Ingouche — Wikipédia

Ingouche
ГІалгІай Ġalġay, ГIалгIай мотт Ġalġay mott
Pays Russie
Région Ingouchie, Tchétchénie
Nombre de locuteurs Environ 400 000
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Drapeau de la République d'Ingouchie Ingouchie
Codes de langue
IETF inh
ISO 639-2 inh
ISO 639-3 inh
Glottolog ingu1240

L’ingouche est une langue parlée au total par environ 415 000 personnes (2005), qu'on appelle les Ingouches, essentiellement en Ingouchie, en Tchétchénie, en Ossétie du Nord, au Kazakhstan, en Ouzbékistan et en Russie. Les Ingouches appellent leur langue ГІалгІай (Ğalğaj, Ghalghay), en alphabet phonétique international /ʁəl.ʁɑj/. La dénomination russe est ингушский язык (ingušskij jazyk).

Statut officiel[modifier | modifier le code]

L'ingouche et le russe sont les langues officielles de la république autonome d’Ingouchie, qui fait partie de la fédération de Russie.

Système d'écriture[modifier | modifier le code]

L'ingouche est devenu une langue écrite au début du XXe siècle, en utilisant un système d'écriture basé sur l'alphabet arabe.

Lettres arabes ingouches[1]
Lettres arabes څ چ ژ ڥ ڢ ڨ ڭ ڮ
Équivalents cyrilliques modernes ч чI цI ц пI п кх кI г

Après la révolution russe, il a utilisé un alphabet latin avant de se convertir à l'alphabet cyrillique adapté :

Alphabet cyrillique ingouche
А а Аь аь Б б В в Г г ГI гI Д д Е е
Ё ё Ж ж З з И и Й й К к Кх кх Къ къ
КI кI Л л М м Н н О о П п ПI пI Р р
С с Т т ТI тI У у Ф ф Х х Хь хь ХI хI
Ц ц ЦI цI Ч ч ЧI чI Ш ш Щ щ Ъ ъ Ы ы
Ь ь Э э Ю ю Я я Яь яь I

Phonologie[modifier | modifier le code]

Le système phonétique de l'ingouche est riche en consonnes (une quarantaine) comme en voyelles (28 phonèmes vocaliques, dont des diphtongues). Parmi les consonnes, on trouve notamment des éjectives, des uvulaires et des pharyngales.

Si l'on inclut les coups de glotte, tous les mots commencent par une consonne.

Grammaire[modifier | modifier le code]

L'ingouche est une langue ergative. L'ordre des mots est de type SOV. Il existe six classes nominales, huit cas principaux (nominatif, génitif, datif, ergatif, allatif, instrumental, latif, comparatif) et quinze classes de déclinaison.

Les formes verbales sont fléchies en fonction du temps, de l'aspect, et parfois du nombre (mais non de la personne). Certains verbes s'accordent aussi avec le sujet intransitif ou l'objet transitif. Un verbe a trois radicaux, celui de l'infinitif, celui du présent et celui du passé, sur lesquels sont bâtis les autres temps. Il existe une notion de passé de constatation (angl. witnessed past). Beaucoup de verbes ont une forme itérative opposée à la forme semelfactive.

Le système numérique est vigésimal.

Les pronoms (translittération)[2] :

1sg 1plexcl 1plincl 2sg 2pl 3sg 3pl
Nom. so txo vai hwo sho/shu yz yzh
Gen. sy txy vai hwa shyn cyn/cun caar
Dat. suona txuona vaina hwuona shoana cynna caana
Erg. aaz oaxa vai wa oasha cuo caar
All. suoga txuoga vaiga hwuoga shuoga cynga caarga
Abl. suogara txuogara vaigara hwuogara shuogara cyngara caargara
Instr. suoca(a) txuoca(a) vaica(a) hwuoca shuoca(a) cynca caarca(a)
Lat. sogh txogh vaigh hwogh shogh cogh caaregh
Csn. sol txol vail hwol shol cul/cyl caarel

Littérature[modifier | modifier le code]

En 1924 a été fondée à Vladikavkaz (capitale pourtant de l'Ossétie du Nord), la Société Littéraire Ingouche, à laquelle participèrent T. Bekov (1873-1938) et Z. Mal'sagov (1894-1935), l'auteur du premier roman en ingouche, Enlèvement d'une jeune fille (1923). Parmi les autres auteurs ingouches citons Idriss Bazorkine (1911), auteur des contes Tamara et Capitaine Ibragimov (1940) ; Akh. Malsagov (1922) et Djemaldine Janjidev (1916) avec les poèmes Miroir du temps et Montagnes natales. Des auteurs de langue russe comme Alexandre Blok ou Alexandre Pouchkine ont été traduits en ingouche.

Exemple[modifier | modifier le code]

  • шин пхьагала тIехьаведача цхьаккха а лоацаргьяц
  • Si tu cours derrière deux lièvres à la fois, tu n'en attraperas aucun.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dudarov 2011, p. 21 ; Dudarov 2015, p. 101 ; Dudarov 2017, p. 115.
  2. (en) Johanna Nichols, Ingush Grammar, Berkeley, University of California Press, 2011), (ISBN 978-0520098770) [lire en ligne].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) A.-M. Dudarov, « The arabographic script of the Ingush : A letter from the front », Manuscripta Orientalia, vol. 17, no 2,‎ , p. 21-27 (lire en ligne Accès libre)
  • [Dudarov 2015] (ru) Абдул-Мажит Муратович Дударов, Письменность как компонент этнокультуры ингушей (становление и функционирование) (thèse),‎ (lire en ligne Accès libre)
  • [Dudarov 2017] (ru) Абдул-Мажит Муратович Дударов, История эволюции ингушского письма, КЕП,‎ (ISBN 978-5-4482-0015-1, lire en ligne)
  • Para Partchieva et Françoise Guérin, Parlons tchétchène-ingouche, Paris, L’Harmattan,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]