Jean-François Romieu — Wikipédia

Jean-François Romieu
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Doyen
Faculté des sciences de Toulouse
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Jean François Romieu, né à Muret (Haute-Garonne) le et mort le , est le deuxième doyen de la Faculté des sciences de Toulouse.

Professeur de Mathématiques « transcendantes », il devient membre de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il commence sa carrière comme instituteur à Miremont (Haute-Garonne) puis il est curé constitutionnel de Muret. Abandonnant le sacerdoce pendant la période de déchristianisation de la Révolution française, il connait une carrière universitaire sous l'Empire puis la Restauration, en tant que premier professeur de Mathématiques de la Faculté des sciences de Toulouse. Il est ainsi le symbole d'une renaissance des études supérieures françaises structurées en facultés. Son biographe est Alexandre Du Mège[1].

Ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Jean-François Romieu est né à Muret le [2], dans le milieu de la bourgeoisie, d'une famille catholique pieuse, ce qui le conduit à entrer au séminaire diocésain de Toulouse.

Intéressé par les mathématiques, selon son biographe, il s'essaie à répondre à un concours lancé par l'académie des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse sur Fermat. Ainsi, il commet un Éloge de Fermat, qui, s'il n'est pas primé, retient l'attention de son premier biographe, Alexandre Du Mège. Le concours est remporté par l'abbé Louis Genty, qui prononce le discours en 1783 « De l'Influence de Fermat sur son siècle, relativement aux progrès de la haute géométrie, et à l’avantage que les mathématiques ont retiré et peuvent encore retirer de son ouvrage. ». Si Du Mège maitrise la mémoire des faits, à cette époque Romieu a 16 ans[3].

Toujours, selon du Mège dont il est l'ami et qui dresse de lui une histoire qui frôle l'hagiographie approximative, il devient Maître de conférences au séminaire de Toulouse[4]. Il y enseigne entre autres les mathématiques pendant cinq ans, mais cette mention semble surfaite.

Mgr François de Fontanges le nomme écolâtre de l'école de la fondation de Bernard Ferriol de Miremont, le . Romieu (ou Roumieu) est diacre, il doit assurer l'enseignement et faire dire les messes dans l'église du village prévues par le règlement de la fondation. Il est rémunéré pour cet office de 600 livres annuelles. Il y reste moins d’un an[5].

On apprend que le , il a été précédemment ordonné prêtre et qu'il quitte ce ministère d'écolâtre pour aller à Muret assurer la charge curiale, où il a reçu l'investiture de l'évêque et a été élu[6]. Ainsi il a reçu l'ordination sacerdotale à moins de 25 ans, il a donc dû avoir une dispense pour l'être et il fait partie des 8 % de sa classe d'âge dans le diocèse de Toulouse[7].

L'évêque qui le nomme est l'évêque constitutionnel Antoine Pascal Hyacinthe Sermet ; il est vraisemblable que Romieu a été ordonné prêtre par Sermet, celui-ci avait procédé à des ordinations le , mais son nom ne figure pas parmi les ordinants, rendant difficile l'identification de la date, du lieu d'ordination et de l'évêque consécrataire. Très vite Sermet ordonne deux prêtres le , dix le , suivent d'autres ordinations en octobre, novembre et [8]. Très peu de prêtres acceptent de prêter le serment à la constitution civile du clergé. Il y a un enjeu important pour le nouvel évêque de pourvoir aux fonctions curiales des prêtres assermentés. Il est donc vraisemblablement prêtre constitutionnel. Dans le district de Muret seuls 22 % des confrères le sont. On retrouve effectivement Jean François Romieu, curé de Saint-Jean-Baptiste de Lacombe annexe de Saint-Jacques du Muret. En 1791-1792, il y signe les registres[9]. Il a aussi remplacé le curé de la paroisse Saint-Jacques, Pierre Cornus, ancien député du clergé aux États généraux de 1789 pour le Comminges, insermenté. Comme de nombreux prêtres assermentés il a dû arrêter ses fonctions curiales en 1793.

