Jean-Paul Kauffmann — Wikipédia

Jean-Paul Kauffmann
Jean-Paul Kauffmann en octobre 2013.
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Jean-Paul Kauffmann est un journaliste et écrivain français, né le à Saint-Pierre-la-Cour[1], en Mayenne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son arrière grand-père Michel Kauffmann quitte l'Alsace en 1871 après le traité de Francfort et s'installe dans la région de Vitré[2]. Jean-Paul Kauffmann naît à Saint-Pierre-la-Cour[3] mais, alors qu'il a neuf mois, ses parents rejoignent Corps-Nuds, en Ille-et-Vilaine, afin de reprendre une boulangerie-pâtisserie. Il entre comme pensionnaire dans un collège religieux, le collège Notre-Dame d'Orveau, à Nyoiseau (49), à l’âge de 11 ans. Malheureux pendant ces « années accablantes », il se réfugie dans la lecture des œuvres de Balzac, Stendhal et surtout Jean de La Fontaine[4]. Par amour pour la littérature, il croit avoir la vocation de journaliste et fait l’École supérieure de journalisme de Lille entre 1962 et 1966[2]. Il appartient à la 40e promotion de l'École[5].

Il effectue son service militaire comme coopérant dans un service d'éducation au Québec. Il y prolonge son séjour en travaillant dans un supplément hebdomadaire dans la presse de Montréal. Assistant à la Révolution tranquille, il songe à rester définitivement dans ce pays après être tombé amoureux de Mara, libraire originaire de Lettonie, comme il le raconte dans son récit Courlande[6].

Otage au Liban[modifier | modifier le code]

Revenu en France en 1970, il est engagé comme journaliste à Radio France internationale pendant sept ans, puis à l’AFP. En 1977, il intègre la rédaction du quotidien Matin de Paris et devient en 1984 grand reporter à L'Événement du jeudi. Alors que son magazine l'a envoyé en reportage au Liban, il est enlevé à Beyrouth avec Michel Seurat le 22 mai 1985. Son épouse Joëlle Brunerie-Kauffmann s'engage activement pour sa libération[7]. Après presque trois ans de détention, il est libéré le avec d'autres otages grâce à l'intervention de Jean-Charles Marchiani, alors que Jacques Chirac est Premier ministre de François Mitterrand. Michel Seurat est mort durant sa captivité[8] en 1986. À l'occasion de cet enlèvement, Jean-Paul Kauffman vit la traumatisante expérience de voyager, en plusieurs occasions, enroulé dans un tapis d'Orient où l'asphyxie l'amenait jusqu'à perdre connaissance, ce qui le mène à approfondir sa réflexion et marque fortement sa vie[9].

Écrivain[modifier | modifier le code]

En 1994, Jean-Paul Kauffmann crée la revue L'Amateur de cigare.

Écrivain, il a publié L' Arche des Kerguelen (Flammarion, 1993) qui reçoit le prix Jean-Freustié, puis La Chambre noire de Longwood (La Table Ronde, 1997) couronné par de nombreux prix (prix Roger-Nimier, Grand prix RTL-Lire, prix Jules-Verne, prix Joseph-Kessel et Prix Livre et Mer) ; La Lutte avec l'Ange (La Table Ronde, 2001) et 31, allées Damour - Raymond Guérin 1905-1955 (La Table ronde / Berg international, 2004). Tous ces livres ont une thématique commune : l'enfermement, mais n'évoquent jamais directement son expérience d'otage.

Jean-Paul Kauffmann au Festival international de géographie en 2002.

En 2002, Jean-Paul Kauffmann reçoit le Grand prix de littérature Paul-Morand décerné par l'Académie française[10].

Pour la première fois en 2007, dans La Maison du retour (NiL éditions, 2007), il évoque sa captivité, sa position d'otage et les moments qui ont suivi son retour, le douloureux réapprentissage d'une vie « normale », son incapacité à lire, lui, le passionné de littérature. Comme dans tous les livres de Jean-Paul Kauffmann, tout est écrit sur un ton feutré au travers de l'histoire de l'achat d'une maison, tanière ou sas pour revenir vers sa famille, vers la vie.

Amateur de vins de Bordeaux, il a publié plusieurs ouvrages sur ce sujet.

Avec Courlande (Fayard, 2009), le récit d'un voyage constitue la trame de plusieurs quêtes dont celle de l'identité d'un pays, la Courlande.

Il reçoit le prix de la langue française 2009 pour l'ensemble de son œuvre[11].

En 2016, il reçoit le prix du Mémorial, grand prix littéraire d'Ajaccio, pour son œuvre Outre-Terre (éditions des Équateurs). Il y raconte sa visite sur les routes de l’oblast de Kaliningrad à l’occasion du bicentenaire de la bataille d’Eylau[12].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Précision donnée par Jean-Paul Kauffmann lors de l'émission Affinités électives diffusée le 23 juillet 2009 sur France Culture ; Corps-Nuds, Ille-et-Vilaine, étant souvent citée à tort
  2. a et b Philippe Petit, « Jean-Paul Kauffmann », émission À voix nue sur France Culture, 14 avril 2014
  3. La médiathèque de son village d'enfance a été baptisée « Jean-Paul Kauffmann » en 2014. Source : « Culture. La médiathèque a été baptisée Jean-Paul Kauffmann », sur Ouest France, .
  4. Marie-Laure Delorme, « Jean-Paul Kauffmann : un retour à la vie », sur Le Journal du Dimanche,
  5. (fr) Annuaire des anciens de l'ESJ, « Anciens | ESJ Lille »
  6. Jean-Claude Raspiengeas, « Jean-Paul Kauffmann à la poursuite d'un souvenir », sur La Croix,
  7. Ina.fr Affaire Kauffman
  8. Jean-Paul Billo, « Les portraits de Jean-Paul Billo 2012-2013. Jean-Paul Kauffmann », sur France Bleu,
  9. « Je ne connais pas l'historicité de ce prophète Jésus Christ qui a soulevé les foules pendant quelque temps, mais il reste qu'il a prononcé des paroles sur l'amour ou la richesse que je trouve indépassables. Son message est même plus que jamais d'actualité. Cela résonne très fortement en moi. Non seulement, dit-il, vous devez pardonner à vos ennemis, mais vous devez aussi les aimer. », Revue XXI, no 19, 2012, Paris - revue21.fr
  10. Grand prix de littérature Paul-Morand, Académie française, consulté le 26 décembre 2019.
  11. « Jean-Paul Kauffmann obtient le prix de la langue française », LivresHebdo.fr, (consulté le )
  12. Isabelle Daunais, « ‘‘Une fissure dans le présent’’ : la ruine comme échappée chez Sylvain Tesson et Jean-Paul Kauffmann », Études françaises, vol. 56, no 1,‎ , p. 65-76 (lire en ligne)
  13. Historique du prix François-Mauriac sur le site officiel du domaine de Malagar.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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