Jean-Christophe Yoccoz — Wikipédia

Jean-Christophe Yoccoz
Jean-Christophe Yoccoz à Institut de recherches mathématiques d'Oberwolfach en 2005.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jean-Christophe Lucien YoccozVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Paris
Formation
Activités
Père
Jean Yoccoz (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Gilles Yoccoz[1]
Autres informations
A travaillé pour
Domaine
Travaux sur les systèmes dynamiques
Membre de
Sport
Classement Elo
2 212 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Distinction

Jean-Christophe Yoccoz est un mathématicien français, né le à Paris où il est mort le [2]. Il est lauréat de la médaille Fields en 1994, puis professeur au Collège de France à partir de 1996.

Il est notamment connu pour ses travaux sur les systèmes dynamiques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et études[modifier | modifier le code]

Jean-Christophe Yoccoz est le fils d’un physicien, Jean Yoccoz, nommé directeur de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS en 1975[2], et d’une traductrice littéraire[3].

Pendant sa scolarité, il passe de Paris à Strasbourg, puis à Grenoble, suivant les mutations de son père[2]. Après une fin d'études secondaires et des classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand à Paris, il est reçu premier au concours de l'École normale supérieure (ENS) en 1975, à 18 ans[4],[a]. Il est ensuite reçu premier ex æquo à l'agrégation de mathématiques, en 1977.

1979-1988[modifier | modifier le code]

À sa sortie de l’ENS en 1979, il est attaché puis chargé de recherches CNRS à l'École polytechnique, ceci jusqu'en 1988[5]. Pendant cette période, au début des années 1980, il effectue son service national en coopération à l’Instituto de Matematica Pura e Aplicada de Rio de Janeiro[3].

Il soutient sa thèse à l'université Paris-XI en 1985 sous la direction de Michaël Herman[6],[7] du Centre de mathématiques de l'École polytechnique[8], avant d'obtenir le prix Salem en 1988.

Fort joueur d'échecs, il participe notamment au championnat de France d'échecs en 1980[9].

1988-2016[modifier | modifier le code]

Il est professeur à l'université Paris-Sud de 1988 à 1996[b]. Il est membre de l'Institut universitaire de France à compter de 1991[5].

La médaille Fields lui est attribuée en 1994 au congrès international des mathématiciens de Zurich[4], pour ses travaux sur la théorie des systèmes dynamiques.

Il est élu membre de l'Académie des sciences le dans la section « Mathématique ». Il était aussi membre de l'Académie brésilienne des sciences.

Il est professeur au Collège de France à partir de 1996, titulaire de la chaire d’équations différentielles et systèmes dynamiques[3],[5]. De 2012 à 2016, il est membre du conseil d'administration de la Fondation Hugot du Collège de France.

Il a fait partie du groupe Bourbaki.

Il meurt le à la suite d'une longue maladie. Son collègue et ami Pierre-Louis Lions, qui avait également reçu la médaille Fields en 1994, dit de lui à l'annonce de son décès[2] : « Il avait une grande vitesse de réflexion et d’analyse, était capable de fulgurance. »

Travaux[modifier | modifier le code]

Ses travaux portent principalement sur les systèmes dynamiques. Leur étude vise à « comprendre le comportement de tout ce qui peut bouger, comme les planètes autour du Soleil »[10] ». Dans cette exploration de la frontière entre chaos et régularité, Jean-Christophe Yoccoz a, par exemple, construit des outils, baptisés « puzzles de Yoccoz », qui permettent de découper des espaces en petits morceaux afin de les étudier sans perdre l’ensemble de vue[2],[11]. Il a ainsi « fortement fait avancer l'étude des fractales de Mandelbrot[12]. » Il a étudié notamment deux grandes catégories de ces systèmes dynamiques, les prédictibles et les chaotiques, s'intéressant à leur fréquence, au passage d'une catégorie à l'autre et à la compréhension des bifurcations lorsqu'un phénomène prédictible devient chaotique[13]. « Après les travaux fondamentaux de Vladimir I. Arnold (prix Crafoord 1982) et de Michaël Herman (directeur de recherche à l'École polytechnique), Yoccoz [en] a donné les critères définitifs[12]. »

