Institut Lumière — Wikipédia

Institut Lumière

Cadre
Forme juridique Association loi de 1901
But Diffusion et conservation du patrimoine cinématographique
Zone d’influence Lyon
Fondation
Fondation 1982
Fondateurs Bernard Chardère et Bertrand Tavernier[1]
Identité
Siège Lyon
Présidente Irène Jacob
Directeur général Thierry Frémaux
Site web www.institut-lumiere.orgVoir et modifier les données sur Wikidata

La Villa Lumière à Lyon regroupe une salle de cinéma, un musée sur deux niveaux, un centre de documentation et des salles pédagogiques.

L'Institut Lumière, dont le siège se situe à la Villa Lumière à Lyon, est une association loi de 1901 créée à Lyon en 1982[1]. Il consacre son activité à la diffusion et à la conservation du patrimoine cinématographique.

Implantation[modifier | modifier le code]

L'Institut Lumière est installé à Lyon au no 25, rue du Premier-Film, dans le quartier de Monplaisir (8e arrondissement). Il possède : in situ, deux salles de cinéma (la salle du Hangar du Premier-Film de 269 places, équipée de projecteurs 16 mm, 35 mm et numérique 4K[2], et la salle de la Villa Lumière de 98 places)[3],[4] ; dans la villa, un musée sur deux niveaux, un centre de documentation, des salles pédagogiques ; et situées dans d'autres quartiers de la ville, une galerie photo ainsi que trois salles de cinéma d'art et essai.

Le choix d'une implantation lyonnaise, au cœur de Monplaisir, rappelle que c'est ici que les frères Lumière ont conçu leur Cinématographe, appareil qui a permis en 1895 la prise de vues et la projection de leur premier film, La Sortie de l'usine Lumière à Lyon. Décidé par la municipalité dès 1966, un premier projet de musée du cinéma est confié au docteur Paul Génard, important collectionneur de films et d'objets liés au 7e art. Le musée devait s'installer dans les locaux de la Société Lumière que la ville souhaitait acheter. Mais les héritiers Lumière préfèrent céder les installations au groupe Ilford Photo, qui les revendra finalement à la municipalité en 1976[5].

Le Hangar du Premier-Film, dernier vestige de l'usine Lumière à Lyon, a été restauré en 1998.

De l'ancienne usine Lumière, presque entièrement détruite après l'acquisition par la ville[5], il ne reste qu'une partie du hangar, restauré pendant deux ans. L'institut s'y installe dès sa création, en 1982. En 1998, de nouveaux travaux sont programmés, avec notamment la création de la salle du Hangar du Premier-Film. Le projet est confié à l'architecte Pierre Colboc et l'architecte en chef des monuments historiques Didier Repellin, associés à l'agence dUCKS scéno pour la scénographie de la salle de cinéma et des espaces extérieurs[6].

Dans le parc de l'institut, un « mur des cinéastes », visible côté rue, a été créé en 1982, version lyonnaise du Hollywood Walk of Fame. Des plaques nominatives y attestent de la visite de l'institut par plusieurs centaines de personnalités du cinéma français et mondial[7]. Le mur a été restauré en [8].

Organisation[modifier | modifier le code]

L'institut est administré par le critique et historien Bernard Chardère, dirigé par Thierry Frémaux — également délégué général du Festival de Cannes — et présidé par l'actrice Irène Jacob depuis le . Cette dernière succède à Bertrand Tavernier, mort en mars de la même année[9],[10].

Les deux missions de l'institut sont :

  • la conservation du patrimoine cinématographique (films, livres, photos, affiches, appareils de cinéma et de pré-cinéma...) ;
  • les activités artistiques de diffusion (projections de films, expositions, édition, formation...).

L'institut consacre son activité à la diffusion et à la conservation du patrimoine cinématographique mondial sous de nombreuses formes. Le fonds cinématographique Lumière est composé de 1 425 films originaux restaurés en 1998 par les Archives françaises du film du Centre national de la cinématographie. Ce patrimoine a été inscrit au registre mémoire du monde de l'UNESCO en 2005. Depuis 2014, une sélection de 130 films Lumière ont été restaurés en numérique 4K par les Laboratoires Éclair en France et Il cinema ritrovato à Bologne en Italie[11].

Depuis 2009, l'institut organise le Festival Lumière, qui se déroule au mois d'octobre dans les salles de cinéma de Lyon et de sa métropole[12],[13]. Pendant ce festival, plus de 200 films sont proposés au public et le Prix Lumière est remis à un cinéaste pour l'ensemble de son œuvre. L'institut est aussi propriétaire de trois cinémas d'art et essai[14].

La Sortie de l'usine Lumière à Lyon, photogramme extrait de la dernière version de 1895, version endimanchée.
Vue actuelle de la charpente du Hangar du Premier-Film, également visible sur le photogramme ci-dessus.

La programmation artistique[modifier | modifier le code]

Plaque de la rue du Premier-Film.

Jusqu'en 2015, thématiques, rencontres, conférences historiques, avant-premières et festivals sont annoncés par le magazine de l'institut, intitulé Rue du Premier-Film[15].

L'institut propose des séances quotidiennes sur un grand écran de 13 mètres de base, dans la salle du Hangar du Premier-Film. Chaque fauteuil de la salle porte une plaque sur l'accoudoir où est inscrit le nom d'un réalisateur célèbre.

