Jaca — Wikipédia

Jaca
Blason de Jaca
Héraldique
Drapeau de Jaca
Drapeau
Jaca
Vue de Jaca
Administration
Pays Drapeau de l'Espagne Espagne
Statut Commune
Communauté autonome Drapeau de l'Aragon Aragon
Province Drapeau de la province de Huesca Province de Huesca
Comarque Jacétanie
Maire
Mandat
Juan Manuel Ramón Ipas
2019-2023
Code postal 22700
Démographie
Gentilé Jacetana ou Jacetano
Population 13 620 hab. ()
Densité 34 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 34′ nord, 0° 33′ ouest
Altitude 820 m
Superficie 40 634 ha = 406,34 km2
Localisation
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Jaca
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Jaca
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Jaca
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Jaca
Liens
Site web http://www.jaca.es
Sources
Données générales[1]
Données géographiques[2],[1]
Politique[1]

Jaca (Chaca en aragonais) est une commune d'Espagne dans la communauté autonome d'Aragon, province de Huesca. C'est la capitale de la comarque de la Jacétanie, avec une population de 12 759 habitants (2007). Elle est située au pied des Pyrénées, sur l'axe Pau - Saragosse par le tunnel du Somport.

Histoire[modifier | modifier le code]

Jaca était le pays du peuple pré-romain des Iacetani ou Jacetani. Le consul romain Caton l'Ancien en fit la conquête en 195 avant J-C. Point de contrôle des routes pyrénéennes, Jaca connut la prospérité jusqu'au IIIe siècle. Au siècle suivant, l'insécurité croissante sur les routes pour les voyageurs de commerce provoqua le déclin de la ville.

La cité de Jaca fut la première capitale du royaume d'Aragon (XIIe siècle), un des points de départ de la Reconquista. Elle n'était, au début du XIe siècle, qu'un camp militaire fortifié. Mais son emplacement stratégique au pied du col du Somport, et sur le camino aragonés vers Santiago de Compostelle, chemin de pèlerinage de plus en plus fréquenté, lui donnèrent de l'importance.

Ramire Ier d'Aragon, fils du roi Sanche III de Navarre le Grand, hérita du comté de Jaca, puis des comtés de Sobrarbe et de Ribagorce, et prit le titre de roi d'Aragon en 1038[3]. Son fils Sanche Ier obtint du pape que Jaca, sa capitale, devienne le siège de l'évêché d'Aragon. Il accorda à la ville une charte (fuero de Jaca de 1077)[4], et ordonna la construction de la cathédrale Saint-Pierre. La reconquête de Huesca sur les musulmans en 1096 fit perdre à Jaca son rang de capitale. Jaca resta un centre commercial, maîtresse de l'un des cinq péages sur la route Saragosse - France, et gîte d'étape majeur pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle[5].

À la fin du Moyen Âge, les épidémies, les incendies, dévastèrent Jaca. La ville ne s'en releva que sous Ferdinand le Catholique. Pour défendre la péninsule ibérique d'une possible agression française, Philippe II fit construire des forteresses le long des Pyrénées. La citadelle pentagonale de Jaca fut conçue par l'ingénieur italien Tiburzio Spannocchi (1592) en vue de résister à des attaques d'artillerie.

Dans les années 1650, la région fut décimée par la peste apparue à Valence en 1647. La population de Jaca chuta de 42 %[6].

Lors de la guerre de succession d'Espagne, Jaca se rallia aux Bourbons. Vainqueur, le roi Philippe V, en remerciement, ajouta la fleur de lys aux armes de la ville de Jaca.

Lors de la guerre d'indépendance espagnole, elle fut occupée par les soldats français du jusqu'en .

Elle connait de violents affrontements lors de la Deuxième Guerre carliste[7].

La Révolution de 1868, (dite La Gloriosa), contre la reine Isabelle II, vit la suppression du Séminaire, la création des "Volontaires de la Liberté" (civils s'organisant pour protéger l'ordre public contre les partisans d'Isabelle II, contre les absolutistes, et en faveur de la constitution espagnole de 1856, la "non nata" parce qu'elle ne fut jamais promulguée).

Jaca a connu au début du XXe siècle un réveil urbain et démographique, avec la démolition de ses murs médiévaux à partir de 1908. En 1928, le chemin de fer est arrivé à Canfranc, inauguré par Alphonse XIII.

En , le capitaine Fermín Galán lança le soulèvement de Jaca, qui prétendait déclarer la République en Espagne. Galán fut arrêté et fusillé, et il devint une figure de martyr de la Seconde République espagnole proclamée quelques mois plus tard.

Géographie[modifier | modifier le code]

Les communes limitrophes sont Aísa, Borau, Castiello de Jaca, Villanúa, Sabiñánigo, Caldearenas, Las Peñas de Riglos, Santa Cruz de la Serós, Santa Cilia, Valle de Hecho, Canfranc, Urdos et Laruns.