Comment a–t-il vécu cette période révolutionnaire ? Comme pour l'ensemble du clergé français, la chose a dû être très difficile après l'établissement de la première République et l'abolition de la monarchie constitutionnelle (). Le 25 prairial an III () alors que la persécution anti-chrétienne diminue, et que les églises se rouvrent petit à petit au culte catholique, le conseil général de la commune de Muret dénonce l'« ex-notable » Romieu pour « avoir provoqué des arrestations pour se venger des citoyens qui ne croyaient point à la doctrine qu’il prêchait, plutôt pour assouvir ses passions haineuses que dans l'intention de servir les projets d'une faction qui tyrannisait alors la France »[10].

Du Mège veut nous instruire sur les qualités pastorales de curé Romieu « Là, voulant apaiser les haines, il fit de nombreux efforts pour réunir sous la même bannière, pour rassembler au pied du même autel des Français, divisés alors, non-seulement en deux factions politiques, mais, ce qui était plus redoutable encore, en deux sectes rivales. Mais ses soins ne produisirent pas le bien qu'il en avait attendu les plaies étaient trop récentes, trop profondes, trop douloureuses pour être cicatrisées ».

En 1803 l'abbé Romieu ne figure pas dans la liste générale des ecclésiastiques employés dans le diocèse de Toulouse[11]. A-t-il quitté l'état clérical ? On peut le supposer car dans la liste des membres de l'académie des Sciences des Arts et Belles Lettres de Toulouse, qu'il a intégrée en 1807 comme trésorier perpétuel, il n'est pas mentionné comme « l’abbé » alors que d'autres ecclésiastiques disposent du titre[12].

Professeur de mathématiques[modifier | modifier le code]

Son travail, en tant que membre du jury d'instruction publique, consiste à faire partie des visites d'écoles privées avec le président de l'administration municipale, un administrateur municipal faisant fonction de commissaire du Directoire exécutif, procédant en vertu de l'arrêté du Directoire exécutif du 17 pluviôse an VI (), relatif à la surveillance des écoles particulières, pensionnats et maisons d'éducation. Puis, pour Jean-François Romieu, vient le temps de l'école centrale. Du Mège idéalise son ami et nous apprend que Romieu est écarté de l'école centrale nouvellement créée, « pourtant on allait chercher dans son cabinet, ce qu'on ne trouvait pas toujours dans le nouvel établissement ». « La lucidité de ses démonstrations, la simplicité de ses méthodes, son aptitude à comprendre, à démontrer les vérités les plus abstraites, à résoudre les questions les plus difficiles, attiraient près de lui tous ceux qui éprouvaient le besoin d'une connaissance approfondie des mathématiques. Vivement attaché à ses élèves, cherchant leur avantage bien plus encore que le sien, on le voyait, alors que l'époque des examens pour l'admission à l'École Polytechnique approchait, redoubler de zèle pour leur instruction. Il leur prodiguait alors tout son temps, toutes ses facultés, et surtout cette facilité si remarquable avec laquelle il expliquait ce que la science offre de plus difficile en apparence. Ce n'était plus notre professeur, c'était un ami dévoué qui voulait assurer, qui assurait presque toujours nos succès. Être élève de M. Romieu était alors une garantie d'admission dans l'école destinée à perfectionner les jeunes talents de ceux qui se destinaient au service public, soit dans les armes savantes, soit dans le corps des ponts et chaussées. »

Par le décret du , Romieu est nommé professeur au lycée de Toulouse[13]. Le Journal de la Haute Garonne présente la cérémonie de l'installation du proviseur (l'abbé Savy) et des professeurs au Lycée, pendant laquelle le recteur de l'académie impériale Jammes, le , reçoit le serment des enseignants : « La séance fut ouverte par la lecture des arrêtés de Son Excellence Monseigneur le grand maître de l'Université Impériale Louis de Fontanes, portant nomination des différents fonctionnaires et professeur de cette institution ». Le Recteur reçoit le serment de fidélité de la part des professeurs présents. Ils ont la charge « de former l'esprit et le cœur, à en extirper les vices, à y substituer les vertus, et à donner aux élèves la meilleure de toutes les leçons, celle de l'exemple »[14].

Il entre à l'Académie des sciences inscriptions et belles lettres en 1807, au rétablissement de celle-ci. Comme nombre de ses collègues des facultés, Romieu fait partie de la bonne société toulousaine[15].