« Les mathématiques [sont] importantes pour décrire le monde dans lequel on vit et pour mieux le comprendre. Dans ma spécialité, les systèmes dynamiques, les exemples foisonnent où les concepts mathématiques sont utilisés pour décrire certains phénomènes, depuis le mouvement des planètes jusqu’aux modèles climatiques en passant par la dynamique des populations en biologie[14]. »

Prix, distinctions[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Académies[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il est également reçu premier ex æquo au concours d’entrée à l'École polytechnique, comme l'indique la biographie de l'Union mathématique internationale[4] ; il est classé ex æquo car, en raison de l'existence de deux jurys d’admission indépendants, seules les places impaires sont utilisées dans la liste d’admission à l'École polytechnique ; ainsi, l'autre personne « première ex æquo » cette année-là, a été Mlle Claire Tutenuit.
  2. Comme il le mentionne lui-même dans l'entretien qu'il a accordé au site VousNousIls.fr[3], dans l’équipe « Topologie et dynamique » du laboratoire de mathématiques d'Orsay[réf. souhaitée].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Archives Jean-Christophe Yoccoz - Notes originales digitalisées », sur impa.br (consulté le ) : « Nigel Gilles Yoccoz is a quantitative ecologist interested in populations of small mammals. In 1996 he contacted his eldest brother (Jean-Christophe Yoccoz) to ask some questions about potential models for the evolution of certain populations of rodents. Below you will find some letters exchanged by Gilles and Jean-Christophe on such models, some notes by Jean-Christophe on the dynamics of these models (including some strategies to find strange attractors in them), and also two links to related work by Arlot and Nieto--Pacifico--Vieitez.
    * Letters (in French) from Jean-Christophe to Gilles: Lettre du 10 Octobre 1996, Lettre du 11 Octobre 1996, Lettre du 14 Octobre 1996…
     »
    En 2020, Gilles Yoccoz préside le Centre de recherches sur les écosystèmes d'altitude situé à Chamonix-Mont-Blanc dans les Alpes.
  2. a b c d et e « Mort du mathématicien Jean-Christophe Yoccoz, médaillé Fields en 1994 », sur abonnes.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  3. a b c et d « Les élèves attirés par les mathématiques doivent être rassurés », sur VousNousIls.fr, (consulté le ).
  4. a b et c Le site de l'Union mathématique internationale, qui attribue les médailles Fields, fournit en 1994 une biographie sommaire de J.-Ch.Yoccoz : cliquer sur son nom pour en obtenir le détail. Site consulté le .
  5. a b et c Biographie résumée sur le site du Collège de France ; site consulté le .
  6. « Centralisateurs et conjugaison différentiable des difféomorphismes du cercle / Jean-Christophe Yoccoz », sur Université Paris Sud - Catalogue des bibliothèques (consulté le ).
  7. (en) « Jean-Christophe Yoccoz », sur le site du Mathematics Genealogy Project
  8. Centre de mathématiques, Rapport d’activité 1985, Palaiseau, École polytechnique, , 12 p. (lire en ligne), p. 9.
  9. Résultats du championnat de France d'échecs 1980..
  10. Commentaire d'Étienne Ghys dans lepoint.fr.
  11. Hommage sur le site du Collège de France.
  12. a et b Pierre Cartier, article cité en Bibliographie.
  13. Voir sur lepoint.fr du 5 septembre 2016.
  14. Interview dans Le Journal du CNRS du 4 juillet 2014.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Cartier, « Mathématiciens de tous les pays… » (avec les notices biographiques des médailles Fields 1990 et 1994), Larousse annuel 1995 - Le livre de l'année du au (ISBN 2-03-100295-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]