José María Obando — Wikipédia

José María Obando
Illustration.
Portrait du général Obando.
Fonctions
Président de la République de Nouvelle-Grenade

(1 an et 16 jours)
Élection 1er avril 1853
Vice-président Manuel María Mallarino
Prédécesseur José Hilario López
Successeur José María Melo
Biographie
Nom de naissance José María Obando del Campo
Date de naissance
Lieu de naissance Corinto (Vice-royauté de Nouvelle-Grenade)
Date de décès (à 65 ans)
Lieu de décès El Rosal (Confédération grenadine)
Parti politique Parti santandériste
Parti libéral
Conjoint Dolores Espinosa de los Monteros Mesa
Profession Militaire (général)

José María Obando
Présidents de la Colombie

José María Obando, né le à Corinto (Cauca) et mort le à El Rosal (Cundinamarca), est un militaire et un homme d'État Colombien qui fut président de la République de Nouvelle-Grenade du au .

Fidèle du président Francisco de Paula Santander, il ne parvient pas à lui succéder. La décision du Congrès de supprimer les couvents mineurs de la région de Pasto provoque le le soulèvement de la population très catholique de la région, avec le soutien des fédéralistes libéraux auxquels il sert de prétexte et du général Juan José Flores, dirigeant de l'Équateur voisin. C'est le début de la Guerre des Suprêmes. Le général Pedro Alcántara Herrán est nommé pour mater la rébellion et le à Buesaco il met en déroute la force principale des insurgés de Pasto[1]. Obando, probable candidat du parti d'opposition aux prochaines élections présidentielles, devient après la mort de Santander, le principal chef de l'opposition. Il sort de Pasto et démarre une insurrection en juillet 1840. Celle-ci est matée par le gouvernement central.

Cette intervention extérieure provoque un soulèvement général. Les chefs rebelles prononcent la sécession de leurs provinces transformées en États souverains, se donnent le titre de « chefs suprêmes » (en espagnol : jefes supremos, d'où le nom de ce conflit), et déclarent qu'ils ne réintégreront la Nouvelle-Grenade que lorsque celle-ci sera devenue une fédération. Toutefois les insurgés libéraux ne peuvent parvenir à s'unir politiquement et militairement ce qui conduit à la déroute de José María Obando, leur unique leader ayant assez de prestige pour briguer la présidence. Ils ressortent donc de ce conflit passablement affaiblis. Le président José Ignacio de Márquez termine son mandat de manière pacifique.

Obando ne parvient pas à se faire élire aux élections présidentielles successives, ce n'est qu'en 1853 qu'il remporte l'élection présidentielle sous l'étiquette du parti libéral. Sixième président de la Nouvelle-Grenade, il est victime d'un coup d'État en avril 1854 ce qui met fin à son mandat et à sa carrière politique.

Avènement de la République de Nouvelle-Grenade[modifier | modifier le code]

Dès 1830, le nouveau pays est en butte aux prétentions de son voisin du sud, la nouvelle république d'Équateur, qui considère que les provinces qui appartenaient autrefois à la Real audiencia de Quito (Pasto, Popayán et Buenaventura) sont sous sa juridiction. La Nouvelle-Grenade, pour sa part, s'en tient au redécoupage de la Grande Colombie effectué en 1824 et considère ces provinces comme siennes car faisant partie de l'ancien District de Nouvelle-Grenade. La crise diplomatique débouche sur un affrontement armé entre le 7 février et le qui voit la victoire de la Nouvelle-Grenade[2]. Malgré la signature d'un traité, les tensions diplomatiques entre les deux pays continueront jusqu'à la signature en 1916 du traité Muñoz Vernaza-Suárez[3], qui fixe définitivement la frontière commune[4].

Candidat à la présidence[modifier | modifier le code]

Pendant ce temps, le la convention Grenadine fait officiellement de la Nouvelle-Grenade une république appelée République de Nouvelle-Grenade. Une nouvelle constitution est adoptée le qui établit un régime présidentiel et le général Francisco de Paula Santander, de retour d'exil, est élu président par le Congrès à titre provisoire. Santander est réélu en 1833 pour quatre ans, jusqu'au , date à laquelle son poulain le général José María Obando est battu par José Ignacio de Márquez[5].

Guerre civile[modifier | modifier le code]

Le général Obando.

L'étincelle qui démarre la réaction en chaîne est la décision du Congrès de supprimer les couvents mineurs de la région de Pasto. Cette décision provoque le le soulèvement de la population très catholique de la région, avec le soutien des fédéralistes libéraux auxquels il sert de prétexte et du général Juan José Flores, dirigeant de l'Équateur voisin.