Universitaire[modifier | modifier le code]

Pour être universitaire, il faut un doctorat. Quel fut le doctorat de Romieu ? En fait sa bibliographie, qui a traversé le temps, n'a rien à voir avec celle de son prédécesseur, dont les moyens financiers étaient certainement plus importants. Ainsi sa bibliographie est tout à fait modeste, et rien n'est accessible puisque seuls les noms de ces articles subsistent. Toutefois un manuscrit intitulé Expérience comparative sur la vinification, faite par M. Roumieux, dans la commune de Miremont, canton d'Auterive, arrondissement de Muret (Haute-Garonne) (Toulouse, de l'imprimerie de Vieusseux, in-80 de 16 pages) a existé, il est possible que ce fut une des deux thèses, quoique cet ouvrage fut publié bien après que la faculté fut formée et qu'il était déjà doyen.

Le décret impérial du « portant organisation de l'Université » prévoyait la création d'une Faculté des sciences, « établie près du Lycée ». Au sommet de la nouvelle hiérarchie des établissements universitaires étaient placées « les Facultés pour les sciences approfondies et la collation des grades » (art. 5, § 1). La faculté des sciences était composée du «premier professeur de mathématiques dudit Lycée, d'un second pour la même branche, d'un professeur d'histoire naturelle, un de physique et de chimie», enfin du proviseur et du censeur, si ces derniers étaient munis du diplôme de docteur dans l'ordre des sciences. Au lieu de constituer cette Faculté de toutes pièces, on transforma l'École spéciale, qui existait depuis déjà cinq ans, en augmentant de deux le nombre des professeurs[16]. Le premier Doyen fut Philippe-Isidore Picot, baron de Lapeyrouse, baron d'Empire, avocat général des eaux et forêts, professeur à l'École des mines en l'an III (1795), inspecteur général, chargé de l'enseignement de l'histoire naturelle à l'École centrale de Toulouse et à l'École spéciale, vénérable de « la grande loge provinciale de Toulouse ». L’ex-abbé Roger-Martin, professeur de physique expérimentale[17], Jean-Bertrand-Pierre-Anne Dispan, professeur de chimie, Jean François Romieu, Professeur de mathématiques pures, Jean-Pierre-Marguerite d'Aubuisson, professeur de mathématiques appliquées. Jean-Louis Assiot, professeur adjoint de mathématiques appliquées. Isidore-Thérèse-Gérard Picot De Lapeyrouse, fils du doyen, professeur adjoint d'histoire naturelle[18].

La séance d'installation de la Faculté n'eut lieu que dix mois après la nomination des professeurs, le , dans une des grandes salles du Lycée, en présence de plusieurs hauts fonctionnaires et des élèves de ce dernier établissement. Elle se trouvait, pour ainsi dire, dans une de ses dépendances de l’ancienne École Centrale avec la bibliothèque du « ci-devant Collège». La faculté était donc située à l’actuel collège Pierre de Fermat (ancien collège royal), rue Lakanal. Il n’y avait que très peu d’étudiants. Le recteur Jammes dans son discours pour la rentrée des classes, en présence du conseil académique et des facultés le déclarait de façon satisfaite « Les progrès des facultés des sciences et des lettres sont également connus. La multiplicité de leurs fonctions ne me permet pas de les parcourir en détail. Je me borne à observer que trois élèves admis cette année à l’école polytechnique, et cinquante-un bacheliers dans les lettres, justifient l’application des disciplines et la perfection des maitres»[19].

Reste inconnue pour nous « la multiplicité de leurs fonctions » que l'on devine à peine. Avant le décès de Lapeyrouse, le , Jean-François Romieu est investi doyen de la faculté, il y reste jusqu'à son décès en 1838.

