Jean Cuisenier — Wikipédia

Jean Cuisenier
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Fonction
Directeur
Centre d’ethnologie française (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 90 ans)
Le ChesnayVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean Henri CuisenierVoir et modifier les données sur Wikidata
Époque
XXe siècle
Nationalité
Activité
Père
André Cuisenier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Solange Cuisenier (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Jean Cuisenier, né à Paris le et mort le [1],[2] au Chesnay (Yvelines)[3], est professeur de philosophie, ethnologue français, spécialiste de l'ethnologie française, de l'ethnologie européenne notamment de la Roumanie, des arts et traditions populaires, et plus particulièrement de l'architecture rurale.

Conservateur en chef pendant vingt ans (1968-1987) du musée national des arts et traditions populaires de Paris et directeur du Centre d'ethnologie française au CNRS, il a dirigé la publication du corpus de l'architecture rurale française. Il a dirigé également la revue Ethnologie française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'André Cuisenier[4], Jean Cuisenier naît à Paris le . Il fait ses études jusqu’en khâgne au lycée Louis-le-Grand, puis à la Sorbonne. Il les conclut par l'agrégation de philosophie en 1954[5].

Il donne des cours de philosophie de 1950 à 1954 au lycée de Caen. Détaché auprès de l'Institut des hautes études à Carthage en Tunisie de 1954 à 1959, il s’oriente vers l’anthropologie sous l’impulsion de Raymond Aron et de Claude Lévi-Strauss. Nommé à la Sorbonne de 1959 à 1968 comme assistant de Raymond Aron, il est chargé du domaine méditerranéen au sein du Centre de sociologie européenne[6].

En 1968, il est nommé directeur du Centre d’ethnologie française et conservateur en chef du musée national des Arts et Traditions populaires[6].

Après avoir soutenu en 1971 sa thèse d’État, Économie et parenté, leurs affinités de structure dans le domaine turc et dans le domaine arabe (conduite sous la direction de Raymond Aron), il concentre une partie de ses recherches sur les traditions populaires de l’Europe centrale et orientale. La Bulgarie et la Roumanie deviennent ses terrains privilégiés avec, notamment, trois publications importantes, Le feu vivant : la parenté et ses rituels dans les Carpates (1994), Les noces de Marko : le rite et le mythe en pays bulgare (1998), et Mémoire des Carpathes, la Roumanie millénaire, un regard intérieur (2000)[6].

Il mène de nombreuses recherches de terrain en Tunisie, en Turquie et dans les pays balkaniques (Roumanie, Bulgarie, Grèce, Macédoine).

De 1968 à 1979, il a également été professeur à l’École du Louvre, titulaire de la chaire d’ « Ethnographie française » , et, de 1976 à 1978, chargé du cours consacré au « Patrimoine régional ».

Dans le cadre de l’École du patrimoine, alors département de l’École du Louvre, il a dirigé, de 1990 à 1994, le séminaire d’« Études et travaux » destiné aux jeunes conservateurs du patrimoine et la collection de recueils, témoins de cet enseignement.

En 1999 et en 2000, après cinquante ans de recherches et de navigation en Méditerranée, il dirige deux expéditions pour proposer une nouvelle interprétation de l'Odyssée d'Homère.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il est l'époux de Solange Cuisenier, née Moreau[4].

Le Corpus de l'architecture rurale française[modifier | modifier le code]

Au titre des réalisations de Jean Cuisenier, il faut citer le grand chantier du Corpus de l’architecture rurale française, élaboré à partir des relevés inexploités, conservés au musée national des arts et traditions populaires, provenant de l’enquête d’architecture rurale réalisée entre 1942 et 1945 sous le régime de Vichy. La collection, forte de vingt-trois volumes, constitue un monument ethnologique sur les pratiques architecturales de la plupart des régions françaises[6],[7].

Ont été publiés les volumes suivants :

