Jean Anglade — Wikipédia

Jean Anglade
Jean Anglade en 2010.
Biographie
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Décès
Nom de naissance
Jean Jacques Annet AngladeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Traducteur, enseignant du secondaire, biographeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jean Anglade, né le au hameau des Bonnets, village d'Escoutoux, près de Thiers (Puy-de-Dôme) et mort le à Clermont-Ferrand[1], est un écrivain et traducteur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Né au hameau des Bonnets[2], commune d'Escoutoux près de Thiers dans le Puy-de-Dôme, Jean Anglade est le fils de Jean (ouvrier maçon) et de Félistine Chaleron (servante), surnommée « Célestine »[3]. Un an après sa naissance, son père est tué pendant la Première Guerre mondiale le à Cléry-sur-Somme sur le front de la Somme. Sa mère se remarie en 1920 avec un charretier, ce qui amène le jeune Jean « à pousser à la roue souvent, quand le charretier s'embourbe »[4]. Il se marie le avec Marie Ombret (institutrice), originaire du hameau de Grezes, commune de Saugues (Haute-Loire).

Après des études au cours complémentaire, Jean Anglade entre à l'école normale d'instituteurs de Clermont-Ferrand, et poursuit en même temps de façon autodidacte ses études pour devenir professeur de Lettres.

Dès 1944, il est professeur de français à l’École nationale professionnelle de Thiers (aujourd'hui lycée Jean Zay).

Il obtient son agrégation d'italien en 1947[5], puis enseigne cette langue au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand de 1949 à 1975[6].

Carrière[modifier | modifier le code]

Jean Anglade est plutôt un auteur discret. Il apparaît très rarement à la télévision. Cependant, son succès ne se dément jamais[7]. Chaque année, il donne un rendez-vous littéraire avec ses lecteurs. Assez prolifique, il est à l'instar d'Alexandre Vialatte, une référence dans la culture littéraire d'Auvergne[8].

Il obtient le prix du roman populiste en 1957 pour L'Immeuble TAUB, le prix des libraires en 1962 pour La Foi et la Montagne, le prix de l'Académie française en 1971 pour La Vie quotidienne dans la Massif Central au XIXe siècle et le prix Arverne en 2007 pour Le Temps et la Paille.

Dernières années[modifier | modifier le code]

En 2011, un film intitulé "A l'école de la vie " relate les premières années de sa vie, réalisé par David Girard et Yves Courthalliac[9],[10].

Il fête ses cent ans le [11]. Son ami Jean-Paul Pourade fonde le Cercle Jean Anglade et obtient, avec l'appui du Président de la Région René Souchon et de Jean Cluzel, membre de l'lnstitut de France et ami de Jean Anglade, que l'écrivain auvergnat se voit décerner la Légion d'honneur qui lui est remise le 13 février 2016 à Bransat des mains de Jean Cluzel.

Il meurt le à l'âge de 102 ans[12].

Les langues[modifier | modifier le code]

Jean Anglade utilise et connaît plusieurs langues romanes qu'il traduit ou introduit dans ses textes.

L'occitan[modifier | modifier le code]

Dans la famille de Jean Anglade et dans les environs de la ville de Thiers on parlait l'auvergnat, un dialecte de l'occitan. Le sous-dialecte parlé était plus précisément le parler thiernois. L'auteur revient souvent sur la langue d'oc dans ses textes où il utilise soit des bribes de phrases, soit du français régional empreint de termes auvergnats[13]. Dans son Histoire de l'Auvergne ou les Grandes Heures de l'Auvergne, il choisit d'englober l'ancien occitan avec les parlers gallo-italiques, qu'il trouve plus proches de la langue d'oc que de l'italien[14].

« Cette langue d'oc - qui offrait beaucoup moins de différences en ses diverses variétés que les dialectes actuels survivants - était parlée de la Loire aux Pyrénées, de l'Océan jusqu'à l'Adriatique, et plusieurs troubadours italiens devaient l'illustrer, comme Sordello ou Dante [...] »

— Jean Anglade, Les Grandes Heures de l'Auvergne

Il cite souvent Dante Alighieri qui parlait à la fois le toscan et la langue d'oc, langues qu'il maitrisait parfaitement et qu'il utilisait indifféremment dans ses ouvrages. La proximité des deux langues a également influencé et facilité son apprentissage de l'Italien.

