à Saint-Pol-de-Léon. Il est ensuite titulaire d'une chaire de dessin à Lorient de 1835 à 1838. En 1836, il expose pour la première fois deux tableaux au Salon des beaux-arts de Nantes. En 1837, il épouse Adèle Cécile Constance Caris, fille d'un libraire de Lorient. C'est auprès de son beau-frère Eugène Michaux, lieutenant d'artillerie de marine, qu'il trouvera documentation et techniques de maritimes pour ses représentations minutieuses des manœuvres des voilures. De sa fréquentation assidue de Brest, il consacrera cinq tableaux majeurs de la rade et de son port.

En 1839, il s'installe à Nantes, et sa première fille, Maria-Dina, naît en 1840. Lors de la visite du duc de Nemours, à qui il présente ses carnets de dessin, il reçoit sa première commande : Sa Majesté le Duc et la Duchesse de Nemours s'embarquant en chaloupe en rade de Brest le . Sur recommandation du duc, il obtient la chaire de dessin au lycée Henri-IV à Paris, où il s'installe en 1845. Il sera nommé professeur auxiliaire le , et aura la charge des classes de 6e, 5e, 4e.

À partir de 1840, il expose dans presque tous les salons parisiens et continuera à y participer jusqu'en 1879. Au Salon de 1846, avec trois œuvres, Jules Noël s'impose comme mariniste. Et Baudelaire, commentant Souvenir de Rhodes, écrit : « M. Jules Noël a fait une fort belle marine, d'une belle et claire couleur rayonnante et gaie ». Pendant les vacances scolaires, il voyage en Bretagne et en Normandie pour y peindre des paysages et des marines. Il travaille dans la région de sa belle-famille entre Auray et Hennebont, mais fréquente aussi les villes portuaires de Douarnenez, Brest, Quimper, Morlaix, Roscoff et Landerneau.

Sa renommée ne cesse de croître. En 1849, il reçoit un prix d'encouragement, et il est sollicité par le ministre de l'Intérieur pour une copie d'un tableau du Louvre. Naissance de sa deuxième fille, Marie-Caroline.

En 1853, il obtient une médaille de troisième classe, mention « Paysage », et le prince de Chimay lui envoie de nouveaux élèves, et lui prête son atelier.

En 1855, il est titularisé par décision ministérielle sous le nom de Jules Noël, et nommé professeur adjoint de dessin au lycée impérial.

En 1856, il est affecté par la mort de sa mère[1] qui l'avait soutenu. Il avait adopté très tôt le N à l'envers pour ses œuvres peintes ou dessinées, en hommage à sa mère qui signait ainsi.

En 1860, il propose à la vente de trente tableaux à l'hôtel Drouot. La vente est une réussite.
En 1861, sa femme meurt. Malgré tout, il obtient une médaille de 2e classe au Salon de Nantes.
En 1866, sa fille Maria-Dina épouse Paul Jacon, négociant.

En 1869, la Légion d'honneur, dont il avait fait la demande lui est refusée, car l'administration du lycée, croyant à une reconnaissance de professeur, et non de l'artiste-peintre, s'y était opposée. Toutefois en 1870, il reçoit les palmes d'officier d'Académie. En 1874, Marie-Caroline, sa deuxième fille épouse Gaston Roullet, peintre.
En 1875, il séjourne au Tréport, Genève, Berne, Fribourg, Bâle. Mais les séjours notables sont Dieppe (1858-1872), Le Tréport (1870-1878), Fécamp (1866-1877).

En 1877, alors que ces journées sont bien remplies, il mène une vie débridée, tombe dans l'absinthe et perd des fortunes au jeu. Son gendre parvient à le faire interdire du cercle artistique et littéraire de la rue de Volnay. Brouillé avec lui, Jules se rapproche de sa fille aînée Maria-Dina.
Handicapé par la maladie, les pertes de mémoire et une vision diminuée, ses œuvres sont moins élaborées mais d'allure spontanées et modernes. En 1879, les difficultés financières s'ajoutant, il fait valoir ses droits à la retraite. D'abord refusée, la pension lui est accordée en 1880 après présentation de quatre certificats d'infirmité.

Il rejoint sa fille Maria-Dina et son gendre Paul Jacon à Mustapha en Algérie où il meurt le .

