Jean-Clément Martin — Wikipédia

Jean-Clément Martin
Jean-Clément Martin aux Rendez-vous de l'histoire à Blois (2018).
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Directeur
Institut d'histoire de la Révolution française
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Directeur de thèse

Jean-Clément Martin, né le à Thouars (Deux-Sèvres), est un historien français, spécialiste de la Révolution française, de la Contre-révolution et de la guerre de Vendée.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

Agrégé en 1973, docteur (1978)[1], puis docteur d'État en histoire (1987)[1], Jean-Clément Martin est maître de conférences à Paris XIII, 1988, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Nantes puis, en 2000, professeur d'histoire de la Révolution française à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne et directeur de l'Institut d'histoire de la Révolution française (CNRS). Depuis 2008, il est professeur émérite à l’université de Paris I-Panthéon-Sorbonne.

Il a exercé une responsabilité dans la Mission Académique pour la Formation des Personnels Enseignants (MAFPEN) de Nantes de 1985 à 1988, avant d'être président du Groupe Technique Disciplinaire (GTD) d'histoire-géographie au sein du Conseil National des Programmes de 1990 à 1992. Ses propositions, refusées par le ministre Jack Lang, ont été présentées dans deux articles « A propos de l'enseignement de l'Histoire de l'Europe », Le Débat, n°77, novembre 1993, p. 181-185 et « Histoire, Géographie, demandez le programme », Espace-temps, n° 53/54, 1993, p. 87-90. Il donne alors sa démission. A l'université de Nantes, il est plusieurs années directeur d'études (mi temps) à l'IUFM de l'académie pour l'enseignement de l'histoire.

Jean-Clément Martin a été commissaire de l'exposition temporaire sur la mémoire des guerres de Vendée tenue en 1983 dans le château du Puy du Fou dans le cadre de l'Écomusée de Vendée et a participé à l'installation du Musée des guerres de l'Ouest à Cholet en 1993.

Il a dirigé la collection « En 30 questions » aux éditions Geste ainsi que la collection « Révolutions » aux éditions Vendémiaire.

Apport à l'histoire de la Révolution française[modifier | modifier le code]

Il étudie notamment la Vendée comme « lieu de mémoire ». Ses recherches portent depuis quelques années sur la compréhension de la violence, l'apport de l'histoire du genre et le rôle de la religion et de la religiosité dans le processus révolutionnaire.

Il refuse de considérer les opérations ordonnées en Vendée par la Convention, qu'il s'agisse des colonnes infernales, ou des noyades de Nantes, comme un génocide[2]. Pour lui, « il y a bien eu des crimes de guerre et des batailles abominables, c'est clair, mais en aucun cas un génocide » lors des guerres de Vendée, la Révolution française ayant été un épisode de guerre civile avec ce que cela veut dire de vide d'État, de concurrence pour le pouvoir et d'explosion de violences[2]. Une lecture purement politique de l'épisode ne peut donc pas rendre compte de cette dimension, qui est liée non à une idéologie particulière mais à un mécanisme institutionnel, politique et social qui est rencontré dans d'autres circonstances.[réf. nécessaire]

Prises de position[modifier | modifier le code]

En 2015, il prend position par rapport aux différentes polémiques sur les programmes d'histoire[3] au collège en signant une tribune dans Le Monde[4] en faveur d'un enseignement critique de l'histoire.

En 2016, il rejette catégoriquement, la qualifiant de « sacrificielle », l'interprétation selon laquelle le vers de La Marseillaise « qu'un sang impur abreuve nos sillons » signifie que les soldats de 1792 étaient fiers de verser leur propre sang pour leur patrie[5].

Publications[modifier | modifier le code]

Direction d'ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Vendée-Chouannerie, Nantes, Éditions Reflets du passé, 1981 (ISBN 2865070085).
  • « La Vendée et le Monde, Guerre et répression », Enquêtes et Documents, n° 20, Université de Nantes-Ouest Editions, 1993,172 p.
  • Religion et Révolution, Paris, Anthropos, Economica, 1994, 272 p.
  • « La Guerre civile entre Histoire et Mémoire », Enquêtes et Documents, n°21, Université de Nantes-Ouest Editions, 1995, 250 p.
  • « Charette, l'itinéraire singulier d'un chef vendéen héroïque », Enquêtes et Documents, n°22, Université de Nantes-Ouest Editions, 1996, 200 p.
  • La contre-révolution en Europe XVIIIe – XIXe siècles. Réalités politiques et sociales, résonances culturelles et idéologiques, Rennes, PU Rennes, 2001.
  • Napoléon et l'Europe, Presses universitaires de Rennes, 2002.
  • La Révolution à l'œuvre, Presses universitaires de Rennes, 2005, 375 p.
  • Dictionnaire de la Contre-Révolution : XVIIIe – XXe siècle, Paris, Perrin, , 552 p. (ISBN 978-2-262-03370-5) (« voir la liste des notices »).
  • « Pourquoi enseigner l’Histoire ? », n° 69 de la Revue internationale d’Education, Sèvres, CIEP, 2015.
  • Direction de la fresque audio-visuelle en ligne, « Regards sur la Vendée » consacrée à l’histoire de la Vendée, INA-Olonne-sur-Mer, 2017, 300 vidéos.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Commerce et commerçants de Niort et des Deux-Sèvres aux XVIIIe et XIXe siècles d'après les dossiers de faillites / Jean Clément Martin - Sudoc », sur www.sudoc.fr (consulté le )
  2. a et b Jean-Clément Martin, « Vendée, où est le génocide ? », Causeur.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Collège : polémique autour des nouveaux programmes d'histoire - France Inter » (consulté le )
  4. Enseignement de l’histoire au collège : halte aux mensonges et aux fantasmes !, lemonde.fr, 14 mai 2015.
  5. Jean-Clément Martin, « "Qu'un sang impur abreuve nos sillons" à propos d'une mauvaise querelle », Club de Médiapart,‎ (lire en ligne)
  6. Nicolas Bernard, La Vendée et la Révolution sur histoforum.org, 2007
  7. Jérôme Gautheret, Marie-Antoinette, de Cécile Berly et Jean-Clément Martin : Marie-Antoinette superstar, Le Monde, 9 décembre 2010 (consulté le 29 novembre 2019)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]