Jean Le Cam — Wikipédia

Jean Le Cam
Image illustrative de l’article Jean Le Cam
Jean Le Cam lors de la Route du Rhum 2018
Contexte général
Sport Voile
Période active depuis 1982
Biographie
Nom dans la langue maternelle Jean Le Cam
Nationalité sportive Drapeau de la France France
Nationalité France
Naissance (64 ans)
Lieu de naissance Quimper
Surnom « Le roi Jean »
Palmarès
Compétition Or Arg. Bro.
Championnat du monde FICO/IMOCA 2
Course au large 2
Solitaire du figaro 3

Jean Le Cam, né le 27 avril 1959 à Quimper (Finistère), est un navigateur et skipper professionnel français. Il est surnommé le « roi Jean » du fait de son impressionnant palmarès[1],[2]. Il dispute son cinquième Vendée Globe en 2020-2021 à 61 ans, au cours duquel il effectue le sauvetage de Kevin Escoffier dans l'Atlantique sud après que le bateau de ce dernier a coulé, avant de se classer quatrième.

Biographie[modifier | modifier le code]

Finistère Mer Vent

Tout petit déjà, il navigue avec sa mère aux Glénans où il retrouve Jean Kerloc'h, gardien du phare de Penfret, qui l'emmène pêcher sur sa prame, et dans la baie de La Forêt, qui borde Concarneau, avec Hubert Desjoyeaux en 420, puis en Armagnac.

Il fait ses débuts en compétition assez tôt, participant à des régates avec son père à partir de 14 ans[3]. Il effectue son service militaire dans l’équipage d’Éric Tabarly[3], auprès de qui il est équipier aux côtés de Michel Desjoyeaux[4].

Course en solitaire du Figaro[modifier | modifier le code]

Le Cam fait ses débuts sur la Solitaire du Figaro en 1978, alors qu’il est âgé de 19 ans ; il finit 11e à bord d’un bateau prêté et préparé dans les derniers jours avant le début de la course[5]. Il y participe ensuite régulièrement et s’impose à trois reprises en 1994[6], 1996 et 1999. Il partage ce triplé avec Philippe Poupon, Michel Desjoyeaux, Jérémie Beyou, Yann Eliès et Armel Le Cléac'h[7]. En 1996, il attend l’arrivée de chacun de ses concurrents pour leur offrir à boire[5].

Vendée Globe et IMOCA[modifier | modifier le code]

Édition Classement temps Ecart avec le 1er
2004-2005 2e 87 j 17 h 20 min 08 s 07 h 32 min 13 s
2008-2009 Abandon - -
2012-2013 5e 88 j 00 h 12 min 58 s 9 j 21 h 56 min 18 s
2016-2017 6e 80 j 04 h 41 min 54 s 6 j 01 h 06 min 08 s
2020-2021 4e 80 j 13h 44 min 55 s[8] 10 h 00 min 09 s

Vendée Globe 2004-2005[modifier | modifier le code]

Le 60 pieds IMOCA Bonduelle de Jean Le Cam au départ du Vendée Globe 2004.

Jean Le Cam participe pour la première fois au Vendée Globe en 2004, sur le bateau Bonduelle, mis à l'eau quelques mois auparavant. Faisant partie des favoris, il arrive en deuxième position derrière Vincent Riou. Au départ de la course, Le Cam et Vincent Riou, révélation de cette édition, sont quasiment bord à bord au large du cap de Bonne-Espérance et tout le long de l'Océan Indien. Le Cam parvient à prendre de l'avance dans l'Océan Pacifique et passe le Cap Horn en tête, avec 250 miles sur Vincent Riou. Il se fait cependant rattraper par Riou dans le retour de l'Atlantique Sud, et Le Cam arrive seulement 7 heures après le premier, au bout d'un périple autour du monde de 41 000 km[9],[10].

Vendée Globe 2008-2009 naufrage et sauvetage par Vincent Riou (PRB)[modifier | modifier le code]

VM Matériaux avec lequel il participait au Vendée Globe 2008.

Quatre ans après sa première participation, Le Cam participe au Vendée Globe 2008-2009 à bord du même voilier qu'à l'édition précédente, rebaptisé VM Matériaux entre-temps. Il se place de nouveau aux avant postes, aux côtés de Roland Jourdain et derrière Michel Desjoyeaux qui domine la course de bout en bout.

Alors que Le Cam est en troisième position à 200 miles du cap Horn, il chavire le au large du cap Horn après avoir perdu son bulbe de quille. Sans nouvelles de Le Cam après l'alerte de chavirage, la direction de course déroute Armel Le Cleac'h et Vincent Riou afin de localiser l'épave et le skipper. Il est récupéré par Vincent Riou, autre concurrent de la course, qui endommagera son bateau dans la manœuvre. Riou sera contraint d'abandonner le lendemain après un démâtage lié aux dommages. Il sera reclassé 3e pour le récompenser du sauvetage de Jean Le Cam[11],[12].

