Jean-Pierre Jeunet — Wikipédia

Jean-Pierre Jeunet
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Sitges Film Festival Best Director award (d) ()
European Film Award - People's Choice Award for Best Director (d) ()
Prix du cinéma européen du meilleur réalisateur ()
Prix du cinéma européen du meilleur film ()
Commandeur des Arts et des Lettres‎ ()
Grand prix de l'Imaginaire
Prix Edgar-Allan-Poe
Chevalier de la Légion d'honneur‎Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
signature de Jean-Pierre Jeunet
Signature

Jean-Pierre Jeunet, né le jeudi au Coteau (Loire), est un réalisateur et scénariste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation, coréalisation et révélation critique[modifier | modifier le code]

Né au Coteau (près de Roanne), Jean-Pierre Jeunet a fait ses études à Nancy au lycée Poincaré[1]. Avant d'entamer sa carrière au cinéma, il a d'abord travaillé comme technicien chez France Télécom à Nancy[2].

Jean-Pierre Jeunet débute dans le métier en réalisant des films publicitaires, et des vidéoclips (parmi lesquels Tombé pour la France d'Étienne Daho en 1986 ou La Fille aux bas nylon de Julien Clerc en 1984). En parallèle, il réalise en commun avec le dessinateur Marc Caro des courts métrages d'animation, L' Évasion (1978) et Le Manège (1980).

Les deux réalisateurs passent un an et demi à confectionner dans les moindres détails leur troisième court métrage Le Bunker de la dernière rafale, en 1981. Tous leurs courts métrages sont récompensés dans de nombreux festivals, aussi bien en France qu'à l'étranger.

C'est leur premier long métrage surréaliste, Delicatessen, avec Dominique Pinon et Jean-Claude Dreyfus, réalisé en 1991, qui les propulse sur le devant de la scène. L'œuvre est couronnée par des Césars dont ceux du meilleur premier film et du meilleur scénario. Leur second long-métrage met presque quatre ans à se concrétiser. La Cité des enfants perdus (1995) est un conte noir, totalement novateur pour l'époque sur le plan des effets spéciaux (exécutés en partie par Pitof), et qui a nécessité la création de nouveaux logiciels. Après sa présentation à Cannes en 1995, il est distribué partout dans le monde avec succès.

Confirmation commerciale et consécration[modifier | modifier le code]

En 1997, à la suite du retrait du réalisateur anglais Danny Boyle, Jean-Pierre Jeunet se voit proposer la mise en scène du quatrième épisode des aventures d'Ellen Ripley, Alien, la résurrection. Se séparant de Marc Caro, il part donc poursuivre sa carrière aux États-Unis. Comme à l'accoutumée, il fait équipe commune avec son (autre) complice de toujours, Dominique Pinon, et retrouve aussi Ron Perlman, déjà présent dans La Cité des enfants perdus. Le cinéaste confirme avoir joui d'une certaine liberté[3], et si les critiques américaines sont très moyennes, le blockbuster est un succès au box-office.

En 1999, Jean-Pierre Jeunet a été le premier président du festival de cinéma de La Foa, en Nouvelle-Calédonie.

En 2000, il revient en France, pour tourner Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, avec Audrey Tautou et Mathieu Kassovitz, Rufus, Isabelle Nanty, Jamel Debbouze, et son acteur fétiche Dominique Pinon. Avec ce film, le cinéaste enregistre un succès sans précédent : plus de huit millions d'entrées et quatre Césars remportés sur treize nominations : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleure musique, et Meilleurs décors. Ce film a été directement inspiré d'un fait de la vie de l'écrivain Michel Folco[4]. Ce triomphe lui permet de monter quatre ans plus tard l'adaptation du roman de Sébastien Japrisot : Un long dimanche de fiançailles ; un projet d'envergure que Jeunet portait depuis dix ans, et récompensé par cinq Césars. Pour cette grande fresque romanesque sur fond de guerre 1914-1918, Jeunet retrouve sa « fabuleuse » actrice Audrey Tautou, entourée d'une distribution prestigieuse, dont Marion Cotillard.

Après le tournage du film Un long dimanche de fiançailles, il refuse le poste de réalisateur du film Harry Potter et l'Ordre du phénix, œuvre tirée du roman du même nom, écrit par J. K. Rowling[5]. Il commencera une période de pré-production pour un film commandé par la Fox : L'Odyssée de Pi. Cependant, son projet sera considéré comme trop onéreux par la Fox qui le confiera plus tard à Ang Lee[6].

Le cinéaste reste donc fidèle au cinéma francophone pour ses projets suivants, confirmant néanmoins son aura à l'international.

Ralentissement[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Jeunet au festival international du film d'animation d'Annecy 2017 pour l'avant-première de Deux escargots s'en vont.

En 2006, Jean-Pierre Jeunet est président du jury du 19e Festival international du film de Tokyo, et en 2009, il est le parrain du Salon du cinéma et assure la présidence du jury du 35e Festival du cinéma américain de Deauville.

