Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont — Wikipédia

Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont
Fonction
Intendant
Biographie
Naissance
Décès
Surnom
French Father of the American RevolutionVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
René-François Le Ray de La Clartais (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Thérèse Jogues (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Parentèle
Autres informations
Propriétaire de

Jacques-Donatien Le Ray, seigneur de Chaumont, sieur de la Clartais (), est un financier français, Père de la Révolution américaine, qui sera plus tard un opposant à la Révolution française. Son fils du même nom, est aussi connu en Amérique comme James Le Ray, devenu par la suite citoyen américain installé à New YorkNew Jersey.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Né à Nantes en 1726, Jacques-Donatien Le Ray est le fils de René François Le Ray de La Clartais, négociant-armateur, juge-consul et échevin de Nantes, conseiller-secrétaire du roi, et de Françoise Bouvet. Son père est le cousin germain du maire de Nantes René Le Ray.

Portrait de son épouse Thérèse Jogues (1732–1819).

Marié à Thérèse Jogues, dame des Ormeaux, d'une famille de la bourgeoise d'Orléans, parente de saint Isaac Jogues, il est le père de Jacques Donatien Le Ray de Chaumont (1760-1840), dit l'américain ou Father of the North Country. Il est également le beau-père de François Véron Duverger de Forbonnais et du banquier Pierre Chassanis, ainsi que l'ancêtre d'Amédée de Gouvello et de Charles Le Ray de Chaumont.

Il est un des financiers les plus riches et les plus puissants de France. Il fait fortune dans le négoce et achète le château de Chaumont-sur-Loire en 1750, où il établit une manufacture de cristaux et de céramique utilitaire dont il confie la direction par contrat au sculpteur italien Jean-Baptiste Nini en 1772.

Guerre d'indépendance des États-Unis[modifier | modifier le code]

Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont sert le roi de France Louis XVI comme gouverneur des Invalides à Paris et comme grand-maître des Eaux et Forêts de Blois. En mai 1775, son nom est mêlé au scandale des blés, impliquant son prête-nom, Daniel Doumerc[1].

Après la déclaration d'indépendance des colonies américaines de la Grande-Bretagne le , des émissaires sont envoyés en France par le nouveau gouvernement américain pour obtenir l'aide du roi français. Bien qu'impatient de voir la Grande-Bretagne affaiblie, Louis XVI est sur une ligne politique tendue. Il a compris que le soutien de la rébellion en Amérique était en contradiction avec la politique coloniale de la France et pourrait engendrer des révoltes dans un grand nombre des colonies française. En tant que telle, la délégation américaine ne pourrait pas être officiellement reconnue à la cour française.

Sympathisant de la cause américaine pour l'indépendance, Jacques Donatien Le Ray de Chaumont emploie sa position pour agir en tant qu'intermédiaire entre le roi et les représentants américains. Mais, Le Ray a fait beaucoup plus que soutenir l'existence d'entretiens et d'exercer son influence. En plus d'impliquer le roi et les administrateurs importants du gouvernement français, Le Ray a fourni, gratuitement, un manoir avec tout son personnel pour les Américains dans la banlieue parisienne de Passy.

En , Benjamin Franklin est envoyé à Paris avec le but principal d'obtenir l'aide française pour les États-Unis. Il développe rapidement des liens étroit avec Le Ray et sa famille et a vécu au domaine de Le Ray à Passy pendant plusieurs années. À plusieurs occasions, Franklin a passé du temps au château luxueux de Le Ray à Chaumont dans le val de Loire. En raison de leur amitié, Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont a obtenu du roi Louis XVI le soutien de la cause américaine avec de l'argent et des forces armées françaises.

