Jérôme Champion de Cicé — Wikipédia

Jérôme Marie Champion de Cicé
Image illustrative de l’article Jérôme Champion de Cicé
Biographie
Naissance
à Rennes
Ordination sacerdotale
Décès (à 74 ans)
à Aix-en-Provence
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par le
card. de La Roche-Aymon
Archevêque d'Aix-en-Provence
Archevêque de Bordeaux
(Primat d'Aquitaine)
Évêque de Rodez

Soli Deo
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Jérôme Marie Champion de Cicé (né le à Rennes - mort le à Aix-en-Provence[1],[2]) est un homme d'Église et un homme politique français du XVIIIe siècle.

Nommé garde des sceaux par Louis XVI, il est l'auteur du projet de déclaration des droits en 24 articles qui a servi de base à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né à Rennes le , Jérôme Champion de Cicé fait ses études au collège du Plessis, où il a pour condisciples Boisgelin de Cucé, Loménie de Brienne, Morellet et Turgot. En , il est docteur en théologie à la Sorbonne. Il est le petit-neveu de Louis Armand Champion de Cicé, missionnaire au Canada, en Chine puis au Siam dont il est le vicaire apostolique et évêque in partibus infidelium de Sabule de à [3].

Dès , il est nommé abbé commendataire de l'abbaye de Chantemerle, qui lui procure un revenu annuel de 2 000 à 2 500 livres. Ordonné prêtre en , il devient vicaire général à Auxerre, où son frère aîné Jean-Baptiste-Marie Champion de Cicé vient d'être nommé évêque.

De à , il est agent général du clergé de France et conseiller d'État. En , il se lie d'amitié avec Turgot et publie avec César-Guillaume de La Luzerne, son collègue à l'agence (depuis évêque de Langres), les Rapports de l’agence, contenant les principales affaires du clergé, qui se sont passées depuis l’année 1765 jusqu’en l’année 1770, où il relate son expérience d'agent du clergé.

Il est nommé évêque de Rodez en . En , il lance une grande enquête à travers son diocèse, par l'intermédiaire d'un questionnaire imprimé envoyé à tous les curés. La majeure partie des questions concerne l’état de la population, ses moyens de subsistance, l’économie, la santé… une seule le domaine spirituel. Il publie en le Procès verbal de l’Assemblée générale du clergé de France tenue à Paris en 1770, un fort volume de 868 pages. En est créée au sein de la généralité de Montauban, l’administration provinciale de Haute-Guyenne, regroupant le Quercy et le Rouergue, et c’est Champion de Cicé qui en est nommé président. À ce titre, il supervisera notamment la modernisation du cadastre, dans le but d’une réévaluation des impôts.

Nommé ensuite archevêque de Bordeaux en , il contribua en à créer l'Institut national des jeunes sourds (INJS) de Bordeaux.

Le , il publie un Mandement prescrivant des prières pour le succès des États généraux, qui déplaît fortement à la noblesse.

Élu — comme son frère aîné Jean-Baptiste-Marie, évêque d'Auxerredéputé du clergé aux États généraux de 1789, il fut chargé de présenter les travaux du Comité sur la Constitution dont le texte de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Il faut tout de même préciser qu'il ne souhaitait pas une déclaration, car il considérait que la société française n'était pas, contrairement à celle des États-Unis, composée d'individus égaux, lors de la séance du (source : Archives nationales).[réf. nécessaire]

Au lendemain de la nuit du 4 Août, Jérôme Champion de Cicé fut nommé garde des sceaux par Louis XVI. Trois jours à peine après sa nomination, le , il se rendit à l’Assemblée nationale avec sept autres ministres, envoyés par le roi « qui ne veut faire qu’un avec sa nation » pour demander comment rétablir l’ordre. Necker parle alors de l’état des finances.

Par la suite, il ne s’adressera à l’Assemblée que comme garde des sceaux pour maintenir, dans la mesure du possible, la liaison entre le roi et les députés. Le , après la proclamation de la Constitution civile du clergé, il démissionna de sa charge de garde des sceaux, et décida de reprendre ses fonctions de député. Ayant demandé un congé pour se reposer, il ne fut pas présent lors du débat sur le serment qu’il ne prononça pas.

Son nom ayant été placé sur la liste des absents[Quoi ?] (), il émigra, d'abord à Bruxelles, puis en Hollande. De à , il s'installe à Londres, où il retrouve des monarchistes comme Malouët ou Lally-Tollendal, ainsi que des prélats libéraux comme Boisgelin et Fontanges.

Le , il publie à Londres un document de 15 pages Lettre de Mgr l’archevêque de Bordeaux à ses diocésains, dans lequel il leur expose les motifs de sa démission, intervenue à la demande du pape.

Le , il rentre en France, et est presque aussitôt (le ) nommé archevêque d'Aix-en-Provence, diocèse qui comprenait à la fois les Bouches-du-Rhône et le Var.

Première page de l'édition bilingue Français/provençal des Cantiques spirituels de Champion de Cicé.

Jérôme Champion de Cicé fut sensible à la question des langues régionales, et publia dans les différents diocèses dont il eut la charge des Catéchismes en idiome local.

Le , Jérôme Champion de Cicé est élevé à la dignité d’officier de l’ordre national de la Légion d'honneur[4]. Trois ans plus tard, le , il est fait comte d'Empire par Napoléon.

Il meurt de maladie à Aix-en-Provence au palais archiépiscopal le [1],[2].

Armes[modifier | modifier le code]

Blason Blasonnement :
Écartelé : au 1 d'azur à la croix pattée d'or; au 2 et 3 d'azur à 3 écussons d'argent chargés de 3 bandes de gueules; au 4 de gueules à la fasce d'hermine[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Avril 1989, p. 45.
  2. a et b Archives départementales des Bouches-du-Rhône, registre des décès de 1810, p. 78 sur 129, acte du 22 août 1810, site officiel.
  3. Société des Missions étrangères de Paris, « http://archivesmep.mepasie.net/recherche/fiche_missionnaire2.php?numero=0086&nom=cic%E9 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  4. « Cote LH/476/31 », base Léonore, ministère français de la Culture
  5. Comte de Saint Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, 1906, H. Daragon, 415p., p.46. Consultable sur Gallica.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]