Du Mège le célèbre en indiquant : « Il avait formé un nombre considérable d'élèves distingués; et cependant aucun des ministères sous lesquels il exerça ces importantes fonctions, avec des succès non contestés, ne songea à lui donner cette distinction honorifique que le grand Capitaine [Napoléon premier] institua pour récompenser tous les mérites, tous les services éclatants. Mais ne plaignons que ceux qui ne surent pas dignement reconnaître les longs travaux de notre confrère. La mémoire d'un vain titre s'efface; il n'en est pas ainsi des services éminents rendus à l'état et aux familles. Le bien opéré par un savant professeur ne meurt point; il est inscrit dans les annales de la science comme dans les cœurs de ceux qu'il a servis, qu'il a placés aussi haut, et quelquefois même plus haut que lui, dans l'estime publique. » On connait ses collègues de la faculté, le secrétaire était d'Aubuisson, professeur de Mathématiques tout comme Asiot professeur adjoint. Picot de Lapeyrouse, professeur, et son fils professeur adjoint étaient chargés de l'Histoire Naturelle. On retrouvait Roger-Martin et Dispan déjà vus. On connait de lui un portrait mis ici en copie peint en 1823 par L. Bellisle, artiste peintre toulousain.

Romieu meurt le 18 août 1838. Tajan, président de l'Académie prononçait son éloge funèbre[20]. Il est remplacé par Henri Molins, comme professeur de mathématiques à la faculté le [21]. Jean-Pierre Boisgiraud le remplace comme doyen de la faculté.

Du Mège exprime sa tristesse « Il fut mon professeur et toujours mon ami. Pourrai-je oublier avec quelle joie il croyait apercevoir pour moi, dans un service étranger, un avancement honorable et rapide ? Pourrai-je effacer de mon souvenir le vif intérêt qu'il prit à ma conservation, au milieu des chances aventureuses que m'offrit quelquefois la Péninsule Hispanique ? »

Publications[modifier | modifier le code]

