Jacques Allières — Wikipédia

Jacques Allières, né le à Toulouse et mort le à Saint-Gaudens, est un écrivain, linguiste spécialisé en bascologie et dans le domaine occitan et romaniste.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans une famille d'enseignants, Jacques Allières est un élève brillant du lycée de garçons de Toulouse, il suit une formation en lettres classiques. Durant ses études à la faculté des lettres de Toulouse, il fait la rencontre de Jean Séguy, jeune professeur de l'établissement à cette époque[1].

Jeune, Jacques Allières décide de devenir linguiste et d’abord romaniste. Alors qu'il est encore étudiant, Séguy l'associe à l'élaboration de l’Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne, dont il joue un rôle de premier plan. Avec un diplôme d'études supérieures en poche, il s'intéresse aux phénomènes liés au polymorphisme linguistique et devient enseignant. Agrégé de grammaire au concours de 1954[1], il commence une carrière de professeur au lycée de Bayonne puis au lycée Bellevue à Toulouse. En 1956, il est assistant de Jean Séguy à la faculté des lettres de Toulouse. Le , il est fait docteur d'État ès lettres, puis professeur jusqu’à sa retraite, en 1997.

Son expérience de linguistique gasconne va le préparer à s'attaquer à l'édifice linguistique euskarien : on lui doit en effet une contribution sans doute définitive sur la nature de la flexion verbale forte du basque. Se basant sur les travaux d'Hugo Schuchardt (Linguæ Vasconum Primitiæ) et la Grammaire basque de Pierre Lafitte, il propose une présentation dont «l’originalité principale réside dans la « pluripersonnalité » des formes verbales personnelles...»[1].

Jacques Allières est un spécialiste du verbe gascon quand il traite du verbe basque et propose un schéma nouveau à la suite de Pierre Lafitte et de René Lafon[2].

Selon Jean-Baptiste Orpustan : « ses ouvrages sur les Basques et la langue basque, mondialement connus, font et feront autorité, tout comme la description systématique de la conjugaison basque, qu'il fut le premier à formaliser avec la rigueur et la clarté voulues, ou ses comparaisons entre le basque et le gascon. »[3]

Dans un souci de vulgarisation, il entreprit la rédaction d'ouvrages à vocation pédagogique, tels que La formation de la langue française[4], Les Basques[5] et Les langues de l'Europe, dans la collection Que sais-je, ainsi qu'un Manuel pratique de basque et Parlons catalan.

Il est membre de l'unité de recherches de Bordeaux III, créée par Jean Haritschelhar, et continuée par l'actuel centre de recherche sur la langue et les textes basques dirigé par Ricardo Etxepare.

Jacques Allières poursuivit et termina son monumental Manuel de linguistique romane[6], sans avoir eu la chance de le voir ou le tenir dans ses mains. Il est mort le dans sa maison de Saint-Gaudens[1].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Citation[modifier | modifier le code]

« (...) la langue est à coup sûr l'institution la plus complexe qu'aient pu produire les sociétés humaines, et que ceux qui se sont voués à son étude ont pour premier devoir de méditer le mot de Hegel : « Das Wahre ist das Ganze » »[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Atlas linguistique de la Gascogne: Le Verbe, Volume 5, en collaboration avec Jean Séguy et Xavier Ravier, 1971, 302 pages ;
  • Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne, en collaboration avec Jean Séguy, Xavier Ravier, 1971, 302 pages;
  • Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne: Volume 4, en collaboration avec Jean Séguy et Xavier Ravier, 1965;
  • Commentaire, Institut d'études méridionales (Toulouse), 302 pages;
  • Formation et structure de l'occitan ancien, en collaboration avec Jean-Louis Massoure, 2005, 88 pages;
  • Hommage à Jacques Allières: Domaines basque et pyrénéen, en collaboration avec Mixel Aurnague, Michel Roche, 2002, 651 pages;
  • Hommage à Jacques Allières: Romania et Vasconia, Michel Aurnague;
  • La formation de la langue française, 1988, 127 pages;
  • Le Polymorphisme phonétique à Bragayrac (Haute-Garonne) d'après l'Atlas Linguistique Gascon, 1955, 7 pages;
  • Le verbe: Commentaire, en collaboration avec Xavier Ravier, 1971, 302 pages;
  • Les Basques, Que sais-je ?, 1977, 128 pages;
  • Les langues de l'Europe, 2000, 128 pages, Montre la réelle unité des idiomes indo-européens, avec, pour certains, les témoignages des contacts avec des ethnies préexistantes;
  • Les parlers couserannais, langues et civilisations romanes, en collaboration avec Jean-Louis Massoure, 2006, 58 pages;
  • Los vascos, 1978, 196 pages;
  • Manuel de linguistique romane, 2001, 323 pages, histoire des langues dites "romanes", portugais, espagnol, catalan, occitan, français, rhéto-roman, italien, sarde et roumain;
  • Manuel pratique de basque, 1979, 262 pages;
  • Parlons catalan: langue et culture, 2000, 232 pages, les Catalans qui vivent en France au Roussillon (Pyrénées-Orientales) et en Espagne entre les vallées du Pallars et de Ribagorça et la côte méditerranéenne, de Valence incluse, sont une " ethnie " originale;
  • Petit atlas linguistique basque français "Sacaze", I.: Volume 1, 1961, 15 pages;
  • Un Exemple de polymorphisme phonétique: le polymorphisme de l'-S implosif en gascon garonnais, 1954, 35 pages;
  • Jacques Allières, La formation de la langue française, Paris, P.U. F. Que sais-je ?, no 1907, 1982;
  • フランス語の形成, en collaboration avec 大高順雄, 1992, 227 pages.