Le territoire de la commune se situe au cœur du massif montagneux des Pyrénées, dans la vallée de l'Aragon, vallée parallèle à l'axe des Pyrénées, au pied du mont Oroel (ce qui en fait l'un des meilleurs endroits pour pratiquer les sports d'hiver en Espagne). Administrativement la localité se trouve au nord de l'Aragon dans la comarque de Jacétanie (au sud-est). La ville est située dans la dépression du canal de Berdún, à 818 mètres d'altitude, sur une terrasse fluvioglaciaire à la sortie de la vallée de Canfranc.

Territoire des communes en la comarque de la Jacétanie (zone rouge, reste de l'Aragon en vert clair)

Économie[modifier | modifier le code]

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1979 1995 Armando Abadía UCD puis AP  
1995 1999 Pascual Rabal Petriz PP  
1999 2011 Enrique Villarroya Saldaña PSOE  
2011 2015 Víctor José Barrio Sena PP  
2015 En cours Juan Manuel Ramón Ipas PSOE  

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[8]
1842 1857 1860 1877 1887 1897 1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1981 1991 2001 2007 2011 2016
3120 .. .. 3792 4262 4560 4821 5214 5593 6517 6292 7754 8208 10051 11076 10840 11398 12759 13299 12929

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Entrée de la citadelle.
Pont San Miguel de Jaca, sur le río Aragon, à Jaca
Pont San Miguel de Jaca, au-dessus du río Aragon, à Jaca.
  • La cathédrale San Pedro de Jaca. Elevée au XIe siècle, c'est la première Cathédrale romane d'Espagne. Sa décoration sculptée a inspiré les artistes romans qui ont travaillé sur tous les sanctuaires du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. A l'extérieur, on remarque les chapiteaux historiés du portique latéral sud et du portail qu'il abrite : l'accent est mis sur les drapés, dans la représentation du sacrifice d'Isaac, ou dans celle du Roi David accompagné de ses musiciens. Les voûtes gothiques de la Cathédrale, aux clés surchargées, qui ont été ajoutées au XVIe siècle, n'enlèvent rien au caractère exceptionnel de la nef et des collatéraux, très chargés pour l'époque. Les sculpteurs de la Renaissance ont décoré avec profusion les absides et les chapelles latérales, mais la coupole sur trompes, à la croisée du transept, a conservé sa primitive sobriété.
  • La citadelle, appelée château de Saint-Pierre jusqu'au XIXe siècle. Elle a été édifiée sur l'ordre de Philippe II à la fin de 1592.
  • Le pont San Miguel de Jaca.
  • Patrimoine culturel : le Libro de la Cadena (Livre de la chaîne), manuscrit des Archives municipales de Jaca, contenant les privilèges, les statuts, le Fuero de Jaca en copie du XIIIe siècle. Avec 101 feuilles de parchemin, il couvre la période comprise entre 931 et 1324.

Culture et traditions[modifier | modifier le code]

  • La Semaine Sainte
  • La fête du premier vendredi de mai commémore la légendaire bataille des Plaines de la Victoire, dans laquelle le comte Aznar aurait repoussé l'attaque d'une armée musulmane qui cherchait à reconquérir la ville, ce que la tradition situe en 760.
  • La fête patronale de Santa Orosia
  • Le festival folklorique des Pyrénées les années impaires.

Personnages célèbres[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Fiction[modifier | modifier le code]

Dans les bois éternels, roman policier de Fred Vargas, Lucio Velasco, un personnage mineur du début de l'histoire, dit au protagoniste être originaire de Jaca[biblio 1].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Sport[modifier | modifier le code]

Important lieu de sports d'hiver, Jaca a organisé le Festival olympique de la Jeunesse européenne en 2007 et a été candidate aux Jeux olympiques d'hiver de 2014.

Arrivée du Tour de France[modifier | modifier le code]

Vainqueur d'étape :

Arrivées du Tour d'Espagne[modifier | modifier le code]

Vainqueur d'étape :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Recherche du nom de la commune sur http://www.dphuesca.es/ site administratif de la province de Huesca
  2. Coordonnées géographiques vérifiées à l'aide de WikiMapia et Google Maps
  3. Note complémentaire à propos d'une inscription du tympan de la cathédrale de Jaca, Robert Favreau (Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres Année 2004 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_2004_num_148_1_22685)
  4. (es) Archives municipales de Jaca, Fueros et privilèges. Consulté le 15 février 2017
    Voir aussi Fuero de Jaca (es).
  5. (es) Jaca, Encyclopédie aragonaise
  6. (es) Población: entre el hambre y la enfermedad (Artehistoria) Consulté le 15 février 2017
  7. Dictionnaire universel d'Histoire et de Géographie, éd. Hachette, année 1860, page 901.
  8. Source : (es) « Cifras de Población, Alteraciones de los municipios en los Censos de Población desde 1842 », sur ine.es, Institut national de la statistique (Espagne) (consulté le ).
  9. Annuaire des villes jumelées

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

  1. Fred Vargas, Dans les bois éternels, Paris, J'ai lu, coll. « Policier », , 478 p. (ISBN 978-2-290-01773-9, OCLC 68990369, présentation en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]