Jenny Alpha — Wikipédia

Jenny Alpha
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Jenny Georges AlphaVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Jenny, Georges Alpha, née le à Fort-de-France[1] et morte le à 15e arrondissement de Paris[2], est une chanteuse et comédienne française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Plaque 39 rue de l'Abbé-Groult (15e arrondissement de Paris), où elle vécut.

Issue d'un milieu aisé de la Martinique, elle arrive à Paris en 1929 pour faire ses études et devenir institutrice. Elle laisse ses études de côté pour se consacrer à sa passion, le théâtre.

La période coloniale l'empêchant de percer au théâtre, elle se tourne vers le music-hall où elle commence une carrière de chanteuse qui lui donne l'occasion de rencontrer le pianiste de jazz Duke Ellington et la chanteuse Joséphine Baker.

Durant la période de l'occupation de la France par l'Allemagne nazie, elle et son mari le poète Noël Villard cachent une famille juive à leur domicile à Nice. Pendant l'après-guerre, son combat se porte dans la reconnaissance de la culture créole dans la mouvance de la négritude. Les portes des salles de spectacle ne s’ouvrent d'abord guère : «  Je voulais jouer du classique, et on me répondait : vous voulez rire, vous ne voyez pas une femme noire dire du Racine ou du Molière »[3]. 

Sa carrière débute au cabaret À la Canne à Sucre, quartier Montparnasse, où elle chante des chansons créoles, puis dans les casinos, avec l'orchestre les Pirates du rythme, avant que ne s'ouvrent les portes du théâtre avec notamment en 1958 un rôle dans les Nègres, de Jean Genet dans la mise en scène de Roger Blin. D’octobre 1984 à mai 1989, elle tourne avec Folie ordinaire d’une fille de Cham de Julius-Amédée Laou dans une mise en scène de Daniel Mesguich[3].

En 1956, se tient à Paris le premier congrès des écrivains noirs. Elle y rencontre notamment Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Richard Wright et Langston Hughes[4].

Elle commence par la suite une carrière d'actrice et délaisse la chanson. En 2008, la société de production « Beau comme une image » lui consacre un documentaire de 52 minutes, réalisé par Laurent Champonnois et Federico Nicotra. Le film est diffusé en France sur France Ô et en Martinique sur Réseau France Outre-mer où, programmé deux fois en prime-time, il rencontre un important succès.

Le , la place Jenny-Alpha est inaugurée dans le 15e arrondissement de Paris. Peu de temps auparavant le même jour, une plaque commémorative avait été dévoilée sur la façade de l'immeuble du 39 rue de l'Abbé-Groult, où elle a vécu plus de 37 ans[5].

Place Jenny-Alpha (Paris).

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • La Sérénade du muguet (1953, 2008)

Publication[modifier | modifier le code]

  • Paris Créole Blues de Jenny Alpha avec Natalie Levisalles, Éditions du Toucan,

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les gens du cinéma
  2. Revue Chansonia, bulletin 58 (mars 2021) : index des artistes, p. 18.
  3. a et b Gérald Rossi, « Jenny Alpha, «si elle avait été blanche, elle aurait été une grande star» », sur humanite.fr, (consulté le )
  4. Jenny Alpha, un destin hors du commun, Hommage et entretien réalisé à Avignon de Sylvie Chalaye avec Jenny Alpha (2003).
  5. Hommage à Jenny Alpha (1910-2010 Résumé d'un article (collectif) in Bull. Soc. hist. & arch. du XVe arrondissement de Paris – n° 43.
  6. Discours de la remise des insignes des Arts et des Lettres
  7. Jenny Alpha sur le site Un siècle de musiciens et de musiques traditionnelles aux Antilles Guyane

Liens externes[modifier | modifier le code]