Judi Dench — Wikipédia

Judi Dench
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Judi Dench lors de la 60e cérémonie des British Academy Film Awards, en 2007.
Nom de naissance Judith Olivia Dench
Naissance (89 ans)
York, Angleterre (Royaume-Uni)
Nationalité Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Profession Actrice
Films notables James Bond (7 films, 1995-2012)
Shakespeare in Love
Le Chocolat
Philomena
Le Crime de l'Orient-Express
(voir filmographie)
Séries notables As Time Goes By
Cranford

Judith Dench, dite Judi Dench ([ˈd͡ʒuːdi ˈdɛnt͡ʃ ])[1], est une actrice britannique, née le à York (Yorkshire du Nord).

Considérée au Royaume-Uni comme l'une des plus grandes actrices de théâtre de l'après-guerre, elle a interprété autant de rôles classiques que de personnages modernes. Actrice shakespearienne avant tout, elle est également mondialement connue pour avoir interprété M dans sept James Bond, de 1995 à 2012.

Elle remporte l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Shakespeare in Love en 1999, ainsi que deux Golden Globes, un Tony Award, dix BAFTA et sept Laurence Olivier Awards.

En 1988, elle est élevée au rang de dame commandeur (DBE) de l'ordre de l'Empire britannique par la reine Élisabeth II. En 2005, elle est nommée à l'ordre des compagnons d'honneur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Judith Olivia Dench est née en 1934 à York[2] d'une mère irlandaise et d'un père anglais, médecin (il était notamment médecin généraliste au York Theatre Royal, et sa mère était costumière, ce qui lui donne des contacts réguliers avec le monde du théâtre). Intéressée par ce domaine, elle se forme à la Central School of Speech and Drama de Londres, avec comme camarade de classe Vanessa Redgrave.

Carrière théâtrale[modifier | modifier le code]

Elle fait ses débuts sur scène en 1957 à Liverpool dans Hamlet en jouant Ophélie[2]. En 1961, elle rejoint la Royal Shakespeare Company[2] et participe à de nombreuses mises en scène de cette troupe à Stratford-upon-Avon et à Londres au cours des deux décennies suivantes, remportant plusieurs prix.

Cinéma[modifier | modifier le code]

En 1964, elle joue son premier rôle au cinéma dans Le Secret du docteur Whitset de Charles Crichton. Cantonnée la plupart du temps à des seconds rôles, l'actrice est remarquée en 1986 pour son interprétation dans Chambre avec vue, aux côtés d'une autre grande figure du théâtre britannique, Maggie Smith, née comme elle en 1934 et qu'elle retrouvera dans Un thé avec Mussolini (1999) de Franco Zeffirelli, Indian Palace (2011) et sa suite Indian Palace : Suite royale (2015) de John Madden.

De par sa formation, elle se tourne naturellement vers les adaptations cinématographiques des pièces de William Shakespeare. Elle est dirigée par l'un des spécialistes du genre, Kenneth Branagh, dans Henry V (1989) et Hamlet (1996). Ironie du sort, c'est néanmoins grâce à un film évoquant la jeunesse du dramaturge, Shakespeare in Love de John Madden, qu'elle remporte l'Oscar du meilleur second rôle féminin en 1999[2]. Deux ans plus tôt, elle avait remporté le BAFTA de la meilleure actrice pour son interprétation de la reine Victoria dans La Dame de Windsor, également dirigé par John Madden.

James Bond[modifier | modifier le code]

Parallèlement à ces rôles « en costumes », Judi Dench se plait aussi à changer de registre. De 1995 à 2012, elle endosse le rôle de M, directrice du Secret Intelligence Service, dans la série des films de James Bond[3], succédant aux précédents interprètes (notamment Bernard Lee), tous masculins. Elle interprète ce rôle dans GoldenEye en 1995, Demain ne meurt jamais en 1997, Le monde ne suffit pas en 1999, Meurs un autre jour en 2002, Casino Royale en 2006, Quantum of Solace en 2008 et Skyfall (2012). Le choix de cette actrice pour interpréter ce rôle pourrait tenir au fait que le MI5 britannique a vu arriver à sa tête une femme pour la première fois en 1992, Stella Rimington, qui l'a dirigé jusqu'en 1996[4].

