Jürgen Trittin — Wikipédia

Jürgen Trittin
Illustration.
Jürgen Trittin en 2014.
Fonctions
Député fédéral allemand

(25 ans, 2 mois et 4 jours)
Élection 27 septembre 1998
Réélection 22 septembre 2002
18 septembre 2005
27 septembre 2009
22 septembre 2013
24 septembre 2017
26 septembre 2021
Circonscription Basse-Saxe
Législature 14e, 15e, 16e, 17e, 18e, 19e et 20e
Co-président du groupe d'Alliance 90 / Les Verts au Bundestag

(3 ans, 11 mois et 25 jours)
Avec Renate Künast
Législature 17e
Prédécesseur Fritz Kuhn
Successeur Anton Hofreiter
Ministre fédéral de la Protection des consommateurs, de l'Alimentation et de l'Agriculture d'Allemagne

(14 jours)
Chancelier Gerhard Schröder
Gouvernement Schröder II
Prédécesseur Renate Künast
Successeur Horst Seehofer
Ministre fédéral de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire

(6 ans, 11 mois et 21 jours)
Chancelier Gerhard Schröder
Gouvernement Schröder I et II
Prédécesseur Angela Merkel
Successeur Sigmar Gabriel
Biographie
Date de naissance (69 ans)
Lieu de naissance Brême (RFA)
Nationalité Allemande
Parti politique Alliance 90 / Les Verts
Diplômé de Université de Göttingen
Profession Journaliste

Signature de Jürgen Trittin

Jürgen Trittin
Ministres fédéraux de l'Environnement d'Allemagne

Jürgen Trittin, né le à Brême, est un homme politique allemand membre du parti écologiste de l'Alliance 90 / Les Verts.

Ancien leader étudiant, il adhère aux Verts en 1980 et entre deux ans plus tard au Landtag de Basse-Saxe, où il préside à plusieurs reprises le groupe écologiste. En 1990, il est nommé ministre des Affaires fédérales dans la coalition rouge-verte de Gerhard Schröder, mais doit renoncer à ce poste dès 1994, le SPD ayant remporté la majorité absolue des sièges.

Lorsque Schröder devient chancelier fédéral à la tête d'une alliance similaire, Trittin est choisi pour le poste de ministre fédéral de l'Environnement et s'attache notamment à mettre en œuvre la sortie du nucléaire civil et à promouvoir les énergies renouvelables. Il est chargé en 2005 de l'intérim du ministère fédéral de l'Agriculture, puis quitte le gouvernement fédéral à la suite de la formation d'une grande coalition.

Il est désigné trois ans plus tard chef de file de la campagne écologiste pour les élections fédérales de 2009, scrutin au cours duquel les Verts dépassent la barre des 10 % des suffrages, pour la première fois depuis leur création. Lors du scrutin de 2013, l'échec des écologistes le conduit à se mettre en retrait de la scène politique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Il obtient son Abitur en 1973. La même année, il refuse d'effectuer son service militaire et accomplit à la place un service civil.

Il étudie ensuite les sciences sociales à l'université de Göttingen, dont il est diplômé. Par la suite, il a travaillé comme assistant de recherche, journaliste indépendant et enfin attaché de presse.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Vie étudiante et engagement dans la gauche radicale[modifier | modifier le code]

Au cours de ses études (1977), Jürgen Trittin est membre du Conseil étudiant en sciences sociales pour la liste de l'Alliance socialiste (SBL), une association composée de groupes communistes maoïstes, trotskistes et d'autres étudiants de gauche radicale. Ces divers groupes formèrent une coalition le Comité général des étudiants (AStA) de l'université de Göttingen, qui éditait le journal étudiant Göttinger Nachrichten, média qui avait publié une déclaration de sympathie pour le meurtre du procureur général fédéral Siegfried Buback, assassiné par des membres de la Fraction armée rouge. Bien que Jürgen Trittin n'ait jamais été membre de l'équipe éditoriale, il défend cette nécrologie dans les années 1970, ce qu'il a plus tard qualifiée de « grave erreur ». En 1978, il se présente pour la première fois sur la liste de lutte démocratique (LDK) de la Fédération communiste pour l'AStA. De 1979 à 1980, il occupe un poste au sein de l'AStA. En même temps, il exerce la fonction de président du Parlement étudiant (StuPa) de 1979 à 1980. Il organise des manifestations, notamment contre des campagnes de recrutement de la Bundeswehr et est un membre actif (jusqu'en 1980) de la Ligue communiste (KB), surveillée alors par l'Office fédéral de protection de la constitution[1]. Jürgen Trittin a décrit plus tard son activisme maoïste de gauche comme « illégal ».

