Joseph Souham — Wikipédia

Joseph Souham
Joseph Souham
Portrait du général Souham au Musée de la Légion d'honneur à Paris.

Naissance
Lubersac, Corrèze
Décès (à 76 ans)
Versailles, Yvelines
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Infanterie
Grade Général de division
Années de service 17821832
Commandement Armée du Portugal
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armes Tourcoing
Cardedeu
Valls
Vich
Lützen
Bautzen
Leipzig
Distinctions Comte de l'Empire
Grand croix de la Légion d'honneur
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 5e colonne

Joseph Souham, né le à Lubersac en Corrèze et mort le à Versailles dans les Yvelines, est un général français de la Révolution et de l’Empire. D'abord cavalier dans l'armée royale, il passe dans l'infanterie au cours de la Révolution française et gagne rapidement ses galons de général de division en 1793. Il remporte plusieurs victoires contre les armées coalisées, notamment celles de Mouscron et de Tourcoing en 1794. Proche du général Moreau, rival de Bonaparte, il est écarté par ce dernier et même emprisonné un temps sous le Consulat, avant de reprendre un commandement dans l'armée d'Espagne en 1808. À la tête d'une division, il se signale dans plusieurs affrontements et est vainqueur lors de la bataille de Vich où il est grièvement blessé.

Rentré en France au cours de l'année 1810, Souham reprend le chemin de la péninsule deux ans plus tard avec le titre de commandant en chef de l'armée du Portugal. À l'issue d'une brève campagne, il parvient à repousser les troupes anglo-portugaises du général Wellington. Rappelé d'urgence pour prendre le commandement d'une division en Allemagne, il mène ses troupes avec talent lors des principales rencontres de la campagne, mais sa défection en 1814, alors qu'il dirige le 6e corps, ruine les espoirs de reconquête de Napoléon. Il mène ensuite une carrière discrète jusqu'à sa mort en 1837, à l'âge de 76 ans. Habile tacticien et bon stratège, Souham s'est mesuré lors de sa carrière à des personnalités militaires aussi illustres que l'archiduc Charles, le maréchal Blücher ou le duc de Wellington.

Biographie[modifier | modifier le code]

Joseph Souham (gravure pour l'« Album du Centenaire »).

Sous l'Ancien Régime et la Révolution[modifier | modifier le code]

Joseph Souham naît le à Lubersac, en Corrèze. Il est le fils de Joseph Souham et de Marie Dandaleix, cette dernière étant issue d'une famille de petite bourgeoisie. Son père meurt le alors qu'il n'a que dix ans. C'est donc sa mère qui s'occupe de son éducation, période qui semble avoir tissée entre eux un fort lien affectif. Des années plus tard, elle se démène encore pour « assurer la sécurité et le bien-être d'un fils qu'elle paraît avoir particulièrement chéri ». Peu de choses sont connues de sa jeunesse, mais il transpire de sa correspondance une éducation qui, sans être brillante, n'en demeure pas moins correcte pour un bourgeois de l'époque. Si son fort bégaiement lui ôte tout espoir d'effectuer une carrière dans la magistrature, sa taille et son physique avantageux le dirigent tout droit vers l'armée. C'est ainsi que le , le jeune Souham s'engage dans le 8e régiment de cavalerie (« cuirassiers du roi »)[1].

Il est licencié du régiment en 1786. Le , il intègre le 2e bataillon de volontaires de la Corrèze où il est élu chef de bataillon. Il participe alors aux batailles de Jemmapes le , en tant que lieutenant-colonel.

Promu général de brigade le à l'armée du Nord, il commande à Dunkerque le à la place de O'Meara, prend possession de son commandement le , et est suspendu de ses fonctions du 2 au . Il reprend ses fonctions le , et il est élevé au grade de général de division le suivant. En il remplace le général Vezu sur la Sambre, et le il prend le commandement du camp de la Madeleine près de Lille. Il remporte une brillante victoire sur les Autrichiens à Mouscron, près de Courtrai le . Le il gagne, conjointement avec le général Moreau, la bataille de Tourcoing. Souham et Bonnaud profitent de la désorganisation de l’armée adverse, commandée par le feld-maréchal Cobourg, pour lancer une grande offensive le . Le il prend part à la bataille d'Aldenhoven, puis il inflige une sévère défaite aux Britanniques à Bois-le-Duc le .