Avec Benjamin Franklin, Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont travaille avec John Adams, Silas Deane, le marquis de La Fayette et le comte de Vergennes pour aider la guerre d'indépendance des États-Unis. Ce que Le Ray a fait pour les Américains était insolite. En conscience, il a cru à l'égalité de tous les hommes et soutenu cette croyance en finançant massivement avec son argent personnel l'achat d'armes, des approvisionnements et de l'habillement pour les forces armées américaines naissantes. Le Ray a été invité par le gouvernement américain à prendre en charge l'équipement et la gestion de la flotte navale française et américaine combinées. Travaillant étroitement avec l'amiral Charles Henri d'Estaing, le commandant de la flotte française. Le soutien de Le Ray à la cause américaine ira jusqu'à convertir dans ses chantiers navals un navire marchand en un vaisseau de guerre donné aux États-Unis sous le nom de USS Bonhomme Richard pour le capitaine John Paul Jones.

Une fois la guerre terminée avec le traité de 1783 signé à Paris, Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont a fait faire un portrait en médaillon de Benjamin Franklin par Jean-Baptiste Nini. C'est aujourd'hui, le profil le plus identifié de Franklin. Et, quand Franklin a été rappelé en Amérique en 1785, Le Ray l'a honoré d'un portrait peint par Joseph Siffrein Duplessis accroché désormais dans la National Portrait Gallery du Smithsonian Institution à Washington.

Le fils de Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont, dit James Donatien Le Ray (1760-1840), est allé en Amérique en 1785. Là, il a acquis une propriété dans le comté d'Otsego, dans l'État de New York où il a construit la première scierie. Connu en Amérique comme James, la traduction en anglais pour Jacques, Le Ray fils a également fait de grands achats de terres en Amérique et, en 1789, il a épousé Grace Coxe de Burlington originaire du New Jersey et est devenu citoyen américain. Il fut le premier président et cofondateur de la Chambre d'agriculture de l'État de New York. Les villes de Le Ray et Chaumont, toutes deux dans l'État de New York sont baptisées de son nom.

Conclusion[modifier | modifier le code]

Portrait de Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont (1771), terre-cuite par Jean-Baptiste Nini, Château de Chaumont-sur-Loire.

En fin de compte, les idéaux politiques que Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont chérissaient sont revenus pour le hanter. L'aide financière énorme qu'il avait obtenue du roi Louis XVI pour la guerre d'indépendance américaine a créé des dettes massives qui ont mis en faillite le gouvernement de la France. Après une période de sécheresse qui provoqua une grande famine en 1788, il n'y avait plus aucun argent disponible pour que le Trésor français, pour comme dans le passé, subventionne la farine et permette que le pain bon marché empêche une famine de masse. En raison de la générosité de la France et de l'amour de Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont pour l'Amérique, il a involontairement aidé à préparer le terrain pour la Révolution française de 1789, révolution qui a eu un impact énorme sur ses propres finances, puisque le nouveau gouvernement révolutionnaire saisira sa fortune dont le château de Chaumont-sur-Loire.

Sans l'aide de Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont et de la France, il aurait été difficile pour les Etats-Unis de gagner cette guerre d'indépendance[2],[3]. Quand les Britanniques en 1812 envahissent les États-Unis, Jacques-Donatien Le Ray fils et le gouvernement français ont de nouveau aidé l'Amérique pendant la guerre de 1812.

Il était propriétaire de l'hôtel de Valentinois (Passy)[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Chagniot, La Nouvelle Histoire de Paris au XVIIIe siècle, Hachette, 1988, pp. 295-296.
  2. Carrer, Philippe, La Bretagne et la guerre d'indépendance américaine, Rennes, Les Portes du large, , 237 p. (ISBN 2-914612-17-6), p. 213-214, etc.
  3. (en) Schaeper, Thomas J., France and America in the revolutionary era : the life of Jacques-Donatien Leray de Chaumont, 1725-1803, Berghahn Books, , 384 p. (ISBN 978-1-57181-050-2, lire en ligne), chap. 10 : Financial ruin
  4. « Rue Raynouard », Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de Minuit, septième édition, 1963, tome 2 (« L-Z »), page 324.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • L. H. Everts, Jefferson County History (1878)
  • Thomas J. Schaeper, The Life of Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont, 1995, (ISBN 1-57181-050-1)
  • Joseph Rousse, Notes sur les familles Le Ray de La Clartais et Le Ray du Fumet, 1893

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]