  • Mémoire sur le cercle et les corps ronds, Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres Toulouse, 1808[22].
  • Mémoire sur la transformation des quantités dans lesquelles il entre des imaginaires, Académie des Sciences, Inscriptions et belles lettres Toulouse 1810[23].
  • Mémoire sur la mesure des Tonneaux, Académie des Sciences, Inscriptions et belles lettres Toulouse 1818[24].
  • Expérience comparative sur la vinification, faite par M. Roumieux, dans la commune de Miremont, canton d'Auterive, arrondissement de Muret (Haute-Garonne), Toulouse, imprimerie de Vieusseux, in-80 de 16 pages, 1822[25].
  • Solution de deux problèmes de géométrie, Mémoires de l'académie des Sciences, Inscription et Belles Lettres de Toulouse, 1834, série 2, tome 3, volume 1, p. 22.
  • Sur le théorème de Taylor, Mémoires de l'académie des Sciences, Inscription et Belles Lettres de Toulouse, 1837, Série 2 Tome 4, volume 1, p. 21.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alexandre Du Mège, Notice sur M Romieu, Histoire et mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 1837-1839, V, p. 191-206.
  2. Du Mège indique le 11, le registre de baptême indique : né le second de septembre 1767, de Pierre Jean François Romieu et de Marie de Lestan. ADHG 1 GG 14
  3. L'influence de Fermat sur son siècle, relativement aux progrès de la haute géométrie & du calcul, & l'avantage que les mathématiques ont retiré depuis & peuvent retirer encore de ses ouvrages, discours qui a remporté le prix double à l'Académie royale des sciences, inscriptions & belles-lettres de Toulouse, en 1873, par l'abbé Genty, Orléans, imprimerie de Couret de Villeneuve et à Paris : chez Nyon, libraire, rue du Jardinet, & Cuchet, libraire, rue & hôtel Serpente, 1784.-VII, 144 p. ; 8º
  4. En 1790, il y avait avant la Révolution plusieurs séminaires à Toulouse. Le séminaire diocésain dit des Hautes Sciences rue Valade (Saint-Pierre-des-Cuisines) 200 élèves 6 professeurs, le séminaire de Caraman nouvellement nommé de la Mission était faubourg Saint-Étienne il comptait 160 séminaristes, le séminaire Saint-Charles, 160 prêtres du midi de la France, 7 professeurs, le séminaire des Irlandais et celui des Oratoriens qui végétait. Admettons que Romieu était au diocésain. (Louis Vié Les séminaires au diocèse de Toulouse 1563-1963. Librairie Sistac, 1964 Toulouse). L’enseignement des mathématiques là-bas devait être celui des opérations simples ou utiles à leur état clérical à moins que Romieu ait enseigné au petit séminaire fondé en 1784.
  5. ADHG Archives municipales de Miremont Commune de Miremont. 1 R 1 : registre des délibérations du bureau des écoles, 1780-1815. 53-54/118 : « L'an mil sept cens quatre vingts dix et le premier/ jour du mois de novembre après midy dans la maison/ de la fondation des ecoles de cette ville ont esté assemblés en conseil général de la commune de la ville de Miremont Messsieurs…[...] auxquels Mr le maire a dit que Mr nil Roumieu/diacre sur notre déliberation, du 24 octobre dernier/ de la nomination du dit Roumieu, il c'est présenté ce jourd'hui avec les lettres de possession canonique/données par MMr les vicaires généreaux deu diocèse/ de Toulouse en dacte du 26 dudit mois d’octobre à l'effet/de remplir dans cette commune la place d'écolatre/ d’exécuter ou faire exécuter tout ce qui est porté par/la fondation de Mr Ferriol en son entier et notamment/ de faire dire la messe chaque fettes avec marchés dans l'églize paroissiale de cette ville à neuf heures du matin/insi que des autres messes portées dans la ditte fondation/ et que les écolles seront faites deux fois par jour/ comme il est porté par les anciens reglements. Cependant/ les vacances ne commenceront que le 22 juillet de chaque/ année jusques à la St Luc et que le dit sieur abbé Romieu sera reçeu et installé et ses lettres enregistrées à/la suitte de la présente./ out M le procureur de la commune/alite un avimement delibere qu’on reçoit ledit/ sieur abbé Roumieu et que la somme de six cens livres luy sera payée annuellement sur le mandement/ du bureau municipal par ---- que trois mois à la charge/ par luy de payer laquit des dittes messes fait clos etarrette et ont signé les sachants Enregistrement de lettres d'écolatre de monsieur l’abbé Roumieu 1 septembre 1790. François de Fontanges par la miséricorde divine, archevêque de Toulouse, conseiller du/roi en ses conseils, à tous ceux par ses présentes lettres veront, salut et benediction. Etant bien informés des bonnes vie et mœurs saines doctrine, suffisance et capacité de maitre Jean Francois/ Romieu, diacre natif de Muret de notre diocèse/ nous l’avons nommé et le nommons et commettons par ces présantes pour remplir dans la ville de Miremont de notre dit diocèse la place d'écolatre catéchiste établie par le décret du 11 octobre 1779 confirmé par lettres patantes du roi du 30 novembre suivant ; enregistrées au parlement de Toulouse le 11 octobre 1780 et ci devant exercée par Maitre Joseph Emmanuel Pomarèdes, pretre à la charge par le dit Romieu de remplir touttes les obligations attachées à la dite place par notre dit décret et d’acquitter ou faire acquitter les messes de fondations dont ledit écolatre est tenu et ce/conformément à l'ordonance de réduction du/24 avril 1781 à raison de quoi le dit sieur Romieu/ jouira de touts les droits attachés à la ditte place/ et notamment de l'honoraire annuel de six cens/livres porté par le surdit décret les lettres valables jusqu’à revocation expresse de notre part. Donné à Toulouse sous le seign de notre vicaire général, le sceau de nos armes et le contre seign du secrétaire de nôtre archevéché, le vint six octobre mille sept cens quatre vints dix l’abbé de Pambon vicaire général signe par mandement/ Martin signé. Collationnés Gaillard secrétaire ».