L'italien[modifier | modifier le code]

Autre que romancier francophone, Jean Anglade a traduit beaucoup de grands textes italiens classiques vers le français comme Le Prince de Machiavel, les Fioretti de saint François d'Assise ou encore le Décaméron de Boccace.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Biographies[modifier | modifier le code]

Entretiens[modifier | modifier le code]

  • Entretiens avec Jules Romains, entretiens d'une durée totale d'1 h 28 min, initialement diffusés en 6 parties les 24 et sur France-Culture, commercialisés en 2 disques compacts par l'INA en 1996
  • Radioscopie de Jacques Chancel avec Jean Anglade, enregistrée le sur l'antenne de France Inter

Histoire[modifier | modifier le code]

  • La Vie quotidienne dans le Massif central au XIXe siècle, Hachette, 1971, prix Toutain de l'Académie française en 1972
  • La Vie quotidienne contemporaine en Italie, Hachette, 1973
  • Histoire de l'Auvergne, Hachette, 1974 (ISBN 2012356389)
  • Les Grandes Heures de l'Auvergne, Perrin, 1977
  • La Vie quotidienne des immigrés en France de 1919 à nos jours, Hachette, 1984
  • Le Pape ami du diable et autres histoires mystérieuses, Éditions du Rocher, 2000
  • Femmes de nos campagnes, Presses de la Cité, Collection Terres de France, 2005

Essais[modifier | modifier le code]

  • Les Greffeurs d'orties : l'Église et le prolétariat, La Palatine, 1958
  • Grands Mystiques, Pierre Waleffe, 1967
  • Solarama d'Auvergne, Solar, 1972
  • Une vie en rouge et bleu, Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-253-15809-7)
    La guerre vue par le dernier des poilus.

Albums illustrés[modifier | modifier le code]

  • L'Auvergne que j'aime, SUN, 1974
  • Drailles et burons d'Aubrac, photographies de Jean-Dominique Lajoux, Le Chêne, 1979
  • L'Auvergne et le Massif central d'hier et de demain, Jean-Pierre Delarge, 1981
  • Clermont-Ferrand d'autrefois, Horvath, 1981
  • Clermont-Ferrand fille du feu, Xavier Lejeune, 1990
  • Les Auvergnats, La Martinière, 1990
  • Mémoires d'Auvergne, De Borée, 1991
  • L'Auvergne vue du ciel, De Borée, 1993
  • Trésors de bouche, De Borée, 1996
  • Mon beau-pays la Haute-Loire, De Borée, 1998
  • Mémoires Paysannes, De Borée, 2003, peut-être une réédition sous un autre intitulé de "Mémoires d'Auvergne" chez le même éditeur en 1991.
  • L'Auvergne de Jean Anglade, De Borée, 2007

Divertissements[modifier | modifier le code]

  • Célébration de la Chèvre, Robert Morel, 1970 (rééd. Annie Coralli, 1997)
  • Riez pour nous, Robert Morel, 1971
  • Cent Clés pour comprendre le feu, Robert Morel, 1973
  • Jean Anglade raconte, Le Cercle d'Or, 1975
  • Les Singes de l'Europe : ces sacrés Français, Julliard, 1976
  • Les Zigzags de Zacharie, Éditions CRÉER, 1978
  • Fables omnibus, Julliard, 1981
  • Mes montagnes brûlées, A.C.E., 1985 (réédition De Borée-Corallin 2000, sous le titre Le Pain de Lamirand)
  • L'Auvergnat et son histoire, bande dessinée avec Alain Vivier, Horvath
    • Vol. 1, Des crocodiles à Sidoine Apollinaire, 1979
    • Vol. 2, Du VIe siècle aux Croisades, 1980
  • Confidences auvergnates, De Bartillat, 1993
  • L'Auvergne aux tisons, Coralli, 1994
  • Auvergnateries, Canope, 1994
  • La Bête et le bon Dieu, Presses de la Cité, 1996
  • Le Faon sans héritage, AEDIS, 1996
  • Abécédaire auvergnat, Coralli, 1997

Traductions de l'italien[modifier | modifier le code]

Poésie[modifier | modifier le code]

  • Chants de guerre et de paix, Le Sol Clair, 1945

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Le Cousin des îles, scénario en trois temps, d'après les Bons Dieux

Scénarios pour le cinéma ou la télévision[modifier | modifier le code]

  • Une pomme oubliée, réalisation de Jean-Paul Carrère
  • Les Mains au dos, réalisation de Patricia Valeix

Souvenirs[modifier | modifier le code]

  • Aux sources de mes jours, album illustré, Presses de la Cité, 2002, rééd. 2010

Cassettes audio[modifier | modifier le code]

Vidéocassettes[modifier | modifier le code]

  • Gens d'Auvergne, Films Montparnasse
  • Le Tour de France des métiers (en Auvergne), BETA production
  • Sur la trace des contrebandiers... en Auvergne (Mosaique Films 2007)

Décorations[modifier | modifier le code]

Postérité[modifier | modifier le code]

Jean Paul Pourade, ami de Jean Anglade, fonde le « Cercle Jean Anglade ». Jean Cluzel en devient le président d'honneur.