  • Henri Raulin, volume Dauphiné, Paris, Berger-Levrault, 1977
  • Henri Raulin, volume Savoie, Paris, Berger-Levrault, 1977
  • Claude Royer, volume Franche-Comté, Berger-Levrault, Paris, 1977
  • Henri Raulin, Georges Ravis-Giordani, volume Corse, Berger-Levrault, Paris, 1978
  • Marie-Noëlle Denis, Marie-Claude Groshens, volume Alsace, Paris, Berger-Levrault, 1978
  • Claude Royer, volume Lyonnais, Paris, Berger-Levrault, 1979
  • Claude Rivals, volume Midi toulousain et pyrénéen, Paris, Berger-Levrault, 1979
  • Richard Bucaille et Laurent Lévi-Strauss, volume Bourgogne, Paris, Berger-Levrault, 1980
  • Claude Gérard, volume Lorraine, Paris, Berger-Levrault, 1981
  • Suzanne Jean, Poitou, pays charentais, Paris, Berger-Levrault, 1981
  • Christian Bromberger, Jacques Lacroix, Henri Raulin, volume Provence, Paris, Berger-Levrault, 1981 (réédité en 1999 par les éditions A. Dié)
  • Paul Raybaut, Michel Perréard, volume Comté de Nice, Paris, Berger-Levrault, 1982
  • Jean Guibal, volume Bourbonnais, Nivernais, Paris, Berger-Levrault, 1982
  • Christian Zarka, volume Berry, Paris, Berger-Levrault, 1983
  • Pierre Bidart, Gérard Collomb, volume Pays aquitains, Paris, Berger-Levrault, 1984
  • Max-André Brier, Pierre Brunet, volume Normandie, Paris, Berger-Levrault, 1984
  • Daniel Le Couedic, Jean-René Trochet, volume Bretagne, Paris, Berger-Levrault, 1985
  • Francine de Billy-Christian, Henri Raulin, volume Ile-de-France, Orléanais, Paris, Berger-Levrault, 1986
  • Jean Cuisenier, Henri Raulin, François Calame, volume Nord, Pas-de-Calais, Lyon, La Manufacture, 1988
  • François Calame, Robert Fossier, volume Picardie, Éditions A. Dié, 1992
  • Jean Guibal, Henri Raulin, volume Languedoc-Roussillon, Éditions A. Dié, 1994
  • Abel Poitrineau, volume Auvergne, A. Dié, 1999
  • Claude Royer, volume Champagne, Ardenne, A. Dié, 2001

Distinctions[modifier | modifier le code]

Jean Cuisenier est officier de la Légion d’honneur (1989)[8], membre étranger de l’Académie royale des sciences orales et politiques d’Espagne (2001), de l’Académie des sciences de Bulgarie (2001), docteur honoris causa de l’université de Bucarest (2005)[6].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • L'art populaire en France, Office du Livre, Fribourg, 1975
  • Économie et parenté, leurs affinités de structure dans le domaine turc et dans le domaine arabe, Mouton, Paris-La Haye, 1975
  • Récits et contes populaires de Normandie. I Le bocage normand, Gallimard, Paris-Lyon, 1979 - Prix Gustave-Le-Métais-Larivière
  • (en collaboration avec Martine Segalen) Ethnologie de la France, coll. « Que sais-je ? », n° 2307), Paris, PUF, 1986 ; 2e éd. mise à jour, 1993. (ISBN 2-13-045216-7)
  • (en collaboration avec Marie-Chantal de Tricornot) Musée national des arts et traditions populaires : guide, Ministère de la culture et de la communication, éditions de la Réunion des musées nationaux, , 224 pages (ISBN 2711820874).
  • L'architecture rurale française, corpus des genres, des types et des variantes. Le Nord-Pas-de-Calais, avec Henri Raulin et François Calame, La Manufacture, Lyon, 1989
  • Ethnologie de l'Europe, coll. « Que sais-je ? », Paris, PUF, 1990[9]
  • La Maison rustique, logique sociale et composition architecturale, PUF, Paris, 1991
  • Le Feu vivant. La parenté et ses rituels dans les Carpathes, PUF, Paris, 1994
  • Précis de littérature européenne, PUF, "Précis", 1998
  • Les noces de Marko, le rite et le mythe en pays bulgare, Plon, Paris, 1998
  • Mémoires des Carpathes, Plon, Terres humaines, 2000
  • Le Périple d'Ulysse, Fayard, Paris, 2003
  • L’héritage de nos pères, un patrimoine pour demain ?, La Martinière, Paris, 2006
  • Penser le rituel, PUF, Paris, 2006 - Prix Louis-Castex de l’Académie française en 2007

Articles[modifier | modifier le code]

  • Le corpus de l'architecture rurale française. Esquisse pour une synthèse prochaine, dans Terrain, No 9, , pp. 92–99

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Bernières-sur-Mer. L'ethnologue Jean Cuisenier n'est plus », sur Ouest-France, (consulté le )
  2. « matchID - Moteur de recherche des décès », sur deces.matchid.io (consulté le )
  3. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  4. a et b Biographie de Jean Cuisenier, sur le site Who's Who in France.
  5. Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960, sur le site Ressources numériques en histoire de l'éducation.
  6. a b c d et e Pierre Bidart et Martine Segalen, Jean Cuisenier. Itinéraire d'un chercheur et questions pour l'ethnologie, Ethnologie Française, 2007/HS (vol. 37), p. 5-9.
  7. Gérard Collomb, « Logique sociale et composition architecturale : Jean Cuisenier et le corpus de l’architecture rurale française », Bérose - Encyclopédie internationale des histoires de l'anthropologie,‎
  8. « LEGION D'HONNEUR », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. J. Cuisenier, Ethnologie de l'Europe, suivi d'une réponse de J. Cuisenier (compte rendu), Bernard Sergent, L'Homme, année 1993, volume 33, numéro 125, pp. 195-198

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anne Dhoquois (dir.), « Jean Cuisenier », in Comment je suis devenu ethnologue, Le Cavalier Bleu, Paris, 2008 (ISBN 9782846701945)

Liens externes[modifier | modifier le code]