Jean-Baptiste Massieu — Wikipédia

Jean-Baptiste Massieu
Fonctions
Député français
Convention nationale
-
Évêque constitutionnel
Diocèse de l'Oise
-
Député français
États généraux de 1789
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Consécrateurs
signature de Jean-Baptiste Massieu
Signature

Jean-Baptiste Massieu, né le à Pontoise, mort le à Bruxelles (Belgique) est un prêtre et évêque français de la fin du XVIIIe siècle, qui exerça une activité politique pendant la période de la Révolution française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Baptiste Massieu naquit, à Pontoise, le dans le diocèse de Rouen d'un marchand bonnetier[1]. D'origine normande, il fut d'abord professeur de rhétorique au collège de Vernon (1764-1768) puis à celui de Nancy (1768-1776)[2]. Précepteur des frères Lameth, il est l'auteur d'une traduction de référence des œuvres de Lucien, qu'il publie de 1781 à 1787. Il est nommé curé de Cergy (alors orthographié Sergy), dans l'actuel département du Val-d'Oise en 1782.

Mandat à la Constituante[modifier | modifier le code]

En mai 1789, Jean-Baptiste Massieu devient représentant du clergé du bailliage de Senlis aux États-généraux[3]. Dès le début de son mandat, il adhère au club des Jacobins[4]. En décembre 1789, il devient secrétaire de l'Assemblée nationale constituante, aux côtés de Jean-Baptiste Treilhard et d'Adrien Duport, sous la présidence de Jean-Nicolas Démeunier[5]. Parallèlement, il est élu évêque constitutionnel de l'Oise en février 1791.

Mandat à la Convention[modifier | modifier le code]

La monarchie prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés marseillais et bretons, ainsi que les habitants des faubourgs de Paris, prennent d'assaut le palais des Tuileries ; le roi Louis XVI est destitué et il est incarcéré avec sa famille à la tour du Temple.

En septembre 1792, Massieu est élu député du département de l'Oise, le troisième sur douze, à la Convention nationale[6].

Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution. En avril 1793, il s'abstient de voter lors du scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat, estimant que la délibération « blesse, de la manière la plus révoltante, tous les principes de la justice »[7]. En mai de la même année, il vote contre le rétablissement de la Commission des Douze[8].

En juin, il est envoyé en mission auprès de l'armée des Ardennes. Il est rappelé à la Convention en octobre. Il y est de nouveau envoyé en brumaire an II (novembre 1793). Il est rappelé à en germinal (avril 1794). À l'issue de sa mission, ayant renoncé à l'épiscopat, il épouse Marie-Odile Briquelet, belle-fille du maire de la commune de Givet, dans le département des Ardennes[9].

Après la chute de Robespierre, Massieu est compris dans la répression de la réaction thermidorienne. Il est décrété d'arrestation le 22 thermidor an III (9 août 1795) sur motion du Comité de Législation[10]. Il bénéficie de l'amnistie votée lors de la séparation de la Convention.

Après quoi, en 1797, il obtient, non sans peine, un poste de professeur à l'école normale de Versailles (Seine-et-Oise), avant d'être nommé plus tard, sur proposition de Carnot, archiviste aux bureaux de la guerre. Il conserva cette fonction sous l'Empire et rassembla de précieuses collections.

Proscrit en 1815 comme régicide, il s'exile à Bruxelles (Belgique). Malgré ses demandes et l’appui du duc de Richelieu, il n'est pas autorisé à rentrer en France et meurt dans la misère le .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Eugène Welvert, « Jean-Baptiste Massieu », Revue d'histoire de l'Église de France, t. 7, no 36,‎ , p. 241 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Cuvilliers Vincent, Fontaine Matthieu, Moulis Philippe, "Massieu Jean Baptiste", dans Dictionnaire des Conventionnels, tome 2, 2022, p. 816.
  3. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 8, p. XXXI.
  4. Alphonse Aulard, La Société des Jacobins tome 1, Introduction, p. LXII.
  5. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 10, séance du 22 décembre 1789, p. 715.
  6. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 52.
  7. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 37.
  8. Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 536.
  9. Ruth Graham, « Les mariages des ecclésiastiques députés à la Convention », Annales historiques de la Révolution française, vol. 262, no 1,‎ , p. 480–499 (DOI 10.3406/ahrf.1985.1132, lire en ligne, consulté le )
  10. Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, vol. 229, no 1,‎ , p. 385–404 (DOI 10.3406/ahrf.1977.1009, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]