Années 2000[modifier | modifier le code]

Se faisant une spécialité des personnages de femme âgée à la fois hautaine et malicieuse, Judi Dench enchaîne les tournages. En 2004, elle se laisse aussi tenter par la science-fiction dans Les Chroniques de Riddick, la suite de Pitch Black. En 2005, elle se laisse convaincre de tourner Orgueil et Préjugés par Joe Wright[2], dans le rôle de Lady Catherine de Bourgh, un succès. Pour la convaincre de prendre ce rôle, Joe Wright lui a écrit : « I love it when you play a bitch [ J'adore quand vous jouez une garce] »[5]. En 2006, elle tient le haut de l'affiche dans Madame Henderson présente de Stephen Frears et Les Dames de Cornouailles, où elle retrouve une nouvelle fois Maggie Smith. Puis vient la comédie musicale Nine (2009).

En 2011, elle fait une apparition dans le 4e volet de la saga Pirates des Caraïbes : Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence. En 2012, elle incarne la mère de J. Edgar Hoover dans le film J. Edgar de Clint Eastwood. En 2013, on la retrouve dans le drame Philomena de Steve Coogan.

En 2017, elle interprète à nouveau le rôle de la reine Victoria dans le film Confident royal.

Judi Dench a vivement critiqué les préjugés de l'industrie cinématographique à l'encontre des actrices les plus âgées. Elle a déclaré en 2014 : « J'en ai assez qu'on me dise que je suis trop vieille pour essayer quelque chose. Je devrais pouvoir décider par moi-même si je ne peux pas faire certaines choses et ne pas avoir quelqu'un qui me dise que je vais oublier mon texte ou que je vais trébucher et tomber sur le plateau »[6]. Et elle a aussi affirmé au magazine The Hollywood Reporter : « L'âge est un nombre. C'est quelque chose qui vous est imposé. Cela me rend absolument folle quand les gens me disent : "Allez-vous prendre votre retraite ? N'est-il pas temps de vous reposer ? " »[6].

En 2020, elle fait la couverture du magazine Vogue, devenant la personnalité la plus âgée à faire la couverture de ce magazine[7].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Le , Judi Dench épouse l’acteur britannique Michael Williams (1935-2001). Ils ont une fille, Tara Cressida Frances Williams, surnommée Finty, née le , elle-même comédienne et mère d'un garçon, Sam, né le .

Depuis 2010, Judi Dench entretient une relation avec le conservateur David Mills, militant anglais pour la défense de l’environnement et propriétaire d’une réserve naturelle, le British Wildlife Centre. Lors d'un entretien au Times en 2014, elle explique qu'elle ne s'attendait pas à retrouver l'amour après la mort de son mari : « Je n'étais même pas prête à le recevoir […] C'est juste merveilleux. »[8].

Souffrant d'une maladie dégénérative de l'œil, elle perd peu à peu la vue[9]. Mais elle parvient à assurer son métier grâce à l’aide d’un assistant sur le tournage et à des scripts à la typographie élargie qui lui permettent de lire[10].

Théâtre[modifier | modifier le code]

Parmi ses nombreux rôles au théâtre, peuvent-être cités en particulier[2] :

En 1988, elle met en scène Beaucoup de bruit pour rien, pour la Renaissance Theatre Company.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Comme actrice[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

