Jeanne de Bourbon (1338-1378) — Wikipédia

Jeanne de Bourbon
Illustration.
Jeanne de Bourbon, détail d'une sculpture réalisée sous le règne de Charles V pour orner le palais du Louvre.
Fonctions
Reine de France

(13 ans, 9 mois et 29 jours)
Couronnement
en la cathédrale Notre-Dame de Reims
Prédécesseur Jeanne d'Auvergne
Successeur Isabeau de Bavière
Duchesse de Touraine

(7 mois et 2 jours)
Prédécesseur Blanche de France
Successeur Marie de Blois
Duchesse de Normandie

(8 ans, 4 mois et 1 jour)
Prédécesseur Jeanne Ire d'Auvergne
Successeur Extinction du titre
Dauphine de Viennois

(14 ans)
Prédécesseur Marie des Baux
Successeur Marguerite de Bourgogne
Biographie
Dynastie Maison de Bourbon
Date de naissance
Lieu de naissance Vincennes (France)
Date de décès (à 40 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Sépulture Nécropole royale de la basilique de Saint-Denis
Père Pierre Ier de Bourbon
Mère Isabelle de Valois
Conjoint Charles V de France
Enfants Jeanne de France
Bonne de France
Jean, dauphin
Charles VI
Marie de France
Louis, duc d'Orléans
Isabelle de France
Catherine de France
Religion Catholicisme

Jeanne de Bourbon (1338-1378)
Reines de France

Jeanne de Bourbon, née le à Vincennes, morte le à Paris[1], fut reine de France, épouse de Charles V. Elle était fille de Pierre Ier, duc de Bourbon, et d'Isabelle de Valois.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille du duc Pierre Ier de Bourbon et d'Isabelle de Valois, sœur de Philippe VI, elle naît au château de Vincennes quelques jours après son petit-cousin, le futur roi de France Charles V. Les deux enfants sont baptisés à l'église de Montreuil le même jour.

Reine de France[modifier | modifier le code]

Le à Tain-l'Hermitage, elle épouse le dauphin Charles, petit-fils du roi Philippe VI et fils du roi Jean II. En 1364, à la mort de ce dernier, il lui succède sous le nom de Charles V et Jeanne devient reine de France.

Après son sacre, le , le roi se rapproche de son épouse et le couple devient alors très uni. Charles V demande très souvent l’avis de son épouse, aussi bien en politique qu’en matière de lettres et d’art.

En 1375, elle est atteinte d’un accès d’« aliénation mentale », qui dure plusieurs mois : « Elle perdit son bon sens et son bon mémoire. »[2]

Décès[modifier | modifier le code]

Funérailles de Jeanne.

Jeanne de Bourbon meurt à la naissance de sa fille Catherine. Le chroniqueur Froissart dit de cet événement : «La reine étant enceinte, les médecins lui avaient interdit le bain comme contraire et périlleux. Malgré leur opposition, elle voulut se baigner et de là conçut le mal de la mort.»

Charles V s'en montre très affligé. «Elle est ma belle lumière et le soleil de mon royaume» dit-il. Christine de Pisan écrit du deuil royal : «Le roi fut très dolent du trépas de la reine ; malgré sa grande vertu de constance, cette séparation lui causa si grande douleur et dura si longtemps que jamais on ne lui vit pareil deuil : car moult s’aimaient de grande amour.»

Son corps fut enterré dans la basilique de Saint-Denis, son cœur dans l'église des Cordeliers de Paris et ses entrailles au couvent des Célestins.

Descendance[modifier | modifier le code]

De son union avec le roi Charles V sont issus huit enfants :