En sort son sixième long-métrage, Micmacs à tire-larigot, une comédie décalée à la distribution aussi éclectique et populaire que celle de Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, et menée par Dany Boon. Le film est présenté comme une satire sur le commerce illégal d'armes. Malgré ce pedigree, le film rassemble à peine plus d'un million de spectateurs[7].

Il part ensuite pour le Canada pour réaliser L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, adaptation du roman éponyme de Reif Larsen sorti en 2009[8]. Le long-métrage sort en 2013, et s'appuie essentiellement sur une distribution internationale. Il reçoit des critiques positives, à défaut de convaincre en salles.

En 2015, Jean-Pierre Jeunet faillit rentrer dans le monde de la télévision et du streaming en réalisant un pilote, pour Amazon Studios, Casanova avec Diego Luna incarnant le célèbre italien[9]. La série n'est pas commandée[10].

En , Jean-Pierre Jeunet est membre du jury du 15e Festival international du film de Marrakech, présidé par Francis Ford Coppola.

En 2015, il déclare que son prochain film sera dans la veine de L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut[11]. Il indique en 2017 qu'il a deux scripts, l'un sur un film érotique, l'autre sur les robots et l'intelligence artificielle[12]. Les deux scripts ont eu des difficultés de financement pendant un temps, mais le réalisateur déclare que le problème est en passe d'être résolu. Sur les deux scripts, le premier devrait être converti en série de production allemande, le second sera lui produit par Netflix, séduit par le "décalage" et la "rugosité"[13].

En 2016, Jean-Pierre Jeunet sort en ligne un court-métrage d'animation, Deux escargots s'en vont, coréalisé avec Romain Segaud. Ce court-métrage est l'adaptation d'un poème de Prévert. Cette production est directement sortie en ligne après avoir fait la tournée des festivals. Au casting, il réunit certains des acteurs et actrices récurrents de ces productions, tels Jean-Claude Dreyffus, Mathieu Kassovitz ou encore Yolande Moreau et Audrey Tautou[14]. À la fin du mois d'avril, le réalisateur publie son premier ouvrage, 500 anecdotes de tournage[14]. Alors qu'il n'a plus réalisé de vidéoclip depuis de nombreuses années et qu'il refuse de le faire à nouveau, il se laisse convaincre en 2017 par Gauvain Sers de concevoir celui de son titre Pourvu, dont les paroles font référence à Jeunet et Amélie Poulain[15].

Au cours de l'année 2019, Jean-Pierre Jeunet a envisagé de tourner un faux documentaire sur les coulisses de son succès mondial Amélie Poulain[16].

Les années 2020[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Jeunet présentant Alien, la résurrection aux Publicis Cinémas en .

En 2021, Jean-Pierre Jeunet est l'invité d'honneur du Festival Films Courts de Dinan. Le jury est constitué du réalisateur Marc Caro, de la productrice Claudie Ossard, et de l'acteur Jean-Claude Dreyfus. Le festival réunit ces quatre figures du cinéma à l'occasion du trentième anniversaire du film Delicatessen[17].

Comme mentionné précédemment, en 2015, Jean-Pierre Jeunet se lance dans la rédaction de deux scénarios. En 2019, le réalisateur annonce que son prochain long-métrage s'intitulera Big Bug et tournera autour de l'intelligence artificielle. Le tournage, qui devait débuter en avril-mai 2020, est lancé en octobre 2020[16]. Le film est produit par le site de vidéo à la demande Netflix, ce qui pour Jean-Pierre Jeunet représente un soulagement après 9 années d'absence dans le secteur des long-métrages. Le réalisateur fait un rapprochement avec son premier long-métrage (Delicatessen) qui, "trop décalé", n'intéressait pas les investisseurs ou représentait pour eux "un risque"[18]. Au cours de la promotion de son film Netflix, Jean-Pierre Jeunet a donné son point de vue sur l'opposition entre le cinéma traditionnel et la société américaine. Pour lui, il s'agit d'un faux débat, "les choses ne se remplacent pas, elles s'additionnent".

« Les plateformes n'ont pas remplacé le cinéma, qui n'a pas remplacé le théâtre. Il y aura toujours des films en salles pour les grands films. Le monde change, il faut s'adapter »[19]

Parrain d'une école de cinéma[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Jeunet était également le parrain d'une école de cinéma, l'Institut des métiers du cinéma de Normandie, à Cherbourg, de 2006 à sa date de fermeture en 2010. Il est, depuis de nombreuses années, le parrain de l'ÉSEC (École supérieure d'études cinématographiques à Paris) qu'il soutient depuis le trentième anniversaire de cette institution auprès d'autres personnalités du cinéma international.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Ses films mêlent le fantastique et le décalage absurde à une représentation de la réalité dans diverses proportions, soit en créant des univers oniriques à partir d'éléments quotidiens, notamment urbains (Delicatessen, La Cité des enfants perdus), soit en faisant ressortir les éléments du hasard dans le quotidien (Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain).