Le musée de Quimper, en collaboration avec le musée de Dieppe, présente la première exposition monographique consacrée à l'artiste en 2005.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Tableaux[modifier | modifier le code]

  • Le Bretagne, 1859, National Maritime Museum, Londres
  • Le duc et la duchesse de Nemours s'embarquant en chaloupe en rade de Brest le , 1843, château de Versailles
  • Musée des Beaux-Arts de Quimper :
    • Allée de châtaigniers, vers 1860-1870,
    • Le Marché de Hennebont, 1870 [2],
    • Quatre études de marines, 1859, 38,2 cm × 54,7 cm [3],
    • Arrivée d'une diligence au Tréport, 1878, 55,5 cm × 82,5 cm [4].
  • musée des Beaux-Arts de Brest :
    • Le port de Brest, 1864, papier marouflé sur toile, 155 x 255 cm[5],
    • Brest, embarcadère de Recouvrance, 1844, lithographie aquarellée sur papier,
    • La Grève de Porstein depuis le Cours Dajot, vers 1850, crayon sur papier,
    • La Penfeld, vers 1850, crayon sur papier,
    • Brest, le repos ("les bagnes"), 1844, crayon sur papier,
    • L'accouplement et le ferrage au bagne ("les bagnes"), 1844, crayon sur papier,
    • Les Deux Bourreaux ("les bagnes"), 1844, crayon sur papier,
    • Épicier, salle du bagne ("les bagnes"), 1844, crayon sur papier.
  • musée des Beaux-Arts de Vannes :
    • Falaises de Quiberon, 1863,
    • Marine, 1877 [6].
  • Palais des Beaux-Arts de Lille :
    • Marine, 1864,
    • Bateau par mer agitée près des côtes, 1864, huile sur toile.
  • Musée des Pêcheries, Fécamp :
    • La Vallée de la Touques en Normandie (Salon de 1852, dépôt du FNAC), 1852,
    • Crinolines sur la plage de Fécamp, 1871,
    • Fécamp, le port, 1875
  • Le Rémouleur à Morlaix, vers 1868, musée des Jacobins, Morlaix.
  • Bateaux dans le port de Landerneau, 1868-1869, collection municipale muséographique, Landerneau.
  • Vue de Brest, vers 1874, musée des Beaux-Arts de Bernay.


Dessins du bagne de Brest[modifier | modifier le code]

Gravures[modifier | modifier le code]

Jules Noël a aussi fait des gravures pour illustrer des livres, notamment pour le livre de Zurcher & Margollé Les Naufrages célèbres publié en 1877.

Collections particulières[modifier | modifier le code]

  • Douarnenez, clair de lune sur le port, sans date - vendu 19 100 € à Brest en [7],[8]
  • Lavandières et bateaux de pêche en Normandie, sans date - huile sur toile, signé en bas à gauche, 38 × 46 cm (vente Deburaux, Barbizon, le , lot n° 196, p. 91 du catalogue : « L'école de Barbizon »)[9]

Expositions[modifier | modifier le code]

  • Le Salon
    • 1840 - Première participation au Salon
    • 1879 - Dernière participation au Salon
  • 1974, Exposition au Palais des Arts et de la Culture (Brest), L'art et la mer[5].
  • 2005, 14 juillet - 9 octobre, Jules Noël, exposition au musée des beaux-arts de Quimper, commissaire André Cariou, exposition présentée ensuite au Musée-château de Dieppe. Le livre des éditions Palantines (André Cariou - Michel Rodrigue) sert de catalogue.

Élèves[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Morlaix 30/03/1856 décès 1855-1856 vue 278/417 acte 147.
  2. Musée des beaux-arts de Quimper
  3. Musée des beaux-arts de Quimper
  4. Musée des beaux-arts de Quimper
  5. a et b Renaissance du Musée de Brest, acquisitions récentes : [exposition], Musée du Louvre, Aile de Flore, Département des Peintures, 25 octobre 1974-27 janvier 1975, Paris, , 80 p.
  6. Musée des beaux-arts de Vannes
  7. Le Télégramme du 23 juillet 2012
  8. Thierry-Lannon & associés-Commissaires-priseurs
  9. Patrick Debureaux & Elsa Joly-Malhomme - Commissaires-priseurs

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Yves Cléon, Jules Noël, Peintre breton assez énigmatique, Cholet, éditions Pays & Terroirs, 2004
  • Michel Rodrigue, André Cariou, Jules Noël, éditions Palantines, 2005 (ISBN 2-911434-47-1)
  • Emmanuel Burlion, « Jules Noël, peintre de marine », in Napoleon III, revue du Souvenir napoléonien, no 43/2018

Liens externes[modifier | modifier le code]

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