Barcelona World Race 2010[modifier | modifier le code]

Le il prend part, en compagnie du navigateur espagnol Bruno Garcia, à la deuxième édition de la Barcelona World Race à bord du 60 pieds Président, ex Ecover 3 de Mike Golding. Après dix jours de course, Président, alors en huitième position, démâte au large du Cap Vert et la paire de navigateurs est contrainte à l'abandon.

Vendée Globe 2012-2013[modifier | modifier le code]

Jean Le Cam au départ du Vendée Globe 2012-2013

Le , Jean Le Cam annonce sa participation au Vendée Globe 2012-2013 à bord de l'ancien Gitana Eighty de Loick Peyron, sous les couleurs de son nouveau sponsor, Synerciel[13]. Il termine à la cinquième place de cette édition en 88 jours 00 heure 12 minutes et 58 secondes[14].

Transat Jacques Vabre 2013[modifier | modifier le code]

Il participe à la Transat Jacques Vabre 2013 en compagnie de Vincent Riou à bord du 60 pieds IMOCA PRB. Malgré une escale technique d'une heure dans l'archipel du Cap Vert, ils remportent la course en 17 j 00 h 41 min 47 s.

Barcelona World Race 2014-2015[modifier | modifier le code]

Le , il embarque avec le Suisse Bernard Stamm pour la 3e édition de la Barcelona World Race à bord de Cheminées Poujoulat. Le duo franco-suisse remporte la course le suivant. Jean Le Cam est titré champion du monde IMOCA pour la seconde fois après son titre en 2006.

Vendée Globe 2016-2017[modifier | modifier le code]

Jean Le Cam au départ du Vendée Globe 2016-2017.

Le , il prend le départ du Vendée Globe 2016-2017[15] : il arrive à la 6e place le . Pour financer sa participation, il a collecté 367 172 euros auprès de 705 personnes sur la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank[16] en .

Transat Jacques-Vabre 2019[modifier | modifier le code]

Avec Nicolas Troussel, il participe à la Transat Jacques-Vabre 2019 sous les couleurs de Corum L'Épargne, le partenaire de Troussel, qui fait construire un Corum L'Épargne en vue du Vendée Globe 2020-2021.

Vendée Globe 2020-2021[modifier | modifier le code]

Pas rassasié, le Finistérien se lance dans une nouvelle campagne en vue du Vendée Globe 2020-2021[17] à la barre du même Imoca, tout en aidant Damien Seguin à préparer son premier tour du monde[18].

Le , un de ses concurrents, Kevin Escoffier sur PRB, alors en 3e position, déclenche sa balise de détresse à 14 h 46 (CET). Jean Le Cam, alors le plus proche, est immédiatement dérouté pour se rapprocher de la dernière position connue du bateau au moment du déclenchement de la balise (40° 55′ S, 9° 18′ E)[19]. Jean Le Cam arrive sur zone vers 17 heures. Il aperçoit alors le radeau de survie de PRB, puis son skipper à l'intérieur[20]. Le temps de manœuvrer pour revenir sur le radeau, handicapé par des creux de plus de 5 mètres et la nuit tombante, Jean le Cam a perdu le contact visuel et n’a pas retrouvé le signal de l’AIS dont la portée est réduite en raison de la mer formée. En conséquence, la direction de course demande également à Yannick Bestaven et à Boris Herrmann, puis à Sébastien Simon, de se diriger vers le radeau de survie, organisant un quadrillage de la zone suivant une procédure concertée entre les autres skippers portant secours (voilure réduite, déplombage du moteur) [21].

Finalement, à h 18 heure française, à 600 milles au sud-ouest du cap de Bonne-Espérance, Jean Le Cam informe la direction de course qu'il a recueilli Kevin Escoffier, sain et sauf, à bord de son bateau. Ce dernier a donc passé près de douze heures dans son radeau de survie. La récupération de Kevin Escoffier par la frégate de la Marine Nationale le Nivôse, qui croise une semaine plus tard au nord des Iles Kerguelen, est effectuée avec succès le 6 décembre, et Yes We Cam ! reprend sa course.

Jean Le Cam franchit la ligne d'arrivée en 8e position le à 20 h 19, mais est finalement classé 4e, au pied du podium, après application de sa compensation de 16 h 15 pour le sauvetage de Kevin Escoffier. À son arrivée Jean Le Cam déclare avoir « connu l’insoutenable ». C'est avec une côte cassée et une coque « délaminée » que le marin franchit la ligne[22]. Comme les sept marins arrivés avant lui aux Sables d'Olonne (dont le vainqueur Yannick Bestaven grâce à ses 10 h 15 de compensation, et le premier à couper la ligne d'arrivée, Charlie Dalin qui termine 2e), le « Roi Jean » boucle sa circumnavigation en 80 jours, pour l'arrivée la plus serrée dans l'histoire de la course. Arrivé dans le port des Sables d’Olonne, il déclare « J’termine 4, la place du con ! »[Quand ?].

Lors de son interview d'arrivée et sa 4e place accordée après compensation il déclare « J'étais bien 8, les choses ont fait que j'ai fini 4 à la place du con, j'ai soulagé l'éventuel con qui aurait pu être à ma place ! Comme quoi ma générosité n'a pas de limites »[23],[24].