Le il prend le commandement de la 1re division de l'armée du Nord, et du au il commande cette armée par intérim. Le il commande la 3e division en Zélande à la place de Macdonald, puis il prend le commandement de la 24e division militaire à Bruxelles le . Il est réformé le .

Il reprend du service le , comme commandant de la 5e division de l'armée de Mayence, puis le il remplace le général Bernadotte à la tête de la 2e division de cette armée. Le il rejoint l'armée du Danube pour prendre le commandement de la 5e division. Il sert à Stockach le , commande l'aille gauche de l'armée du Danube et d'Helvétie le , commande la 6e division sous Ferino fin , puis la 7e division le . Le il est appelé à l'armée du Rhin, et le il commande la 1re division du corps de Sainte-Suzanne. Il sert au combat d'Erbach le , puis sur le Bas-Rhin le , avant d'être mis en non activité le .

Au service de Napoléon Ier[modifier | modifier le code]

Le général de division comte Joseph Souham.

Commandant de la 20e division militaire le , il est disgracié pour ses relations amicales avec Moreau le . Décrété d'arrestation le , il est conduit à Paris et enfermé à l'Abbaye pendant 40 jours avant d'être remis en liberté.

Replacé en activité le , il rejoint l'armée d'Italie le où il prend le commandement d'une division organisée en Italie le . Commandement de la 9e division du 7e corps de l'armée de Catalogne le , il sert à la bataille de Molins de Rei le , au combat de Valls le , et au siège de Gérone du au . Blessé à la tête lors de la bataille de Vich le , il rentre en France pour se soigner. En 1812 il est à l'armée du Portugal sur la recommandation de Masséna et repousse Wellington lors du siège de Burgos (1812) du 18 au , jusque dans Salamanque, avant d'être rappelé en France en .

Il commande alors une division sous le maréchal Ney et participe à la bataille de Lützen le , et à celle de Leipzig du 16 au , où il est de nouveau blessé. En 1814 à l'issue de la bataille de Paris des 30 et , Souham commande le 6e corps d'armée en l'absence du maréchal Marmont et conduit ses troupes à Versailles, dans le camp des Alliés[2].

Il se rallie à Louis XVIII pendant la Première Restauration, tombe en disgrâce lors des Cent-Jours et ne retrouve un poste qu'avec la Seconde Restauration.

Famille[modifier | modifier le code]

En 1796, il épouse à Bruxelles Anne Rosalie Desperiez[3]. Leur fille Marie-Joséphine Souham (1801-1889) épouse en 1823 Amédée Bourdon de Vatry (1790-1831), fils de Marc Antoine Bourdon de Vatry et de Jeanne Mathieu dont elle aura un fils Marc Edgar Bourdon de Vatry (1828-1891), puis en 1833 Michel Louis Félix Ney, 2e duc d'Elchingen, fils du maréchal Ney.

Un article du Souvenir Napoléonien (no 366 aout 1989) émet l’hypothèse que Marie-Joséphine pourrait être la fille du premier consul et non celle de Joseph Souham, présentant quelques éléments de preuve en particulier un camé offert par Napoléon 1er à Anne-Rosalie Despereiz en 1809 à la suite de la présentation de Marie-Joséphine enfant à l'Empereur.

Le cousin de Joseph Souham n'est autre que le Girondin conventionnel Aubin Bigorie Du Chambon[4], venant tous deux d'une vieille famille corrézienne (Famille (De) Bigorie).

Distinctions[modifier | modifier le code]

Dotation[modifier | modifier le code]

  • Le , donataire d’une rente de 10 000 francs en Westphalie.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Figure Nom du comte et blasonnement


Comte Joseph Souham et de l'Empire, décret du , lettres patentes du . grand-croix de la Légion d'honneur.

Coupé : au I, parti, a) des comtes militaires; b) de gueules à la tour d'argent ouverte, ajourée et maçonnée de sable , ruinée à dextre; au II, d'or au lion de gueules tenant une épée de sable, accosté de six étoiles d'azur, rangées en pal, 3 à dextre, 3 à senestre.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Souham 1990, p. 16 à 18.
  2. Tranié et Carmigniani 1989, p. 273
  3. André Gavoty, « Le secret de Rosalie Souham », Revue des Deux Mondes, , p. 80-95. Numérisé sur jstor.
  4. « le-general-souham-sur-tous-les-champs-de-bataille »

Sources[modifier | modifier le code]

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