Jean-Urbain Guérin — Wikipédia

Jean-Urbain Guérin
Jean-Urbain Guérin, Autoportrait, 1803 (cabinet des estampes et des dessins de Strasbourg)[1].
Naissance
Décès
(à 75 ans)
ObernaiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Jean-Urbain Guérin, né à Strasbourg le [2] et mort à Obernai le [3], est un dessinateur et peintre de miniature français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sabre d'officier de cavalerie légère à monture hongroise, offert à Guérin par le général Kléber, musée historique de Strasbourg.
Pierre-Louis Roederer, gravure de Franz Gabriel Fiesinger d'après un dessin de Jean Urbain Guérin.

Fils du graveur Jean Guérin de Strasbourg, Jean-Urbain Guérin reçoit sa première formation de son père, puis de Charles-Alexis Huin. D'après Prévost et d'Amat, Guérin aurait aussi étudié auprès de Jean-Baptiste Regnault. Il est envoyé dans la capitale avec Jean-Baptiste Kléber, son ami d'enfance. Il y fréquente les Alsaciens de Paris, en particulier Jean-Baptiste Weyler, qui lui conseille de faire une carrière dans l'art de la miniature. Il poursuit son apprentissage auprès de David puis travaille avec Jean-Baptiste Isabey, son cadet de 7 ans, qu'il a connu dans l'atelier de David.

Guérin lui-même mentionne dans son livre de raison qu'il a réalisé, en 1791, le portrait de Georgiana, duchesse du Devonshire, amie de la reine Marie-Antoinette. Cette dernière, dont il fait également le portrait, protègera toujours le jeune artiste. Il peint encore Louis XVI et dessine le portrait de plusieurs députés du tiers-état (1785). Ceux-ci sont gravés quelque temps plus tard par Franz Gabriel Fiesinger.

On retrouve Jean-Urbain Guérin, alors membre de la section des Filles Saint-Thomas de la Garde nationale, devant les Tuileries protégeant à son tour la famille royale contre les sans-culottes lors de la journée du 20 juin 1792. Suspect sous la Terreur, il quitte Paris et s'engage dans l'armée de Desaix avant de trouver refuge en Alsace[4]. Il ne revient qu'en 1798.

Au cours de sa carrière, il réalise le portraits de plusieurs généraux de la République dont celui, maintes fois recopié, de Kléber, son ami d'enfance et de Bonaparte. Il laissera aussi un portrait de Mozart[5].

Revenu en France sous le Consulat (1798), il entre au service de Joséphine de Beauharnais et expose au Salon jusqu'en 1827.

Il meurt à Obernai le [3].

Jean-Urbain Guérin reste, avec Jean-Baptiste Isabey et Jacques Augustin, un des miniaturistes les plus réputés de son temps. Une anecdote rend compte de l'estime que lui portait le peintre David: « David professait pour ce beau talent une estime particulière. Sur le point de marier une de ses filles, il voulut devoir le portrait de la jeune fiancée au pinceau de Jean Guérin. Celui-ci, justement fier de ce choix, consentit volontiers, mais à condition que le peintre des Sabines poserait lui-même le modèle. Nous n'avons pas besoin de dire que cet ouvrage fut un des meilleurs de l'habile miniaturiste. »[6].

Jean-Urbain Guérin est le frère de Christophe Guérin peintre et graveur (1758-1831), et l'oncle du peintre Gabriel-Christophe Guérin (1790-1846).

Œuvres[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Autoportrait tardif présumé (attribution)

Jean-Urbain Guérin s'est représenté à plusieurs moments de sa vie.

Le plus ancien autoportrait identifié est un dessin datant des années 1790, conservé à la Klassik Stiftung (en) de Weimar[9],[10]. Au début du XIXe siècle, l'artiste allemand Heinrich Franz Schalck s'en est inspiré pour réaliser un portrait miniature en grisaille de Guérin, inséré dans le couvercle d'une boîte faisant partie des collections du cabinet des estampes et des dessins de Strasbourg[11].

Le même musée strasbourgeois a acquis en 2021 un autre autoportrait dessiné de Guérin, daté de 1803[1].

Un autre autoportrait présumé, plus tardif, réalisé à l'aquarelle, a aussi été proposé aux enchères en 2003[12].


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Jean-Urbain Guérin au sommet de son art », sur Musées de Strasbourg (consulté le ).
  2. Registre de baptême de la paroisse Saint-Louis, page 115, cote du registre 1758-1766 - N82, en ligne sur le site des archives départementales du Bas-Rhin.
  3. a et b Acte de décès no 130 de la page 36 de 50 d'Obernai, cote du registre 1836 - 4 E 348/31, en ligne sur le site des archives départementales du Bas-Rhin.
  4. Florian Siffer, Jean-Urbain Guérin et Obernai, un artiste et ses racines, Obernai, Société Société d'histoire et d'archéologie, Dambach, Barr, Obernai, , 9 p., pp 117-126
  5. [image]Estampe gravée d'après guérin.
  6. Annales de la Société libre des Beaux-Arts (article de M. Desains) cité par Frédéric Reiset in Notice des dessins, cartons, pastels, miniatures et émaux exposés dans les salles du musée impérial du Louvre, 1869, p. 324.
  7. « Wallace Collection Online - Georgiana, Duchess of Devonshire, and Lady Elisabeth Foster », sur wallacelive.wallacecollection.org (consulté le )
  8. Sur cette vingtaine, huit miniatures furent données par Félix Doisteau, dix par David David-Weill.
  9. (de) « Selbstporträt - Digitale Angebote der Klassik Stiftung Weimar », notice de l'œuvre, sur Klassik Stiftung Weimar (consulté le ).
  10. (de) « Jean-Urbain Guérin: Selbstbildnis », notice de l'œuvre, sur ausstellungen.deutsche-digitale-bibliothek.de (consulté le ).
  11. « Une bien précieuse boîte », sur Musées de Strasbourg (consulté le ).
  12. « Autoportrait », sur Artnet (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Etienne Charavay, Une famille de peintres alsaciens: les Guérin, 1734 - 1846, Paris, Charavay Frères, 1880.
  • Georges Foessel, « Jean Urbain Guérin », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 14, p. 1322.
  • Jules Renouvier, Histoire de l'art pendant la Révolution considéré principalement dans les estampes, Paris, Librairie Renouard, 1863.
  • Leo R. Schidlof, La Miniature en Europe, aux XVIe, XVIIe et XIXe siècles, Graz, 1964, p. 330-331.
  • Pierrette Jean-Richard, Inventaire des miniatures sur ivoire conservées au cabinet des dessins, musée du Louvre et musée d'Orsay, Paris, 1994, p. 154-164.
  • L'Âge d'or du petit portrait, [catalogue d'exposition], Bordeaux, Genève, Paris, 1995, p. 52.
  • Portraits des maisons royales et impériales de France et d'Europe : les miniatures du musée Condé à Chantilly, Somogy éditions d'art, 2007.
  • Nathalie Lemoine-Bouchard, « Jean Urbain Guérin », in Les peintres en miniature, 1650-1850, Les éditions de l'amateur, 2008, 560 p. (ISBN 978-2859174682)

Liens externes[modifier | modifier le code]