Vendée Globe 2024-2025[modifier | modifier le code]

Le , Jean Le Cam et son équipe baptisent un nouveau bateau sans foil, pour participer à son 6e Vendée Globe[25].

Multicoques[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980, il entame la révolution des multicoques (les « Formule 40 » avec Biscuits-Cantreau).

Le , Jean fait un retour en multicoque lors du départ de la Transat Jacques Vabre. Peu après le départ de la course, le multi 50 Actual que partage avec lui Yves Le Blevec chavire au large de Cherbourg.

Palmarès[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Ouvrage[modifier | modifier le code]

  • Jean Le Cam, Toutes voiles dehors, Paris, Editions Prolongations, , 175 p. (ISBN 978-2-916400-57-0)
  • Jean Le Cam, « Préface », in Claude Obadia, Petite philosophie du grand large, Paris : Éditions Le Pommier/ Humensis, 2023. (ISBN 978-2-7465-2681-5)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Stéfan L'Hermitte, « L'histoire derrière le sacre du « Roi Jean » Le Cam », sur L'Équipe, (consulté le )
  2. « Jean LE CAM », sur www.imoca.org (consulté le )
  3. a et b Jean Chabod, « Les 20 ans de Jean Le Cam : comment il est devenu navigateur professionnel - L'Etudiant », sur www.letudiant.fr, (consulté le )
  4. « Michel Desjoyeaux, invité d'Into The Wind #11 », sur Tip & Shaft, (consulté le )
  5. a et b Pierre Godon, « Vendée Globe : Jean Le Cam, le "Tonton flingueur" des mers », sur Franceinfo, (consulté le )
  6. a et b « Voile : Jean Le Cam », sur www.ina.fr (consulté le )
  7. « Armel Le Cléac’h : « Une grosse fierté » - Actualités », sur La Solitaire (consulté le )
  8. « Classement - Vendée Globe », sur www.vendeeglobe.org (consulté le )
  9. Didier Ravon, « LES GRANDES HEURES DU VENDÉE GLOBE. 2004-2005 : Vincent Riou, cet inconnu », sur voilesetvoiliers.ouest-france.fr, (consulté le )
  10. « L’avènement de Riou, alias ‘Vincent le terrible’ », sur www.vendeeglobe.org (consulté le )
  11. « Vincent Riou est l'invité d'Into The Wind #07 », sur Tip & Shaft, (consulté le )
  12. « L’incroyable nouvel exploit de Desjoyeaux », sur www.vendeeglobe.org (consulté le )
  13. « Jean Le Cam annonce sa participation », Vendée Globe, 10 février 2012
  14. « Jean Le Cam, SynerCiel, cinquième du Vendée Globe 2012-2013 »
  15. « Tip & Shaft : Comment Le Cam a (presque) bouclé son budget », sur www.tipandshaft.com
  16. KissKissBankBank, « Objectif Vendée Globe 2016 », sur KissKissBankBank (consulté le )
  17. « Jean Le Cam : "On a tout pour plaire à un sponsor" », sur Tip & Shaft, (consulté le )
  18. « Damien Seguin : "Je n'ai pas peur de rêver grand" », sur Tip & Shaft, (consulté le )
  19. « Kevin Escoffier déclenche sa balise de détresse, Jean le Cam se déroute », sur www.vendeeglobe.org (consulté le )
  20. « Jean Le Cam voit le radeau de survie et Kevin Escoffier », sur www.vendeeglobe.org (consulté le )
  21. « Vendée Globe : Escoffier dans un radeau de survie, Le Cam, Bestaven et Hermann à son secours », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  22. Valentin Pineau, « Vendée Globe. Jean Le Cam : « Que je sois là aujourd’hui, c’est un miracle » », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  23. Guillaume Loisy, « Tapage nocturne, Johnny et danse de la joie : le retour magique du « Roi » Jean Le Cam », sur lefigaro (consulté le )
  24. « Vendée Globe. « Hubert », « C’est chouette tartiflette », les petites phrases de Jean Le Cam », sur ouest-france, (consulté le )
  25. « Vendée Globe 2024. Le nouveau bateau de Jean Le Cam baptisé à Port-la-Forêt », sur Ouest-France, (consulté le )
  26. « Actualités - Jean Le Cam (Yes We Cam !), 8e sur la ligne et 4e au classement général - Vendée Globe », sur www.vendeeglobe.org (consulté le )
  27. « Yannick Bestaven élu Marin de l'année 2021 », sur lequipe.fr, (consulté le ).
  28. « Deux chevaliers et un officier », sur vendeeglobe.org, (consulté le ).
  29. « Nominations Mérite Maritime Promotion du 14 juillet 2013 », sur merite-maritime29.org, (consulté le ).
  30. « Franck Cammas élu Marin de la décennie et Jean Le Cam prix de la Solidarité 2020 », sur bretagne-info-nautisme.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Emmanuel Guivarch, Le Vendée Globe de Jean Le Cam en 80 jours et quelques..., Spézet/Paris, Coop Breizh, , 182 p. (ISBN 978-2843468377).

Liens externes[modifier | modifier le code]