Jeanne de Lestonnac — Wikipédia

Jeanne de Lestonnac
Image illustrative de l’article Jeanne de Lestonnac
Sainte
Naissance 27 décembre 1556
Bordeaux, royaume de France
Décès 2 février 1640  (84 ans)
Bordeaux, royaume de France
Nationalité française
Vénéré à Bordeaux
Béatification 1900
par Léon XIII
Canonisation 15 mai 1949
par Pie XII
Fête 2 février (Église catholique), 15 mai (Congrégation)

Jeanne de Lestonnac, née le à Bordeaux (France) et décédée le , est une religieuse française du XVIIe siècle. Mère de famille nombreuse devenue très tôt veuve, elle se consacre à l'éducation des jeunes filles et fonde une congrégation religieuse féminine de spiritualité ignatienne, la Compagnie de Marie-Notre-Dame.

Béatifiée en 1900 par le pape Léon XIII et canonisée le par le pape Pie XII. La date de célébration de sa fête (le 2 février), tombant le même jour que la Solennité de la Présentation de Jésus au Temple, elle a été déplacée, par sa Congrégation, au , date de sa canonisation. Dans le Martyrologe romain, la fête, actuellement, reste au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Premières années[modifier | modifier le code]

Jeanne de Lestonnac, nièce du philosophe Michel de Montaigne, naît à Bordeaux en 1556 et grandit à une époque où sévissent en France les guerres de Religion entre les promoteurs de la réforme protestante et les défenseurs de la tradition catholique.

Alors que sa mère Jeanne Eyquem de Montaigne (fille de Pierre Eyquem et d'Antoinette de Louppes et sœur du philosophe Montaigne) est une fervente calviniste, son père Richard de Lestonnac, conseiller au parlement, reste très attaché à sa foi catholique[1].

Elle épouse en 1572 le baron Gaston de Montferrand-Landiras (fils de Jean de Montferrand et de Jacquette du Rayet) dont elle eut 7 enfants (dont François de Montferrand qui eut une nombreuse descendance) parmi lesquels trois ne survivront pas. Son mari meurt en 1597, la laissant veuve avec, à ce moment-là, ses 4 enfants à éduquer[1].

Entrée en vie religieuse[modifier | modifier le code]

Après avoir éduqué ses enfants, Jeanne de Lestonnac souhaite se donner entièrement à Dieu dans la vie religieuse. Elle choisit la communauté des moniales cisterciennes feuillantines de Toulouse. Après quelques mois elle doit renoncer à ce genre de vie à cause de sa santé fragile.

Jeanne décide de suivre une vie d'apostolat[1] et de se consacrer à Jésus en passant par le service des autres : « tendre la main ». Consciente du rôle croissant de la femme dans la société, elle s’engage alors, avec quatre compagnes, dans une nouvelle forme de vie religieuse qui lie action et contemplation, comme Marie Notre-Dame, pour l’éducation de la jeunesse. Marie sera le modèle et la protectrice de l'œuvre.

Fondation religieuse[modifier | modifier le code]

Reliquaire de sainte Jeanne-de-Lestonnac

Elle fonde en 1607, à 51 ans, une nouvelle congrégation religieuse : la Compagnie de Marie-Notre-Dame, dont la tâche essentielle sera l’éducation des jeunes filles. Elle ouvre à Bordeaux la première école de filles dont le projet éducatif s'inspire d'influences reçues : les idées de Montaigne, la réforme protestante et la spiritualité ignatienne.

Entre 1625 et 1628, l'architecte Henri Roche dirige, rue du Hâ, les travaux de la chapelle du couvent des Filles de Notre-Dame dans un style baroque[2]. Abandonnée pendant la Révolution, la chapelle est affectée en 1805 au culte réformé et devient le temple du Hâ[3].

À la mort de Jeanne de Lestonnac en 1640 la Congrégation compte 30 maisons, rien qu'en France.

La rue du Hâ existe toujours à Bordeaux, ainsi que l'immeuble ayant abrité la Congrégation, désormais transformé en immeuble d'habitation : voir plan de Bordeaux.

Hommage de son oncle[modifier | modifier le code]

De son vivant, Michel de Montaigne, parla de sa nièce en ces termes :

« Très pieuse, d'humeur joyeuse, intelligente et belle, la nature en avait fait un chef-d'œuvre, alliant une si belle âme à un si beau corps et logeant une princesse en un magnifique palais »

Jeanne de Lestonnac est béatifiée en 1900 par le pape Léon XIII et canonisée le par le pape Pie XII. Elle est fêtée le [4].