  • Jeanne (1357-1360), morte en l'abbaye de Saint-Antoine-des-Champs, et inhumée en l'église abbatiale, dans le même tombeau que sa sœur cadette, Bonne de France, décédée quelques jours après ;
  • Bonne (1360-1360), inhumée en l'église abbatiale de Saint-Antoine-des-Champs, dans le même tombeau que sa sœur aînée, Jeanne de France. La tête de son gisant, seul vestige du tombeau, est conservé au musée Mayer van den Bergh d’Anvers [3] ;
  • Jean (1366) ;
  • Charles (1368-1422), roi de France sous le nom de Charles VI à la mort de son père en 1380 ;
  • Marie (1370-1377), accordée par traité en 1373[4] et par contrat de mariage ratifié en 1375[5] avec Guillaume d'Ostrevant (futur Guillaume II duc de Bavière-Straubing, alias Guillaume IV comte de Hainaut) ;
  • Louis (1372-1407), d'abord duc de Touraine en 1386 puis qui reçoit en 1392 le duché d'Orléans en apanage sous le nom de Louis Ier ;
  • Isabelle (1373-1378) ;
  • Catherine (1378-1388) qui devient comtesse de Montpensier en 1386 à la suite de son mariage (non consommé) avec son cousin germain Jean de Berry, comte de Montpensier, fils et héritier de Jean, duc de Berry.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique de la maison royale de France, t. I, La Compagnie des Libraires, Paris, 1725, p. 110.
  2. La folie de Charles VI, roi de France, Revue des Deux Mondes, 1910 - tome 60, p. 844.
  3. Françoise Baron, « Un fragment de gisant de Bonne de France, fille de Charles V († 1360) provenant de Saint-Antoine-des-Champs », Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France, vol. 1978, no 1,‎ , p. 57–60 (DOI 10.3406/bsnaf.1982.8604, lire en ligne).
  4. Geoffroy G. Sury, « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut. XIVeXVe s. », (2e éd.), éd. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010, p. 153 : -Trésor des Chartes, Registre VI, folio 271, « Traité de mariage entre Guillaume d’Ostrevant (futur Guillaume IV comte de Hainaut) et Marie de France, en date du 3/3/1373 », In, « Histoire généalogique des pairs de France », vol. 12, Paris. Il s’agit dans le cas présent d’un accord de promesses de mariage.
  5. Sury Geoffroy G., « Bayern Straubing Hennegau : la Maison de Bavière en Hainaut. XIVeXVe s. », (2e éd.), éd. Geoffroy G. Sury, Bruxelles, 2010, p. 153 : - Bibliothèque Ste-Geneviève à Paris, Ms 2068, fol. 44, (Contrat de mariage entre Guillaume (II) de Bavière (alias Guillaume d'Ostrevant en Hainaut) et Marie de France, année 1375.), Manuscrit du XVIIe siècle. - A Paris, le 16 mars 1375, Charles (V), roi de France, fait connaître les termes d’un traité d’alliance conclu entre lui-même et son fils aîné, d’une part, et de l’autre, le duc Albert de Bavière et son fils aîné (Guillaume d'Ostrevant, futur Guillaume IV comte de Hainaut), ladite alliance concernant également les mariages à contracter par les enfants (Marie de France et Guillaume d'Ostrevant) des principaux intéressés. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 1113, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 236. (Or. sur pch. ; seul contre-sceau, détaché.) - A Paris, en juin 1375, Charles (V), roi de France, fait connaître les modalités du règlement de la dot de 100.000 francs d’or qu’il destine à sa fille Marie, en exécution de son traité de mariage avec Guillaume (Guillaume d'Ostrevant), fils aîné du duc Albert de Bavière. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 1114, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 236. (Or. sur pch. ; sc. ébréché avec contre-sceau.) - A Paris, en juin 1375, Charles (V), roi de France, renonce, pour lui-même et pour sa fille Marie, à toutes prétentions sur les comtés de Hainaut, de Hollande, de Zélande, et sur la seigneurie de Frise, à l’exception des « adhéritements », assignations, douaire et provisions prévus par les clauses du contrat de mariage évoqué ci-avant et rappelés ici en détail. In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 1115, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 236. (Or. sur pch. ; sc. ébréché avec contre-sceau.) - A Paris, le 17 septembre 1375, Charles (V), roi de France, ratifie par son serment les termes du contrat de mariage évoqué dans les deux actes précédents et s’engage à les faire observer par sa fille Marie, et ce, en contrepartie du serment équivalent prêté en sa présence par le duc Albert de Bavière, bail, gouverneur et héritier des comtés de Hainaut, etc., et son fils aîné Guillaume (Guillaume d’Ostrevant.) In, G. Wymans, « Inventaire analytique du chartrier de la Trésorerie des comtes de Hainaut », aux A.E. Mons, no  d’ordre (cote) 1116, Éditions A.G.R., Bruxelles, 1985, p. 237. (Or. sur pch. ; sc. ébréché avec contre-sceau.)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

Généralités
  • Françoise Autrand, Charles V : le Sage, Paris, Fayard, , 909 p. (ISBN 2-213-02769-2, présentation en ligne).
  • Carolyne Masse, « Liens sororaux et familles royales: l'exemple de la visite de l'empereur Charles IV à la reine de France, Jeanne de Bourbon », dans Christiane Raynaud, éd., Familles royales : vie publique, vie privée aux XIVe et XVe siècles, Publications de l’Université de Provence, 2010, p. 67-80. [lire en ligne].
  • Georges Fréchet, Le mariage du siècle : Charles V de Valois & Jeanne de Bourbon, Mercurol, Éditions François Baudez, , 115 p. (ISBN 978-2-84668-632-7).
Représentation de Jeanne de Bourbon dans l'art
  • (en) Carra Ferguson O'Meara, Monarchy and consent, The Coronation Book of Charles V of France, British Library, Cotton MS Tiberius B. VIII, Londres, Harvey Miller, 2001 (ISBN 1-87250-110-9).
  • (en) Claire Richter Sherman, « The Queen in Charles V's "Coronation Book". Jeanne de Bourbon and the Ordo ad reginam benedicendam », Viator, 8, 1977, p. 255-297. DOI 10.1484/J.VIATOR.2.301571.
  • (en) Claire Richter Sherman, « Taking a Second Look: Observations on the Iconography of a French Queen Jeanne de Bourbon (1338-1378) », Norma Broude et Mary D. Garrard, éd. Feminism and Art History, New York, Harper & Row Pub, 1978, p. 101-118.
  • (en) Cécile Quentel-Touche, « Charles V's Visual Definition of the Queen's Virtues », Virtue Ethics for Women, 1250-1500, Springer, 2011, p. 53-80. DOI 10.1007/978-94-007-0529-6_5.
Bibliophilie
  • Monique Peyrafort-Huin, « Une reine et sa bibliothèque : Jeanne de Bourbon et ses livres », Bulletin du bibliophile, no 1,‎ , p. 43-66 (présentation en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]