Jean II (roi de Hongrie) — Wikipédia

Jean II de Hongrie ou
Jean Sigismond Zapolya
Illustration.
Titre
Prince de Transylvanie

(1 an et 4 jours)
Prédécesseur István Dobó
Successeur Étienne Báthory
Roi de Hongrie

(29 ans, 5 mois et 25 jours)
Prédécesseur Jean Ier Zapolya
Successeur Ferdinand Ier du Saint-Empire
Biographie
Nom de naissance Szapolyai János Zsigmond
Date de naissance
Lieu de naissance Buda
Date de décès (à 30 ans)
Lieu de décès Gyulafehérvár
Sépulture Cathédrale Saint-Michel, Gyulafehérvár
Père Jean Ier de Hongrie
Mère Isabelle Jagellon
Religion Unitarien

Jean II (roi de Hongrie)
Souverain de Hongrie
Prince de Transylvanie

Jean II de Hongrie ou Jean Sigismond Zapolya (en hongrois : Szapolyai János Zsigmond), né le à Buda et décédé le à Gyulafehérvár, est un prince de Transylvanie, également roi de Hongrie. Il est fils du roi Jean Ier de Hongrie et d'Isabelle Jagellon, fille du roi Sigismond Ier de Pologne.

Contexte[modifier | modifier le code]

Après la défaite de Mohács de 1526, la Hongrie est divisée entre l'Empire ottoman (qui occupe le centre du pays ou « Transdanubie »), les Habsbourg (qui en deviennent les rois dans la partie nord-occidentale aussi appelée « Cisdanubie »), et la principauté de Transylvanie (agrandie de la partie orientale du pays)[1].

Règne[modifier | modifier le code]

En dépit du traité de Nagyvárad de 1538 qui officialisait ce partage, Jean II encore mineur est élu roi de Hongrie en 1540 par les partisans de son père. Son tuteur est le régent-cardinal Giorgio Martinuzzi. La cour s’installe à Buda, qui est alors assiégée par Ferdinand de Habsbourg.

Le , le sultan ottoman Soliman Ier vainc les armées autrichiennes et prend en otage les chefs militaires hongrois venus le visiter dans son camp. Il fait installer un gouverneur turc à Buda et occuper une partie de la Cisdanubie jusqu'au lac Balaton. Quant à Jean II et son tuteur Martinuzzi, ils gouvernent la Transylvanie et leur part de la Hongrie depuis Gyulafehérvár.

En 1549, Martinuzzi négocie l’accord de convention de Nyírbátor qui laisse la couronne de Hongrie aux Habsbourgs tout en conservant la Transylvanie agrandie à Jean II. Par la suite, en 1551, il fait signer à Jean II un traité par lequel celui-ci renonce au titre de roi contre d'importants avantages financiers. Sa mère refuse cet accord, ce qui pousse Ferdinand Ier à occuper la Transylvanie et à nommer Martinuzzi voïvode avant de le faire assassiner. Jean II et Isabelle, devenue tutrice de son fils, doivent s’exiler pour la Silésie où la reine Isabelle obtient le duché de Münsterberg.

Devant l’occupation de la Transylvanie par les Habsbourg, le sultan réagit et envahit à son tour la principauté puis s’empare de la ville de Temesvár en 1552.

Convoquée et dirigée par le sultan, la Diète de Transylvanie rappelle en 1556 Jean II et sa mère. Il gouverne alors comme vassal de l'Empire ottoman (à l'instar des voïvodes moldave et valaque), se convertit au protestantisme, et passe l’édit de tolérance de Torda, considéré comme le premier décret de liberté religieuse en Europe. Il encourage également l’établissement de l’unitarisme en Transylvanie.

Le , le traité de Spire transforme la principauté de Transylvanie en un état indépendant. Jean II renonce alors définitivement au titre de roi de Hongrie pour celui de prince de Transylvanie mais il meurt dès le sans laisser d'héritier au pays et léguant une situation juridique incertaine aux Ordres de la Principauté.

Exégèse moderne[modifier | modifier le code]

Depuis le XIXe siècle les interférences nationalistes dans la recherche historique ont abouti à renommer la principauté de Transylvanie agrandie des parties orientales de la Hongrie : « royaume de Hongrie orientale ». Ce renommage s'inscrit dans les controverses politiques entre historiens magyars et roumains au sujet de l'histoire de la Transylvanie[2] :

Ces divergences d'interprétation des mêmes faits aboutissent à présenter Jean-Sigismond Zapolya plutôt comme un roi de Hongrie orientale que comme un prince de Transylvanie, et ne lui accordent ce dernier titre qu'à partir du traité de Spire de 1570 (quelques mois avant sa mort) alors qu'en fait il l'avait, tout comme son titre royal, depuis 1540[5]. Le point de vue hongrois domine largement dans les notices d'autorité internationales.

Sources[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Friedrich Emanuel von Hurter, Geschichte Kaiser Ferdinands II, vol. 1, Hurter, (présentation en ligne).
  2. Voir Iván Boldizsár, NHQ: the new Hungarian quarterly, vol. 22, éd. 1, Lap kiadó, Budapest, 1981, p. 64 sur NHQ; Béla Köpeczi (dir.), History of Transylvania, 3 vol., Boulder, East European Monographs, 2001-2002 (abrégé français sur Histoire de la Transylvanie, Budapest, Akademiai Kiadó, 1992) et Robert John Weston Evans, T. V. Thomas. Crown, Church and Estates: Central European politics in the sixteenth and seventeenth centuries, Macmillan, 1991, p. 80-81.
  3. János Mihályi de l’université de Budapest : Máramarosi diplomák a XIV és XV századbol (Chartes de Marmatie des XIVe et XVe siècles), Sighet, 1900, p. 619 et suiv., et Alexandru Filipașcu de l'université de Cluj : L'ancienneté des Roumains de Marmatie (en français), éd. du Centre d’études et de recherches transylvaines de l'université Ferdinand-Ier de Sibiu, Bibliotheca rerum Transsilvaniae, 1945, p. 8 à 33.
  4. Academia Republicii Populare Romîne, Istoria Romîniei, Bucarest 1960 ; manuel scolaire de Felicia Adăscăliței et Liviu Lazăr Manual de istorie pentru clasa a 12-a - éd. Corvin, Deva 2007, (ISBN 978-973-622-369-3).
  5. Friedrich Emanuel von Hurter, Geschichte Kaiser Ferdinands II, vol. 1, Hurter, (présentation en ligne)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ascendance[modifier | modifier le code]