Jacques de Beaune — Wikipédia

Jacques de Beaune
Fonctions
Surintendant des Finances
-
Général des finances
-
Maire de Tours
-
François Briçonnet (d)
Biographie
Naissance
ou vers Voir et modifier les données sur Wikidata
ToursVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Activité
Famille
Père
Jean de Beaune (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Jeanne Binet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Guillaume de Beaune (d)
Raoulette de Beaune (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Jeanne Ruzé (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Propriétaire de
Blason

Jacques de Beaune, baron de Semblançay, né à Tours vers 1445/1465[1] et mort à Paris le [2], est un surintendant des Finances de François Ier .

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière[modifier | modifier le code]

Jacques de Beaune est le fils de Jean de Beaune, un bourgeois de Tours, maire de Tours, qui avait fait fortune dans le commerce, et qui prêta de l'argent à Louis XI et à Charles VIII, et de Jeanne Binet. Jacques de Beaune est né vers 1465. Il commença sa carrière au service des finances du roi sous Louis XI puis sous Charles VIII puis Louis XII. Il gravit peu à peu les échelons, en qualité de trésorier des finances et maire de Tours en 1498, général des finances en 1511, jusqu’à recevoir le l'« intendance des finances » par François Ier[3]. Jacques de Beaune se constitue une fortune considérable. Il est l'un des mécènes de la Touraine du début du XVIe siècle[4]. Il se fait construire plusieurs châteaux dont le château de La Carte à Ballan-Miré. Il acquiert en octobre 1516 la terre de Semblançay, dont il prend le nom[5], et rénove le château.

Il avait épousé Jeanne Ruzé, fille du maire Jean Ruzé et de Guillonne Berthelot.

Apogée et chute[modifier | modifier le code]

Son ascension va connaître un terme à la suite d'un différend avec la reine-mère Louise de Savoie. En effet, en 1522 la France est engagée dans la 6e guerre d’Italie et elle perd le Milanais à la suite de la destruction de l’armée française à La Bicoque. Le roi est informé que la défaite est liée à la démobilisation d’une partie de ses troupes qui n’avaient pas reçu leur solde. Le roi demande à son ministre des finances de lui expliquer où sont passés les 400 000 écus qui étaient destinés à l’armée d’Italie. Celui-ci avoue les avoir remis à Louise de Savoie qui exigeait cette somme en remboursement d’une créance qu’elle avait envers la couronne. La reine-mère ne lui pardonnera jamais cette dénonciation et sur son instigation, le , une commission est nommée pour examiner ses comptes.

Condamnation et réhabilitation[modifier | modifier le code]

En 1525, Jacques de Beaune refuse à nouveau des crédits pour l'armée. Sa décision ne plaisant pas au pouvoir, il se retire aussitôt dans sa terre de Ballan. Un peu plus tard, profitant de l'absence de François Ier, la reine-mère demande à son fidèle chancelier Duprat que l'on instruise le procès de Semblançay. Son ancien commis, Jean Prévôt de Tours est contraint de le dénoncer. Semblançay est conduit à la Bastille vers la fin de l'année 1526[1]. À l'issue d’un jugement controversé, le , Jacques de Beaune est reconnu créancier de François Ier pour 910 000 livres. Le il est condamné à être pendu au gibet de Montfaucon. Il est exécuté le , âgé de 62 ans[1], après avoir vainement attendu sa grâce au pied du gibet[2]. Le supplice de Semblançay inspira une célèbre épigramme à Clément Marot, poème qui figure dans son Adolescence Clémentine :

« Lorsque Maillart, juge d'Enfer, menoit
À Monfaulcon Samblançay l'ame rendre,
À votre advis, lequel des deux tenoit
Meilleur maintien ? Pour le vous faire entendre,
Maillard sembloit homme qui mort va prendre
Et Samblançay fut si ferme vieillart
Que l'on cuydoit, pour vray, qu'il menast pendre
À Montfaulcon le lieutenant Maillart. »

Son fils, Guillaume de Beaune, qui était général des finances, est banni en même temps. Mais, en 1529, il est rétabli dans ses biens et ses dignités[1], ce qui est une sorte de réhabilitation posthume et indirecte de son père, Jacques de Beaune, par François Ier. Le fils de Guillaume est Renaud de Beaune qui deviendra archevêque de Sens[1].

Postérité[modifier | modifier le code]

Une bande dessinée interactive faisant le récit de la vie de Jacques de Beaune, Le Carroi de Beaune, est publiée en ligne le 25 octobre 2022 par Loïc Chevalier, Ullcer et Greg Lofé[6]. Elle propose des liens avec plusieurs notices créées dans le cadre du projet de recherche Par Tours sur des lieux de Tours, ainsi que sur des personnes et des œuvres de la Renaissance[7].

Famille[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, tome 37, p. 584-585 ; l'Université de Tours dit "né vers 1455" : Jacques de Beaune ; l'Encyclopédie Larousse dit "né vers 1445" : Jacques de Beaune.
  2. a et b Dreux du Radier, Mémoires, histoires et anecdotes sur les reines et régentes de France, Paris, 1827, tome IV, p. 13-15 lire sur Google Livres.
  3. Françoise Mosser, Les Intendants des Finances au XVIIIe siècle : Les Lefèvre d'Ormesson et le « département des impositions », Librairie Droz, , 327 p. (ISBN 978-2-600-04527-8, lire en ligne)
  4. Robert Vivier, La Touraine artistique, R. et P. Deslis, Tours, 1926, p. 69
  5. Sophie Jugie, « Michel Colombe. La Vierge à l'Enfant enfin au Louvre », Grande Galerie, no 62,‎ , p. 20-22.
  6. Loïc Chevallier, Ullcer et Greg Lofé, « Le Carroi de Beaune », sur Genially, (consulté le )
  7. Raphaël Chambriard, « Tours : une carte interactive pour découvrir la ville à la Renaissance », La nouvelle République,‎ (lire en ligne)
  8. « Gabrielle de Sade et Jacques III de Beaune », sur Geneanet, arbre d'Henri Frebault
  9. Jacques Dubois, « Florimond de Beaune, mathématicien blésois d'origine tourangelle, ami et commentateur de Descartes », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine , 1996, tome 94, p. 865-885 (lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Philippe Hamon, « Semblançay, homme de finances et de Conseil (v. 1455-1527) », dans Cédric Michon (dir.), Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire. L'univers de la cour », , 668 p. (ISBN 978-2-7535-1313-6, présentation en ligne, lire en ligne), p. 117-130.
  • Alfred Spont, Semblançay (?-1527) : la bourgeoisie financière au début du XVIe siècle, Hachette, Paris, 1895, lire en ligne.
  • Clément-Simon, « Jean de Selve, Premier Président du Parlement de Paris », Revue des questions historiques, 1898.