  6. ADHG, Archives municipales de Miremont Commune de Miremont. 1 R 1 : registre des délibérations du bureau des écoles, 1780-1815. 55/118. « Aujourd’hui troisième juillet mille sept cens/qiatre vints onze, avant midi dans la salle des séances de l’administration de la fondation des écoles de la ville de Miremont ont été assamblés en corps municipal préalablement la convocation faitte en la forme ordinaire […]/ Mr le Maire président, a exposé que le sieur abbé Roumieu prêtre écolatre fontionaire public à l'efet/ de l’exécution de la fondation de maitre Bernard Feriol/pour les messes, écoles chatichisse et autres prières pieuses/ pour l'usage de cette commune ; vient d’être promu par/le colège electoral à la cure de Muret et qu’il en a ressu son institution canonique par Mr l’évèque de /la maitrepaulo [sic pour métropole] du sud et a été de suitte ce maitre en /possession de la ditte cure, par consequant cette/ fondation demeure vacante, que j’ai menu fait tout ce/ que j’ai pui pour procurer un pretre pour ramplacer/le dit abbé Roumieu […] ».
  7. Jean Claude Meyer, La vie religieuse en Haute-Garonne sous la révolution 1982, Univ. Tlse le Mirail, p. 16.
  8. Sermet était ordonné évêque constitutionnel le 26 avril 1791 à Paris, François de Fontange dont le siège épiscopal avait été usurpé le proclamait intrus et déclarait nulles les ordinations presbytérales à venir. (Meyer op.cit. p. 78). Très vite Sermet ordonne deux prêtres le 18 juin, dix le 24 septembre 1791 suivent d'autres ordinations en octobre novembre et décembre 1791 (Meyer op.cit. p. 122).
  9. ADHG 1 GG 14, église Saint-Jean-Baptiste de Lacombe paroisse annexe de Saint-Jacques et 4 E 1472 Saint-Jacques, paroisse de Muret : baptêmes, mariages, sépultures collection du greffe. Celui-ci est clos le 12 novembre « clos et arrêté par nous soussigné premier officier municipal de la ville de Muret » Le dernier acte de Romieu fut du 2 novembre 1792 pour les obsèques de Jean Delmal.
  10. Meyer, op. cit., p. 372.
  11. Jean Contrasty, Le mouvement religieux dans la Haute Garonne sous le consulat d'après La correspondance préfectorale, Toulouse, Privat, 1907.
  12. Histoire et mémoire de l’académie royale des sciences inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse Impr. Douladoure, tome 1, 1827, p. XV et XVI. On notera que Roger Martin, prêtre avant la révolution, était dans le même cas.
  13. Journal de la Haute Garonne, dimanche 4 mai 1806.
  14. Journal de la Haute Garonne, dimanche 25 février 1810.
  15. Journal de la Haute Garonne, jeudi 17 décembre 1807.
  16. Vié, op.cit., p. 122
  17. « Roger Martin d'Estadens »
  18. Sieur Testu Imprimeur, Almanach Impérial 1812, Paris, Testu Imprimeur, , 976 p. (lire en ligne), p 751
  19. Jammes recteur de l’académie impériale de Toulouse. Discours prononcé facultés le 3 novembre 1813 jour de la rentrée des classes, en présence du conseil académique et des facultés, du Lycée, des institutions et pensions. https://documents.univ-toulouse.fr/150NDG/PPN143008714.pdf
  20. Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute Garonne, mardi 4 septembre 1838. « Monsieur Romieu était un des glorieux débris de ce corps d'enseignement intermédiaire qui brilla d'un éclat si vif et si pur au milieu des orages de nos révolutions politiques. Lorsque tout s'écroulait autour de nous, lorsque les écoles qui faisaient la richesse et l'illustration de notre belle cité furent tombées sous le coup de la tempête, M Romieu eut le courage de venir s'assoeoir, un des premiers, sur leurs ruines, et d'appeler à lui leurs disciples dispersés. Sa voix fut entendue. Il venait découvrir les mystères de cette science infinie qui fit la célébrité de Descartes, et le plus beau titre de notre Fermat à l'admiration de la postérité. Les mathématiques étaient, alors, la science de prédilection ; elle ouvrait une large voie à une jeunesse pleine d'ardeur, impatiente de son avenir, et qui, au milieu du tumulte et du désordre de cette époque agitée, cherchait à se procurer une position indépendante. Plusieurs de ces jeunes hommes espéraient trouver dans les emplois du génie civil et dans les professions industrielles; et pour satisfaire cette modeste ambition, il fallait se livrer aux études que M Romieu dirigeait avec tant d'habileté [...] »
  21. Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute Garonne, lundi 8 octobre 1838.
  22. Académie des Sciences Toulouse, Histoire et mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et belles lettres de Toulouse, Toulouse, Douladoure Imprimeur, , 276 p. (lire en ligne), page 32
  23. ibidem p. 29
  24. ibidem p. 39
  25. Joseph Marie Quérard, La France littéraire, : ou dictionnaire bibliographique des savants etc...., Paris, Firmin Didot, , 606 p. (lire en ligne), p. 137

Liens externes[modifier | modifier le code]