  • 1966 : Talking to a Stranger : Terry
  • 1966 : Days to Come : Elizebeth Moris
  • 1978 : La Comédie des erreurs : Adriana
  • 1978 : Langrishe Go Down : Imogen Langrishe
  • 1979 : Macbeth de Philip Casson : Lady Macbeth
  • 1979 : On Giant's Shoulders : Hazel Wiles
  • 1980 : The Cherry Orchard : Madame Ranevskaya
  • 1980 : À la poursuite de l'amour (Love in a Cold Climate) : Tante Sadie (Lady Alconleigh)
  • 1981 : Going Gently : Sœur Scarli
  • 1981 : A Fine Romance : Laura Dalton
  • 1983 : Saigon: Year of the Cat : Barbara Dean
  • 1985 : Mr and Mrs Edgehill : Dorrie Edgehill
  • 1985 : The Browning Version : Millie Crocker-Harris
  • 1986 : Ghosts : Mrs Alving
  • 1989 : Behaving Badly : Bridget Mayor
  • 1990 : Can You Hear Me Thinking? : Anne
  • 1991 : Absolute Hell : Christine Foskett
  • 1991 : James Bond Jr : Barbara Mawdsley (voix de M)
  • 1992 - 2002, 2005 : As Time Goes By (en) : Jean Pargetter / Jean Hardcastle
  • 1992 : The Torch : Aba
  • 1994 : Middlemarch : George Eliot (voix)
  • 2000 : The Last of the Blonde Bombshells : Elizabeth
  • 2001 : Angelina Ballerina : Miss Lilly (voix)
  • 2002 : Richard Rodgers: Some Enchanted Evening : interprète de Sixteen Going on Seventeen
  • 2007-2009 : Cranford : Matilda « Matty » Jenkyns
  • 2015 : Un amour de tortue (Roald Dahl's Esio Trot) : Madame Silver
  • 2016 : The Hollow Crown : Cecily, Duchesse d'York (saison 2, épisode 3, Richard III)
  • 2020 : Staged : elle-même

Comme réalisatrice[modifier | modifier le code]

  • 1989 : Look Back in Anger (téléfilm)

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations et honneurs[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Voix françaises[modifier | modifier le code]

En VF, Judi Dench est doublée par diverses comédiennes. Liliane Gaudet (*1930 - 2003), Annie Bertin et Nadine Alari (*1927 - 2016) ont été les voix de "M", tandis que Évelyn Séléna et Tania Torrens la doublaient en parallèle. Depuis la mort de Nadine Alari, Frédérique Cantrel et Annie Sinigalia qui l'avait doublée en France une fois auparavant, l'ont doublée deux fois supplémentaires et Évelyn Séléna une fois. De plus, Myriam Thyrion l'a doublée deux fois en Belgique également depuis, notamment en 2021 pour Belfast qui lui a valu une nomination aux Oscars.

En VQ, Dench est doublée principalement par Françoise Faucher puis par Élisabeth Chouvalidzé.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
  2. a b c d e et f Bruno Villien, « Dench, Judi [York 1934] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 1208
  3. G. F., « Judi Dench, une femme à la tête du MI6 », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  4. Marc Roche, « L'espionne de Sa Majesté promue James Bond des Caddie », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. (en) Carol M. Dole, « Jane Austen and Mud: Pride & Prejudice (2005), British Realism, and the Heritage Film », Persuasions, vol. 27, no 2,‎ (lire en ligne)
  6. a et b (en) Margaret Jennings, « Ageing with attitude: Seize the day to hold back the years », Irish Examiner,‎ (lire en ligne)
  7. Benjamin Pierret, « Judi Dench, 85 ans, est la personnalité la plus âgée à faire la couverture du Vogue Britannique », BFM TV,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « Judi Dench : in love again », The Times,‎ (lire en ligne)
  9. Mathilde Barat, « Frappée de dégénérescence maculaire, Judi Dench de plus en plus handicapée dans ses projets », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  10. Emmanuelle Jung, « Judi perd la vue », sur medisite.fr,
  11. (en) London Gazetteno 51171, 31 décembre 1987, p. 7.
  12. (en) London Gazette no 57665, 11 juin 2005, p. 4.
  13. (en) « Honorary Degrees - Harvard University », sur Harvard University (consulté le ).
  14. a b c d et e « Comédiennes ayant doublé Judi Dench au Québec » sur Doublage.qc.ca, consulté le 23 décembre 2015.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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