Travaux sur la langue basque[modifier | modifier le code]

Bibliographie des travaux de Jacques Allières sur le domaine Basque[8] dont :

  • Ethnolinguistique et morphologie dialectale[9], 1974, p. 153-157;
  • Petit Atlas Linguistique Basque-Français Bourciez, cartes 1 à 20[10];
  • De la formalisation du système verbal basque, Iker 2 - Hommage à Pierre Lafitte, Euskaltzaindia, Bilbao, 1981;
  • Statut et limites du polymorphisme morphologique : le verbe dans la Grammaire cantabrique basque de Pierre d’Urte (1712);
    • 1re partie, verbes transitifs auxiliaires, Symbolae Ludovico Mitxelena septuagenario oblatae, 1985 ;
    • 2e partie, verbes transitifs auxiliaires Anuario del Seminario de Filología vasca Julio de Urquijo, 1991.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Nécrologie. Jacques Allières (1929-2000) », Annales du Midi, vol. 113, no 233,‎ , p. 107–109 (lire en ligne, consulté le )
  2. Jean Haritschelhar, « Jacques Allières (1929-2000) », Bulletin du Musée Basque, no 161,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Jean-Baptiste Orpustan, « In memoriam Professeur Jacques Allières », Lapurdum. Euskal ikerketen aldizkaria | Revue d'études basques | Revista de estudios vascos | Basque studies review, no 5,‎ , p. 7 (ISSN 1273-3830, DOI 10.4000/lapurdum.1278, lire en ligne, consulté le )
  4. Roger Lathuillère, « Jacques Allières, La formation de la langue française, Paris, P.U. F. (Que sais-je ? n° 1907), 1982 », L'information grammaticale, vol. 22, no 1,‎ , p. 44–45 (lire en ligne, consulté le )
  5. Pierre-Yves Péchoux, « Langue, culture et territoire des Basques : Jacques Allières, Les Basques », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, vol. 49, no 4,‎ , p. 561–562 (lire en ligne, consulté le )
  6. Gerhard Boysen, « Linguistique romane », Revue Romane, vol. 38.1,‎ , p. 163-164 (lire en ligne)
  7. Jacques Allières, « Économie des changements linguistiques et statut dialectal », XIV Congresso Internationale di Linguistica e Filologia Romanza,‎ 15–20 avril 1974, p. 215-221 (ISBN 978-90-272-6802-0, lire en ligne)
  8. Charles Videgain, « Travaux de Jacques Allières sur le domaine basque », Lapurdum. Euskal ikerketen aldizkaria | Revue d'études basques | Revista de estudios vascos | Basque studies review, no 5,‎ , p. 9–11 (ISSN 1273-3830, DOI 10.4000/lapurdum.1287, lire en ligne, consulté le )
  9. Jacques Allières, « Ethnolinguistique et morphologie dialectale : Colloque sur l’écologie pyrénéenne et prépyrénéenne », Cahiers d’anthropologie et d’écologie humaine,‎
  10. Jacques Allières, « Petit Atlas linguistique basque français Bourciez I, (20 cartes commentées) », Fontes Linguae Vasconum 27,,‎ , pp. 353-386 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]