Innovation clé — Wikipédia

La fleur actinomorphe de Moraea tripetala (sv) est formée de trois unités zygomorphes bilabiées fonctionnant comme des unités indépendantes vis-à-vis des pollinisateurs. Cette symétrie florale constitue une innovation clef d'un point de vue évolutif, en augmentant la diversité des systèmes de pollinisation potentiellement exploitables[1].
Le vol des insectes est une innovation majeure qui joue un rôle crucial dans leur dispersion, leur migration, leur comportement de territorialité, de parade sexuelle, de défense contre les prédateurs, de pollinisation, et leur régime alimentaire phytophage[2].

En biologie de l'évolution, une innovation clé (terme utilisé peut-être pour la première fois par l'ornithologue Alden H. Miller (en) en 1949)[3], appelée aussi mutation clé, est une hypothèse selon laquelle l'acquisition d'un nouveau trait phénotypique dans une lignée susciterait une explosion rapide du nombre d'espèces au sein d'un groupe taxonomique, ce que l'on appelle une radiation évolutive.

L'acquisition de ce trait résulte d'une innovation génétique (mutation) fixée dans une population ou une espèce parce qu'elle entraîne une modification d'un caractère (phénotype).

Mécanismes écologiques et évolutifs[modifier | modifier le code]

Plusieurs mécanismes écologiques et évolutifs contribuent au succès évolutif d'un groupe taxonomique. La diversification peut être stimulée par des innovations qui permettent : l'augmentation de la fitness de divers rameaux de la radiation évolutive du groupe ; la colonisation de plusieurs niches écologiques ; la mise en place d'un isolement reproductif[4].

Critiques[modifier | modifier le code]

Cette hypothèse proposée dans le cadre de la théorie de l'évolution, est critiquée car elle se révèle difficile à tester[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Peter Goldblatt, John C. Manning, The Iris Family : Natural History and Classification, Timber Press, , p. 176.
  2. (en) Ring T. Carde, Vincent H. Resh, Encyclopedia of Insects, Elsevier, , p. 372.
  3. (en) AH Miller, « Some ecologic and morphological considerations in the evolution of higher taxonomic categories hierarchical levels », dans Ernst Mayr, Ernst Schüz (en), Ornithologie als biologische wissenschaft, Carl Winter, , p. 84–88.
  4. (en) Stephen B. Heard &David L. Hauser, « Key evolutionary innovations and their ecological mechanisms », Historical Biology, vol. 10, no 2,‎ , p. 151-173 (DOI 10.1080/10292389509380518).
  5. (en) Joel Cracraft, « The origin of evolutionary novelties: Pattern and process at different hierarchical levels », dans M. H. Nitecki, Evolutionary Innovations, Chicago, University of Chicago Press, , p. 21–46.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) John PHunter, « Key innovations and the ecology of macroevolution », Trends in Ecology & Evolution, vol. 13, no 1,‎ , p. 31-36 (DOI 10.1016/S0169-5347(97)01273-1)
  • (en) Daniel L. Rabosky, « Phylogenetic tests for evolutionary innovation: the problematic link between key innovations and exceptional diversification », Philosophical Transactions of The Royal Society B Biological Sciences, vol. 372, no 1735,‎ (DOI 10.1098/rstb.2016.0417)

Articles connexes[modifier | modifier le code]