Johannes Voet — Wikipédia

Johannes Voet
Fonctions
Recteur de l'université de Leyde
Recteur de l'université d'Utrecht (d)
Biographie
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Formation
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Père
Paul Voet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université de Leyde ( - )
Université d'Utrecht ( - )
Université de LeydeVoir et modifier les données sur Wikidata

Jean Voët ou Johannes Voet, né le à Utrecht et mort le à Leyde, est un juriste néerlandais en droit civil et canon, l’un des plus grands juristes de l’Usus modernus pandectarum aux Pays-Bas et fréquemment rattaché à l'humanisme juridique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Petit-fils du célèbre théologien Gijsbert Voët, fils de Paul Voët (de), il a probablement étudié à Utrecht, après quoi il enseigna d’abord à l’Academia Nassauensis d’Herborn (en). Ayant alors offert d’enseigner gratuitement pendant deux ans à l’université d'Utrecht, le magistrat accepta son offre, mais le , on lui assigna 800 florins par an. En 1680, il accepta une chaire de droit à l’université de Leyde, où il demeura jusqu’à la fin de sa vie. Il était diacre dans l'Église réformée hollandaise et a ensuite travaillé pour l’Église comme comptable. Jean Voët avait épousé Magdeléne de Sadelare, dont il eut une fille, mariée à Gisbert Voët, secrétaire du conseil.

Travaux[modifier | modifier le code]

La plus célèbre ouvrage de Voët est son Commentaire sur les Pandectes, fort estimé[1] et dont on a plusieurs éditions, la première en 1698, à Leyde, 2 volumes in-f°, et la cinquième édition en 1716. Bien qu'il montre des signes d’humanisme juridique, il peut également être considéré comme une forme néerlandaise d’usus modernus pandectarum. Traduit en allemand au XIXe siècle, il constitue encore aujourd’hui une source importante de la loi sud-africaine.

Voët voulait réunir ensemble la théorie et la pratique des droits romain et moderne. Contrairement à l’humanisme juridique, il ambitionnait d’expliquer le droit et non de se livrer à une critique philologique des textes. Au lieu de problématiser la genèse du corpus iuris civilis, il l’acceptait fondamentalement comme simple texte légal.

Selon Voët, la connaissance du droit coutumier suffisait à expliquer le droit et à être un bon juriste, alors que pour son confrère Gerhard Noodt, qui soumettait les textes du corpus Iuris à une critique philologique en examinant les interpolations possibles, la compréhension humaniste des textes s’arrêtait nécessairement à un enseignement historique et philologique.

L’importance des travaux de Voët sur le droit privé international est d’avoir contribué à la diffusion de la division de statut développée par son père et du principe de solidarité, c’est-à-dire de collaboration et considération mutuelle entre les États.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Johannes Voet », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]

Publications[modifier | modifier le code]

  • De Jure militari liber sing. In quo plurimae ad militiae militumque jura pertinentes controversiae juxta leges, gentium mores, et rerum judicatarum exempla sunt definitae, Utrecht, 1670 lire en ligne, La Haye, 1705 lire en ligne, Bruxelles, 1728 lire en ligne.
  • De erciscunda familia liber singularis, Utrecht, 1673 ; Liège, Lambert Thonon, 1700 lire en ligne.
  • Oratio funebris in obitum Andreae Essenii, Utrecht, 1677 lire en ligne.
  • Responsio ad Libellum Cephae Pistophili adversus Gisberti Voetii Disputationem de Justificatione, La Haye, 1677.
  • Compendium juris juxta seriem Pandectarum, Felix Lopez, Leyde, 1682 lire en ligne éd. 1720, lire en ligne éd. 1736.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Louis Moreri, Le Grand Dictionnaire historique, ou Le Mélange curieux de l'histoire sacrée et profane : Nouvelle édition, dans laquelle on a refondu les Supplémens de M. l'abbé Goujet, le tout revu, corrigé et augmenté par M. Drouet, t. 10, Paris, Étienne François Drouet, (lire en ligne), p. 694

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