Jean XV — Wikipédia

Jean XV
Image illustrative de l’article Jean XV
Portrait imaginaire. Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle).
Biographie
Nom de naissance Giovanni di Gallina Alba
Naissance ? , Rome
Rome
Décès
Rome
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Fin du pontificat

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jean XV (né à Rome sous le nom de Giovanni di Gallina Alba, et mort en mars 996) est le 137e pape de l'Église catholique romaine pendant 10 ans et 7 mois d' à sa mort en [1]. Il fut à l'origine de l'idée de trêve de Dieu.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après que le pape Jean XIV eut été détrôné par la force, l'antipape Boniface VII régna onze mois jusqu'à sa mort en . Un romain du nom de Jean, qui serait fils de Leo un prêtre romain, fut alors élu pape, et couronné entre le et le . Plus tard, quelques chroniqueurs (comme Marianus Scotus ou Geoffroy de Viterbo) et des catalogues papaux donnèrent comme successeur immédiat de Boniface un autre Jean, fils de Robert, supposé avoir régné quatre mois, et certains historiens le considèrent dans la liste des papes comme le « véritable » Jean XV. Bien qu'il soit avéré que ce pape Jean XV n'ait jamais existé, le fait même qu'il fut catalogué comme tel par certains historiens a introduit une certaine confusion dans la liste des papes, le vrai Jean XV étant parfois affublé du numéro de règne XVI.

À cette époque, le patricien Jean Crescentius, fils du duc Crescentius, avait obtenu avec l'appui de ses partisans le contrôle total du pouvoir temporel à Rome. Selon les chroniqueurs de l'époque, l'influence de Crescentius devint si pénible pour le Pape, auquel il interdisait l'accès à Rome sauf versement de pots-de-vin, qu'il s'enfuit en Toscane et rechercha l'appui de l'impératrice Théophano, mais céda finalement devant les promesses de Crescentius et revint à Rome. De fait, Jean passa le reste de son pontificat sous l'influence du puissant patricien, bien qu'il parvint à maintenir des relations amicales avec la cour d'Allemagne et les deux impératrices Adélaïde, veuve d'Othon Ier, et Théophano, veuve d'Othon II, alors en conflit. Le légat du Pape, Léon de Trevi, parvint à faire conclure entre les parties la Paix de Rouen () ratifiée par une bulle papale.

Une sérieuse dispute se produisit lors du pontificat de Jean XV à propos du siège archiépiscopal de Reims, et la médiation papale ne conduisit, dans un premier temps, à aucun résultat. Hugues Capet, qui avait été porté sur le trône de France, fit d'Arnulf, un neveu du duc Charles de Lorraine, l'archevêque de Reims en 988. Charles était un adversaire d'Hugues Capet, et parvint à prendre Reims en faisant prisonnier son archevêque. Cependant, Hugues, considérant Arnulf comme un traitre, demanda au Pape de le déposer. Avant que sa demande obtienne une réponse, Hugues captura le duc Charles et l'archevêque Arnulf, et convoqua un synode à Reims en , lors duquel Arnulf fut déposé et l'abbé Gerbert d'Aurillac (futur pape Sylvestre II) fut choisi pour lui succéder. Ces méthodes furent rejetées par Rome, bien que le synode tenu ensuite à Chelles ait avalisé les décrets de celui de Reims. Le Pape enjoignit aux évêques français de tenir un synode indépendant à Aix-la-Chapelle afin de reconsidérer le problème. Lorsqu'ils refusèrent, il les convoqua à un synode à Rome, mais ils lui opposèrent les situations instables en France et en Italie pour ne pas obéir à cette convocation. Jean XV envoya l'abbé Léon de Saint-Boniface en France comme légat, avec pour instructions de convoquer un synode des évêques français et allemands à Mousson. Seuls les évêques allemands s'y rendirent, les français étant arrêtés sur la route par les rois Hugues et Robert. Gerbert d'Aurillac essaya de se disculper au synode s'étant tenu le mais fut condamné et suspendu jusqu'au 1er juillet, lorsqu'un nouveau synode fut tenu à Reims. Suivant les exhortations du légat, la déposition d'Arnulf fut considérée comme illégale. Après la mort d'Hugues Capet le , Arnulf fut relâché et en 997 le Saint-Siège confirma sa restauration dans toutes ses prérogatives. Gerbert d'Aurillac se rendit à la cour impériale à Magdeburg, et devint précepteur du futur Othon III.

Lors d'un synode romain s'étant tenu au Latran le , l'évêque Ulrich d'Augsburg fut solennellement canonisé, évènement annoncé aux évêques français et allemands dans une bulle datée du  : il s'agit de la première canonisation solennelle prononcée par un pape. Jean XV conféra de nombreux privilèges aux églises et couvents, et fut mécène et protecteur des moines de Cluny. En 996, l'empereur Othon souhaitait profiter d'un voyage en Italie pour obtenir un couronnement impérial par le Pape, mais Jean XV mourut en mars, alors qu'Othon n'arriva que le 12 avril à Pavie, où il célébra Pâques.

Jean XV est inhumé dans l'ancienne basilique Saint-Pierre de Rome.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Liber Pontificalis, ed. DUCHESNE, II, 260
  • JAFFÉ, Regesta Rom. Pont., I (2nd ed.), 486-9
  • LANGEN, Gesch. der röm. Kirche, III, 369-80
  • GIESEBRECHT, Gesch. der deutschen Kaiserzeit, I (5th ed.), 593 sqq.
  • HÖFLER, Deutsche Päpste, I, 74 sqq.
  • HEFELE, Conciliengesch., IV (2nd ed.), 635 sqq.
  • REUMONT, Gesch. der Stadt Rom., II, 296 sqq.
  • GREGOROVIUS, Gesch. der Stadt Rom., III (5th ed.), 409 sqq.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  1. Philippe Levillain (direction), Dictionnaire Historique de la Papauté, Fayard, 1994, p. 211.

Liens externes[modifier | modifier le code]