La Compagnie de Marie-Notre-Dame[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Audrey Fella, Les femmes mystiques : histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, impr. 2013 (ISBN 978-2-221-11472-8 et 2-221-11472-8, OCLC 852222471, lire en ligne), p. 502-503
  2. La chapelle du couvent des Filles de Notre-Dame.
  3. Le temple du Hâ.
  4. « Sainte Jeanne de Lestonnac », sur nominis.cef.fr (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Guillaume Beaufilz s.j., "Vie de la Vénérable Mère Jeanne de Lestonac", reprint Oudin, 1881.
  • Victor Mercier s.j., La Vénérable Jeanne de Lestonnac, Baronne de Montferrant-Landiras, fondatrice et première supérieure de l'Ordre de Notre-Dame, J. Leday et Cie, Paris, 1891.
  • Adrien Teyssèdre s.j., La Vénérable mère Jeanne de Lestonnac, esquisse biographique suivie d'une notice sur le P. Jean de Bordes s.j., Limoges, Imprimerie Dumont, 1895.
  • Collectif, Panégyriques de la B. Jeanne de Lestonnac, Fondatrice de l'Ordre de Notre-Dame, Toulouse, Imprimerie catholique Saint-Cyprien, 1900.
  • Le Vacher de Boisville, La Vénérable Jeanne de Lestonnac, Baronne de De Montferrant - Landiras et la fondation de l'Ordre des Filles de Notre-Dame, Imprimerie nouvelle F. Pech, 1901.
  • Abbé E. Duprat, La digne fille de Marie, ou la bienheureuse Jeanne de Lestonnac, Bloud & Cie, 1906.
  • Abbé E. Duprat, Un Mois en l'honneur de la Bse Jeanne de Lestonnac, Bordeaux, 1924.
  • Rémi Couzard, La Bienheureuse Jeanne de Lestonnac (1556-1640), Édition Victor Lecoffre, 1904.
  • Collectif, À la gloire de la bienheureuse Jeanne de Lestonnac, Bordeaux, Maison de Notre-Dame.
  • Collectif, La compagnie de Marie Notre-Dame (filles de Notre-Dame), Librairie Letouzey & Ané, 1926.
  • Chanoine L. Entraygues, La Bienheureuse Jeanne De Lestonnac Baronne De Montferrant - Landiras Nièce De Montaigne, Périgueux, Librairie Roux, 1940.
  • Paula Hoesl, Au service de la jeunesse - Sainte Jeanne de Lestonnac, Épouse, Mère, Fondatrice, Paris, Éditions Spes, 1949.
  • Pierre Cursoux "Sainte Jeanne de Lestonnac", Le Puy.
  • Jean Stiénon du Pré, Sainte Jeanne de Lestonnac, Paris, La Colombe, 1955.
  • Françoise Soury-Lavergne, Chemin d'éducation, Éditions CLD, 1984.
  • Philippe Loupès, L'apogée du catholicisme bordelais, Mollat.
  • Histoire ODN, édition annotée par Françoise Soury-Lavergne, Bordeaux 1994, texte original publié à Poitiers en 1697.
  • Françoise Soury-Lavergne, Le filet s'est rompu. Cheminement spirituel vers la vraie liberté avec Sainte Jeanne de Lestonnac, Imprimerie Saint-Paul, 1973.
  • Françoise Soury-Lavergne, Boire à la source, 1978 (plus destiné aux religieuses de l'ordre).
  • "Sainte Jeanne de Lestonnac et la Compagnie de Marie Notre-Dame", collectif, éd. Fleurus, 1990
  • Hervé du Boisbaudry, "Jeanne de Lestonnac, nièce de Montaigne, fille de Marie, sainte", cerf, 2016.
  • Jeanne est son nom (format bande dessinée), 1975, Éd. Alvarez Iraola, San Sebastian.
  • André Deforges, Les Illustres de Bordeaux : catalogue, vol. 2, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-255-6, présentation en ligne).

lire aussi :

  • une bande dessinée, parue chez Univers-media en .
  • un album (1990), paru aux éditions Fleurus.
  • le no 364 d' de Christ source de vie.

Liens externes[modifier | modifier le code]