Au début des années 1980, tout comme les hommes politiques Thomas Ebermann et Rainer Trampert, Jürgen Trittin appartenait au « groupe Z », une scission de la Ligue communiste qui voulait s'impliquer avec les Verts dans une perspective écologique de gauche. Sa future épouse, membre fondateur du Parti Vert à Göttingen, l'amène chez les Verts (Grünen) en 1980[2].

En Basse-Saxe[modifier | modifier le code]

Élu député au Landtag de Basse-Saxe pour la première fois le , il y siège jusqu'en 1990, puis de nouveau entre 1994 et 1995. Il y a présidé le groupe des Verts de 1985 à 1986, et de 1988 à 1990.

Le , le nouveau Ministre-président du Land, Gerhard Schröder, est contraint de former une coalition rouge-verte et Jürgen Trittin devient ministre des Affaires fédérales et européennes.

Quand Schröder obtient la majorité absolue aux élections de 1994, les Verts retournent dans l'opposition et Trittin est désigné vice-président de leur groupe parlementaire.

Au niveau fédéral[modifier | modifier le code]

En 1994, il est nommé porte-parole du comité fédéral de l'Alliance 90 / Les Verts pour quatre ans.

Ministre fédéral[modifier | modifier le code]

Aux élections fédérales du , il est élu député fédéral au Bundestag. Le 27 octobre, Jürgen Trittin devient ministre fédéral de l'Environnement, de la Protection de la nature et de la Sécurité nucléaire sous la direction de Gerhard Schröder. À ce poste, où il est reconduit le , il est chargé de mettre en œuvre la sortie du nucléaire civil décidée par la coalition au pouvoir, d'encourager le développement des énergies renouvelables et de faire appliquer le protocole de Kyoto. Entre le 4 octobre et le , il fut chargé de l'intérim du ministère fédéral de la Protection des consommateurs, de l'Alimentation et de l'Agriculture du fait de la démission de Renate Künast.

Cadre du groupe parlementaire[modifier | modifier le code]

À la suite de la formation d'une grande coalition par Angela Merkel le , les Verts retournent dans l'opposition et Trittin devient vice-président du groupe d'Alliance 90 / Les Verts au Bundestag ainsi que coordinateur pour la Politique extérieure, la Politique culturelle, les Droits de l'Homme, la Politique de développement, la Défense et l'Europe.

En 2008, il est désigné chef de file (spitzenkandidat) pour les élections fédérales du en tandem avec Renate Künast. Il est réélu député fédéral pour un quatrième mandat le jour du scrutin, et devient coprésident du groupe d'Alliance 90 / Les Verts au Bundestag aux côtés de Renate Künast.

Élections de 2013[modifier | modifier le code]

En , les Verts se retrouvent au centre d'une polémique sur la pédophilie alors qu'un chercheur révèle que le parti et plusieurs personnalités notables, dont Jürgen Trittin, avaient milité dans les années 1980 pour la dépénalisation des relations entre enfants et adultes[3]. Bien que Trittin ait depuis fait son mea-culpa, les Verts pâtissent de ce scandale alors que la campagne pour les élections législatives suit son cours : crédités de 15 % un an auparavant, ils sont désormais à 9 %[4]. En même temps que Katrin Göring-Eckardt, il démissionne de son poste au sein de la direction des Verts après l'échec du parti lors du scrutin[5].

Publications[modifier | modifier le code]

  • (de) Das Grundrecht auf Asyl ist eine mahnende Lehre aus dem Tagebuch der Anne Frank, Hanovre, Niedersächs. Landeszentrale für Politische Bildung,
  • (de) Gefahr aus der Mitte. Die deutsche Politik rutscht nach rechts, Göttingen, Verlag die Werkstatt,
  • (en) From Rio to Johannesburg : contributions to the globalization of sustainability, Berlin, Heinrich Böll Stiftung,
  • (de) Welt Um Welt, Berlin, Aufbau-Verlag,

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) Jochen Bölsche, Die verlorene Ehre der Apo, spiegel.de, 29 janvier 2001
  2. (de) Jens König, « Die Wandlung. Linksradikaler, Rüpel, Ökostalinist - das war gestern. Heute gibt der grüne Spitzenkandidat den Staatsmann. Der lange Marsch des Jürgen Trittin ». In: Stern. 47/2012, p. 53–59.
  3. Frédéric Lemaître, « Pédophilie : Verts de honte en Allemagne », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. Frédéric Lemaître, « Les Verts allemands au centre d'une nouvelle polémique sur la pédophilie », in lemonde.fr, 17 septembre 2013.
  5. Jean-Jacques Mével, « En Europe, les Verts font grise mine », in Le Figaro, vendredi 4 octobre 2013, page 8.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]