De fin 2004[16] à 2013, un rendez-vous mensuel 16mm, noir & blanc avait lieu dans la petite salle de la Villa Lumière (sauf pour les quelques dernières projections). Il s'agissait de films issus des collections de l'Institut Lumière et présentés par Raymond Chirat. La salle de la Villa Lumière reste utilisée pour certains cycles et lors du Festival Lumière.

Chaque année, en juillet et août, l'institut propose L'Été en cinémascope, des projections gratuites en plein air de grands classiques du cinéma, place Ambroise-Courtois. Les films étrangers sont présentés en version originale sous-titrée.

Le musée Lumière[modifier | modifier le code]

Maquette de l'usine des frères Lumière dans une salle du musée.

Le musée est installé dans la Villa Lumière, maison de maître qu'Antoine Lumière, inspirateur de ses deux fils, fait construire de 1899 à 1902 sur la place de Monplaisir (actuellement place Ambroise-Courtois), non loin des locaux de la Société Lumière[17]. La Villa Lumière est vendue une première fois en 1967 par les héritiers Lumière, en même temps que la Société Lumière, au groupe Ilford Photo qui occupe les lieux jusqu'en 1976. L'usine et la villa sont alors vendues à la ville de Lyon[5]. En 1978, après rénovation, s'y installent la Fondation nationale de la photographie (dissoute en 1993), puis l'Institut Lumière en 1982.

Le musée Lumière[18], créé principalement à partir de la collection du docteur Paul Génard et du fonds Lumière, permet de découvrir les inventions des deux frères, dont le Cinématographe[19] qui projette leurs premiers films le au Salon indien du Grand Café à Paris, le Photorama[20], l'Autochrome[21], la Plaque photographique dite Étiquette Bleue, la projection 3D et 75mm, la Photostéréosynthèse et la main mécanique. Une salle de projection permanente, au premier étage, permet de visionner les films Lumière restaurés. Le hangar d'où proviennent les ouvrières et les ouvriers de La Sortie de l'usine Lumière à Lyon[22] est accessible à la visite.

Le centre de documentation Raymond Chirat[modifier | modifier le code]

Fondé par l'historien du cinéma Raymond Chirat, le centre de documentation est installé sur deux étages, au sommet de la Villa Lumière, dans ce qui fut l'atelier de peinture d'Antoine Lumière. Il propose un ensemble de collections de livres, périodiques, scénarios et ouvrages techniques qui abordent le cinéma sous ses divers aspects.

En réseau avec d'autres bibliothèques spécialisées — Bibliothèque du film, Cinémathèque de Toulouse — le centre de documentation est en accès libre et offre 22 places de lecture traditionnelle et 4 places de consultation informatique.

Depuis 1992, l'institut s'est associé à l'éditeur Actes Sud pour publier des livres sur l'histoire du cinéma.

La galerie photo[modifier | modifier le code]

L'institut propose des expositions temporaires consacrées aux liens entre la photographie et le cinéma dans 2 galeries dédiées situées en Presqu'île, 3 rue de l'Arbre-Sec[23] et à côté du café Lumière 22, rue du Premier Film.

Cinémas Lumière[modifier | modifier le code]

Cinémas Lumière est le nom du réseau de salles de cinéma d'art et d'essai créé par l'institut en 2014. Cette année, les cinémas La Fourmi, CNP Bellecour et CNP Terreaux sont rachetés et entièrement rénovés. En 2015, le Lumière Fourmi et le Lumière Bellecour ouvrent au public, l'ouverture du Lumière Terreaux ayant lieu l'année suivante. Les trois cinémas regroupent dix salles[14].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « L'avenir de l'Institut Lumière et de la Fondation nationale de la photographie », sur Le Monde, (consulté le ).
  2. « La salle de Cinéma », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  3. « Institut Lumière »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur abcsalles.com (consulté le ).
  4. « Nos espaces de location », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  5. a b et c Grand Lyon, « Les avatars du "site" Lumière de Lyon- Contribution à une histoire du patrimoine industriel lyonnais : Millenaire 3, Territoire », sur millenaire3.com (consulté le ).
  6. Pierre Delohen, « Renaissance du hangar du premier film », sur lemoniteur.fr, (consulté le ).
  7. « Le Mur des Cinéastes », sur institut-lumiere.org.
  8. Institut Lumière, « Inauguration du Mur des Cinéastes nouvellement restauré rue du Premier-Film ! », sur Twitter, (consulté le ).
  9. « Irène Jacob, nouvelle Présidente de l'Institut Lumière », sur Institut Lumière, (consulté le ).
  10. « Irène Jacob succède à Bertrand Tavernier et devient la nouvelle présidente de l'Institut Lumière », sur Le Progrès, (consulté le ).
  11. Ces 130 films font l'objet d'un Blu-ray et d'un DVD commentés par Thierry Frémaux
  12. « Festival Lumière 7e édition », sur Festival Lumière (version du sur Internet Archive)
  13. « Lyon : le Prix Lumière sera décerné à Martin Scorsese », sur Le Progrès, (consulté le ).
  14. a et b « L'Institut Lumière s'offre les CNP, le cinéma feuilleton à Lyon - », sur Rue89Lyon (consulté le ).
  15. « Archives de la programmation », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  16. « Programmation cinéma saison 2004 / 2005 », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  17. « La Villa Lumière », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  18. « Musée Lumière », sur institut-lumiere.org.
  19. « Le Cinématographe Lumière », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  20. « Le Photorama Lumière », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  21. « Les Autochromes », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  22. « La première séance publique payante », sur institut-lumiere.org (consulté le ).
  23. « Costa-Gavras », sur institut-lumiere.org (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]