Les santandéristes espéraient que le président, José Ignacio de Márquez, nommerait José María Obando à la tête de la force militaire chargée de mâter la rébellion, car ce commandement le mettrait en bonne position pour l'élection suivante. Mais le président nomme le général Pedro Alcántara Herrán.

Le à Buesaco, Herrán met en déroute la force principale des insurgés de Pasto. La réduction des dernières poches de résistance conduisent à la capture de José Erazo.

José Erazo, ex-guérillero obandiste connu pour posséder la maison où Antonio José de Sucre mourut assassiné en 1830. Selon la version du gouvernement, celui-ci dénonça ses complices avec lesquels il avait monté cet assassinat, le commandant Antonio M. Alvárez, chef militaire des insurgés, et le général José María Obando, probable candidat du parti d'opposition aux prochaines élections présidentielles.

Obando est forcé de quitter Bogota. Il se dirige vers Pasto et rejoint la rébellion. La mort de Francisco de Paula Santander en fait d'Obando le chef de l'opposition. Celui-ci sort de Pasto et démarre une insurrection en .

La forte probabilité que l'insurrection d'Obando gagne le reste du pays pousse le président Márquez à accepter l'aide militaire du général Juan José Flores, dirigeant de l'Équateur voisin, lui promettant des concessions territoriales. Les forces combinées de Flores et Herrán ont tôt fait de défaire Obando mais c'est une victoire à la Pyrrhus pour Márquez car l'opposition ne se gêne pas pour faire remarquer l'intervention étrangère et les compromissions qui en découlent.

Président de la République[modifier | modifier le code]

Les deux généraux ayant mâté la rébellion, Pedro Alcántara Herrán et Tomás Cipriano de Mosquera, en retirent un grand prestige et une grande influence, ce qui leur permettra d'occuper la présidence respectivement entre 1841 et 1845 et entre 1845 et 1849. Les divergences d'opinions mises en exergue par la guerre entre les bolivaristes et les santandéristes se traduisent par la constitutions des deux partis qui régenteront à tour de rôle la vie politique colombienne pendant plus d'un siècle, le parti libéral, créé en 1848, et le parti conservateur, créé en 1849. Leurs luttes opiniâtres seront la source de nombreuses autres guerres civiles.

En 1854, les libéraux sont au pouvoir en la personne du président José María Obando, qui a succédé à José Hilario López en avril 1853 face à Tomás de Herrera. Une nouvelle constitution a été adoptée en 1853, qui amorce un virage idéologique pour le pays reflétant les idées libérales.

En mars 1854, le général José María Melo, à la tête de la garnison de Bogota, est accusé de meurtre, ce qui le pousse à la rébellion armée contre le gouvernement d'Obando. Le , il dissout les Chambres, abolit la constitution et enferme le président. Lorsqu'il proclame la dictature, le pays se soulève.

Après la présidence[modifier | modifier le code]

Avant la mise en détention du président Obando, le gouvernement et le Congrès se sont rendus à Ibagué pour lutter contre la dictature à la demande du vice-président José de Obaldía.

En de nombreux endroits du pays, des soulèvements éclatent contre la dictature. L'ancien président José Hilario López, commandant de l'Armée du sud, bat les mélistes de Cali, Buenaventura et Cartago.

Les forces combinées de Pedro Alcántara Herrán, Tomás Cipriano de Mosquera et López parviennent à vaincre les forces de Melo à Bogotá le . L'acte de reddition est signé dans l'actuel parc Santander.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Eugenio Gutiérrez Cely, Márquez y la guerra de los supremos. Caudillos regionales contra el gobierno central, Revista Credencial Historia no 45 (septembre 1993), Bibliothèque Luis Ángel Arango
  2. (es) « Guerra del Cauca y Tratado de Pasto »
  3. (es) Traité Muñoz Vernaza-Suárez [PDF], sur www.sogeocol.edu.co
  4. (es) Frontière entre la Colombie et l'Équateur, sur www.sogeocol.edu.co
  5. (es) Javier Ocampo López, José Ignacio de Márquez, Bibliothèque Luis Ángel Arango

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Antonio J. Lemos Guzman et José María Obando, Obando, 1795-1861 ... Segunda Edición, Editor C. Climent C., Instituto del Libro, , 460 p. (lire en ligne)
  • (es) Juan Jacobo Muñoz Delgado, « José María Obando », Bibliothèque Luis Angel Arango

Liens externes[modifier | modifier le code]

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