Instrument Guarneri del Gesù — Wikipédia
Un Guarneri del Gesù, ou Guarnerius del Gesù, est par antonomase un violon fabriqué par le luthier de Crémone Giuseppe Guarneri, dit del Gesù.
Technique de lutherie[modifier | modifier le code]
Vernis[modifier | modifier le code]
Le vernis des instruments conçus par Guarneri del Gesù constitue l'un des éléments caractéristiques de ce luthier[Acad. 1]. Généralement, une teinte ambrée est présente. Elle peut-être plus ou moins prononcée, allant d'une couleur plutôt jaune ambré pour les exemples les plus clairs jusqu'à du rouge brun pour les plus foncés[Acad. 2],[Acad. 1].
Comme la plupart des luthiers de l'époque, il est probable que Guarneri del Gesù ait hérité d'une recette de vernis utilisée par son père dans l'atelier familial[Acad. 1]. Toutefois, le luthier crémonais a sans doute expérimenté et testé quelques innovations selon Roger Hargrave. Le spécialiste estime que la production du fils est marquée par une amélioration de la qualité des vernis, ceux-ci étant moins sombres et ternes que ceux de son père, ainsi qu'une plus grande reproductibilité de ce niveau qualitatif[Acad. 3].
Pour Roger Hargrave, les vernis de Giuseppe Guarneri sont plus opaques que ceux d'Antonio Stradivari[Acad. 3].
Instruments[modifier | modifier le code]
Jean-Philippe Échard estime qu'environ 150 violons Guarneri del Gesù ont été préservés et sont authentifiés[Note 1],[1].
Qualité sonore[modifier | modifier le code]
Pour de nombreux violonistes et spécialistes, les instruments conçus par Guarneri del Gesù ont une très bonne sonorité dans les registres grave[1]. Cette caractéristique leur confère un caractère plus sombre.
Valeur monétaire[modifier | modifier le code]
Le Guarnerius del Gesù le plus cher jamais vendu est le « Vieuxtemps », vendu 15,9 millions de dollars par transaction privée en , prêté à la violoniste Anne Akiko Meyers[2].
En , le Guarnerius del Gesù dit le « Pasquier », propriété du violoniste Régis Pasquier, est vendu aux enchères 3,3 millions d'euros[3]. Daté de , l'instrument est acquis par le violoniste David Garrett[4].
En , le Guarneri le « Baltique », de , avec un prix de vente de 9,44 millions de dollars, devient l'instrument à cordes ayant atteint le troisième plus haut prix lors d'une vente aux enchères, derrière les Stradivarius « Lady Blunt » (15,9 millions de dollars en ) et « Da Vinci » (15,34 millions de dollars en )[2].
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes[modifier | modifier le code]
- À titre indicatif, environ 600 violons Stradivarius sont préservés et authentifiés.
Références[modifier | modifier le code]
- Références académiques (abrégées « Acad. ») :
- Hargarve (1998), p. 51.
- Pougin (1909), p. 38.
- Hargarve (1998), p. 52.
- Références générales :
- Olivia Cohen, « Douze ans après un Stradivarius, un Guarnerius pourrait devenir le violon le plus cher du monde », France Inter, (lire en ligne )
- La Rédaction, « Un violon de Guarneri vendu 9,44 millions de dollars », sur Diapason,
- La Rédaction, « Le Guarnerius del Gesù de Régis Pasquier a été adjugé à 3,3 millions d'euros », sur Diapason,
- Philippe Gault, « Un violoniste vend un appartement à New York pour s'offrir un instrument d'exception », sur Radio Classique,
Annexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Articles et ouvrages académiques[modifier | modifier le code]
- (en) Buen Anders, « Differences of Sound Spectra in Violins by Stradivari and Guarneri del Gesú », Catgut Acoustical Society Journal, Catgut Acoustical Society, vol. 4, no 8, , p. 14-18 (lire en ligne [PDF]).
- (en) Fiocco Giacomo et al., « Compositional and Morphological Comparison among Three Coeval Violins Made by Giuseppe Guarneri “del Gesù” in 1734 », Coatings, vol. 11, no 8, , p. 884 (DOI 10.3390/coatings11080884, lire en ligne ).
- (en) Roger Hargrave, chap. 6 « The Working Methods of Guarneri del Gesù and their Influence upon his Stylistic Development », dans Chiesa Carlo, et al., Giuseppe Guarneri del Gesù, vol. 2, Londres, Peter Biddulph, , 340 p. (ISBN 9780952010937, lire en ligne), p. 45-59.
- Arthur Pougin, Les Guarnerius : Une famille de grands luthiers italiens, Paris, Libraire Fischbacher, , 87 p. (lire en ligne).