Clarisse Énaudeau, directrice littéraire des Presses de la Cité et Jean-Paul Pourade, président du Cercle Jean Anglade, décident de créer le prix Jean Anglade qui récompensera le premier roman d'un écrivain dont l'ouvrage mettra en exergue les valeurs chères à Jean Anglade dans ses romans : humanisme et universalité.

Prix Jean Anglade[modifier | modifier le code]

Le premier prix est désigné en par un jury présidé par l'écrivain Franck Bouysse et remis au lauréat lors du Salon du livre de Royat-Chamalières auquel l'écrivain Jean Anglade fut fidèle jusqu'à sa disparition.

Le prix 2019 est décerné à Véronique Pierron, pour son livre Les Miracles de l'Ourcq, paru aux éditions des Presses de la Cité en [20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'écrivain Jean Anglade est mort à l'âge de 102 ans », sur Franceinfo, (consulté le ).
  2. L'acte de naissance de Jean Anglade a été dressé à la mairie de Thiers mais, selon ses déclarations du 22 juin 1996 puis sa préface au numéro 1 de la revue annuelle Escotal : entre Dore et Montguerlhe, paru en 1998, il aurait en réalité vu le jour au hameau des Bonnets, aujourd'hui disparu. Voir verbatim des propos de Jean Anglade sur la page D'Escoteum à Escoutoux, consultée le 20 juillet 2014, et l'Index des publications de l'association Escotal, consulté le 20 juillet 2014.
  3. Jean Anglade, Aux sources de mes jours, Paris, Presses de la Cité, coll. « Production Jeannine Balland », , 143 p., 26 cm (ISBN 2-258-06000-1, BNF 38924311), p. 8
    « Mais grâce à mes oreilles je recevais d'abord et surtout la voix de ma mère, officiellement prénommée Félistine, mais que tout le monde appelait Célestine pour des raisons qui m'échappent. »
  4. Selon sa fiche de présentation sur le site des éditions des Presses de la Cité.
  5. Voir sur rhe.ish-lyon.cnrs.fr.
  6. BnF data.bnf.fr.
  7. Son roman Le Semeur d’alphabets (2007) figure par exemple en douzième sur la liste des livres les plus empruntés en bibliothèque en France dressée par livreshebdo.fr (un résumé de la liste se trouve sur le blog du journaliste Pierre Assouline.
  8. Voir la dernière partie de l'interview donnée à l'express.fr.
  9. Centre France, « La vie de Jean Anglade se réécrit à Arlanc », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  10. Centre France, « Les 100 ans de Jean Anglade », sur www.lamontagne.fr, (consulté le )
  11. Marie-Pascale Vincent, « Lozère : à 100 ans, Jean Anglade dédicace son dernier roman » sur midilibre.fr.
  12. Astrid de Larminat, « Disparition de Jean Anglade, le «Pagnol Auvergnat», à 102 ans », Le Figaro,‎ (ISSN 1241-1248 et 0182-5852, lire en ligne).
  13. Raymond Guéguen, Les langues d'Europe: le français au cœur des langues d'Europe, Paris, Éditions Édilivre, (ISBN 978-2-917135-02-0, lire en ligne), p. 58 :

    « Le français régional d'Occitanie, largement utilisé par des écrivains comme Alphonse Daudet, Marcel Pagnol, Jean Giono, Henri Bosco, Henri Pourrat, Eugène Le Roy, Thyde Monnier, Jean Anglade, [...] reste quant à lui bien vivant. »

  14. Jean Anglade, Les Grandes Heures de l'Auvergne, Paris, Éditions Perrin, , 384 p. (ISBN 978-2262012908, lire en ligne).
  15. Ou 1964 selon la BNF.
  16. Peut-être réédition d'un roman publié sous un autre titre ?
  17. « Nominations ou promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres juillet 2010 », sur www.culture.gouv.fr (consulté le )
  18. Remise le 19 avril 2015 par Jean Cluzel de l'Institut de France.
  19. Remise en avril à Arsac en Velay par le sénateur Gérard Roche[source insuffisante].
  20. Selon le site lisez.com[source insuffisante].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]