Ses films comportent toujours une part d'humour enfantin, même lorsqu'il traite de l'horreur (par exemple dans Alien, la résurrection, le fauteuil roulant de Dominique Pinon ou bien le système d'ouverture de portes avec l'haleine).

Visuellement, sa signature se caractérise par la présence de filtres jaunes sur l'image, présents sur une grande partie de sa filmographie.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Jeunet à l'avant-première de Monuments Men en 2014.

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Courts métrages[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Box-office :

Film Année Box-office français
Delicatessen 1991 1 407 818 entrées
La Cité des enfants perdus 1995 1 304 898 entrées
Alien, la résurrection 1997 2 845 095 entrées
Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain 2001 8 636 041 entrées
Un long dimanche de fiançailles 2004 4 454 783 entrées
Micmacs à tire-larigot 2009 1 258 804 entrées
L'Extravagant Voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet 2013 636 371 entrées
Total 20 543 810 entrées

Clips musicaux[modifier | modifier le code]

Publicités[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur de nombreuses publicités dont Die Zeitmaschine pour Milka en 2016, EDF en 2002, la Cliothérapie pour Renault en 1999, BNP en 1998, Peugeot, Société générale, Gan, Cetelem, Interflora, Lustucru, Barilla, Malabar, Urgo, Steffy, Freecall, Buggy, Catch, Sécurité routière, etc.

En 2009, il est également le réalisateur de Train de nuit, un film de 2 min 25 s pour un célèbre parfum - No 5 de Chanel - pour lequel il retrouve sa comédienne fétiche Audrey Tautou.

Scénariste[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

  • Je me souviens... 500 anecdotes de tournage, éditions LettMotif, 2021[20].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Jeunet aux côtés de Pierre-William Glenn, recevant le prix Lumières 2014.

En 1990, Jean-Pierre Jeunet reçoit le Prix de l'Aide à la Création de la Fondation Gan pour le Cinéma pour Delicatessen.

Césars[modifier | modifier le code]

Lumières de la presse internationale[modifier | modifier le code]

Oscars[modifier | modifier le code]

Golden Globes[modifier | modifier le code]

Prix du cinéma européen[modifier | modifier le code]

Prix Edgar-Allan-Poe[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Interview dans L'Est républicain du 10 octobre 2009
  2. Web-libre.org
  3. « Redirection CINEPHILIA.FR », sur cinephilia.fr (consulté le ).
  4. Institut National des Archives (Antenne 2), « L'inconnu du photomaton », (consulté le )
  5. La Gazette du Sorcier - Pourquoi Jeunet a refusé OdP C'est finalement David Yates qui décrochera le poste, et mettra en scène tous les opus suivants.
  6. « Jean-Pierre Jeunet - Site officiel », sur Jean-Pierre Jeunet (consulté le ).
  7. « Micmacs à tire-larigot », sur jpbox-office.com (consulté le ).
  8. « Jean-Pierre Jeunet de retour en 3D ! », sur allocine.fr, (consulté le ).
  9. « Sneaky Pete et Casanova, l'été en demi-teinte des séries d'Amazon », sur Télérama,
  10. « Jean-Pierre Jeunet : "Caro et moi, on s'en est pris plein la gueule sur l'esthétique de nos films" », sur 20 Minutes,
  11. Selon l'interview qu'il accorde à Laurent Weil pour l'émission Sorties prévues en 2016.
  12. « Jean-Pierre Jeunet : "Je ne vais pas me plaindre d'avoir réalisé Amélie Poulain" », sur BFM,
  13. Joanna Mutton, « Jean-Pierre Jeunet et Guillaume Laurant ont signé chez Netflix pour un film de science-fiction », sur premiere.fr, (consulté le )
  14. a et b Brigitte Baronnet, « Albert Dupontel, Audrey Tautou, Mathieu Kassovitz réunis pour un court métrage de Jean-Pierre Jeunet », sur allocine.fr, (consulté le )
  15. « RIFFX.HEBDO : LA PLAYLIST DE GAUVAIN SERS », sur riffx.fr, (consulté le ).
  16. a et b « Jean-Pierre Jeunet tourne Big bug, comédie futuriste avec Isabelle Nanty et Elsa Zylberstein », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  17. Ouest-France, « Le réalisateur Jean-Pierre Jeunet sera le parrain de l'édition 2021 du Festival du film court de Dinan », sur ouest-france.fr
  18. « Jean-Pierre Jeunet dit "merci à Netflix", qui diffuse dès vendredi son prochain film "Big Bug" boudé ailleurs », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  19. FranceInfo Culture, 9 février 2022
  20. Pascale Deschamps, « Jean-Pierre Jeunet raconte sa passion pour le cinéma dans "500 anecdotes de tournage" », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  21. « Jean-Pierre Jeunetchevalier de la Légion d'honneur » (consulté le )
  22. Arrêté du 10 février 2016 portant nomination et promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres.
  23. Nomination ou promotion dans l'ordre des Arts et des Lettres, janvier 2010

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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