Jacques Soufflet — Wikipédia

Jacques Soufflet
Fonctions
Ministre des Armées

(7 mois et 24 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Premier ministre Jacques Chirac
Gouvernement Jacques Chirac I
Prédécesseur Robert Galley
Successeur Yvon Bourges
Sénateur français

(15 ans, 2 mois et 1 jour)
Élection 26 avril 1959
Réélection 22 septembre 1968
Circonscription Seine-et-Oise (1959-1968)
Yvelines (1968-1974)
Groupe politique UNR (1959-1968)
UDR(1968-1974)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Lesbœufs (Somme)
Date de décès (à 77 ans)
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)
Nationalité Française
Parti politique UDR
Profession Militaire

Jacques Soufflet
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Drapeau de la France Forces françaises libres
Arme Armée de l'air
Grade Lieutenant-colonel
Années de service 19301945
Commandement Groupe de bombardement Lorraine
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de Guerre 1939-1945
Distinguished Flying Cross (GB)
Air Medal

Jacques Soufflet, né à Lesbœufs, le et mort à Neuilly-sur-Seine, le est un militaire, Compagnon de la Libération, homme politique français gaulliste et ancien ministre.

Officier de l'armée de l'air, il combat au sein des Forces aériennes françaises libres dans le Groupe de chasse Alsace puis dans le Groupe de bombardement Lorraine dont il prend le commandement. Engagé en politique après la guerre, il rejoint le cabinet de Charles de Gaulle et est élu sénateur en 1959 puis vice-président du sénat en 1971. Ami personnel de Jacques Chirac, il en est le ministre des armées lorsque celui-ci devient premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing.

Biographie[modifier | modifier le code]

Avant-guerre[modifier | modifier le code]

Jacques Soufflet naît le à Lesbœufs dans la Somme, de parents agriculteurs[1]. Désireux de se lancer dans une carrière militaire, il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr dans la promotion "Joffre" (1930-1932)[2]. Après l'école, il est affecté en Afrique-Occidentale française jusqu'en 1939 puis est muté à l'école d'application de l'armée de l'air à Versailles[3].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Promu capitaine, Jacques Soufflet passe toute la période de la drôle de guerre sur l'aérodrome de Saint-Cyr-l'École où il est adjoint du commandant de l'école de pilotage no 101[1]. Déplacé dans le sud-ouest lors de l'avancée des troupes allemandes en , il entend l'annonce de l'armistice à la radio. Il décide alors de rejoindre l'Angleterre et s'envole à bord d'un Caudron Simoun dans lequel embarquent également Yves Ezanno et Albert Preziosi[3]. Engagé dans les forces aériennes françaises libres, il rencontre le général de Gaulle le au Carlton House Terrace et se voit confier la mission de joindre les aviateurs français basés sur la base de Dakar et les convaincre de rallier la France libre[2]. Embarqué le , il arrive à Freetown le 17. Après avoir revu le général de Gaulle, il décolle du HMS Ark Royal le et se pose à Dakar[3]. Mais l'opération tourne court et les aviateurs français restés fidèles à Vichy le font prisonnier ainsi que Jules Joire et Fred Scamaroni[1]. Rapatrié en France, il est gracié le . Nommé inspecteur général au commissariat général aux sports, il contacte la Résistance intérieure française et réussit à quitter la France en passant par l'Espagne[3]. Il retrouve les forces aériennes françaises libre en Angleterre et est affecté au Groupe de chasse Alsace avec lequel il effectue une cinquantaine de missions puis il prend le commandement du Groupe de bombardement Lorraine[2]. Il termine la guerre avec le grade de lieutenant-colonel.

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Entré au cabinet du général de Gaulle juste après la guerre il exerce parallèlement des fonctions de conseiller auprès d'Air Algérie[1]. Il s'engage ensuite en politique et se présente aux élections sénatoriales de 1959 sous l'étiquette UNR. Élu sénateur de Seine-et-Oise jusqu'au démantèlement de ce département, il se présente ensuite dans les Yvelines où il est élu aux élections de 1968[3]. Lors de ses mandats sénatoriaux, il exerce les fonctions de président du groupe UDR au sénat de 1965 à 1971 et de vice-président du Sénat en 1971[1]. En 1974, il est appelé à faire partie du gouvernement Chirac en tant que ministre des armées. Il est également membre du conseil de l'Ordre de la Libération à partir de 1979[2]. Jacques Soufflet meurt le à Neuilly-sur-Seine et est inhumé à La Croix-en-Touraine en Indre-et-Loire[1].

Décorations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Une avenue de La Croix-en-Touraine (Indre-et-Loire) porte son nom.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Un étrange itinéraire : Londres, Vichy, Londres - 1940-1944, Paris, Plon, , 235 p. (ISBN 2-259-01215-9).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. a b c et d Trouplin 2010, p. 978.
  3. a b c d et e Notin 2000.
  4. « Jacques SOUFFLET », sur Musée de l'Ordre de la Libération (consulté le )
  5. « - Mémoire des hommes », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Éditions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3,‎ .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]