Jaan Kross — Wikipédia

Jaan Kross
Jaan Kross en 1987.
Fonction
Député
7e législature du Riigikogu (en)
Biographie
Naissance
Décès
(à 87 ans)
TallinnVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Rahumäe Cemetery (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Formation
Activité
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Helga Kross (d) (de à )
Ellen Niit (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Kristiina Ross (en)
Maarja Undusk (d)
Eerik-Niiles Kross (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Genre artistique
Lieux de détention
Vorkoutlag, Intalag (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Œuvres principales
La triple peste, Tahtamaa (d), Treading Air (d), The Parson of Reigi (d), Professor Martens' Departure (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Jaan Kross, né le à Tallinn et mort le à Tallinn, est un écrivain estonien[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Tallinn, en Estonie, Kross étudie à l'Université de Tartu (1938-1945). Il est diplômé de sa faculté de droit et y intervient comme conférencier jusqu'en 1946 (puis encore comme professeur d'Arts libéraux en 1998).

En 1940, l'Union soviétique envahit et occupe les trois pays baltes : l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, et envoie les membres de leurs gouvernements en Sibérie[3]. En 1941, l'Allemagne nazie occupe l'Estonie. Pendant l'occupation allemande de l'Estonie (1941–1944), Kross est arrêté en 1944 pour nationalisme par la police de sécurité allemande (et) et détenu six mois. Le , alors que l'Estonie est à nouveau sous domination soviétique, il est arrêté par le commissariat de la RSS d'Estonie (et), qui le déporte en pour huit ans comme un prisonnier politique (1947-1951) dans le camp de Vorkoutlag, dans la République socialiste soviétique autonome des Komis, puis en exil (1951-1954) dans le kraï de Krasnoïarsk.

À son retour de Sibérie en 1954, il s'installe en Estonie et devient écrivain professionnel. Kross est de loin l'auteur estonien le plus connu et le plus traduit, autant nationalement qu'internationalement. Il est nommé à quelques reprises pour le Prix Nobel de littérature et détient quelques doctorats honorifiques et décorations internationales, incluant l'ordre estonien le plus élevé, de même que l'un des ordres allemands les plus élevés.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Les romans et nouvelles de Kross sont presque tous historiques ; en effet, il est souvent crédité d'un rajeunissement significatif du genre du roman historique. La plupart de ses œuvres se déroulent en Estonie et relatent les relations de la population estonienne avec les Germano-Baltes, les Soviétiques, de même qu'avec les Russes. Le plus souvent, les descriptions de Kross à propos de la lutte historique des Estoniens contre les Germano-Baltes est cependant une métaphore pour la lutte contemporaine contre l'occupation soviétique. Toutefois, la popularité internationale de Kross montre que ses œuvres vont bien au-delà de ces préoccupations locales ; elles traitent plutôt de questions d'identités mixtes, de loyauté et d'appartenance. Il devient très populaire après l'indépendance de l'Estonie en 1991.

Le Fou du tsar (1978) est considéré comme le chef-d'œuvre de Jaan Kross ; c'est également son roman le plus traduit. En France, ce roman remporte en 1990 le Prix du Meilleur livre étranger. L'ouvrage s'inspire de la biographie de Timotheus Eberhard von Bock (1787-1836).

Parmi les autres livres traduits de Kross reviennent souvent Le Départ du professeur Martens (1984), à cause de ses thèmes très populaires in academe, et Exhumations (1990), qui traite de la période de renouveau après la mort de Staline de même que de la conquête de l'Estonie par les Danois au Moyen Âge. Ce dernier titre est parfois perçu par les critiques comme sa meilleure œuvre.

Romans[modifier | modifier le code]

  • Kolme katku vahel (I-IV, 1970, 1972, 1977, 1980) (La Triple Peste)
  • Kolmandad mäed (1974) (La Troisième Vallée des collines)
  • Keisri hull (1978)
    Publié en français sous le titre Le Fou du tsar, traduit par Jean-Luc Moreau, Paris, Robert Laffont, « Pavillons », 1989 ; réédition, Paris, Seuil, Points. Roman no 517, 1992 ; réédition, Paris, Robert Laffont, Pavillons poche, 2008
  • Rakvere romaan (1982)
  • Professor Martensi ärasõit (1984)
    Publié en français sous le titre Le Départ du professeur Martens, traduit par Jean-Luc Moreau, Paris, Robert Laffont, « Pavillons », 1990
  • Vastutuulelaev (1987), qui relate la vie de l'astronome et opticien Bernhard Schmidt
    Publié en français sous le titre L'Œil du grand tout, traduit par Jean-Luc Moreau, Paris, Robert Laffont, « Pavillons », 1997
  • Wikmani poisid (1988) (Les Gars de chez Wikman)
  • Silmade avamise päev (1988)
    Publié en français sous le titre La Vue retrouvée, traduit par Jean-Luc Moreau, Paris, Robert Laffont, « Pavillons », 1993
  • Väljakaevamised (1990) (Exhumations)
  • Tabamatus (1993)
    Publié en français sous le titre Dans l'insaisissable : le roman de Jüri Vilms, traduit par Jacques Tricot, Paris/Montréal, L'Harmattan, « Lettres nordiques », 2001
  • Mesmeri ring (1995)
    Publié en français sous le titre Le Cercle de Messmer, traduit par Jacques Tricot, Paris/Montréal, L'Harmattan, « Lettres nordiques », 2011
  • Paigallend (1998)
    Publié en français sous le titre Le Vol immobile, traduit par Antoine Chalvin, Lausanne/Paris, Éditions Noir sur blanc, 2006
  • Tahtamaa (2001)

Recueils de nouvelles[modifier | modifier le code]

  • Klio silma all (1972)
  • Vandenõu (La Conspiration & autres histoires)

Autobiographie[modifier | modifier le code]

  • Kallid kaasteelised, volume 1 (2003) (Chers co-voyageurs)
  • Kallid kaasteelised, volume 2 (2008) (Chers co-voyageurs)

Autre publication[modifier | modifier le code]

  • Omaeluloolisus ja alltekst (2003) (Autobiographisme et sous-texte), une lecture de ses propres œuvres

Prix et reconnaissance[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martin Carayol (dir.), Jaan Kross : bilan et découvertes, Paris, L'Harmattan, , 162 p. (ISBN 978-2-296-56073-4, lire en ligne)
  • (fi) Juhani Salokannel, Sivistystahto. Jaan Kross, hänen teoksensa ja virolaisuus, WSOY, , 507 p. (ISBN 978-951-0-33540-6)
  • (en) Tannberg, Mäesalu, Lukas, Laur, Pajur, History of Estonia, Tallinn, Avita, , 332 p.
  • (et) Andres Adamson et Sulev Valdmaa, Eesti ajalugu [« Histoire de l'Estonie »], Tallinn, Koolibri, , 230 p.
  • (et) Arvo Mägi, Eesti rahva ajaraamat [« Livre de l'histoire du peuple estonien »], Tallinn, Koolibri, , 176 p.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Marek TAMM, « Le prince Jaan, géant des lettres, Sur la réception des œuvres de Jaan Kross en France », Littérature estonienne (consulté le )
  2. (en) Ian Thomson, « Jaan Kross », The Guardian, (consulté le )
  3. (Tannberg 2000, p. 238 - 267)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • « Jaan Kross » sur le site www.litterature-estonienne.com