Jeanne Paquin — Wikipédia

Jeanne Paquin
Biographie
Naissance
Décès
(à 67 ans)
Paris 7e (France)
Nom de naissance
Jeanne Marie Charlotte BeckersVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Maison Rouff (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Distinction

Jeanne Paquin, née Jeanne Beckers le à L'Île-Saint-Denis et décédée le à Paris 7e[1], est une grande couturière française. Elle est l'une des premières à avoir acquis une renommée internationale, à la fin du XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Une couturière moderne[modifier | modifier le code]

Née à L'Île-Saint-Denis, Jeanne Beckers commence sa formation de modeliste pour faire son apprentissage.

En 1891, après son mariage avec Isidore Jacob, dit Paquin, elle ouvre sa propre maison de couture à Paris, 3, rue de la Paix. Ses robes du soir aux motifs « XVIIIe siècle », ses modèles ornés de fourrure ou de dentelle, lui assurent une grande notoriété. Femme d’affaires avisée, elle est l’une des premières à pressentir l’intérêt des techniques de promotion, n’hésitant pas à apparaître entourée de ses mannequins lors de soirées à l'opéra Garnier ou encore lors des jours de grands prix équestres, et à organiser de véritables défilés de mode pour promouvoir ses nouveaux modèles.

Elle préside la section Modes de l'Exposition universelle de 1900. Dans son stand, elle se fait représenter par un mannequin de cire vêtu d'un déshabillé brodé de roses d'or[2].

Le développement international de la « maison Paquin »[modifier | modifier le code]

Caricature de Sem (1910).

Associée à des partenaires britanniques, Jeanne Paquin transfère, en 1896, son siège à Londres, au 39 Dover Street, tout en gardant sa succursale de Paris. En 1912, elle ouvre à New York, au 398 de la Cinquième Avenue, une boutique consacrée à la fourrure, qu’elle confie à son demi-frère, Henri Joire et dont l'agencement est réalisé par Robert Mallet-Stevens. La même année elle fait réaliser une villa au 33, rue du Mont-Valérien à Saint-Cloud (alors en Seine-et-Oise, aujourd'hui dans les Hauts-de-Seine) par l'architecte décorateur Louis Süe[3]. Peu de temps après, deux nouvelles succursales voient le jour à Madrid et à Buenos Aires. Elle est la première grande couturière à recevoir, en 1913, la croix de la Légion d'honneur.

Si l’inspiration de Jeanne Paquin puise largement dans le passé, elle sait également s’adapter aux évolutions de l’époque, proposant un modèle de tailleur adapté à la « civilisation du métro » ou, à la veille de la Première Guerre mondiale, une robe intermédiaire entre le tailleur et le costume. Son esprit résolument moderne s’exprime encore dans sa collaboration avec Léon Bakst pour la création de costumes de théâtre.

Veuve, elle épousa en secondes noces le diplomate Joseph Noulens avec qui elle est enterrée dans la chapelle familiale du cimetière de Sorbets (Gers)[4].

La « maison Paquin » après le départ de Jeanne Paquin[modifier | modifier le code]

Jean Béraud, Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix.
Isaac Israëls, Couturière de la maison Paquin.

Présidente de la Chambre syndicale de la couture de 1917 à 1919, Jeanne Paquin se retire en 1920, laissant l’administration de la maison à Henri Joire, et la direction artistique à Madeleine Wallis. Ana de Pombo la remplace en 1936, année de la mort de Jeanne Paquin, puis cède la place en 1942 à Antonio Canovas del Castillo.

La direction de la maison revient ensuite à Colette Massignac, puis à Lou Claverie, qui sauront adapter le style des collections au New Look mis à la mode par Christian Dior. En 1956, la maison Paquin, essuyant de graves difficultés financières, cessera son activité.

Postérité[modifier | modifier le code]

La « maison Paquin » est immortalisée par la chanson de Léo Lelièvre, La Biaiseuse en 1912 (reprise notamment par Annie Cordy et Marie-Paule Belle) : « Je suis biaiseuse chez Paquin... ».

La couturière se fait construire une villa à Deauville en 1909[5] : le premier projet, demandé à Robert Mallet-Stevens, semblant ne pas avoir abouti, c'est finalement l'architecte Auguste Bluysen qui est retenu. Au XXIe siècle, la villa est baptisée Les Abeilles.

Galerie de créations de Jeanne Paquin[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 7e, vue 8/21.
  2. Bertrand Meyer-Stabley, 12 couturières qui ont changé l’Histoire, Pygmalion, , 432 p. (ISBN 978-2-7564-1046-3, présentation en ligne)
  3. Mathilde Dion, Louis Sue, dans Notices biographiques d'architectes français, Paris, 1991: Ifa/Archives d'architecture du XXe siècle, 2 vol.
  4. Cimetières de France et d'ailleurs
  5. « Villa Les Abeilles », notice no IA14003206, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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